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Utilisateur:Eallynsmith/Brouillon7

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La théorie de l’esprit est une puissante prédisposition de l’être humain. En effet, sans même y penser, nous attribuons des états mentaux aussitôt que nous rencontrons une personne. C’est à un tel point que nous le faisons aussi envers « n’importe quel objet pouvant être identifié à un agent doué d’intentionnalité »[1] que ce soit envers la nature, un chat, un objet électronique ou envers bien d’autres choses. D’ailleurs, lors d’une expérience de 1944 dans laquelle des formes géométriques bougeaient, Heider et Simmel ont observé que les sujets décrivaient ces formes en leur attribuant des états mentaux (p.158)[2].

Psychologie du développement[modifier | modifier le code]

Autres exemples[modifier | modifier le code]

0 à 2 ans

(Ajouter:)

  • Attribuer des intentions aux actions d'adultes. Un enfant de 18 mois peut reproduire correctement une action qui a été manquée par un adulte[3].

Langage[modifier | modifier le code]

La théorie de l’esprit, sans être tout à fait nécessaire au langage, constitue tout de même un atout important, autant en communication verbale que non verbale (p.162)[2]. Un exemple d’une communication verbale serait si une personne quelconque, Catherine, qui est attendue à une réunion après le dîner, par exemple, demande l’heure à son ami Léo. Celui-ci lui répond « On a le temps de finir de manger. » Ici, Léo ne répond pas directement à la question de Catherine car il a compris qu’elle souhaitait savoir s’ils avaient le temps de terminer le repas et non pas l’heure qu’il était. Léo a attribué un état mental à Catherine. Des états mentaux peuvent aussi être attribués en communication non verbale. Par exemple, Catherine arrive dans la cuisine et voit Léo en train de chercher dans les tiroirs. Elle raisonne alors de manière inférentielle à partir de ce qu’elle voit pour comprendre que Léo veut commencer à préparer le souper et qu’il cherche un ustensile quelconque pour le cuisiner. On peut donc affirmer que Léo et Catherine ont chacun une théorie de l’esprit car ils arrivent à attribuer des états mentaux l’un et à l’autre.

Acquisition du langage[modifier | modifier le code]

L’acquisition de la théorie de l’esprit est étroitement liée avec l’acquisition de certains aspects du langage. D’une part, l’acquisition de la théorie de l’esprit influence l’acquisition du langage; d’autre part, l’acquisition du langage influence l’acquisition de la théorie de l’esprit.

L’apprentissage d’une langue aide à l’acquisition de la théorie de l’esprit. En effet, les enfants qui sont privés de langage au début de leur vie (comme les enfants sourds diagnostiqués tardivement) montrent un retard dans le développement de leur théorie de l’esprit[4]. Selon certains auteurs, ce serait la structure générale du langage qui aurait un impact sur la théorie de l’esprit, comme le fait qu’une idée puisse être insérée de manière répétée dans une phrase (principe de la subordination). Tel est le cas dans la phrase : « Jacques pense que Jean, qui est son frère, est parti. » Pour d’autres auteurs, ce serait certaines constructions très spécifiques dans le langage qui permettraient de développer la théorie de l’esprit[5]. Par contre, comme les langues n’ont pas toutes les mêmes types de constructions et qu’il n’a jamais été prouvé que la langue maternelle a un impact sur l’acquisition de la théorie de l’esprit, cela reste à vérifier[6].

Bien que le langage et la théorie de l’esprit soient liés durant l’acquisition, des études montrent que la perte du langage chez l’adulte n’affecte pas la théorie de l’esprit. Cette hypothèse prouve que le langage et la théorie de l’esprit sont indépendants l’un de l’autre[7],[8]. En ce qui a trait au développement normal chez les gens, la théorie de l’esprit comporte deux niveaux de représentation mentale à acquérir. Ces deux niveaux sont respectivement acquis lorsque les enfants réussissent les tests de fausse croyance de premier et de second ordre aux âges appropriés, soit vers 4 à 5 ans puis vers 7 ans. En premier lieu, l’enfant doit posséder « l’habileté à attribuer à autrui des états mentaux en fonction d’un évènement objectif » (p.116)[9] et, en second lieu, il doit pouvoir « juger les états mentaux d’une autre personne selon les états mentaux d’une tierce personne en fonction d’un évènement objectif » (p.116)[9].

Acquisition de la théorie de l'esprit et acquistion du langage[modifier | modifier le code]

La première étape vers l’acquisition de la théorie de l’esprit est l’attention partagée. Celle-ci est cruciale à l’apprentissage d’une langue[10]. En effet, pour arriver à attitrer un nom à un objet, l’enfant doit savoir ce que l’adulte nomme lorsqu’il parle. C’est d’ailleurs lorsque l’attention partagée avec autrui est mise en place que l’apprentissage du vocabulaire se voit accéléré de manière considérable[10],[11],[12].

En parallèle avec l’attention partagée, l’enfant acquiert la capacité, vers 1 an, de pointer un objet dans le but de demander (pointage impératif [p.160][2]) ou dans le but de montrer (pointage déclaratif [p.160][2]). Ces actes de pointage sont considérés comme des précurseurs de la théorie de l’esprit. Ils « peuvent être considérés comme les rudiments d’actes de langage » (p.160)[2].

Vers 4 ans, grâce au développement de sa théorie de l’esprit, l’enfant arrive à s’adapter à la personne avec qui il parle et à bien gérer les tours de paroles (p.160)[2].

L’enfant de 5 ans commence à réussir les tests de fausses croyances. Ainsi, il acquiert la théorie de l’esprit élémentaire. Le moment de la réussite de ce test est en lien avec la maitrise de la communication figurée (p.160)[2]. De plus, il y a une corrélation entre la réussite du test de fausse croyance et la capacité à sélectionner un référent ambigu dans un contexte (par exemple : « prends le ballon » alors qu’il y a plusieurs ballons devrait être interprété comme l’indication de prendre le ballon le plus saillant pour le locuteur)[13].

L’enfant de 6 ans, contrairement aux enfants plus jeunes, arrive à passer les tests de fausses croyances qui mettent en jeu l’inférence. En d’autres termes, l’enfant de moins de 6 ans ne peut pas concevoir ce que peut inférer une autre personne. Par ailleurs, c’est entre 6 à 8 ans que les enfants commencent à réussir les tests de double inférence. La réussite de ces tests est en corrélation avec la capacité de départager l’ironie du mensonge[2].

Aussi, la mise en place de la théorie de l’esprit est un atout pour la compréhension de certains verbes comme « savoir », « deviner », « se souvenir », « plaisanter », « mentir », etc[14]. Essentiellement, la théorie de l’esprit a un grand impact sur l’acquisition de la capacité à comprendre un message en lien avec un contexte donné (pragmatique)[2].

Psychopathologie[modifier | modifier le code]

Autisme[modifier | modifier le code]

(Remplacer le premier paragraphe)

L’autisme est une psychopathologie dans laquelle plusieurs facettes du développement psychologique de l’enfant sont touchées. Notamment, la théorie de l’esprit est grandement affectée, ce qui résulte en une difficulté à participer aux jeux imaginaires, aux interactions sociales et à utiliser adéquatement le langage pragmatique. Les personnes autistes de haut niveau (qui ont un retard social mais des habiletés motrices, langagières, et imaginatives préservées) sont ainsi plus littérales dans leurs interprétations pragmatiques: si, par exemple, on leur demandait « est-ce que tu peux fermer la porte ?» elles pourraient parfaitement répondre « oui » sans aller fermer la porte. De plus, les autistes suivent moins des yeux le regard des autres. Selon Baron-Cohen, ceci ferait en sorte qu’ils obtiennent moins d’informations sur ce qu’une autre personne veut, ce qui serait à relier à une moins bonne théorie de l’esprit.

Il y a toutefois une nuance à apporter quant à la théorie de l’esprit chez les personnes autistes. Les recherches récentes montrent que les autistes ont plutôt un retard de la théorie de l’esprit qu’une déficience[15]. Ils se démarquent entre autres par une absence de mots dans leur vocabulaire pour décrire des états mentaux de même que par des compétences pragmatiques faibles, notamment une utilisation peu appropriée du langage pour communiquer, un manque quant aux standards de politesse et des difficultés à maintenir un sujet de conversation. Il est à noter que toutes ces compétences pragmatiques relèvent de la capacité à attribuer des états mentaux à autrui[16].

D’un autre côté, Baron-Cohen et Howlin ont établi la liste suivante des difficultés résultant de la théorie de l’esprit déficitaire chez les enfants autistes :

  • « Une insensibilité aux émotions d’autrui ;
  • L’inhabileté à considérer les connaissances d’une autre personne ;
  • L’incapacité de discerner les intentions d’autrui ;
  • L’inhabileté à vérifier l’intérêt chez l’autre ;
  • Des difficultés à anticiper ce que les autres pensent de ses propres comportements ;
  • L’incapacité de comprendre les malentendus ;
  • La difficulté à concevoir la tromperie ;
  • La difficulté à reconnaître la motivation des autres à poser certains gestes.[9] »

L'épreuve de transfert inattendu décrite plus haut a été administrée à des enfants autistes, des enfants ayant le syndrome de Down et des enfants neurotypiques. Tous les enfants ont réussi les questions contrôles, ce qui montre que le test fonctionnait. Il en est ressorti que les enfants neurotypiques et les enfants avec le syndrome de Down répondaient correctement à la question « Où Maxi ira-t-il chercher le chocolat? », ce qui n’est pas le cas pour les enfants autistes. En effet, à cette question, les enfants autistes répondaient qu’il irait le chercher dans le placard (endroit où il se trouve réellement) au lieu de dire que Maxi irait le chercher dans le réfrigérateur. Les chercheurs concluent donc que les enfants autistes ont des lacunes par rapport à leur théorie de l’esprit[17].

(Ajouter les 2e, 3e et 4e paragraphes de la section existante ici)

Par contre, certains auteurs mentionnent qu’il ne faut pas réduire l’autisme à une lacune par rapport à la théorie de l’esprit et que celle-ci n’est pas spécifique qu’à l’autisme[14].

Schizophrénie[modifier | modifier le code]

(ajouter à la fin du texte existant, avant la sous-section)

Contrairement aux autistes, les schizophrènes peuvent utiliser des mots adéquats pour parler d’états mentaux et peuvent également se représenter les croyances des autres jusqu’à un certain point[16]. D’autre part, lors des phases de délires paranoïaques, ils vivent un excès d’attribution injustifiée d’états mentaux négatifs aux autres gens[16]. Donc, une personne peut avoir une théorie de l’esprit, mais pas nécessairement d’empathie envers les autres, l’inverse n’étant pas possible. Enfin, leur trouble de la théorie de l’esprit est acquis, à la différence des autistes, car certaines bases de celle-ci développées lors de l’enfance demeurent[16].

ajouter la référence à la phrase "des troubles de communication dans la vie quotidienne (Champagne, 2006) notamment les aspects pragmatiques, sous-entendus du langage (ironie[16], métaphore, demande indirecte).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « LE CERVEAU À TOUS LES NIVEAUX! », sur lecerveau.mcgill.ca (consulté le )
  2. a b c d e f g h et i Sandrine Zufferey et Jacques Moeschler, Initiation à l'étude du sens: sémantique et pragmatique, Auxerre, Éditions sciences humaines, (ISBN 9782361060329)
  3. (en) Andrew N. Meltzoff, « Understanding the intentions of others: Re-enactment of intended acts by 18-month-old children », Developmental Psychology,‎ , p. 838-850
  4. (en) Candida C. Peterson et Michael Siegal, « Insights into Theory of Mind from Deafness and Autism. », Mind and Language,‎ , p. 123-145
  5. (en) Jill G. de Villiers et Jennie E. Pyers, « Complements to cognition: a longitudinal study of the relationship between complex syntax and false-belief-understanding », Cognitive Development,‎ , p. 1037-1060
  6. (en) David R. Olson, « On the origins of beliefs and other intentional states in children », dans Janet W. Ashington, David R. Olson et Paul L. Harris, Developing Theories of the Mind, New York, Cambridge University Press, , p. 414-426
  7. Ian A. Apperly, Dana Samson, Naomi Carroll et Shazia Hussain, « Intact first- and second-order false belief reasoning in a patient with severely impaired grammar », Social Neuroscience, vol. 1,‎ , p. 334–348 (ISSN 1747-0919, PMID 18633798, DOI 10.1080/17470910601038693, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Rosemary Varley et Michael Siegal, « Evidence for cognition without grammar from causal reasoning and "theory of mind" in an agrammatic aphasic patient », Current Biology,‎ , p. 723-726
  9. a b et c Nathalie Poirier, « La théorie de l’esprit de l’enfant autiste », Santé mentale au Québec, vol. 23,‎ (ISSN 0383-6320 et 1708-3923, DOI 10.7202/032440ar, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (en) Dare A. Baldwin, « Infants' contribution to the achievement of joint reference », Child Development,‎ , p. 874-890
  11. (en) Dare A. Baldwin, « Infants' ability to consult the speaker for clues to word reference », Journal of Child Language,‎ , p. 395-418
  12. (en) Paul Bloom, How children learn the meanings of words, Cambridge, Massachusetts, MIT Press, (ISBN 9780262523295)
  13. (en) Anne Bezuidenhout et Mary Sue Sroda, « Children’s use of contextual cues to resolve referential ambiguity: An application of Relevance Theory », Pragmatics & Cognition,‎ , p. 265-299
  14. a et b Evelyne Thommen, « L'enfant et les phénomènes mentaux: les théories de l'esprit. », Langage et pratiques,‎ , p. 9-19 (lire en ligne)
  15. Miguel Maneira, « Les tests d'évaluation de la théorie de l'esprit de second ordre | autismes et potentiels », (consulté le )
  16. a b c d et e Sandrine Zufferey, Lexical Pragmatics and Theory of Mind, John Benjamins Publishing Company, (ISBN 9789027287571, DOI 10.1075/pbns.201, lire en ligne)
  17. (en) Simon Baron-Cohen, Alan M. Leslie et Uta Frith, « Does the autistic child have a « theory of mind » ? », Cognition,‎ , p. 37-46 (lire en ligne)