Utilisateur:Leonard Fibonacci/Évangile de Thomas

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Article de référence: évangile selon Thomas
En anglais: en:Gospel of Thomas

Évangile de Marie[modifier | modifier le code]

Les Actes de Philippe[modifier | modifier le code]

À lire, impérativement:

THOMAS ÉVANGILE DE[modifier | modifier le code]

« Traduit plus ou moins fidèlement du grec, parsemé de termes grecs, le texte copte selon Thomas n'en renferme pas moins un assez grand nombre de sémitismes, .... du plus grand intérêt. »
« L'étude des sémitismes conservés dans le texte copte de l'évangile selon Thomas conduit à d'importantes conclusions. Elle montre d'une part les liens étroits qui existent entre cet ouvrage et les milieux de langue syriaque et donne à penser qu'il a dû avoir antérieurement une rédaction en cette langue. D'autre part certains d'entre eux permettent semble t-il, de remonter au-delà et d'entrevoir, particulièrement pour les logia qui ont des parallèles synoptiques, un substrat araméen qu'ils aurait en commun avec ces derniers. S'il en est bien ainsi, l'évangile selon Thomas revêt un intérêt de premier ordre, non seulement en contribuant à étayer la thèse, déjà solidement établie, d'un substrat araméen des logia évangéliques, mqais aussi en fournissant de nouveau élément pour la restitution de ce substrat[1]. »

 » Dans le texte copte d'une vingtaine de pages, on a gardé plus de 100 mots en langue grecque. [... Ce qui est étonnant, c'est que les conjonctions sont aussi empruntées au grec. [...] Plus curieusement, plusieurs sentences de Jésus gardent un mot grec. Comme si ce mot grec s'imposait à la mémoire: Ainsi les mots: aumône perle, ivraie, mystère, ville.] cf. Jean Larose op. cit


Texte à examiner

Alors que la datation des textes coptes était relativement aisée, il n'en était pas de même pour l'estimation de l'apparition original de cet évangile. Les auteurs du «Synopse des quatre évangiles» de l'École biblique de Jérusalem - autorité non discutable dans l'Église catholique - déclarent dans l'introduction du Tome I :

«Il semble qu'il (l'évangile) nous permette d'atteindre une forme de la tradition évangélique antérieure à la rédaction des évangiles canoniques. Son témoignage serait alors très important pour reconstituer l'histoire de la transmission des paroles du Christ.»

Le professeur Helmut Koester de la Harvard University situe l'origine de cet évangile vers les années 50. Dans cette datation relativement précoce il est suivi e.a. par les professeurs Ron Cameron, S.L.Davis et C.W. Hedrick. Fait, surprenant par ailleurs, qui confirmerait l'ancienneté de ce témoignage, est une citation de Paul dans son premier épître aux Corinthiens (1Cor 2. 9), où il reprend presque littéralement le logion 17 de cet évangile. Paul, qui de façon générale se refuse à référer aux paroles de Jésus, laisse donc précéder sa citation par les mots : « mais, comme il est écrit, nous annonçons…» . Rappelons que cet épître est situé au début des années 50 et que cette parole de Jésus ne figure pas dans les évangiles canoniques. Il n'est, par ailleurs, pas établi que ces évangiles avaient atteint leur rédaction finale cent ans plus tard… Il sied en effet de constater l'absence de toute citation d'un texte évangélique, à laquelle est associé explicitement le nom d'un évangéliste, avant la seconde moitié du II° siècle.

À la question de savoir si l'évangile selon Thomas représente le témoignage le plus ancien et donc le plus authentique des paroles de Jésus, il est bien douteux que la science puisse un jour nous apporter une réponse nette et définitive. La découverte des «rouleaux de la Mer Morte» a confirmé combien la relation entre croyance et science peut être crispée, voir hostile, lorsqu'il s'agit de la découverte de nouveaux témoignages. Les croyances sont en effet fondées sur une approche émotionnelle de la relation entre le naturel et le surnaturel. Elles ne peuvent donc se laisser perturber par la démarche rationnelle propre à la science… Il s'en suit que toute rencontre entre croyance et science sera toujours des plus délicate.

Reste une approche personnelle et donc subjective des paroles de Jésus. Une telle démarche sera toujours tributaire des restrictions propres à l'état de conscience individuel. Elle pourrait par exemple engendrer la réflexion suivante : qu'en Jésus lui-même est personnifié le témoignage qu'une juste connaissance religieuse ne peut jamais résulter en un exercice de pouvoir . La question se pose donc comment associer le témoignage de Jésus à l'exercice de pouvoir, dont l'Église a fait preuve durant vingt siècles…? L'Église, dans son ardent désir d'affirmation de soi et d'expansion, n'a-t-elle pas davantage suivi Paul que Jésus…? Les chrétiens gnostiques ne seraient-ils pas plus proches du Jésus vivant que ne le fut jamais ou ne voulut l'être Paul...? Il est probable que, par la découverte de Nag Hammadi, la science pourra nous éclairer sur l'importance du vécu gnostique au début de l'ère chrétienne. Jamais pourtant elle ne sera en mesure de nous proposer une réponse à la question de savoir quelle pourrait bien être la teneur exacte du témoignage de Jésus…

Évangile de Thomas l'israélite[modifier | modifier le code]

L’Évangile selon Thomas est un écrit apocryphe chrétien qui figure dans la deuxième partie du codex II de Nag Hammadi. Il ne doit pas être confondu avec un apocryphe nommé évangile de Thomas l'israélite, écarté par Rome depuis les origines, et affirmant relater l'enfance de Jésus. L'auteur s'y désigne sous le nom de Jude dydyme Thomas ("Thomas le jumeau"), sans expliquer cette appellation.


Parmi les textes rangés sous la rubrique d'Évangiles de l'enfance de Jésus, figure un Évangile de Thomas, philosophe israélite, qui rapporte des miracles de Jésus enfant. Ce livre, écrit probablement au IIIe siècle, est conservé en deux textes grecs, ainsi qu'en une version syriaque et une version latine, fort divergentes. Les auteurs anciens, tels qu'Hippolyte (Elenchos, V, vii, 20), Origène (In Lucam, I) et Eusèbe (Histoire ecclésiastique, III, xxv, 6), mentionnent un Évangile de Thomas, en usage chez les Naasséniens, que Cyrille de Jérusalem attribue aux manichéens (Catéchèses, iv, 36). Beaucoup hésitaient à identifier ce livre avec celui de Thomas le philosophe israélite. Cette hésitation était justifiée, car,

Évangile selon Thomas[modifier | modifier le code]

parmi les manuscrits coptes découverts en Égypte, à Nag Hammadi, en 1945, se trouve le véritable Évangile de Thomas. Il porte en exergue : « Voici les paroles cachées que Jésus le Vivant a dites et qu'a transcrites Didyme Jude Thomas. » Le manuscrit est du milieu du IVe siècle, mais l'original peut dater du début du IIe siècle, sinon de plus haut. Il a été rédigé en grec ou en syriaque, peut-être à Édesse. C'est un Évangile non canonique, mais d'une extrême importance, car il revêt une forme très différente de celle des Évangiles classiques. Il ne s'agit pas là d'un récit de la vie de Jésus, mais d'un recueil de sentences prononcées par lui et transmises par Thomas, le « frère jumeau » du Seigneur, le très illustre apôtre des Parthes et peut-être de l'Inde, si l'on en croit les Actes de Thomas.

Le genre littéraire de ce texte est assez ésotérique, mais rien ne laisse supposer qu'il s'agit d'un livre gnostique. C'est un ouvrage chrétien d'une forme archaïque, qui doit être mis en parallèle avec les Évangiles canoniques. Pour certaines des paroles de Jésus, il donne un texte qui paraît plus ancien que celui des Évangiles canoniques. Pour d'autres, la formule est très différente, mais n'a pas moins de valeur. Enfin, plusieurs sentences portent la marque d'un christianisme tout à fait archaïque, qui n'a pas sub […]


Depuis sa découverte, de nombreux chercheurs y voient une preuve de l'existence de l'hypothétique source Q, qui aurait pu être très semblable dans sa forme comme une collection de paroles de Jésus sans se présenter comme un hypothétiques des récits de tous les actes de sa vie et sa mort, un recueil de paroles de Jésus[2].

Il ne faut pas le confondre avec le Livre de Thomas l'athlète lui aussi retrouvé parmi les codex de Nag-Hammadi. Il existe aussi un Évangile de Thomas l'Israëlite beaucoup plus tardif et qui était diffusé par les manichéens.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Antoine Guillomont, Les sémitiqmes dans l'évangile selon Thomas: essai de classement, in Studies in Gnosticism and Hellenistic Religions: Presented to Gilles Quispel ... (Gilles Quispel)
  2. Udo Schnelle, 2007 Einleitung in das Neue Testament (ISBN 978-3-8252-1830-0) p. 230.