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Utilisateur:Le Minotaure/Argument des adversaires de la thèse du génocide

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La thèse du génocide a été critiquée par un grand nombre d'historiens. On peut notamment citer Stephen G. Wheatcroft, professeur à l'Université de Melbourne, Robert W. Davies, professeur émérite à l'Université de Birmingham[1], Terry Martin, professeur à l'Université Harvard[2], Hiroaki Kuromyia, professeur à l'Université d'Indiana[3], Mark B. Tauger, professeur associé à l'Université de Virginie-Occidentale[4], Lynne Viola, professeure à l'Université de Toronto[5], D'ann R. Penner, professeur à l'Université de Memphis, Viktor Kondrashin, enseignant à l'Université d'Etat de Penza[6], ou en France Alain Blum directeur de recherche de l’INED et directeur d’études associé à l’EHESS[7].

Le problème des causes de la famine[modifier | modifier le code]

Plusieurs auteurs défendent que la famine de 1931-1933 n'a pas été intentionnellement organisée par le pouvoir soviétique, mais que celui-ci a été confronté à une situation de grave pénurie qu'il n'avait ni prévu ni voulue.

Tout en considérant la politique menée par le pouvoir soviétique pendant les années 1931-1933 comme « brutale et impitoyable » à l'égard de la paysannerie, les historiens britanniques Stephen G. Wheatcroft et Robert W. Davies ont soutenus dans plusieurs travaux que la famine n'avait été ni désirée ni « organisée » par le régime. Selon ces auteurs, la principale cause du désastre démographique est la succession de deux mauvaises récoltes en 1931 et 1932, aggravée par l'incurie des autorités et la priorité accordée à l'industrialisation au détriment de l'aide à la population. Si Stephen Wheatcroft et Robert Davies voient dans les politiques économiques menées par Staline à partir du « grand tournant » de 1929 — collectivisation, alourdissement des taxes prélevées sur la paysannerie — une cause importante des mauvaises récoltes de 1931 et 1932, ils soulignent la complexité des facteurs qui ont contribué à la pénurie : faiblesse structurelle des agricultures russes et ukrainiennes à l'origine de famines régulières depuis plusieurs siècles, influence de facteurs naturels, méconnaissance des problèmes de l'agriculture de la part des responsables de Kolkhozes.

Dans un article publié en 1991, l'historien américain Mark Tauger s'est également élevé contre la thèse d'une famine « organisée » en remettant en cause l'idée jusqu'alors largement acceptée que la récolte de 1932 aurait été suffisante pour protéger la population des risques d'une famine. À partir de l'étude des archives du ministère de l'agriculture soviétique, et plus particulièrement des rapports annuels centralisés par les kolkhozes pendant les années de famine, Mark Tauger a évalué la récolte de 1932 à 50,06 millions de tonnes de céréales, soit un montant inférieur de près de 30% aux chiffres officiels (69,87 millions de tonnes).

Les spécificités de la famine ukrainienne contestée[modifier | modifier le code]

Le problème des intentions de Staline et du pouvoir soviétique[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Stephen Wheatcroft, Robert W. Davies, The Years of Hunger: Soviet Agriculture, 1931-1933, Palgrave, 2004.
  2. Terry Martin, « The National Interpretation of the 1933 Famine », in The Affirmative Action Empire: Nations and Nationalism in the Soviet Union 1923-1939 , Ithaca, Cornell UP, 2001, p. 273-308.
  3. Hiroaki Kuromyia, « The Soviet Famine of 1933 reconsidered », Europe-Asia Studies, vol. 60, n°4, 2008, p. 663-675.
  4. Voir entre autres Mark B. Tauger, « The 1932 Harvest and the Famine of 1933 », Slavic Review, vol. 50, Issue 1, 1991, p.70-89 ; et « Natural Disaster and Human Action in the Famine of 1931-1933 », The Carl Beck Papers in Russian & East European Studies, n. 1056, juin 2001.
  5. Lynne Viola, « La famine de 1932-1933 en Union Soviétique », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 88, octobre-décembre 2005, p. 5-22.
  6. Viktor Kondrashin, D'ann R. Penner, Golod: 1932-33 gg v sovetskoi derevne (na materialakh Povolzh’ia, Dona i Kubani), Samara, 2002
  7. Alain Blum, « Du Parti bolchevik au Parti stalinien », in Le Siècle des communismes, Editions de l'Atelier, 2001.