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Mascarin, Jardin Botanique de La Réunion

1. PRESENTATION DU JARDIN BOTANIQUE DE LA REUNION

Mascarin, Jardin Botanique de La Réunion (Mascarin-JBR) est né, en 2014, de la reprise partielle d’activités de l’association Conservatoire Botanique de Mascarin (CBN-CPIE Mascarin) par le Département de La Réunion. Il est situé sur le site de Colimaçons, ancien domaine historique et agricole de la famille de Chateauvieux et appartenant à la Collectivité départementale depuis 1987, et précédemment géré par l’association Conservatoire Botanique de Mascarin pendant 25 ans. Dans une continuité d’objectifs, Mascarin-JBR a pour vocation l’accès à la connaissance botanique pour tous et la valorisation de la biodiversité végétale et tout particulièrement le patrimoine végétal de l’île de La Réunion. Il rassemble des collections à des fins d’exposition et d’enseignement et de valorisation du patrimoine végétal réunionnais, dans le respect de la stratégie réunionnaise de préservation de la biodiversité (respect des plantes protégées et des conventions internationales, lutte contre les espèces exotiques invasives,…). Il a pour objectif de rayonner sur le territoire réunionnais mais aussi au-delà de l’océan. Pour cela le savoir botanique et la gestion des collections reposent sur des bases scientifiques et techniques avérées, notamment celles apportées par le Conservatoire Botanique National de Mascarin (CBNM) avec lequel Mascarin-JBR est conventionné. Aujourd’hui, Mascarin-JBR dispose d’un terrain de près de treize hectares dont plus de huit sont ouverts au public. Le site offre huit collections botaniques de végétaux vivants, dont la majorité équipées d’une signalétique didactique, de salles dédiées à la valorisation d’expositions permanentes et temporaires, de services aux visiteurs (boutique, restaurant), d’un bâtiment d’accueil pédagogique et d’un fonds documentaire. Mascarin-JBR est ouvert aux publics du mardi au dimanche de 9h à 17h.

Il est facilement accessible via la Route des Tamarins (Prendre la sortie : la Chaloupe, Les Colimaçons)



2. LES MISSIONS

En offrant un site accueillant et propice à la ballade et au bien-être, Mascarin-JBR se propose d’être une « vitrine » incontournable pour appréhender le patrimoine végétal réunionnais dans ses dimensions scientifiques et culturelles, et découvrir l’importance de la biodiversité végétale dans la vie de l’Homme. Selon une éthique de développement de la solidarité entre les personnes, les collections botaniques se veulent accessibles au plus grand nombre dans le respect de la diversité de chacun. Les missions de Mascarin-JBR se déclinent selon grands 3 grands axes :

 proposer aux visiteurs des collections botaniques remarquables et référencées, au cœur d’un site patrimonial exceptionnel.

 accueillir les publics selon des approches pédagogiques adaptées et diversifiées, permettant à chacun de mieux connaître et comprendre le patrimoine végétal de La Réunion et l’importance de sa valorisation et préservation.

 promouvoir un tourisme culturel et des activités commerciales dédiées.


Mascarin-JBR est adhérent au réseau des Jardins Botaniques de France et des pays francophones (JBF).

3. LES COLLECTIONS BOTANIQUES

Ces collections ont pour but principal de servir de support vivant à la sensibilisation à la conservation du patrimoine végétal local, tout en s’ouvrant à d’autres régions et en abordant des thématiques diversifiées (plantes médicinales, usages domestiques, usages ornementaux, plantes mellifères, ... Les thèmes proposés permettent, par complémentarité, de mieux connaître la végétation de La Réunion et ses caractéristiques, et de comprendre l’évolution du paysage naturel de l’île depuis l’arrivée de l’homme.

 LA FORET DES BAS DE L’OUEST Cette collection centrale dite collection « Réunion », et aussi la plus étendue (1 ha), met l’accent sur la flore indigène menacée à La Réunion. Elle représente ce que devait être la forêt semi-sèche des bas de l’Ouest, il y a plus de 400 ans, avant l’arrivée des hommes. Plus de 50 espèces y sont présentées en tenant compte de leur écologie. Elles sont réparties le long d’un parcours correspondant à un transect du littoral jusqu’à 700 m d’altitude.

 PLANTES « LONTAN » Le long du sentier, plongez-vous dans l’histoire de l’introduction des plantes qui ont marqué l’environnement naturel et social de La Réunion, du 17e au début du 20e siècle. La collection « Plantes lontan » apporte des éléments de réponses à l’évolution du paysage naturel originel. Elle retrace le long d’un parcours chronologique, jalonnée par les principales plantes introduites, les grandes étapes de l’occupation des terres et de la déforestation. On retrouvera ainsi l’introduction du café, puis des épices et des arbres fruitiers, auxquels succèdent la canne à sucre et le géranium. Autant de causes du recul de la forêt originelle.

 VERGER Parmi les plantes introduites, nous retrouvons des arbres fruitiers aujourd’hui oubliés et des espèces actuellement valorisées. En présentant plus de 50 espèces cultivées à La Réunion, la collection « Verger » permet de se rendre compte que ces espèces ont toutes été introduites sur l’île à des diverses périodes, la flore indigène ne présentant que 3 espèces donnant des fruits relativement comestibles.

Fichier:Jaboticaba Fruits (4).jpg


 SUCCULENTES Plantes adaptées aux milieux secs, les cactus et plantes « grasses » séduisent par leur grande diversité de formes et de couleurs. En présentant la capacité des plantes à s’adapter à des conditions de vie particulièrement difficile, telle que la sécheresse, la collection « Succulentes » aide à mieux comprendre la répartition des plantes en fonction des milieux. Sélection naturelle, adaptation, ou convergence sont autant de phénomènes auxquels les espèces xérophiles ont eu à répondre, qu’il s’agisse de cactées, de plantes grasses ou de certaines espèces de la flore endémique de La Réunion.


 PALMIERS La collection « Palmiers », permet de découvrir les palmiers endémiques de l’île (dont 2 espèces sont encore braconnées pour leur intérêt gastronomique). Elle offre aussi la découverte de nombreuses espèces originaires de diverses contrées. Au travers de cette collection, l’accent est mis sur la connaissance et l’utilisation diversifiée que l’homme peut faire d’un même végétal et pose la question de l’exploitation de telles ressources.

 ORCHIDEES ET FOUGERES Avec plusieurs dizaines de milliers d’espèces, les Orchidées comptent parmi les plus grandes familles de plantes à fleurs dans le monde. Mais à cette diversité naturelle s’ajoute la créativité des hommes : la capacité des Orchidées à se croiser permet aux passionnés de multiplier à l’infini les hybrides. On en compte plus de 100 000 à ce jour! Cette extraordinaire diversité a permis aux Orchidées de s’adapter à tous les milieux, à l’exception des déserts et des régions polaires. Les fougères présentent une diversité (environ 10 000 espèces) et une répartition mondiale comparables à celles des Orchidées, avec qui elles partagent une forte capacité à se disperser. On les retrouve d’ailleurs souvent associées dans les forêts tropicales, qui abritent leurs milieux de vie privilégiés. Cette collection vous invite à découvrir quelques uns des secrets de ces plantes mystérieuses. Un système d’arrosage adapté permet le maintien constant de l’humidité nécessaire à ces végétaux.

 CAFEIERS DU MONDE Cette collection, fruit d’un partenariat avec l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) a donc pour vocation de conserver la diversité génétique des caféiers, tout en permettant au public de découvrir une trentaine d’espèces de caféiers sauvages, originaire d’Afrique orientale, centrale et occidentale, de Madagascar, des Mascareignes et des Comores.

Fichier:Café bourbon pointu (5).jpg

 RAVINE BAMBOUS C’est un aménagement particulier qui donne de la majesté à ces plantes. Un cheminement partiellement aérien donne la dimension de cette véritable cathédrale végétale.

 L’ECOLE DE BOTANIQUE DE MASCARIN L’école de botanique de Mascarin-JBR est un outil d’apprentissage de la botanique unique en son genre à La Réunion. Elle repose sur un concept évolutif dans le temps et dans l’espace, en fonction de l’évolution des collections et de leurs équipements. L’école de botanique s’appuie sur les collections vivantes de Mascarin-JBR faciles d’accès, riches d’espèces choisies pour leur intérêt scientifique et pédagogique, tout en valorisant le patrimoine culturel et les savoirs-faires locaux liés aux plantes. Il s'agit de proposer des parcours didactiques à travers les collections existantes afin de familiariser le public à un certain nombre de notions liées à la botanique (acquisition d'un vocabulaire spécifique, compréhension de la vie des plantes, histoire de la botanique et ses initiateurs locaux …) mais surtout de susciter et d’alimenter la curiosité pour les plantes. Pour l’heure, Mascarin-JBR propose deux parcours d’initiation à travers ses collections botaniques de La Réunion et vous invite à découvrir ce que fut la passion de Thérésien Cadet : observer les plantes dans leur environnement, mieux les connaitre et chercher à comprendre leurs conditions et modes de vie. Ce scientifique originaire des Avirons et dont la modestie était à la hauteur de sa connaissance des plantes de notre île et de leurs milieux, a été un des précurseurs de la préservation de notre héritage végétal, en cherchant tout d’abord à l’observer et le comprendre. Cette école veut lui rendre hommage en suscitant cette curiosité auprès du public visiteur de Mascarin, Jardin Botanique de La Réunion. . Deux itinéraires :

 Parcours A : Histoire de quelques figures remarquables qui ont influencé la connaissance de la végétation réunionnaise et son devenir

 Parcours B : Description des plantes, connaissance du fonctionnement des plantes (respiration, photosynthèse, besoins en eau, rôle des racines, le sol, …)


4. PRINCIPALES ACTIONS

4.1 - L’accueil pédagogique. La stratégie éducative de Mascarin-JBR repose sur les recommandations du Sommet Planète terre de Rio en 1992, sur la stratégie éducative des Jardins Botaniques de France et Pays francophones (JBF) et du Botanic Gardens Conservation International (BGCI) et sur les stratégies locales (Charte de l’Environnement portée par le Conseil Départemental en 1994-95 ; Agenda 21 de la Région Réunion, la Stratégie Réunionnaise de la Biodiversité,…). Cette mission se décline en actions selon plusieurs orientations :  la sensibilisation du public le plus jeune, tant dans le cadre scolaire que pendant leurs temps de vacances et de loisirs, en développant des approches concrètes, ludiques et sensorielles, des ateliers scientifiques ou créatifs ;  l’éducation : il s’agit véritablement de mettre la « main à la pâte ». d’observer, expérimenter, valider, transcrire, toute une démarche et un raisonnement que les enfants notamment pourront acquérir en fréquentant ce lieu aux aménagements diversifiés.  la formation : elle concerne des éducateurs (enseignants, animateurs), des techniciens du tourisme, du développement territorial, des agents des collectivités, …

L’équipe éducative de Mascarin-JBR met en œuvre une pédagogie qui vise à développer une approche sensible et scientifique de la végétation et de l’environnement (naturel et urbain) et à promouvoir un message fort et compréhensible par tous, en faveur de la conservation et de la gestion durable de notre patrimoine naturel et culturel. Un principe : OBSERVER, EXPERIMENTER, ANALYSER, PARTAGER

Une part importante des activités est consacrée à la découverte de la végétation originelle de La Réunion et à l’évolution des paysages naturels, en lien avec l’histoire du peuplement de l’île. La végétation est abordée par différents moyens, comme les connaissances en botanique, en écologie ou des traditions locales d’utilisation, mais aussi l’expression artistique, les jeux, l’incitation à la curiosité.

Les activités reposent sur l’exploitation pédagogique :

• des collections botaniques, • du site historique du domaine, • des équipements du bâtiment « Atelier Vert » : salle de classe, salle d’expérimentation, ombrière pédagogique, • du Rucher pédagogique, • de l’Ecole de botanique, • du centre de ressources documentaires.

Ces activités peuvent concerner aussi bien le public scolaire que les enfants durant leurs temps de loisirs, que les adultes (réunionnais ou touristes).

4.2 - Des rendez-vous réguliers

- Programme d’expositions temporaires 

Un programme d’expositions est proposé annuellement sur des thématiques en lien avec l’environnement, le végétal, le patrimoine ou l’artisanat. Les artistes (peintres, illustrateurs, photographes…), essentiellement locaux, exposent leurs œuvres sur une durée d’un mois en général. Des stages peuvent être organisés durant la période d’installation, afin que le public puisse rencontrer ces artistes afin que ceux-ci puissent partager leur savoir-faire.

- Cycle de conférences 

Un cycle de conférences mensuelles offre l’opportunité au public d’approcher et échanger avec divers organismes ou personnes ressources sur sujets liés à l’environnement (études ornithologiques, Programme Life + pétrel, histoire, géologie, santé …).

- Des manifestations 

Mascarin-JBR est engagé depuis de nombreuses années dans des programmes nationaux de manifestations qui jalonnent l’année civile (Semaine Européenne du Développement Durable, Fête de la Nature, Rendez-vous aux Jardins, Journées Européennes du Patrimoine, Fête de la Science), ou dans certaines organisées localement (comme les « Week-ends Nature » et « Au bonheur des enfants » mis en œuvre par le Département, Florilège, Flore et Halle …).


4.3 Une activité commerciale pour accompagner un tourisme culturel Afin de permettre une découverte de toute la diversité du site, des médiateurs proposent des visites guidées correspondant à 3 collections végétales différentes.

Pour ceux qui souhaitent prolonger l’expérience de la visite, Mascarin-JBR propose une boutique de produits essentiellement centrés sur le végétal (produits d’artisanat, cartes postales, aquarelles, vêtements, livres, confiserie, …) au sein même de l’ancienne demeure du Marquis Antoine Sosthène d'Armand de Chateauvieux.

La restauration est une composante essentielle du produit touristique de Mascarin. En effet, cette dernière constitue un élément important du souvenir du site. Le restaurant « Le Vieux Pressoir » propose ainsi une carte variée, privilégiant les produits locaux et participe à l’amélioration de la qualité d’accueil proposée aux publics.

Mascarin-JBR propose également des salles et des espaces en location.


5. UN PEU D’HISTOIRE

Située à moins de 10 km de Saint-Leu, le domaine des Colimaçons a appartenu pendant plus de trois générations à la famille de Chateauvieux. Construite en 1794, à l’annonce de la guerre contre l’Angleterre, la maison était réduite aux deux tours avant. Elles étaient reliées par une passerelle couverte et faisaient office de "Tour de vigie". Quand la famille de Chateauvieux s’installa dans la maison, en 1855, elle fut agrandie pour abriter vingt et une personnes en permanence. Il y eût jusqu’à 36 pièces.

Les chambres se trouvaient à l’étage. Le rez-de-chaussée quant à lui était composé de la varangue, du hall, du petit et du grand salon, de la salle à manger, d’un bureau, de la salle de bains et des toilettes, de deux godons, d’un évier et de deux chambres à donner. Le domaine agricole fondé par le Marquis Antoine Sosthène d’Armand de Chateauvieux, s’étendait alors du battant des lames au sommet des montagnes sur 660 ha.

La cuisine était à l’extérieure de la maison. A l’origine elle était d’une seule pièce avec une cheminée double. Lors des cyclones, on utilisait la petite cuisine de la maison équipée d’un simple évier et d’un petit fourneau à gaz. Elle servait généralement à préparer des collations ou à faire du café.

Le Marquis entama la construction des dépendances peu de temps après son arrivée aux Colimaçons, en usant de ses qualités d’architecte et de maçon. A l’origine, il devait y avoir à l’emplacement de ces bâtiments des cabanons et des parcs à bestiaux. La cidrerie était plus ancienne. Lorsque l’on a commencé à défricher la forêt des Colimaçons, elle fut dans un premier temps remplacée par des pommiers à cidre que le Marquis avait importé. Ils s’acclimatèrent tellement bien qu’il fut décidé de faire du cidre. Derrière la cuisine, un four à pain avait été construit. Il devint assez rapidement poulailler. La porcherie prolongeait les bâtiments abritant déjà le poulailler. En passant sous le porche, à côté de l’étable, où le chiffre 1900 est majestueusement gravé, on arrivait à la forge. Les écuries occupaient le reste L’ancienne minoterie ne fut construite que lors de la seconde guerre mondiale lorsque La Réunion connut de gros problèmes de ravitaillement.

La fin de la guerre (1939 – 1945) et la loi de mars 1946 érigeant en département d’outre-mer les anciennes colonies de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion bouleversèrent considérablement « l’ordre établi » quasi intangible qui présidait depuis près d’un siècle à la destinée des habitants de Bourbon. La quasi-totalité des grandes propriétés « du battant des lames au sommet des montagnes » furent alors démembrées, le plus souvent acquises par la SAFER et rétrocédées, soient aux anciens colons ou à de jeunes exploitants agricoles. Le domaine des Colimaçons connus le même destin. La grande demeure se vida peu à peu, et à la mort de son père Georges en 1961, Marie Thérèse de Chateauvieux resta seule à gérer la propriété de 600 ha.

Vingt ans plus tard, les lourdes charges d’entretien provoquèrent l’abandon progressif puis la vente d’une partie grande partie du domaine.

En 1986, la Maison et les 12ha, 59 ares qui restent du grand domaine agricole sont mis en vente, et c’est l’intervention d’une Réunionnaise passionnée de flore et d’histoire, Mme Odette ROCHE, qui va convaincre le Conseil Départemental de La Réunion de se porter acquéreur pour y installer le Conservatoire Botanique National de Mascarin, association œuvrant pour la protection de la flore et des habitats naturels, après d’importants travaux de réhabilitation. En 2014, le Département de La Réunion a souhaité reprendre la gestion des services d’accueil des publics. Ainsi est né Mascarin, jardin botanique de La Réunion (Mascarin-JBR), devenant un service du Département de La Réunion, rattaché à la Direction de l’Agriculture de l’Eau et de l’Environnement. Aujourd’hui ses équipes sont pluridisciplinaires, offrant notamment des compétences dans les domaines de la gestion et l’entretien des espaces cultivés, des collections et de bâtiments, une expertise en accueil des publics, éducation, formation et gestion de projets.