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Rachel Revoy :[modifier | modifier le code]

Une sauveteuse d'enfants persécutés[modifier | modifier le code]

Rachel Revoy a accueilli des enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) dans sa maison située à Nurieux-Volognat dans l'Ain. Elle est née le 7 mars 1892 à Paris. et décède en 1981.[1]

Jeunesse et vie en région parisienne[modifier | modifier le code]

Entre 1915 et 1935, Rachel Revoy est « Comptable-chef de l’association des Diaconesses » dans le 12eme arrondissement de Paris, au 95, rue de Reuilly. En 1934 ou 1935, « Mademoiselle Rachel Revoy » loue une ancienne ferme à la famille Coquat à Nurieux-Volognat dans le département de l’Ain. Nurieux n'est qu'un hameau situé dans la commune de Mornay jusqu'en 1973[2]. Le bâtiment loué par Mademoiselle Revoy est appelé « la maison » ou la "pouponnière" après 1945. En 1935-1936, Rachel Revoy devient directrice de la maison de santé « La montagne » située au 12, rue de la montagne à Courbevoie dans le département de la Seine. En 1936, Rachel Revoy prend en nourrice, mais sans l’adopter, Jean Verchère. Son surnom sera "Jean-Jean".[3] Début 1938, Rachel Revoy adopte Fernand, un enfant, né le 21 aout 1936, et issu de l’Assistance publique. Rachel Revoy le surnomme « Fanfan ».[4]

La "Maison" de Nurieux-Volognat[modifier | modifier le code]

La "Maison" du hameau de Nurieux à Mornay devient un lieu d’accueil pour les enfants .Au départ, la maison compte 11 enfants défavorisés originaires de Paris. Les enfants sont choisis par l’Eglise baptiste de Paris qui va payer les pensions avec l’aide des Quakers américains. Les Quakers et l'Eglise baptiste sont des organisations religieuses protestantes qui participent au sauvetage des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale[5]. Rachel Revoy a accueilli des enfants de plusieurs nationalités . En mars 1943, le Home de Rachel Revoy compte 24 enfants, dont 9 filles et 15 garçons juifs désignés comme "israélites" dans les documents administratifs du régime de Vichy. Ils ont entre 1 an et demi et 13 ans.[6]

Parmi eux, la "maison" a donc au moins accueilli 19 "israélites" et ils ont plusieurs nationalités : 6 Français (dont 5 Français "nés de pères Allemands ou Autrichiens"), 1 Russe, 1 Belge, 6 Allemands, 5 Polonais, Deux enfants ont été identifiés. Il s'agit de Lore et Werner Richheimer, Juifs allemands expulsés d'Allemagne en 1940 avec leurs parents[7].

Un lieu de sauvetage face à la Shoah à Nurieux-Volognat[modifier | modifier le code]

Rachel Revoy, directrice de "la Maison" de Nurieux-Volognat (Mornay à l'époque) a potentiellement sauvé l’ensemble des enfants présents dans la "Pouponnière".[8] En effet, aucune arrestation n'aura lieu dans "la Maison". Cependant, Rachel n’a laissé aucun témoignage. Sa mère étant juive, et elle-même étant considérée comme "israélite" par le régime de Vichy, Rachel Revoy n'est pas reconnue "Juste parmi les Nations".[9]

Pendant l’occupation allemande (1940-1944), ce sont peut-être une quarantaine d’enfants,[10] la plupart "israélites", qui ont été accueillis dans "La Pouponnière" de Nurieux-Volognat. Le nombre exact n'est pas connu. Dans l'article de la revue numéro 8 de de la Revue Histhoiria[11], il est dit que les enfants étaient cachés. Cependant, l'historien Pierre-Jérôme Biscarat a démontré que les autorités avaient bien connaissance de l'existence d'une "pouponnière" avec des enfants juifs.[12] En effet, la préfecture de l'Ain, la mairie de Mornay ou la sous-préfecture de Nantua sont au courant de l'existence de ce home d'enfants juifs. L'inspecteur départemental de l'hygiène est même venu plusieurs fois inspecter "la Maison". On ne sait donc pas pourquoi cet endroit a échappé aux rafles.[13]

Découverte de la "pouponnière" de Nurieux-Volognat et de son histoire [modifier | modifier le code]

En 2013 François Récamier , le président de l’association Histhoiria, et Yves Dulauroy[14] ont enquêté sur une maison d’enfants située à Nurieux-Volognat, où ont été hébergés au moins 19 enfants juifs de 1940 à 1944, sur le même modèle que la maison d’Izieu[15]. C'est en 2015 que cette histoire est révélée.[16]Ils sont à l'origine de cette découverte tardive.

Notes et bibliographie:[modifier | modifier le code]

  1. Les informations sur la vie de Rachel Revoy proviennent : des Archives départementales de l’Ain 1228 W 242, « Sous-préfecture de Nantua – Juifs, recherche et recensement : circulaires ministérielles et préfectorales rapports, correspondance, 1940-1943 » - 1228 W 191, « Sous-préfecture de Nantua – Dossier d’administration générale – Mornay, 1940-1962 - Contrôle de légalité sur la commune de Mornay » ; de celles contenues dans l’article d’Histhoiria de R. Récamier et Y.E. Dulauroy, «  "la Maison"… », op. cit. , 2015. Certains points ont été confirmés à l'historien P-J. Biscarat lors d'entretiens téléphoniques avec François Récamier les 2 et 15 juin 2020.
  2. Pierre-Jérôme Biscarat, « Travail de recherche originale sur la pouponnière de Mornay, dite "la Maison", tenue par Rachel Revoy dans l’Ain (1939-1944) », Conseil départemental de l’Ain Education, Jeunesse, Sports et Culture Direction des Musées départementaux, 2020
  3. Pierre-Jérôme Biscarat, « Travail de recherche originale sur la pouponnière de Mornay, dite "la Maison", tenue par Rachel Revoy dans l’Ain (1939-1944) », Conseil départemental de l’Ain Education, Jeunesse, Sports et Culture Direction des Musées départementaux, 2020
  4. François Récamier, « Histhoiria. Histoire et Patrimoine, Monts Berthiand et Val d’Oignin, n°8, 2015, rubrique « Histoire », p. 22-28 », Histhoiria, no n°8,‎ , pages 22 à 28
  5. Denis Peschanski, La France des camps. L'internement, 1938-1946, Paris, Gallimard, 2002, 555 p.
  6. Archives départementales de l'Ain - Courrier Maire de Mornay au sous-préfet de Nantua, le 4 mars 1943 – (1228 W 242)
  7. https://gedenkbuch.karlsruhe.de/namen/3505
  8. « Le progrès, La Pouponnière des enfants juifs de Nurieux », sur Le Progrès, (consulté le )
  9. Pierre-Jérôme Biscarat, « Travail de recherche originale sur la pouponnière de Mornay, dite "la Maison", tenue par Rachel Revoy dans l’Ain (1939-1944) », Conseil départemental de l’Ain Education, Jeunesse, Sports et Culture Direction des Musées départementaux, 2020
  10. Histhoiria. Histoire et Patrimoine, Monts Berthiand et Val d’Oignin, n°8, 2015, rubrique « Histoire », p. 22-28
  11. Histhoiria. Histoire et Patrimoine, Monts Berthiand et Val d’Oignin, n°8, 2015, rubrique « Histoire », p. 22-28
  12. Pierre-Jérôme Biscarat, « Travail de recherche originale sur la pouponnière de Mornay, dite "la Maison", tenue par Rachel Revoy dans l’Ain (1939-1944) », Conseil départemental de l’Ain Education, Jeunesse, Sports et Culture Direction des Musées départementaux, 2020
  13. Pierre-Jérôme Biscarat, « Travail de recherche originale sur la pouponnière de Mornay, dite "la Maison", tenue par Rachel Revoy dans l’Ain (1939-1944) », Conseil départemental de l’Ain Education, Jeunesse, Sports et Culture Direction des Musées départementaux, 2020
  14. Histhoiria de R. Récamier et Y.E. Dulauroy, «  "la Maison"… », op. cit. , 2015
  15. Kathel Houzé, Jean-Christophe Bailly, La colonie des enfants d'Izieu. 1943-1944, Éditions Libel, 2012, 152 p.
  16. Monika Borowitch, « L’association-histhoiria-decouvre-la-maison pouponnière-d’enfants-juifs-de-nurieux », sur La Voix de l'Ain, (consulté le )