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Utilisateur:Francispion/Brouillon

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Le Syndrome de Lavanville (de l’anglais « Lavender Town Syndrome », couramment abrégé LTS) est une légende urbaine du type creepypasta ayant vu le jour en février 2010[1].

Selon la légende urbaine, les jeux vidéo Pokémon Vert & Rouge, parus au Japon en 1996, auraient provoqué des troubles psychologiques divers à de nombreux enfants qui y jouaient ainsi que de nombreux suicides parmi ces enfants[2].

Selon la version la plus populaire de la légende urbaine, la cause de cette hystérie de masse serait Lavanville, un lieu dans l’univers du jeu, et plus particulièrement le thème de ce lieu[3].

Résumé de la légende urbaine[modifier | modifier le code]

Quelques jours seulement après la sortie des jeux Pokémon Vert & Rouge au Japon, une centaine de cas de suicides auraient été rapportés ainsi que plusieurs cas de troubles psychologiques subits par de nombreux enfants[4], notamment :

Ayant lié les premiers opus de la série Pokémon et les troubles psychologiques subits par les enfants, les enquêteurs auraient interrogé le directeur de la série ainsi qu’un des programmeurs principaux des jeux. Le programmeur leur révèle alors avoir attendu une rumeur selon laquelle l’hystérie de masse serait causée par un lieu dans le jeu, Lavanville, mais est incapable de les éclairer davantage sur cette piste.

C’est à ce moment que les versions de la légende divergent. Selon la version originale, les détectives poursuivent l’enquête et interrogent le programmeur Sousuke Tamada, qui leur révèle avoir altéré une séquence originale du jeu à des fins d’expérimentation avec son collègue Chiro Miura, qui avait demandé que son nom n’apparaisse pas dans les crédits des jeux avant de s’enlever la vie. L’enquête est abandonnée après la mort de deux des détectives et de Tamada.

Selon les autres versions plus répandues de la légende, c’est la visite de Lavanville, et principalement sa musique, qui seraient responsables des troubles psychologiques subits par les enfants. Le thème de Lavanville contiendrait des fréquences très aigues seulement audibles par des enfants qui les auraient poussés à s’enlever la vie. Enfin, toujours selon la légende urbaine, Nintendo aurait altéré le thème de Lavanville avant la sortie des jeux Pokémon Rouge & Bleu (versions nord-américaines des jeux Pokémon Vert & Rouge) en 1998 afin de protéger la franchise Pokémon[5].

Il existe également d’autres versions de la légende. Selon une troisième version, les créateurs des jeux auraient conduit des études scientifiques formelles sur les enfants par le biais du thème de Lavanville. Une sous-version de cette troisième version raconte que le thème de Lavanville contenant des fréquences dangereuses n'aurait été introduit que dans la version de Pokémon Rouge, le directeur de la série ayant associé la couleur rouge à l'intimidation qu'il aurait vécu pendant son enfance.

Origines et impact culturel[modifier | modifier le code]

La première version de la légende urbaine apparaît sur Pastebin le 21 février 2010, soumise par un utilisateur anonyme portant le pseudonyme « DannoW ». En mars 2010, la légende est mentionnée sur 4chan, et c’est ce qui fait décoller sa popularité. D’après les données de Google Trends, la légende atteint un pic de popularité au cours de l’année 2012[6].

La légende urbaine puise inspiration du « choc Pokémon », un incident causé par la diffusion du 38e épisode de la série animée au Japon en 1997, Dennō Senshi Porigon, pendant lequel une animation composée d’une vive alternance de flashs bleus et rouges a causé chez près de 700 téléspectateurs des convulsions, pertes de conscience, vomissements de sang et autres symptômes nécessitant hospitalisation[7]. Après un arrêt de diffusion de plusieurs mois, les épisodes subséquents sont modifiés et la diffusion de la série animée Pokémon reprend. Le 38e épisode ne sera jamais diffusé internationalement.

Ainsi, selon Patricia Hernandez, journaliste de Kotaku, « l’idée que Pokémon puisse causer du tort à des enfants n’est pas complètement étrangère ». En effet, lorsque la franchise Pokémon est devenue populaire, elle fut sujette à de nombreuses controverses ; notamment, les Pokémon ont été associés aux démons et les valeurs de l’univers (spécifiquement l’évolution des Pokémon) sont contraires aux idéologies créationnistes[8][9]; le jeu de cartes à collectionner a été associé à un jeu d’argent illégal[10]; l’organisme PETA a également poursuivi la franchise à cause des combats de Pokémon, associés à la cruauté virtuelle envers les animaux[11][12].

La légende urbaine circule toujours sur Internet, malgré le fait qu’elle soit considérée fausse par manque de preuves. Cela est principalement dû au fait que le thème original de Lavanville a réellement été conçu pour rendre le joueur inconfortable, et que les événements de la légende urbaine se seraient produits au Japon il y a plus d’une décennie, ce qui complexifie grandement la recherche de faits réels à cause de la barrière linguistique entre les sociétés occidentales et la société japonaise.

Enfin, le Syndrome de Lavanville n’est pas unique, puisqu’il a inspiré plusieurs autres légendes urbaines semblables :

  • Buried Alive
  • Pokémon Black
  • Pokémon Lost Silver
  • White Hand

Lavanville[modifier | modifier le code]

Dans l’univers de Pokémon, Lavanville est un des dix centres urbains de la région de Kanto, dans laquelle se déroule l’histoire des premiers jeux de Pokémon. C’est la seule ville, à l’instar de Bourg Palette, la ville de départ de l’histoire, qui ne possède pas de Gym Pokémon, ce qui la met à l’écart des autres[13].

Tour Pokémon[modifier | modifier le code]

La Tour Pokémon est située à Lavanville, dans la région de Kanto. Elle est utilisée comme cimetière pour des centaines de Pokémon décédés. Dans l’histoire du jeu, la tour est hantée par l’esprit d’un Pokémon en colère. On peut y rencontrer des personnages pleurant la mort de leur Pokémon, fous et/ou possédés et même des Pokémon de type fantôme[14].

L’atmosphère de Lavanville, et particulièrement de la Tour Pokémon, est plutôt contradictoire à l’ensemble de l’univers du jeu. En effet, le jeu raconte l’histoire d’entraîneurs qui partent à l’aventure et tissent des liens d’amitié avec leurs Pokémon. Lorsqu’un Pokémon est vaincu, il perd conscience et est transporté au Centre Pokémon, un hôpital pour les Pokémon, où il est simplement soigné et revient en pleine santé en quelques instants.

Après avoir progressé significativement dans l’histoire du jeu, le joueur arrive à Lavanville, où il y apprend que les Pokémon peuvent mourir en visitant la Tour Pokémon, ce qui peut certainement être déroutant selon Patricia Hernandez (journaliste de Kotaku). Il est donc peu surprenant que plusieurs légendes urbaines découlent directement du Syndrome de Lavanville.

Thème de Lavanville[modifier | modifier le code]

Selon les versions les plus populaires de la légende urbaine, c’est le thème de Lavanville, musique répétée en boucle lors de la visite du lieu dans le jeu, qui serait à l’origine des troubles psychologiques vécus par les enfants affectés.

Un phénomène exclusif aux enfants[modifier | modifier le code]

Le thème de Lavanville original est mélancolique à cause de son tempo lent et de ses notes répétitives. Il a été écrit afin de rendre le joueur inconfortable le joueur par un accompagnement créant des frottements et des dissonances, ce qui le distingue du reste de la trame sonore du jeu[15]. Parallèlement aux histoires d'horreur où seuls les enfants sont témoins d'événements surnaturels, certaines fréquences aigues du thème (version bêta seulement) ne peuvent être entendues que par les enfants, ce qui explique pourquoi, selon la légende urbaine, seulement des enfants furent affectés par le Syndrome de Lavanville.

Modification de la musique[modifier | modifier le code]

Selon la légende urbaine, Nintendo a changé le thème de Lavanville entre la sortie japonaise de 1996 et la sortie internationale de 1998. Contrairement à la croyance, le thème de Lavanville n’a pas été altéré entre les deux sorties de la première génération ; par contre, le thème a été modifié pour la sortie des jeux de la deuxième génération Pokémon Or & Argent en 1999 au Japon et ultérieurement à l’international.

Battements binauraux[modifier | modifier le code]

Le thème de Lavanville est réputé pour contenir des battements binauraux, un son apparent créé par un effet sonore pouvant induire un effet physiologique[16] lorsque deux sons de fréquence similaire sont joués indépendamment et simultanément dans chaque oreille. Par contre, puisque la GameBoy n’est dotée que d’un seul haut-parleur, il lui est impossible de produire des battements binauraux. Afin d’entendre l’effet sonore, le joueur doit porter des écouteurs connectés à la console.

Analyse spectrographique[modifier | modifier le code]

Selon la légende urbaine, l’analyse spectrographique de l’enregistrement audio du thème de Lavanville permettrait d’y voir l’image du spectre de la Tour Pokémon.

Une autre version contiendrait également un message pouvant être lu par l’agencement des Pokémon d’espèce Unown, reconnus pour écrire des messages en se plaçant côte-à-côte grâce à leur forme semblable aux lettres de l’alphabet (dans la version américaine et européenne). Cette version serait plutôt improbable, puisque le Pokémon Unown n’a été dévoilé au Japon qu’en 1999 avec les jeux Pokémon Or & Argent.

Hormis l’édition audio ou vidéo des analyses, un enregistrement audio peut être altéré afin que son analyse spectrographique révèle une analyse, mais cela se traduit par l’apparition de sons ne concordant pas avec les sons réels de la musique.

De plus, les analyses spectrographiques du thème de Lavanville sont effectuées à partir d’un fichier au format WAV. Puisque la musique de la GameBoy n’est pas jouée depuis un enregistrement audio depuis la cartouche de jeu mais synthétisée directement en temps réel, le fichier audio n’est pas authentique et il est tout à fait probablement qu’il ait été truqué afin de contenir l’image du spectre de la Tour Pokémon.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Lavender Town Syndrome Creepypasta », Know Your Meme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) « DannoW », sur Pastebin.com, (consulté le )
  3. (en-US) Patricia Hernandez, « Pokémon's Creepy Lavender Town Myth, Explained », Kotaku,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en-US) Jay Hathaway, « Lavender Town: The Bizarre Pokémon Child-Suicide Conspiracy Theory », Gawker,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en-US) Nadia Oxford, « What's Lavender Town Syndrome in Pokemon? », Lifewire,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Lavender Town Syndrome », sur Google Trends (consulté le )
  7. (en-US) Sheryl Wudunn, « TV Cartoon's Flashes Send 700 Japanese Into Seizures », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. (en-US) « POKEMON: THE MOVIE (1999): ChildCare Action Project (CAP) Media Analysis Report MAR14399 », sur www.capalert.com (consulté le )
  9. (en-US) « Pokémon? Poké Yourself, Satan! », sur www.landoverbaptist.org (consulté le )
  10. (en-US) Kieran Crowley, « New York Post Online Edition: News », (consulté le )
  11. (en-US) Dara Kerr, « PETA wages war on Pokemon for virtual animal cruelty », CNET,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en-US) « #GottaFreeEmAll: Pokémon Go criticised by PETA for 'animal cruelty' parallels », ITV News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en-US) « Lavender Town », sur bulbapedia.bulbagarden.net (consulté le )
  14. (en-US) « Pokémon Tower », sur bulbapedia.bulbagarden.net (consulté le )
  15. « Chronique vidéo Chronique : VGM : Pokémon Version Rouge / Bleue / Jaune - Lavanville », sur Jeuxvideo.com (consulté le )
  16. Clara Tellier, « TECHNOLOGIE. Le Liban veut restreindre l'usage des "drogues MP3" », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le )