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Utilisateur:Geuten/TraductionElOroDeMoscú09

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Historiographie et mythe[modifier | modifier le code]

(es) Pablo Martín Aceña[1], (es)Francisco Olaya Morales] et (es)Ángel Viñas ont été les trois investigateurs espagnols les plus connus sur ce sujet, Viñas étant le premier à accéder à la documentation de la Banque d'Espagne. Au niveau international, Gerald Howson[2] et (en) Daniel Kowalsky ont eu accès aux archives de l'Union soviétique ouvertes aux enquêteurs pendant les années 1990, centrant leurs investigations sur les relations entre l'Union soviétique et la République espagnole, et sur les envois de matériels militaires[3]

Bien que la décision d'utiliser les réserves d'or n'a pas suscité de grands débats ni l'intérêt des historiens[4], sa destination continue à être un sujet de controverses. Des auteurs comme Viñas, (es)Ricardo Miralles ou (es)Enrique Moradiellos défendent la gestion politique de Negrín, tant comme chef de la Hacienda (Trésor public), que comme Président du Conseil des Ministres (Viñas le considère comme "le grand homme d'Etat républicain durant la Guerre civile") et ils estiment que l'envoi de l'or en URSS avait une rationalité politique, économique et pratique acceptée par le Conseil des Ministres au complet. Cela aurait été, selon eux, la seule option valable devant l'avance des insurgés et la non-intervention des démocraties occidentales, permettant à la République de survivre dans un contexte international hostile. Pour ces auteurs, sans la vente des réserves, il n'y aurait eu aucune possibilité quelconque de résistance militaire.

De son côté, Martín Aceña estime que l'envoi de l'or fut une erreur qui a privé la République de sa capacité de financement : l'URSS était un pays lointain, à la bureaucratie opaque et de fonctionnement financier différent des normes et garanties internationales, de sorte que il aurait été plus logique d'envoyer l'or vers des pays démocratiques comme la France ou les USA[5]. Quant à Olaya Morales, anarchiste et exilé durant le franquisme, dans tous ses ouvrages il qualifie Negrín de criminel et nie les arguments et théories d'Ángel Viñas, considérant l'affaire de l'or comme une fraude gigantesque et une des facteurs les plus importants de la défaite républicaine.

Des auteurs comme (es)Fernando García de Cortázar, Pío Moa[6] ou (es)Alberto Reig Tapia[7] ont défini l'épisode de "l'or de Moscou" comme un mythe, mettant l'accent sur l'instrumentalisation de cet épisode la désastreuse situation des années de l'Espagne d'après-guerre (1939-1954).

« Franco et son régime ont cultivé un lourd silence sur l'holocauste nazi et les milliers d'espagnols qui ont fini dans les camp d'extermination. Les exilés ordinaires, ces gens qui allaient à pied, étaient les assassins rouges de la guerre (...) Les réserves de la Banque d'Espagne, que la République avait dévoré jusqu'à la dernière once pour acheter des armes et des vivres dans le monde entier et ainsi ne pas s'écrouler sur les champs de bataille, que Negrín avait transporté en Russie et converti en avions, tanks, pièces d'artillerie et fusils pour combattre l'armée rebelle et ses alliés, celles-là, ces réserves d'or de la Banque d'Espagne se transformèrent tout à coup aux yeux des Espagnols de l'après-guerre, en butin de guerre des républicains, dans un rapport mythique de cupidité et de délinquance qui permettaient aux vainqueurs d'assourdir la voix douloureuse des exilés.
Les gens réclament toujours des coupables, et Franco et ses jongleurs concentrèrent tous les maux et désagréments de l'après-guerre sur un ennemi concret, visible, fusillable : le franc-maçon, le rouge, le politicien libéral, le communiste ... qui avaient ensanglanté les campagnes de la Péninsule et mis à sac le trésor de l'Espagne, et avait fui ses crimes à l'étranger. »

— (García de Cortázar 345-346)

Ángel Viñas se centre principalement sur le présumé mensonge d'un mythe qu'il considère "franquiste", en quoi Pío Moa et Olaya Morales lui rétorquent que, précisément, les plus grandes critiques à la gestion de Negrín ne viennent pas du franquisme, mais de républicains, spécialement des anciens "coreligionnaires" de Negrín comme Largo Caballero et Indalecio Prieto.

Au début des années 1990, suite à l'effondrement du système soviétique qui a marqué le début d'une période de transformation des partis communistes en Europe occidentale, les mots "Or de Moscou" furent repris en France, dans une campagne de dénigrement et d'accusations contre le Parti communiste français(PCF) dirigé alors par Georges Marchais[8].

En 1994, María Dolores Genovés a réalisé (en Espagnol et en Catalan) un précieux documentaire intitulé L'Or de Moscou pour la chaine de télévision TV3 (Catalogne)[9]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

TEST[modifier | modifier le code]

  1. Agrégé d'Histoire économique et des Institutions Economiques, Université de Alcalá
  2. Historien britannique qui a vécu en Espagne durant les années 1950. confer bibliographie.
  3. La apertura de los archivos soviéticos y la guerra civil española (L'ouverture des archives soviétiques et la Guerre civile espagnole), par Stanley Payne.
  4. A l'exception de Pío Moa.
  5. (Martín Aceña 2001:121 et 159)
  6. (Moa 2003)
  7. (Reig Tapia 2006).
  8. Journal L'Humanité, 6/3/1992, TF1 PERSISTE SUR L’OR DE MOSCOU, disponible via : humanite.presse.fr
    (NdT) Ces termes étaient déjà utilisés bien avant cette date, en fait.
  9. (ca) Fiche du documentaire L'Or de Moscou (en Catalan).