Utilisateur:Foxenfier/Diversity of tactics

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Le sous-commandant Marcos avec des membres des zapatistes, qui combinent non-violence et formes de résistance plus militantes

La diversité des tactiques est une pratique stratégique des mouvements sociaux qui consiste à utiliser périodiquement la force à des fins perturbatrices ou défensives, dépassant le dogme de la stricte non-violence, mais s'arrêtant avant une militarisation totale[1] [2]. Il se base aussi sur la théorie qui cherche à trouver la stratégie de désobéissance civile la plus efficace pour obtenir des changements sociaux[3]. La diversité des tactiques peut utiliser des tactiques non violentes, la résistance armée, ou une gamme de méthodes intermédiaires, en fonction du niveau de répression auquel le mouvement fait face. Il prétend parfois plaider pour «des formes de résistance qui maximisent le respect de la vie». [4]

Développement du concept[modifier | modifier le code]

La première véritable théorisation de la diversité des tactiques semble être l’œuvre de Malcolm X et d'autres dirigeants radicaux du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis du début des années 1960. Peu de temps après son départ de la Nation de l'Islam Malcolm a prononcé un discours intitulé "La Révolution Noire" où il promeut la solidarité entre les partisans de la résistance armée contre le racisme et ceux de la non-violence. Il déclare:

"Les nôtres ont commis l’erreur de confondre méthodes et objectifs. Tant que nous sommes d’accord sur les objectifs, nous ne devons jamais laisser la discorde s’installer entre nous, sous le seul prétexte que nous sommes en désaccord quant à la méthode, à la tactique ou à la stratégie qui doit nous permettre d’atteindre l’objectif commun"[5].

En mars 1964, Gloria Richardson, leader de la section de Cambridge Maryland du mouvement non-violent pour les droits civiques Student Nonviolent Coordination Committee (SNCC), accepte l'offre de Malcolm X de s'associer aux organisations de défense des droits civiques. Richardson déclare au journal Baltimore Afro-American ː «Malcolm est très pragmatique… Le gouvernement fédéral n'est entré dans des situations de conflit que lorsque les choses approchaient de l'insurrection. La légitime défense peut forcer Washington à intervenir plus tôt. " [6]

La même année, l'historien américain Howard Zinn (alors membre du Conseil consultatif du SNCC) publie son essai «The Limits of Nonviolence», dans la revue de droits civiques Freedomways. Dans l'article, l'historien conclu que l'action directe non violente n'est pas suffisante pour briser la loi Jim Crow dans le États du Sud. [7] Dans son livre de 1965, SNCC: The New Abolitionists, Zinn explique la philosophie qui a dominé le mouvement:

Les membres du SNCC - et en fait tout le mouvement des droits civiques - a été confrontés pendant leur action au dilemme qui confond l'homme dans la société: on ne peut pas toujours avoir à la fois la paix et la justice. Insister sur une tranquillité parfaite et rejeter absolument toute violence peut conduire à renoncer au droit de changer un ordre social injuste. D'un autre côté, rechercher la justice par n'importe quel moyen peut conduire à une effusion de sang si grande et horrible qu'elle éclipse tout le reste et éclabousse l'objectif le rendent méconnaissable. Le problème est d’étudier soigneusement les différentes possibilités, de manière à atteindre le maximum de progrès social avec un minimum de souffrance. La société a été coupable d'un jugement plutôt rapide et imprudentes dans le passé… d'un autre côté, elle a permis les injustices les plus monstrueuses qu'elle aurait pu éliminer avec peu de peine. [8]

La désobéissance et la démocratie de Zinn[modifier | modifier le code]

En 1968, Zinn approfondi la diversité tactique avec son livre "Désobéissance et démocratie: neuf erreurs sur la loi et l'ordre" . Le texte est publié en réponse au juge libéral de la Cour suprême Abe Fortas, qui écrit dans son livre "Concerning Dissent and Civil Disobedience", qu'il soutiens les formes "gandhiennes" d'action directe, mais pas les tactiques qui implique de résister aux arrestations; Fortas rejette également les stratégies politiques impliquant la violation de la lois, la destruction de biens privées, ou la violence physique, y compris en cas d'auto-défense face à la répression. Toutes ces tactiques se généralisaient alors au sein du Civil Rights Movement, du Black Power movement et des campagnes contre la guerre du Vietnam .

Zinn réfute la position de Fortas à propos de la résistance face à l'arrestation et au jugement, Zinn réplique que Gandhi avait accepté la mauvaise influence de Platon, qui, dans son dialogue philosophique Criton, décrivait Socrate comme acceptant joyeusement sa condamnation à mort au motif que le citoyen est obligé de se soumettre à la décision du gouvernement, qui est comme un maître pour le peuple. Zinn souligne que ce sont «les arguments du légaliste, de l' étatiste, pas du libertaire», et note que Platon méprise la démocratie. Face à l'inquiétude de Platon selon laquelle la désobéissance durable à la loi pourrait renverser les fondements du gouvernement, Zinn soutient au contraire que: "Quand des décisions injustes deviennent la règle, alors le gouvernement et ses représentants doivent être renversés."

A propos la violation de des lois et des conventions dans le cadre de protestation, Zinn note que certains des pires problèmes de la société - "comme la faim, le mal logement ou le manque de soins médicaux" - ne sont pas le résultat de lois particulières, mais des conditions de l’ensemble d'un système; par conséquent, les cibles ne peuvent pas toujours être précises: "Nos problèmes les plus profonds ne sont pas représentés par des lois spécifiques, mais sont tellement entre-lassée dans la société américaine que le seul moyen de les atteindre est d'attaquer le tissu à tous ses points vulnérables." [9]

Zinn réfute le «rejet légitime et facile de la violence» de la par des libéraux, notant qu'Henry Thoreau, qui a popularisé la notion de désobéissance civile, a soutenue l'insurrection armée de John Brown . Zinn reconnaît que «la non-violence est plus désirable que la violence en tant que moyen», mais affirme aussi que:

… dans la tension inévitable qui accompagne le passage d'un monde violent à un monde non-violent, le choix des moyens ne sera presque jamais pur, et impliquera des complexités telles que la simple distinction entre violence et non-violence ne suffit pas comme guide ... Les actes mêmes par lesquels nous cherchons à faire le bien ne peuvent échapper aux imperfections du monde que nous essayons de changer.

Zinn rejette en particulier la condamnation morale de la destruction de propriétés, comme étant historiquement ignorante et éthiquement iréfléchie. Il soutient que fasse à la violence massive de l'État, le bris de vitres est une perturbation heureusement restreinte:

Le degré de désordre dans la désobéissance civile ne doit pas être etre comparé à une fausse "paix" présumée exister dans le statu quo, mais avec le désordre et la violence réels qui font partie de la vie quotidienne, ouvertement exprimés au niveau international dans les guerres, mais cachés localement sous la façade de «l'ordre» qui masque l'injustice de la société contemporaine.

Zinn s'attaque ensuite à l'affirmation selon laquelle la violence déssert la cause d'un mouvement, en affirment que l'histoire montre à plusieurs reprises à la fois les limites de la non-violence et l'efficacité des méthodes combativeː "Ce n'est que lorsque les manifestations de noires ont donné lieu à des violences que le gouvernement national a commencé à travailler sérieusement sur les droits civiques" note l'historien, prenant comme exemple l'émeute de Birmingham de 1963. Les méthodes pacifiques «suffisaient à soulever le problème, mais non à le résoudre».

Dans le même temps, Zinn propose "un code morale sur la violence dans la désobéissance civile", qui allait "détérminer si les troubles ou la violence est contrôlée ou aveugle..." Cela engendrerait une insuréction en partie violente, encore majoritairement non-létale, ce qui serait préférable à une guerre civile sanglante et entièrement militarisée. Finalement, Zinn se retrouve complétement dans l'idée de la diversité des tactiques:

Chaque situation dans le monde est unique et nécessite des combinaisons uniques de tactiques… toute la vaste gamme de tactiques possibles au-delà de la stricte non-violenceErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu..

"Désobéissance et démocratie" s'est vendu à plus de 70 000 exemplaires (ce qui en fait le livre le plus populaire de Zinn avant "A People's History of the United States" ) [10] et a servi de «support théorique aux nombreux actes de désobéissance civile commis pendant ces années de guerre au Vietnam" [11].

Débat autour de la fermeture de l'OMC en 1999[modifier | modifier le code]

Bourse récente[modifier | modifier le code]

Exemples réussis[modifier | modifier le code]

[[Catégorie:Tactique]] [[Catégorie:Mouvement social]]

  1. Amory Starr, "...'Excepting Barricades Erected to Prevent Us from Peaceably Assembling'...", Social Movement Studies, Vol. 5, No. 1, 61–81, May 2006.
  2. "Tactical Diversity in Successful Social Movements", Vancouver Media Co-op, January 14, 2013.
  3. Anna Feigenbaum, "Death of a Dichotomy: Tactical Diversity and the Politics of Post-Violence", Upping the Anti: A Journal of Theory and Action, May 2007.
  4. "Hallmarks of People’s Global Action (updated at the 3rd PGA conference at Cochamamba, 2001)"
  5. Malcolm X Speaks, George Breitman, ed. (Grove Press, 1994 edition), 46-49.
  6. "Mrs. Richardson OKs Malcolm X", The Baltimore Afro-American, March 10, 1964.
  7. Howard Zinn “The Limits of Nonviolence”, Freedomways, 1st quarter, 1964.
  8. Howard Zinn, SNCC: The New Abolitionists (South End Press, 2002 edition), p. 223.
  9. Howard Zinn, Disobedience and Democracy: Nine Fallacies on Law and Order (South End Press edition, 2002), pp. 5-6, 28-30, 37.
  10. Davis D. Joyce, Howard Zinn: A Radical American Vision, 102.
  11. Zinn, Disobedience, 1.