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Utilisateur:Herve1729/Vrac

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Choses que je souhaite conserver pour moi.

Petite plaidoirie pour la méca Q[modifier | modifier le code]

Après de petits échanges avec Olivier sur nos pages de discussion, je bricole ici une petite clarification à propos de la méca Q.

Un néophyte qui lirait l'Oracle pourrait bien être persuadé que, sans l'ombre d'un doute, la communauté scientifique toute entière attend avec impatience le changement de paradigme qui va permettre de se débarasser enfin d'une méca Q devenue incohérente. Or, la méca Q est si prédictive qu'on sait bien qu'on ne va pas avoir un énorme bouleversement ; on aura un changement au mieux (ou au pire) de l'ordre du passage de la mécanique galliléenne à la mécanique relativiste (qui conserve le modèle précédent comme cas limite), ce qui est déjà beaucoup, mais pas de l'ordre de la création de la méca Q, ce qui serait une véritable révolution (qui fout complétement en l'air le modèle précédent, ou mieux : donne un modèle cohérent et prédictif alors qu'on n'avait aucun modèle atomique cohérent à se mettre sous la dent).

Je trouve la comparaison de la situation actuelle avec la situation au début du siècle dernier très exagérée. À l'époque, personne ne croyait au modèle planétaire, on voyait bien qu'il y avait un os !

Rutherford fait bien sûr ce qu'il peut avec les outils qu'il a, mais depuis longtemps avant ses contributions au modèle planétaire tout le monde (et lui le premier) est conscient que ce modèle ne tient pas debout, le fait que l'électron accéléré rayonne de l'énergie étant parfaitement connu ; la contribution de Rutherford est au contraire de montrer que la répartition des charges dans l'atome est cohérente avec ce modèle que tout le monde sait pourtant incohérent, et donc la nécessité d'aller plus loin. Et le modèle de Bohr est quantifié, il n'est plus un modèle obéissant à la mécanique classique...

Ainsi la difficulté historique à accepter la méca Q ne vient pas d'une contestation de la nécessité d'avoir un nouveau modèle mais des postulats contraires à l'intuition posés par la méca Q. C'est sa prédictivité qui parle le mieux pour elle. Les expériences les plus spectaculaires de ces dernières années, comme l'Expérience d'Aspect, ou le Refroidissement d'atomes par laser confirment de manière ébouriffante cette prédictivité, et contribuent à rendre la méca Q très solide.

De manière générale, je me méfie de la vulgarisation, même de haute qualité ; en fait ça fait 20 ans qu'on nous annonce régulièrement tel ou tel grand chambardement, et on attend toujours... enfin à force ça doit bien finir par arriver ! Émoticône mais je n'ai pas envie d'avoir un train d'avance sur les spécialistes : quand ils changeront de modèle, j'y croirai.

Tiens, en passant : les amateurs de théories exotiques et révolutionnaires gagneront à visiter un peu les pages de Laurent Nottale, éminent chercheur bien de chez nous, et grand théoricien de la relativité d'échelle. (Post-Scriptum je cite Nottale par association d'idées : il y a 10 ans, plein plein de gens juraient que sa théorie allait tout révolutionner... pour finir j'ai l'impression que flop...)

Voilou. rv1729 16 novembre 2007 à 11:32 (CET)

Féminisation des fonctions[modifier | modifier le code]

J'aurais préféré autrice, la terminaison -eure étant peu naturelle, mais c'est une question d'habitude : après tout on a en français classique des noms féminins en -eure, la prieure, la chantepleure. Ceci dit, se focaliser sur ces exemples où la féminisation est grammaticalement difficile est une entourloupe : la ministre, rejetée par les soi-disant puristes (bien que Racine l'ait écrit...), ne pose pas ce genre de problème ; la plombière, la mécanicienne, la préfète, l'écrivaine non plus, bien que l'Académie les voue aux gémonies. Bref, quelques mots en -eur dont le féminin en -euse, -rice ou -oresse n'est ni dans les habitudes, ni facile à former, servent de prétexte à maintenir une grammaire devenue archaïque au vu de l'évolution sociale.

On peut pousser la connerie assez loin, dans ce domaine : mon amie est docteure en pharmacie : on l'a un jour mise en garde, on ne peut plus sérieusement : « tu es pharmacien, pas pharmacienne, la pharmacienne c'est la femelle l'épouse du pharmacien. » C'est ça ! et l'étudiante c'est une fille de peu de vertu qui se fait une spécialité de faire sa couche dans le lit des étudiants... il suffit de prendre un dictionnaire un tout petit peu ancien pour le vérifier : Au féminin, étudiante, dans une espèce d'argot, grisette du quartier latin. Commis et grisettes, étudiants et étudiantes affluent dans ce bal. (Littré).

Quant au politiquement correct... ah oui, c'est le truc qui fait qu'on ne dit plus arabe et juif pour cruel et avare ? Je suis prêt à l'assumer. rv1729 7 novembre 2007 à 13:57 (CET)

En 1979 la Gazette officielle du Québec a publié un avis où l'Office de la langue française recommandait la féminisation des titres. En 1986, la France a mis en place une commission sur ce thème d'où parution d'une circulaire au Journal officiel. En 1988, le Canton de Genève a adopté un règlement dans le même sens. Le 21 juin 1993, la Communauté française de Belgique a adopté le décret de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre. Tout ceci acte une évolution de la langue ; ces noms féminisés ne sont donc pas des «barbarismes» (fautes contre le langage soit dans la forme, soit dans le sens du mot). Si cela ne vous plait pas – quant à la forme, pensez à Paul Valéry : « L’absurdité de notre orthographe, qui est, en vérité, une des fabrications les plus cocasses du monde, est bien connue.» Mais quand au fond, songez que les noms de métier féminisé qui vous choquent sont ceux de professions auxquelles les femmes n'avaient généralement pas accès jadis ; vous ne vous scandalisez pas, je suppose, des appellations abbesse, apprentie, bergère, brodeuse, caissière, chanteuse, ou cuisinière (même si ce mot s'applique aussi à un objet)... Dans l'ensemble,le féminin est formé par l'adjonction d'un -e final à la forme masculine lorsque celle-ci se termine par une voyelle (ex : apprentie), idem lorsqu'elle se termine par une consonne (ex : marchande, auteure). Lorsque le masculin se termine par -eur, une autre règle peut s'appliquer : le féminin se termine par -euse lorsqu'au nom correspond un verbe en rapport sémantique direct (ex : vendeuse, ingénieure [de ingénier s'-]). Lorsque le masculin se termine par -teur, le féminin devient -teuse s'il existe un verbe correspondant comportant t dans sa terminaison (ex : acheteuse) ou -trice dans les autres cas (ex : éducatrice). Bien entendu des appellations traditionnelles n'ont pas changé et sont devenues des exceptions : ambassadrice, chroniqueuse, etc. L'Académie française joue double jeu : par exemple, elle admet adjointe mais ignore agente ! Bon amusement, Nicole rédactrice. PS : de toute façon, souci (plante), souci (inquiétude, avec- ou sans :-)), et souci (d'hanneton = frange) au singulier ne prennent pas d'"s"...
Ingénieure et auteure parce que -euse est un suffixe plutôt péjoratif. Les suffixes féminins non péjoratifs ne courent pas les rues, vous avez remarqué ? D'où ce petit nouveau. Un exemple rendra peut-être la situation plus parlante : les femmes qui entraînent des sportifs, les entraîneures, ne tiennent pas à être confondues avec celles qui entraînent des buveurs, les entraîneuses. Adrien(ne) [1729] 7 novembre 2007 à 19:54 (CET)
Désolée Adrien(ne)... La liste des noms de métier, du moins en Belgique, cite entraineuse (ou entraîneuse, selon "l'ancienne ou la nouvelle" orthographe) mais pas entraineure...
-euse te semble vraiment péjoratif ? Pauvres affineuse, affuteuse, agrafeuse (oui, oui il y a des hommes qui sont agraffeurs Émoticône sourire), agrandisseuse, aiguilleuse, ajusteuse, aléseuse, amareyeuse, aménageuse, amuseuse, annonceuse, appareilleuse, apprêteuse, approvisionneuse, argenteuse, arpenteuse, arrangeuse, arrimeuse, arroseuse (peut-être arrosée mais mon guide ne l'affirme pas), assembleuse, assesseure, assureuse et avorteuse (celle-là, je ne sais pas s'il faut vraiment la plaindre... mais de toute façon qui comprendrait de qui il s'agit avec avorteure ?)! J'ai décidé de m'arrêter à la lettre A parce qu'il se fait tard... Bonne nuit ! Nicole BdM 7 novembre 2007 à 23:02

C'est un terme d'origine québecoise, n'hésite pas à le suggérer aux auteurs de ta liste.

« Les noms en -eur forment leur féminin selon trois procédés :

  1. -eure, qui est tombé en désuétude. Le mystère du vieil testament emploie inventeure, intercesseure, promoteure (Nyrop, 1904, p.291). Prieure a eu les variantes prioresse, prieuresse et prieuse, preuve que l'usage a mis longtemps à se fixer.
  2. -eresse, par l'adjonction du suffixe -issa, issu du grec et transmis par l'intermédiaire du bas-latin. Survivance du Moyen-Âge qu'on trouve encore dans demanderesse, pécheresse, chasseresse, venderesse.
  3. Actuellement, le seul procédé productif est l'alternance -eur/-euse, résultat d'un amalgame entre -eur et -eux, à une époque (du XVème au XIXème siècle) où le -r final s'étant affaibli, ingénieux ne se distinguait pas d'ingénieur (on disait violoneux pour violoneur). L'alternance -eux/-euse a entraîné -eur/-euse (Nyrop, p. 292). Charmeresse devient alors charmeuse, venderesse, vendeuse (sauf jargon juridique). C'est au XIXème siècle que la prononciation -eux devient « vulgaire » et « paysanne » et qu'on en revient à -eur. Le parler paysan et dialectal conserve encore la trace de ces noms d'agent en -eux (violoneux), en particulier au Canada (les cageux, les bucheux). L'alternance -eur/-euse est bien vivante dans le français moderne et, si elle ne joue pas à plein, il faut en chercher les causes ailleurs que dans les structures morphologiques de la langue. Le français n'a résisté ni à chanteuse, ni à balayeuse, mais il résiste obstinément à docteuse, professeuse, ingénieuse (il est vrai que dans ce dernier cas, il y aurait homophonie avec l'adjectif, mais est-ce si grave ?). »

Marina Yaguello dit encore bien des choses intéressantes, mais taper de trois doigts en tenant le bouquin de l'autre main n'est pas très commode. Les mots et les femmes date de 1978, hélas il est encore parfaitement d'actualité. Adrien(ne) [1729] 8 novembre 2007 à 12:52 (CET)

Sémantique des modèles physiques[modifier | modifier le code]

Je ne suis pas certain que ça ait des implications aussi fortes. C'est simplement que dans les modèles mathématiques utilisés en cosmologie ça n'a pas de sens, c'est tout ; dans ce cadre on considère que le temps d'avant le temps ça n'a pas de sens, parce qu'il y a une singularité géométrique au Big Bang, c'est tout -- ce dont on ne peut parler il faut le taire, comme disait l'autre. Les modèles mathématiques font du temps une dimension géométrique, mais il ne faut pas y donner une importance sémantique excessive. Mon cobureau est deux mètres devant moi ; les mots qu'il m'a adressé il y a une minutes, son regard en les disant, le vent qui faisait remuer les feuilles de mon avocatier, la couleur de cet instant ne sont plus, ils ne sont pas une minute derrière, pas plus qu'il y a deux minutes ils n'étaient une minute devant. Le temps n'est pas l'espace.

À titre personnel et bien que « scientifique » je ne considère pas la cosmologie ou l'astrophysique comme des voies viables pour répondre à des interrogations d'ordre métaphysique. On risque au contraire de se fourvoyer dans la formulation de nouvelles interrogations peu intéressantes dues à une surinterprétation sémantique des modèles mathématiques, et c'est à mon avis ce qui a lieu ici. La question du temps est une interrogation philosophique fondamentale, mais pour moi elle peut et même doit se poser sur l'instant. La modélisation mathématique de la relativité générale n'apporte ou n'enlève rien à Saint-Augustin : que le temps ne s'écoule pas de la même façon pour tous les observateurs soit une vérité scientifique et objective est intéressant en soi, mais n'est pas, pour moi, propre à nourrir la réflexion philosophique et métaphysique sur le temps. Comment percevons-nous le temps ? Voilà une vraie question.

De toutes façons, la science ne répond pas aux vraies questions, à part peut-être les mathématiques pures (soupir) dans la mesure où elles savent formuler leurs propres vraies questions, comme celle de la quadrature du cercle. rv1729 9 novembre 2007 à 11:07 (CET)

Suggestions de lecture[modifier | modifier le code]

Vu en patrouille MR[modifier | modifier le code]

J’ai peur que Patois marnais ne disparaisse avant que j’ai le temps de le lire...



Histoire[modifier | modifier le code]

En raison de la proximité de Paris et de l’entrée, très tôt, du comté de Champagne au sein de la Couronne de France (dès 1284, suite au mariage de Jeanne de Champagne à Philippe le Bel, Roy de France, et véritablement uni à la Couronne depuis 1361), la culture régionale demeure, dans la Marne (51), nettement moins marquée que dans certaines autres régions françaises.


Comme un peu partout en France, l'attachement aux traditions régionales s'est estompé depuis la Révolution française jusqu'au siècle dernier, faisant place à un sentiment d'appartenance nationale.


Nos aïeux, paysans pour la plupart, ont cependant su conserver une partie du vocable pittoresque des campagnes de la Marne, et à l’heure où la mondialisation galopante tente d’assujettir la diversité culturelle que forment nos patois, nous dressons ci-dessous un relevé non exhaustif de plus de 300 entrées tirées du vocabulaire quotidien propre aux parlers en Champagne, plus particulièrement de la Marne.


N'oublions pas que notre belle langue française n’est qu’une convention dictionnairique, et que c’est l’incroyable diversité de ses parlers régionaux qui en fait la richesse.


Les termes qui suivent peuvent n’être chacun propres qu’à une région spécifique du département, voire ne s’étendre seulement qu’à quelques villages. Nombre de ces termes sont méconnus par beaucoup qui, oublient voire ignorent souvent l’existence de parlers régionaux en Champagne. Attention cependant aux fourvoiements, car beaucoup de termes employés passent pour du patois pour le simple fait de n’être pas dans le dictionnaire, et sont en réalité issus de l’argot ou du langage familier, n’étant donc pas typiquement marnais.

Prononciation :[modifier | modifier le code]

Selon les parisiens, l’accent marnais se caractériserait par un manque évident d’articulation. Il semble cependant important d’expliquer ce qu’il en est vraiment.


Tout d’abord, l’accent n’est réellement marqué que dans les profondes campagnes.


Beaucoup de voyelles « a » ou « o » se trouvent être fermées.


Notons que certains mots en « re- » deviennent « ra- » (voir lexique ci-dessous).


Aussi, il n’est pas rare d’entendre certaines consonnes sauter. Il arrive parfois qu’un « e » tourne au « é », comme par exemple dans « bénet ».


En outre, la conjugaison et la grammaire tiennent peu compte du dictionnaire académique. Ainsi, la prochaine fois qu’un Marnais vous dira « J’m’en vas pôs gilbauder ben loin. Je ri’inrait poul’ souper », évitez de lui citer cet adage inepte qui prétend que « quatre-vingt dix neuf moutons et un Champenois, ça fait cent bêtes » ; il se peut que nous soyons quelque peu… susceptibles.


Lexique :[modifier | modifier le code]

  • A

A pron. pers. Elle, en contraction orale. A r’ien’ra pô a‘an d’main = elle ne reviendra pas avant demain.

À prep. Utilisé dans le sens de de (Ex : le gars à Pierre-Paul-Jacques : le fils de…) même si considéré comme incorrect en « bon » Français.

À cabidot loc. À califourchon sur le dos à quelqu’un.

Accouples n.f. pl. Omoplates.

Accouver (s’) v.pron. Se mettre à couvillon, s’accroupir.

Accrampi v.tr Pris de crampes, engourdi.

À fait loc. Tout à fait, parfaitement. La porte est pas fermée à fait.

Affaire n.m. chose, truc. Quoi qu’c’est que c’t’affaire qui traîne là ?

Agobilles n.f. pl. Ensemble d’objets hétéroclite, bazar.

Aller voir loc. Prendre congé de qqn. Bon, ben, j’vas ‘ller voir.

Altropié n.m. Personne gauche, estropiée.

Août n.m. Se prononce quelquefois en deux syllabes : a-oû ou bien a-oût, comme dans aoûtat.

Après adv. Dans loc. Ex : mon paletot est accroché après le portemanteau : sur.

Arcandier, ou Aricandier, voire Arlan n.m. Feignant, bon à rien.

Aronde, ou Alondre n.f. Hirondelle.

Astheur loc. À cette heure, maintenant, à présent, aujourd’hui. C’est également utilisé dans d’autres campagnes francophones (Bretagne, Québec…) puisque venant de l’Ancien Français.

Attelée n.f. Demie journée de travail.

Atteler v.tr. Commencer le travail. On attelle à 7 heures. Antonyme : dételer.

Avec adv. Aussi. Dans la locution : je viens avec : je viens aussi.

Avoine n.f. Raclée (Eh, ouais : faut pas emmerder un champenois !).

Avoir v.tr. Notons que ce verbe est souvent employé à la place du verbe être. Ex : Il a v’nu hier. Quelquefois, la conjugaison de la 3ème personne se substitue à celle de la 1ère. Ex : J’a pas pris l’car, c’matin.

Avoiner v.tr. Nourrir les bêtes. Voir : rafourner.



  • B


Babener v.intr. Parler, cancaner.

Bacailler v.intr Parler, cancaner.

Bâche n.f Serpillière.

Bâcher v.tr. Passer la bâche.

Bacuter v.intr. Lambiner dans son ouvrage ou se complaire à des futilités.

Barayer v.tr. Passer et repasser inutilement plusieurs fois au même endroit.

Barou n.m., ou Barouette n.f. Brouette.

Barrer la porte loc. Fermer la porte à clef, cleyer.

Becquer v.tr. Donner des coups de bec. Embrasser.

Bédaine n.f. Bedaine. Le e se prononce é.

Bénet n.m. Benet. Le e se prononce é.

Béquiller v.intr. Manger sans appétit ou faire son chaffrogneux.

Berdacler v.tr. Trifouiller (Ex : Veux-tu ben arrêter d’berdâcler après c’t’affaire là ?) N.-B. : insistez ben sul’ « âââ » svp.

Berdaclot n.m. Poussah.

Berlauder v.intr. Ne pas mener à terme un travail, travailler mal. Subst. : un berlaudeux.

Berlingot n.m Téléphone. C’te foutu berlingot fait r’in que d’dinguer.

Beuyer v.tr. guegner par la fenêtre.

Beuyotte, ou Boyotte n.f. Petite trappe pour laisser passer les poules en bas de la porte du poulailler.

Biau adj. et n.m. Beau.

Bidru adj. Rassasié, repu. Ch’us bidru : j’ai pu’ faim.

Bin interj. et adv. Bien.

Bilbatiaud n.m. Un grand bilbatiaud : une personne de grande taille, dégingandée.

Bilot n.m. Oie.

Blaude n.f. Blouse.

Bloblotter v.intr. Trembloter, avoir la bloblotte.

Bœu n.m. Brute dans ses mouvements. Poussez pas comme des bœus !

Botteler v.intr. Faire des bottes, en parlant de la neige (voir ci-dessous). Ça bottelle.

Bottes n.f. pl. Couches de neiges collées en hiver après les semelles des chaussures.

Bourlander (se) v.pron. S’empiffrer comme un goulafe. Se bourlander de gâteaux.

Bourouette, ou barouette n.f. Brouette.

Bourouetter, ou barouetter v.tr. Transporter dans une bourouette. Fig : charrier quelqu'un, lui raconter des histoires fausses.

Brailler v.intr. Gueuler.

Branque, ou Branquignolle n.m. Fou, débile, pinpin.

Brayette n.f. Braguette.

Bringueballer v.tr. Trimballer, charrier, porter qqch. voir Trinqueballer.

Brisaque n. Qui broye tout (surtout utilisé pour les enfants).

Broquigner v.tr. Grignoter.

Brousiner v.intr. Bruiner.

Broyer v.tr. Employé au sens large de casser, briser (et pas seulement réduire en poudre comme dit dans le dico). N.-B. : se conjugue selon le principe champenois : je brôye, tu brôyes, etc. comme tous les verbes en –yer (comme : essuyer, nettoyer, envoyer, etc. donnent : j’essuye, je nettoye, j’envoye, que je voye, qu’ils soyent…).

Buquer v.intr. Butter, cogner, taper du pied dans qqch. Voir : s’empierger.

Buson n.m. Barreau de chaise, d’échelle. S'applique également à une personne idiote, bornée.



  • C

Caberlot n.m. Tête, ciboulot.

Cafourniot n.m. Petite pièce noire, cagibi, débarras.

Cafut n.m. Objet en mauvais état, bon à jeter.

Cagnard n.m. Soleil. Travailler en plein cagnard.

Caillot n.m. Noix.

Callouche n. Personne qui louche.

Campé adj. Debout, dressé (personne ou objet). Etre campé comme deux ronds de flan au mitan d’la cour.

Canadien n.m. Herse, brise-mottes (en agriculture).

Caquiller v.intr. Caqueter.

Catin n.f. Poupard pour les enfants jouer, poupée de chiffon.

Chaffrogneux n.m. et adj. Difficile sur la nourriture qui fait du chichi.

Chanlatte n.f. Gouttière.

Chanteau n.m. Grosse tranche (de pain, par ex.).

Charculot n.m Dernier né d’une famille (le benjamin).

Chagriner (se) v.pron. Se couvrir (en parlant du ciel) avant la pluie. On va rentrer, v’la not’ temps qui s’chagrine.

Chansonner v.tr. Chantonner.

Chanter le coq (loc.) Se dit de la vaisselle qui se brise en fracas. ‘Tention, ça va chanter l’coq !

Châtre-bique n.m. Couteau.

Chaussonner v.intr. Traîner des pied, pattasser (avec des chaussons, bien entendu).

Chez-nous, chez-vous loc. Peut signifier chez moi, ou chez toi, même si la personne vit seule.

Chouiner v.intr. (pej.) Pleurer, couiner, se lamenter (mais je crois que ce mot se retrouve aussi dans d’autres campagnes françaises).

Claquot n.m. Fromage.

Clayon n.m. Portillon.

Cleyer v.tr. Fermer à clef. (ant. : décléyer). Voir aussi : Barrer la porte.

Cliffer v.tr. Éclabousser.

C’minder v.tr. Commander. C’est qu’m’ême pôs to’ qui c’minde ici ?

Codinde n.m. (de coq-dinde) : sorte de dindon.

Coi (au) loc. À l’abri. Voir : égot.

Conconner v.tr. Se complaire à des futilités. Conconner trois fois rien.

Coucher v. Se coucher (S’employe chez nous sans le pronom réfléchi). J’vas coucher.

Coupiotter, ou Découpiotter v.tr. Faire des coupiottis.

Coupiottis, ou Découpiottis n.m pl. Petits morciaux de papier résultant d’un découpage.

Couvillon (à) loc. Accroupi. Se mettre à couvillon ou à couv’, quelquefois réduit au verbe s’accouver.

Crâler v.intr. Tousser gras.

Crâlon n.m. Crachat, mucosité, glaire, blanc d’œuf (même si des fois ça tire un peu p’us su’l vert ou su’l jaune : pour les coloriages, on appelle ça des crâlons de couleur), mollard, glaviot, expectoration de lipo-viscosité bronchique, graillon, désentartrage liquoreux, huile ed’ guernouille, écume ed’ craspouille (ça rime), graisse ed’ baveux, lubrifiant à gosier, etc. (je connais encore tout plein de synonymes métaphoriques tous plus pittoresques et plus poétiques les uns que les autres, mais je les garde pour écrire un bouquin…).

Craspou n. et adj. Sal, cradingue.

Craspouille adj. Sal, cradingue.

Crève n.f. Grippe, angine. Chopper la crève.

C’te adj. Ce, cet, cette.

Culottes n.f. pl. Pantalon.

Cultourniaud n.m. Culbute, roulade, chute à la renverse.


  • D


Déchaux (pieds) loc. Pieds nus, « nus-pieds nues-pattes ».

Déhoter v.tr. Désembourber. Spécial : se lever, sortir du lit.

Déjeuner n.m. Petit-déjeuner, repas du matin (comme dans l’ancien temps). Cette différence subsiste encore dans quelques campagnes françaises et francophones (Bretagne, Belgique, Québec…) mais tend de plus en plus à s’effacer avec l’influence néfaste et toujours montante du Francien (le parigot, à vrai dire) sur les autres dialectes. En fait, la coutume que connaissent astheur la plupart des français (petit-déjeuner le matin, déjeuner le midi puis dîner, et éventuellement souper le soir) vient de l’aristocratie parisienne. Dans nos campagne, nous avons toujours déjeuné le matin, dîné le midi, marandé à quatre heures puis enfin soupé el’ soir v’nu.

Déjeuner v.tr. Prendre le repas du matin.

Déjuquer v.tr. Déjucher, faire descendre qqch. Voir : juquer.

De rang ou d’à rang (loc) D’affilée.

Derne adj. Pris de vertiges (à cause de l’alcool ou de la chaleur, par ex.). Voir : éderner.

Déssocler v.tr. Casser, déglinguer.

Dételer v.tr. Quitter le travail. On détele à midi. Voir atteler.

Dévers n.m. Talus

Dîner n.m. Repas du midi (le déjeuner en Français).

Dîner v.intr. Prendre le repas du midi.

Dinguer v.intr. Faire le dingue, courir partout n’importe comment.

Diries n.f. pl. Ragots, racontars, contes des commères.

Drap, ou Drapeau, Drapiau n.m. Couche (pour bébés). Iron. : grand mouchoir.


  • E


Éclair n.f. Bien que l’académie française l’affirme masculin, ce terme reste féminin en Champagne, qu’il s’agisse de la pâtisserie ou de celle de l’orage.

Ed’ art. De, prononcé à la « d’chez-nous ».

Éderner v.tr. Rendre derne (voir ce mot).

Égot (à l’) loc. À l’abri, au coi.

Égotter (s’) v.pron. Se mettre à l’abri.

Ej’ pron. Pers. Je. El’ gars y m’dit : « Ej’m’en vas au jardin ».

El’ art. Le.

Empierger (s’) v.pron. Trébucher dans qqch.

Embistrouille n.f. Chose qui gêne, pose un problème. Ce problème lui-même.

Embistrouiller v.tr. Embêter, embarrasser, gêner.

En d’dans (loc.) A l’intérieur.

Enhoter v.tr. Embourber (Ant. : déhoter).

Ennuyant adj. ennuyeux (situation, personne, etc.).

Entrucher (s’) v.pron. S’étouffer en avalant qqch de travers.

Ésherber v.tr. Désherber.

Essuye n.f. Chiffon quelconque utilisé pour essuyer.


  • F

Fau n.m. Hêtre. Ex : Les faux de Verzy. Ce terme a également donné son nom à la commune de Faux-Fresnay, non loin de Fère-Champenoise.

Fergon n.m. Tissonier, fourgon.

Fergonner v.intr. Raviver le feu à l’aide d’un fergon.

Ferloques n. pl. Guénilles.

Filocher v.intr. Courir vite ou En parlant d’un tissu ou d’un habit, faire des filoches (c'est-à-dire des bouts de fils qui se sauvent).

Fouire n.f. Diarrhée, chiasse. Avoir la fouire ( beurk !).

Fourchetée n.f. Quantité prise d’une fourche. Eun’ fourch’tée d’foin.

Fraîchis n.m. Lieu où règne constamment la fraîcheur (rivière, sous bois, etc.).

Frais adj. Humide.

Freyon n.m. Irritation entre les cuisses suite à une marche, randonnée, etc.

Fu’ n.m. Feu. Attends deux s’condes, j’a queq’chose sul fu’.


  • G

Galer v.intr. Gratter le sol, en parlant d’une poule.

Galipe n.f. Terrain pierreux où ne croissent que les vignes. Mauvaise vigne.

Galoupiot n.m. Sobriquet d’affection ou de reproche donné à un gamin. N.B. : on trouve également « saloupiot ».

Galvauder v.intr. Traînasser. Mais n’a pas forcément le sens péjoratif du Français.

Galvaudeux n.m. Qui galvaude, traîneux d’rues.

Gars n.m. Fils. Le gars à Pierre-Paul-Jacques.

Gauchenot n.m. Personne gauche ; gamin.

Gauiller v.intr. patasser (voir ce mot) dans la boue, dans l’eau ; Touiller, mélanger d’une façon craspouille.

Gloye n.f. Flaque d’eau.

Glinguer v.tr. Émettre un bruit de ferraille. Les tôles glinguent au vent.

Glousse n.f. (du verbe glousser) Poule. Par extension : quelqu’un qui glousse tout le temps. Vas-tu t’taire, la glousse ?

Goblariot, ou Goblairiot n.m. touillis sale, gabegie.

Goblayer v.intr. Boire beaucoup. V.tr. faire un goblariot.

Gougnafier n.m. Personne sale, mal tenue qui travaille comme un sagouin.

Goulafe n.m. Goinfre.

Gouliner v.intr. Dégouliner.

Gadouille n.f. Boue.

Gailleux adj. Boueux.

Garguette n.f. Chaussure. Voir : targette.

Gâtouiller v.intr. S’emmêler les pinceaux, s’aberlificoter lorsque l’on cause ou dire des inepties comme un gâteux.

Gazette n.f. Personne toujours au courant de tout.

Gendresse n.f Belle-fille.

Goutte n.f. Eau de vie.

Goyer v.intr. voir gauiller.

Gribouri adj. Chétif, faible.

Grigner v.intr. Grincer des dents. Montrer ses crocs comme un chien.

Gringuenaudes n.f. Plaques de terre ou de bouse séchée collées sur les flancs des vaches. Voir : maquelottes.

Gripette n.f. Petite pente raide.

Guénille n.f. Guenille. Le e se prononce é.

Guégner v.tr. Guigner.

Guégneux n.m. Qui guègne.

Guilbauder v.intr. Traîner, errer. Voir : galvauder.

Guinander v.intr. Flâner au lieu de travailler, bacuter.

Guinde n.f. (péj.) Vielle auto.



  • H

Hante n.f. Manche de faux.

Hart n.f. Baguette de noisetier.

Hayon n.m. Hangar.

Hocher v.tr. Secouer.

Hocler ou Hocloter v.tr. Secouer, remuer. Hocloter après queq’chose.

Houpe n.f. Cime d’un arbre.

Houyau n.m. Hoyau, houe.

Huche n.f. Porte. Hocler après la huche.


  • I

I’ pron. pers. Contraction orale de il ou ils. I’a pôs n‘nu = il n’est pas venu.



  • J

Jard n.m. Parc, jardin public.

Jubine n.f. Jument.

Juquer v.tr. Jucher (pour les poules, par ex). Voir : déjuquer.

J’vas ou J’m’en ‘as loc. Je vais.


  • L

Lavier, ou Lévier n.m. Évier.

Lucarniot n.m. Petite lucarne, fenêtre.



  • M

Machet, ou Meulon n.m. Tas de foin.

Machurer v.tr. Salir, noircir (au sens « propre »).

Mai n.m. Bouquet que l’on accroche au 1er mai.

Mais n.m. pl. Tradition qui consiste à, dans la nuit du 1er mai, emprunter quelques objets chez les villageois et de les mener sur la place communale où, au lendemain, chacun venait rechercher ses biens. Cette coutume tend cependant à disparaître à cause du nombre croissant de dégradations et de vols, et beaucoup de communes interdisent désormais les mais.

Maquelottes n.f. Voir : gringuenaudes.

Marander v.intr. Prendre le goûter (à quatre heures).

Marcellin n.m. Popotin.

Marcou n.m. Chat (mâle). À peut marcou les belles chattes, dit le proverbe.

Marie Toutouille, ou Marie Cochon n.f. Grosse bonne-femme sale, toutouille. Notez que le nom Marie est associé à de nombreux autres adjectifs.

Martoquer v.intr. toquer à coups de marteau.

Martoqueux n.m. (pej.) Bricoleux.

Matin adj. Tôt.

Mitaine n.f. Moufle ou gant utilisé pour sortir un plat chaud du four, contrairement à ce qu’affirme le dictionnaire du Français académique (c’est d’ailleurs curieux, mais l’on retrouve également cette particularité sémantique dans le joual, dialecte francophone du Québec ???).

Mitan (au) loc. Au milieu.

Monder v.tr. Nettoyer.

Morciau n.m. Morceau.

Mou adj. Humide.

Mouiller, ou Mouillasser v.intr. Pleuvoir. I’ mouille à siots : il pleut des cordes.

Mouiner v.intr. Émettre des petits cris (comme un chat qui miaule timidement) ou se plaindre (dans ce dernier cas, voir : chouiner).

Murge n.f. Cuite, blinde.

Murger n.m. Tas de pierres ramassées dans un champ.



  • N

Nervaillon n.m. Personne très excitée, nerveuse, paquet de nerfs.

Nicasser v.intr. Rire de façon niaise, ricaner. (N.-B. : il est 12h12, Mme Z !)

Nareux n.m. voir chaffrogneux.

Niflettes n.f. Petites tartelettes rondes garnies de flan que l’on mange vers la Toussaint. Spécialité culinaire Briarde (pis c’est ‘ach’ment bon ! ).

Niquedouille n.m. Sot, maladroit.

Niveler v.intr. Travailler mal et lentement, bacuter.



  • O


Ostrier (s’) v.pron. Se piquer après les orties.

-ouiller ou -otter Suffixes que l’on peut ajouter à certains mots pour en diminuer l’intensité. Ex : crachouiller, pluvotter, de la merdouille, etc.

Outils n.m. pl. Couverts.

Ouvrageux adj. Qui nécessite beaucoup de travail, d’efforts (comme écrire un dico du parler d’chez nous, par exemple…).



  • P


Paire (une paire d’heures) loc. Quelques temps.

Paletot n.m. Terme très courant utilisé à toutes les sauces pour désigner n’importe quel vêtement de par-dessus. Raboutonne bien ton paletot (Remarquez, c’est un mot parfaitement Français, beaucoup de gens ne le connaissaient pas…).

Parme n. Épi de blé.

Patasser v.tr. Piétiner et salir avec des chaussures sales.

Patate n.f. Toujours employé à la place de pomme de terre.

Pavé n.m. Allée, cour bétonnée, bitumée (pas forcément pavée).

Pecquet n.m. Verre (de goutte).

Peineux adj. Pénible (en parlant d’une personne).

Peut adj. Laid (un peu comme moi). Comme dans le proverbe : À peut marcou les belles chattes.

Piau n.f. Peau. Comme beaucoup de mots en –eau, devient –iau.

Pigousse n.f. Personne qui ne fait que bacailler, jacasser. Commère.

Pinpin n.m. Individu, charlot. Un drôle de pinpin.

Piquette n.f. Engourdissement des doigts par le froid, onglée. Avoir la piquette.

Pluvotter v.intr Bruiner. Voir : brousiner.

Poireau n.m. Gros grain de beauté, verrue (en particulier sur le visage).

Pondoir n.m. Arrière-train, cul.

Porte de bois (trouver) loc. Trouver porte close (comme ça, tu peux compter les clous de la porte, comme on dit…).

Pourpier n.m. Renoncule, bouton-d’or.

Pren’ra v.tr. Forme conjuguée de prendre, prononcé à la marnaise. Comme souvent, les mots sont coupé.

Punat adj. Pourri. Œufs punats.


  • Q

Qué’ pron. et adj. On peut le retrouver comme prononciation de « quel », mais aussi dans une interrogation. « Qué ? » = Hein ?.

Queq’ adj. et adv. Quelque. Queq’chose, queq’part, y’en a queq’z’un, etc.

Quoi que loc. Qu’est-ce que, chez les Anciens. Quoi qu’tu veux ? Quoi qu’c’est don’ que c’t’affaire là ? Quoi qu’c’est qu’y a ? Quoi qu’c’est qu’ça ?


  • R

Raboutonner v.tr. Reboutonner. Beaucoup de verbes Français en re- deviennent ra- chez nous.

Rachanger (se) v.pron. Remettre des habits propres.

Racoin n.m. Recoin obscur, difficile d’accès.

Rafourner v.tr. Donner à manger (aux animaux).

Ragrainer v.tr. Gratter le fond d’un plat pour récupérer les restes. Ragrainer ses rogatons.

Raguser v.tr. Aiguiser une lame (de faux, de couteau, etc.).

Ramoner (se) v.pron. Tomber, se casser la binette.

Ramoyer v.tr. Mettre en tas.

Rapapiller (se) v.pron. Ravaler sa salive. Se pourlécher.

Rasaveter v.tr. Faire vite et mal un travail.

Rataton n.m. pâté d’encre, écriture illisible, gribouillis ou griffonnage.

Ratatoner v.tr. Faire des ratatons, ratatiner.

Ratatoner (se) v. pron. (Se) ratatiner.

Rattoner v. trafiquer dans un coin, s’affairer.

Ratourner (se) v.pron. Se retourner.

Ratteler v.tr. Reprendre le travail (après le dîner au midi, par ex.). Voir : atteler.

Ravission (c’est) (loc.) Ça vaut pas un kopeck, ou bien c’est pas fréquentable.

Rebâcher v.tr. Rabâcher, répéter.

Rébecter v.intr. Rétorquer, répondre de façon insolente.

Rebiner v.tr. Fouiller en mettant le désordre (Ex : Cesse don’ de r’biner dans mes placards !).

Régueuler (se) v. pron. Crier. Un chien se régueulait.

Rendu part. passé. Arrivé. On est pas rendus !

R'passe ou R'lavasse n.f. Café passé une seconde fois (de l’eau sale, quoi), jus de chaussette.

Ressuyer v.intr. Incomplètement sec, en parlant du sol. Après l’avalasse, la terre avait pas ressuyé à fait.

Rétaler (se) v.pron. Tomber, se ramoner. ‘em’sus rétalé ‘in’ ‘a gadouille.

R'oyure (à la) loc. Au revoir. A la r’oyure (mais beaucoup moins employé aujourd’hui, ou alors sur le ton de la plaisanterie).

Rigoulot n.m. Petit ru par lequel s’écoulent les eaux, au milieu d’un chemin, par exemple.

Rin pron. indef. n. et adv. Rien.

Ri’inra v.intr. Forme conjugée de revenir, prononcé à la marnaise avec le « v » coupé. A ri’inra t’êt’ bin d’main.

En Rive de (loc.) Au sens large de : attenant à.

Rôdeux n.m. Individu louche, qui rôde.

Rogatons n.m. pl. Restants de nourriture. Ragraine don’ tes rogâââtons.

Rond (tout) loc. Avaler quelque chose tout rond : l’avaler d’un coup, d’une bouchée à manquer de s’entrucher.

Rousseau n.m. Quelqu'un qui a les cheveux roux.


  • S

Sacquée, ou Saquetée Contenu d’un sac. Une saqu’tée d’avoine.

Savart n.m. Jachère. Par extension : jardin mal tenu.

Schlague n.m. Trique.

Schlass n.m. Châtre-bique.

Siot n.m. Seau.

Siotée n.f. Contenu du siot.

Sinat n.m. Grenier à foin.

Sonrée n.f. Groupe (principalement d’enfant), troupeau.

Souper n.m. Repas du soir. (le dîner en Français) Voir : déjeuner et dîner.

Souper v.intr. Manger, le soir.


  • T

Tantôt n.m. Après-midi. Bientôt

Taque n.f. Plaque en fonte décorant le fond d’un foyer de cheminée.

Targette n.f. Chaussure. Voir : garguette. N.-B. : ce mot peut aussi avoir le même sens qu’en français.

Tartouiller v.tr. Barbouiller.

Tartouillon n.m. Quelqu'un qui tartouille, ou goblariot.

Tâtiner v.tr. Tâter, tripoter.

Tatouille n.f. Baffe.

Taugner v.tr. Donner des tatouilles, avoiner.

Tocu n.m. Sorte de petite sarbacane en sureau.

Topette n.f. Petite bouteille plate.

Toquer v.intr. Frapper à la porte, au carreau.

Tôt-fait n.m. Succulente recette traditionnelle champenoise, très simple, à base de pâte à crêpe cuite en gros morceau à la poêle (bourlandez- vous en chaud, pis c’cor’ meilleur ave’ des morciaux d’pommes ! ).

Touffant (faire) v.intr. Faire lourd (temps orageux).

Touillis n.m. Mélange (quand on touille).

Tousse n.f. Toux.

Toutouille n.f. Voir : Marie Toutouille. N.B. : provient probablement d’anciens parlers populaires françophones (ou argotiques) puisque l’on retrouverait ce terme au Québec sous la forme de « toutoune » ???

Trioler v.intr. Errer.

Tuter v.tr. Têter, suçer, un peu comme le bébé qui tute sa tutute comme une goulafe.

Tutute n.f. Téton en plastique que sucent les bébés (ça me paraît tout de même bizarre que ce mot ne soye pas dans le dico français : je ne suis pas convaincu de son origine purement marnaise…).


  • T

Veau n.m. Endroit mal labouré dans un champ.

Vêler v.intr. S’effondrer (en parlant d’un toit, d’un tas, d’un étagère, etc.).

Vélotter v.intr. Faire du vélo, parcourir en (ou : à) vélo. Mais c’est un mot un peu archaïque comme, je pense, on en construit partout ailleurs en France.

Viorner v.intr. Aller très vite.

V’là t’y pôs (loc.) Voilà que. Ah ! Nom de d’tchieu ! v’là t’y pôs qu’ça s’met à pluvotter.

Voyotte n.f. Petit passage étroit entre deux maisons.



  • Z

Zoubida n.f. Désordre, lieu mal tenu. Qué zoubida là-l’d’ans !



Sources[modifier | modifier le code]

Le vocabulaire de ce lexique a été relevé dans diverses communes du Sud-Ouest Marnais.



Liens externes[modifier | modifier le code]