Aller au contenu

Utilisateur:JBouchez/Brouillon/Épidémie de variole de Montréal

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Contexte[modifier | modifier le code]

Protagonistes[modifier | modifier le code]

Variole[modifier | modifier le code]

La variole prend une forme épidémique à plusieurs reprises à Montréal et au Québec au XIXe siècle durant les années 1872 et 1873, mais, avant la grande épidémie de 1885, c'est surtout en 1875 que le virus fait le plus de victimes le long des villes portuaires du Saint-Laurent, surtout à Montréal[1]. Le petit hôpital pour varioleux, dépendant de l'Hôpital général de Montréal, déborde et les autorités sont rapidement prises de cours, ce qui les obligent à rendre la vaccination obligatoire, suscitant le début du mouvement antivaccin à Montréal, déjà alimenté par plusieurs médecins qui sont également actifs durant la grave épidémie de 1885[1].

Honoré Beaugrand[modifier | modifier le code]

Le , Honoré Beaugrand est élu maire de Montréal avec la volonté d'améliorer sensiblement l'hygiène publique, l'état de salubrité de la métropole étant fortement dénoncé par des experts, et c'est dans l'optique de mieux lutter contre le choléra que le nouveau maire Beaugrand annonce sa volonté de rajeunir le Comité d'hygiène lors de son discours inaugural du 9 mars[2]. Il succède à Jean-Louis Beaudry, maire de Montréal à trois reprises, très critiqué pour son inaction sur le dossier de l'insalubrité de la ville.

Docteur William Hales Hingston[modifier | modifier le code]

Le docteur W. H. Hingston est médecin, chirurgien et 16e maire de Montréal de 1875 à 1877. Il est responsable du lancement de la campagne de vaccination obligatoire lors de l'épidémie de variole en 1976. En 1885, il est élu président du Bureau d'hygiène publique de la province.

Docteur Alphonse Barnabé Larocque[modifier | modifier le code]

Médecin et fonctionnaire, le docteur Larocque est nommé officier de santé de la ville de Montréal en 1970. Il est un fervent défenseur de la vaccination et « de la déclaration obligatoire au bureau de santé de toutes les maladies contagieuses et la désinfection des corps des personnes décédées »[3]. Durant l'épidémie de variole de 1885 il est accusé par le maire Beaugrand et le comité d'hygiène de Montréal de négliger ses obligations et tâches municipales au profit d'une vision provinciale de la gestion de la santé publique[3]. Il sera démis de ses fonctions au printemps 1885, alors que l'épidémie en est encore à ses débuts et n'a pas atteint son pic de contagion.

Docteur William Bessey[modifier | modifier le code]

Le docteur William Bessey se démarque dès 1870 par sa capacité à produire un vaccin contre la variole à partir de lymphe de veau[4]. Membre du comité d'hygiène de la ville au début de l'épidémie de 1885, il est également fournisseur du vaccin, surtout pour la communauté anglophone de la ville, mais il occupe un rôle important à l'échelle de Montréal. Ses erreurs dans la production d'un vaccin peu fiable, son unilinguisme anglophone et son arrogance participent à la méfiance des francophones sur les bienfaits de la vaccination et permet à ses détracteurs d'avoir une tribune importante[5].

Docteur Henry Gray[modifier | modifier le code]

Médecin et pharmacien né à Boston en Angleterre, Henry Gray s'installe à Montréal en 1859 et s'intéresse à la santé publique et à l'amélioration des conditions d'hygiène dans un contexte urbain[6]. Suite à l'élection d'Honoré Beaugrand au printemps 1885, Gray est élu à la présidence du Comité d'hygiène de Montréal, beaucoup le voyant comme l'homme de la situation pour préparer Montréal à affronter la prochaine épidémie de choléra[7]. Ardent défenseur de la vaccination et de la déclaration des malades, il est réélu à présidence du comité d'hygiène à la fin de 1885 et, devant le rôle prédominant qu'il joue pour lutter contre la variole, certains lui suggèrent de se présenter pour succéder au maire Beaugrand, ce qu'il refuse[8].

Docteur Louis Laberge[modifier | modifier le code]

Élu médecin de la santé publique de Montréal en juin 1885 en remplacement du Docteur Alphonse Barnabé Larocque, Louis Laberge est un jeune médecin Canadien-français bilingue, partisan de l'isolement des varioleux et de l'application stricte du règlement visant l'apposition d'affiches sur les maisons infectées par la variole[9]. Comme d'autres médecins défendant la vaccination obligatoire, il est la cible des émeutiers antivaccination le 28 septembre 1885, la foule attaquant sa maison et le menaçant de mort[10].

Docteur Joseph Emery-Coderre[modifier | modifier le code]

Foncièrement antivaccination, le docteur Emery-Coderre est très actif durant l'année 1885. « Leader de la communauté médicale francophone de Montréal »[11], il refuse pourtant d'admettre que le vaccin issu de la variole de la vache (cow-pox) diffère de la variole chez les êtres humains[11]. Il jouit d'une grande influence au sein de la communauté francophone de Montréal et publie des lettres ouvertes dans des journaux médicaux et dans la presse grand public, allant même jusqu'à accuser le vaccin de répandre d'autres virus ou maladies[11].

George Longley[modifier | modifier le code]

Considéré comme étant à l'origine de l'arrivée de la variole à Montréal, George Longley travaille pour la Grand Trunk Railway et arrive à la gare Bonaventure le 28 février 1885. Il est admis à l'Hôtel Dieu le 29 février et est atteint d'une forme légère de la maladie, ce qui n'empêche pas la contamination du personnel de l'hôpital. On comprend plus tard qu'il a été vacciné contre la variole aux États-Unis et qu'il est atteint de varioloïde, un cas de variole post-vaccinnatoire[12].

Pélagie Robichaud[modifier | modifier le code]

D'origine acadienne et travaillant à la buanderie de l'Hôtel Dieu, elle décède le 1er avril 1885 et devient la première victime de la variole.

Alexandre Milton Ross[modifier | modifier le code]

Monseigneur Fabre[modifier | modifier le code]


Louis Riel[modifier | modifier le code]

Chef du peuple Métis et fondateur du Manitoba, Louis Riel crée un mouvement de résistance contre le gouvernement canadien et organise plusieurs mouvements de révolte dont la Rébellion de la rivière Rouge en 1869. Exilé quelques années aux États-Unis, il revient au Canada en 1884 et défie à nouveau le gouvernement la même année avec ses troupes lors la Rébellion du Nord-Ouest. Il se rend le 15 mai 1885 suite à la Bataille de Batoche. À la suite à d'un procès pour trahison, il est pendu le . Riel bénéficie d'un large soutien parmi les francophones du Québec, son exécution est, pour beaucoup de Canadiens français, « le signe d'un préjugé contre eux, une attaque contre toute l'ethnie canadienne-française »[13].


  1. a et b Denis Goulet et Robert Gagnon, Histoire de la médecine au Québec. 1800-200 : De l'art de soigner à la science de guérir, Québec, Septentrion, (ISBN 9782894487709), p. 114
  2. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 34
  3. a et b « Biographie – LAROCQUE DE ROCHBRUNE, ALPHONSE-BARNABÉ – Volume XII (1891-1900) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
  4. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 73
  5. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 255
  6. « Biographie – GRAY, HENRY ROBERT – Volume XIII (1901-1910) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
  7. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 35
  8. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 311
  9. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 105
  10. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 209
  11. a b et c Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 107
  12. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 70
  13. Bliss, Michael, Montréal au temps du grand fléau : l'histoire de l'épidémie de 1885, Montréal, Libre expression, (ISBN 2-89111-566-X et 978-2-89111-566-7, OCLC 29311162, lire en ligne), p. 286