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Utilisateur:Dinopsycho/Brouillon

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Déroulement de la thérapie[modifier | modifier le code]

Selon la TREC traditionnelle[précision nécessaire], le thérapeute et le client décident ensemble d'objectifs thérapeutiques et ciblent une liste de problèmes sur lesquels travailler durant la thérapie.

Les émotions, les comportements et les croyances sont évalués au regard des valeurs et des objectifs du client. Après avoir travaillé sur ses problématiques, le client apprend à généraliser les connaissances acquises et sa nouvelle vision des choses à d'autres situations pertinentes. Dans la plupart des cas, le thérapeute, après avoir examiné les différents problèmes cibles d'un client, va creuser afin d' examiner les croyances fondamentales plus profondément enracinées qui pourraient être à l'origine d'émotions et de comportements problématiques plus générales du client. L'objectif de la TREC est de modifier les conséquences émotionnelles et comportementales négatives mais elle n'agit pas sur les évènements déclencheurs puisque il s'agit d'une thérapie émotionnelle. [1]

Tout au long du processus thérapeutique, le thérapeute utilise un large éventail de méthodes actives, multimodales et oppositionnelles. Au cœur de ces méthodes et techniques se trouve l'intention d'aider le client à remettre en question ses cognitions, ses émotions et ses comportements destructeurs et autodestructeurs. Les méthodes et techniques incorporent des méthodes cognitives, philosophique, émotives et comportementales pour accompagner le client à déconstruire ses pensées et croyances irrationnelles et autodestructrices et à les remplacer par des plus rationnelles et bénéfiques. La TREC explique que la prise en compte de ces pensées et leur compréhension ne suffisent malheureusement pas pour que les clients changent de manière significative leur vision des choses. Ils doivent identifier leurs croyances irrationnelles et autodestructrices et travailler activement pour les changer.[réf. souhaitée]

La TREC considère que le client doit travailler dur pour aller mieux, pour cela il lui sera fréquemment proposé un large éventail de "devoirs" qui se présentent sous forme d' exercices varié à réaliser dans le quotidien. Les missions peuvent par exemple inclure des tâches de désensibilisation, c'est-à-dire en confrontant le client à la chose même dont il a peur. Ce faisant, le client agit activement contre la croyance qui contribue souvent de manière significative à la perturbation.

La TREC est généralement une thérapie brève et structurée où le thérapeute adopte une attitude active, directive car l'objectif du thérapeute est de rendre le client autonome pour la gestion de ses problématiques futures.[2] La TREC ne promeut des solutions temporaires que si des solutions plus fondamentales ne sont pas trouvées.  Le client évolue alors vers l'acceptation inconditionnelle de soi, l'acceptation des autres et l'acceptation de la vie tout en s'efforçant de vivre une vie plus épanouissante et plus heureuse. [3]

Pour résumer brièvement, les différentes étapes de la TREC se présenteront souvent comme suit :

  • le thérapeute et le client définissent ensemble un objectif commun
  • le client apprend à évaluer et à observer les conséquences émotionnelles et comportementales provoquée par la situation choisie
  • le client analyse l'évènement activateur
  • le thérapeute aide le client à faire le lien entre ses croyances et les conséquences émotionnelles et comportementales subies
  • une discussion sur les pensées et croyances irrationnelles peut s'installer entre thérapeute et client
  • la discussion laisse émerger des pensées irrationnelles en lien avec l'évènement activateur
  • le client peut mettre en pratique de nouvelles pensées et appliquer les stratégies apprises (y compris en dehors des séances) [1]

Déroulement d'une séance de TREC[modifier | modifier le code]

Lors d'une séance de TREC le thérapeute va se placer en enseignant et en facilitateur et adopter une posture active et directive. Pour la réalisation de la séance initiale le thérapeute privilégie l'approche éducative par des questions rhétoriques et l'utilisation d'enseignements didactiques qu'il illustre avec des exemples concrets.

Albert Ellis, le père de la TREC, expliquait souvent à ses clients quelles pensées créent une réaction émotionnelle problématique et il remettait ensuite en question, par un discours rationnel, leurs croyances. Il proposait ensuite des pensées et actions alternatives.

Le thérapeute en TREC se doit d'adopter un discours engagé et convaincant dans l'objectif de changer la perspective de ses clients. La TREC se déroule à la fois pendant les séances, mais aussi à l’extérieur du cabinet, puisque 75% du temps le thérapeute propose à son client de réaliser des exercices entres les sessions. [4] C'est par la répétition des techniques dans la vie de tous les jours (tâches prescrites par le thérapeute) que s'opèrent la majorité des changements chez le client qui suit une TREC. [2]

Approches et techniques[modifier | modifier le code]

Les trois croyances fondamentales qui causent des perturbations[modifier | modifier le code]

Albert Ellis a développé une idée selon laquelle il y aurait trois impératifs majeurs (must) que l'humain s'inflige à lui même et qu'ils seraient la cause de souffrances et de perturbations. Il a appelé ce concept la "musturbation" où l'idée que nos pensées sont absolues, irrationnelles, autodestructrices et fondées sur des hypothèses et croyances erronées. Cela amenant les individus à avoir des attentes et des demandes irréalistes vis à vis des situations qu'ils rencontrent. [5]

  1. "Je dois être parfait, aimable et compétent en tout temps. Si ça n'est pas le cas je considère que je n'ai aucune valeur, que je suis incompétent et que je ne ferais jamais rien de bien" Ces pensées sont à l'origine d'un vécu dépressif, d'anxiété, de désespoir et vécu d'un sentiment d'inutilité
  2. "Les autres doivent me traiter, gentiment, avoir de la considération pour moi et me mettre au centre de leur vie. Sinon je ne peux pas le supporter, ils devraient être punis pour la façon dont ils me traitent" . Ces pensées sont à l'origine d'un un sentiment de colère, de ressentiment et d'attitudes conflictuelles
  3. " La vie doit m'être facile et agréable et je dois tout obtenir facilement sans me donner du mal. Sinon je considère que la vie est injuste et insupportable" Ces pensées sont à l'origine d'une faible tolérance à la frustration qui maintiennent dans un état d'apitoiement, d' évitement et de dépendance. [5]

Questionner l’irrationalité des pensées[modifier | modifier le code]

Le questionnement est un des principaux outils de la TREC, le thérapeute vient aborder en entretien les croyances de son client afin que celui-ci puisse prendre conscience du caractère illogique et irrationnel de ses pensées. Le thérapeute utilise un questionnement didactique et humoristique avec l'apport de nombreux exemples, et s'attache à utiliser un vocabulaire identique à celui de son patient pour se prémunir de toute ambiguïté.[1]

La méthode de questionnement des pensées se déroule en 3 trois phases :

  1. détecter les croyances irrationnelles et voir en quoi elles sont illogiques, irréalistes et non scientifiques
  2. débattre (disputing) des croyances irrationnelles et montrer au client comment et pourquoi elles ne tiennent pas la route
  3. distinguer les croyances irrationnelles des croyances rationnelles et changer les premières afin d'obtenir des résultats plus sains. [6]

Albert Ellis compare cette méthode à la méthode hypothético-déductive utilisée dans les sciences. Ci-dessous, un exemple des questions principales employées par Ellis pour déterminer si leur mode de pensée est rationnel ou irrationnel :

  • Est-ce que ce que je pense est sensé et logique ?
  • Est-ce que ce que je pense est vrai (« où sont les preuves ? ») ?
  • Est-ce que ce que je pense m'aide à atteindre mes objectifs ?

Par ailleurs, pour que ses clients soient autonomes dans cette démarche de questionnement, Ellis a conçu un document applicatif inspiré du modèle ABCDEF qui peut être utilisé par les personnes pour remettre en question leurs croyances irrationnelles. [6]

Modifier le vécu émotionnel[modifier | modifier le code]

La TREC propose aussi des méthodes pour accélérer la modification du vécu émotionnel comme l'Imagerie Rationnelle Emotive (Rational Emotive Imagerie)

Dans cette technique les personnes sont amenées à se visualiser dans une situation problématique mais au lieu de vivre la situation négativement elles doivent tâcher de vivre la situation de manière plus adaptative afin de se sentir mieux. Lors de la première visualisation, il est par exemple demandé au client de s'imaginer bouleversé et en colère dans le vécu d'une situation anticipée comme négative. Ensuite, lors de la seconde visualisation , le client doit tenter d'imaginer la même situation qui se déroule différemment (par exemple il s'imagine juste légèrement contrarié et moins impacté émotionnellement). L'imagerie rationnelle émotive peut être utilisée pour surmonter diverses problématiques émotionnelles que les personnes peuvent rencontrer dans leur quotidien. [7]

Deux autres exercices utilisés par Ellis pour amener les personnes à adopter des croyances plus saines et cohérentes sont les exercices qui s'attaquent au ressenti de honte et les exercices de prise de risque (shame-attacking and risk-taking exercises). Ils sont principalement utilisées sur les personnes particulièrement sujettes à la honte et/ou à l'embarras ou qui ont peur de  s'engager dans certaines activités par peur du rejet. Il s'agit de réaliser quelque chose de ridicule, de risqué, d' embarrassant créant une situation déchec, mais d'essayer de considérer cette action sous le prisme d'une nouvelle aventure excitante.

Exemples d'exercices :

  • promener une banane en laisse en été par un temps éclatant
  • porter des vêtements extravagants
  • entrer dans une pharmacie et commander une énorme quantité de préservatifs)

Par leur application, ces exercices permettent de diminuer l'anxiété en construisant des preuves concrètes permettant aux personnes de remettre en perspective leurs pensées irrationnelles concernant l'échec, la désapprobation et le rejet des pairs. [8]

Ellis pensait par ailleurs que la majorité de nos vécus émotionnels intenses viennent des choses négatives que nous nous disons. Pour remédier à cela  il proposa l'utilisation d'auto-déclarations passionnées (passionate self-statements), c'est à dire la répétition, passionnée et vigoureuse de phrases rationnelles comme par ex  :  Je peux supporter ça ! C'est un simple problème, ça n'est pas si grave, etc. Ellis croyait qu'à force de répétition les personnes commencent à croire en elles et à se sentir mieux. [8]

Modifier le comportement[modifier | modifier le code]

La TREC encourage les personnes a faire des choses qu'elles trouvent difficiles ou désagréables pour sans cesse remettre en question leurs croyances irrationnelles. Dans cet objectif, Ellis avait pour habitudes de donner des "devoirs" axés sur l'acquisition de nouveaux comportements, afin que les personnes puissent trouver des preuves qui réfutent leurs croyances/pensées irrationnelles à propos des autres et d'eux mêmes. [9]

Ellis employait différentes méthodes pour accompagner ses clients à modifier leurs comportements :

  • des exercices de travail sur la honte et de prise de risques (shame-attacking and risk-taking exercises), ici aussi particulièrement indiqués comme méthodes pour remettre en question les comportements.
  • des exercices consistant à demander aux personnes de remettre à plus tard une gratification s'ils pensent être incapables de patienter
  • des exercices d'affirmation de soi (assertion training) afin de surmonter sa timidité sociale.
  • des exercices issus du conditionnement opérant pour motiver les personnes à penser, ressentir et agir différemment dans l'objectif de s'améliorer. En terme applicatif, cela consiste par exemple à proposer aux personnes de se récompenser lorsqu'elles changent de vieilles habitudes négatives et à se punir lorsqu'elles n'y parviennent pas. L'auto-récompense(self-reward) et l'auto-sanction(self-penalty) sont également utilisées pour motiver les gens à utiliser des méthodes de changement de pensée, de sentiment et de comportement au cours de la semaine. Prenons l'exemple d'une personne qui n'arrive pas à se mettre à faire une activité physique. Le thérapeute qui utilise le conditionnement opérant comme outil de la TREC propose à la personne d'évaluer le minimum qu'elle peut s'engager à faire chaque jour (marche 20 minutes par exemple). Si la personne le fait chaque jour elle se récompensera en faisant une action qu'elle apprécie (ici jouer de la guitare), si elle ne le fait pas elle devra faire une action qu'elle n'apprécie pas (ici passez l'aspirateur)[9]

L'utilisation de l'humour pour aider à la relativisation[modifier | modifier le code]

Le thérapeute en TREC, à l'image d'Ellis est invité à pratiquer l'humour avec ses clients afin de les aider dans la rationalisation et la relativisation de leurs pensées et croyances dysfonctionnelles. Évidemment il ne s'agit pas ici, de critiquer ou de se moquer des personnes, car l'un des principes de base de la TREC consiste à accepter inconditionnellement les gens avec toutes leurs imperfections.

My therapeutic brand of humor consists of practically every kind of drollery ever invented – such as taking things to extremes, reducing ideas to absurdity, paradoxical intention, puns, witticisms, irony, whimsy, evocative language, slang, deliberate use of sprightly obscenity, and various kinds of jocularity.

Les propos volontairement provocants d'Ellis avaient pour objectifs de percuter leurs destinataires et de les éclairer sur l’aberration que constituent leurs croyances irrationnelles. Il pensait que cela permettait de soulager les personnes de leur anxiété et de leur inertie. Prenons l'exemple de quelqu'un qui s'inquiète de ne pas avoir d'enfant. Ellis aurait répondu "Vous en avez de la chance . Regardez tout l'argent que vous allez économiser ! Au moins vous n'aurez jamais d'enfants qui se droguent ! " [10] Ellis a également composé un certain nombre de chansons humoristiques qu'il utilisait souvent avec des clients et dans ses conférences et ateliers[10]. Voici par exemple les paroles d'une de ses chansons " I Wish I were not crazy" :

Oh, I wish I were really put together smooth and fine as patent leather! Oh, how great to be rated innately sedate! But I’m afraid that I was fated To be rather aberrated Oh, how sad, to be mad as my Mom and my Dad! Oh, I wish I were not crazy ! .Hooray! Hooray ! I wish my mind were less inclined To be the kind that’s hazy! I could agree to really be less crazy, But I, alas, am just too goddamned lazy !

Exemples d'applications à certaines pathologies[modifier | modifier le code]

La thérapie rationnelle-émotive a été utilisée pour traiter un large éventail de troubles émotionnels, comportementaux et interpersonnels.

·      Anxiété et phobies

·      Dépression

·      Trouble obsessionnel compulsif (TOC)

·      Troubles alimentaires

·      Troubles de la personnalité

·      Problèmes relationnels

  1. a b et c Christine Mirabel-Sarron et Luis Vera, L'entretien en thérapie comportementale et cognitive 5E ED, DUNOD, (ISBN 2-10-081631-4 et 978-2-10-081631-6, OCLC 1280390658, lire en ligne), p. 135
  2. a et b Luis, Vera, L'entretien en thérapie comportementale et cognitive, Dunod, dl 2014, ©2014 (ISBN 978-2-10-070590-0 et 2-10-070590-3, OCLC 876723390, lire en ligne), p. 134
  3. Windy Dryden et Michael Neenan, Rational Emotive Behaviour Therapy: 100 Key Points and Techniques (DOI 10.4324/9781315749464, lire en ligne)
  4. (en) Irving M. Becker, « Rational emotive therapy - a study of initial therapy sessions of Albert Ellis », Journal of Clinical Psychology,‎ (DOI https://doi.org/10.1002/1097-4679(197610)32:4%3C872::AID-JCLP2270320431%3E3.0.CO;2-9)
  5. a et b Michael Edwin Bernard, Rationality and the pursuit of happiness : the legacy of Albert Ellis, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-0-470-97310-3, 0-470-97310-2 et 1-282-88403-4, OCLC 690111198, lire en ligne), p. 63-64
  6. a et b Michael Edwin Bernard, Rationality and the pursuit of happiness : the legacy of Albert Ellis, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-0-470-97310-3, 0-470-97310-2 et 1-282-88403-4, OCLC 690111198, lire en ligne), p. 52-56
  7. Michael Edwin Bernard, Rationality and the pursuit of happiness : the legacy of Albert Ellis, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-0-470-97310-3, 0-470-97310-2 et 1-282-88403-4, OCLC 690111198, lire en ligne), p. 56-60
  8. a et b Michael Edwin Bernard, Rationality and the pursuit of happiness : the legacy of Albert Ellis, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-0-470-97310-3, 0-470-97310-2 et 1-282-88403-4, OCLC 690111198, lire en ligne), p. 60-61
  9. a et b Michael Edwin Bernard, Rationality and the pursuit of happiness : the legacy of Albert Ellis, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-0-470-97310-3, 0-470-97310-2 et 1-282-88403-4, OCLC 690111198, lire en ligne), p. 61-63
  10. a et b Michael Edwin Bernard, Rationality and the pursuit of happiness : the legacy of Albert Ellis, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-0-470-97310-3, 0-470-97310-2 et 1-282-88403-4, OCLC 690111198, lire en ligne), p. 64-66