Aller au contenu

Utilisateur:DIAGNEzo/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.




La ligue tunisienne des droits de l'homme ou LTDH est une association fondée en 1976 et visant à l'observation et la défense des droits de l' homme en Tunisie par Hassib Ben Ammar . Elle est la doyenne des ligues des droits de l'homme en Afrique et dans le monde Arabe.

En 2008, la LTDH compte près de 3 000 membres, contre un peu plus de 4 200 à la fin des années 1980, qui paient une cotisation symbolique de dix dinars loin de couvrir les frais généraux. Les nouvelles adhésions sont gelées depuis 1994, par crainte de l'infiltration de militants islamistes ou personnes proches du pouvoir dans ses rangs. Les membres du bureau directeur sont tous bénévoles. En plus du siège situé sur la rue de Bordeaux à Tunis, l'association dispose de dix locaux régionaux.

La Ligue tunisienne des droits de l'homme est l'une des composantes du quartet du dialogue national qui obtient le prix Nobel de la paix 2015 pour son succès dans la mission qui a abouti à la tenue des élections présidentielles et législatives ainsi qu'à la ratification de la nouvelle constitution en 2014.

La ligue Tunisienne des droits de l'homme: un combat avec la Politique[modifier | modifier le code]

Le 22 mai 1976, quinze personnes comprenant aussi bien des «libéraux» quelques représentants de l' opposition et surtout des indépendants parmi lesquels le docteur Saadeddine Zmerli, Farouk Ben Miled, Chérif Materi et des politiques, comme le docteur Hamouda Ben Slama, le docteur Hechmi Ayari, Mounir Béji membres du futur Mouvement des démocrates socialistes, le docteur Fethi Hafsia Parti communiste tunisien, Midani Ben Salah nationaliste arabe déposent les premiers statuts de la ligue. Dans le sillage de cette initiative, le groupe des «libéraux» crée un comité pour les libertés présidées par Hassib Ben Ammar, ancien ministre de la défense. Celui lance en Avril 1977 un appel signé par 528 intellectuels pour la tenue d' une conférence sur les libertés et les droits de l' homme. Il en fait de sorte que la question de la création de la ligue prenne une dimension internationale en invitant à cette conférence des observateurs étrangers. Il a aussi inviter des personnalités politiques américaines comme l' ancien procureur général des États Unis Ramsey Clark. Cependant cette conférence n'a pas pu se tenir lieu à cause de son interdiction par les autorités. Cet interdiction va cependant crée un rapport de force entre les autorités et le pouvoir public. Ainsi on note un engouement international de cette initiative. Ce qui poussera au Ministre de l' intérieur Tahar Belkhodja d' informer le groupe des quinze que la ligue Tunisienne des droits de l'Homme ne pourra exister à condition d'y intégrer certains membres du PSD qui sont au nombre de sept pour constituer le premier comité directeur de la LTDH.

La reconnaissance de la Ligue Tunisienne des droits de l' homme et sa progression[modifier | modifier le code]

En effet la reconnaissance de la LTDH est issue d' un compromis sans risque entre le pouvoir et le cercle de l' opposition «libérale».En effet le choix de Saadeddine Zmerli comme premier président en est la parfaite illustration. A cette époque, la Tunisie a été marquée par des événements sanglants. Ceux ci sont dus par une gréve générale lancée par la Gafsa en 1980 par un commando venu de Libye . C' est ainsi que la LTDH se lance à une phase de revendication des libertés d' opinion et d' association suite aux arrestations de différentes personnalités politiques. Progressivement la ligue Tunisienne des droits de l'Homme va aussi jouer un rôle d' interlocuteur entre le pouvoir et les forces de l' opposition et va même publier un premier rapport sur les événement de 1978. Une situation surprenante s' est produite lors du cinquième congrès et qui est défavorable aux partisans du pouvoir entre le discours officiel et la violation des libertés publiques mais aussi une liste regroupant les proches du pouvoir dirigée par Mokhtar Trifi. Cependant le comité directeur publie un communiqué suite à l' arrestation de la direction de l' UGTT.

La période de la crise[modifier | modifier le code]

A la mi - mars la ligue publie un rapport pour dénoncer les événements passés surtout ceux du mois de Janvier. Ainsi un autre rapport a été publié par la ligue pour dénoncer la situation des prisons tunisiennes à,la suite des émeutes de pain. Suite à cette période de crise la ligue Tunisienne des Droits de l'Homme lance une campagne pour dénoncer la peine capital suivant aussi une mobilisation avec succès pour la libération de huit jeunes condamnés à mort accusés d' être impliqués dans ces événements. Après ces derniers, la ligue envoie cependant une forte délégation pour rencontrer le Wassila Ben Ammar, la femme du président Bourguiba pour une intervention en faveur de ces jeunes condamnés.

Ensuite la LTDH élargit ses bases en recrutant et en implantant de nouvelles sections mais tout ceci se fait grâce à un contrôle mis en place pour les adhérents. Certains auparavant dénoncer le caractère suspect de LTDH au moment de sa création c' est à l' image de la radicale gauche incarnée par des groupuscules comme El-Amal el-Tounsi et Ech-Cho’la. Mais conscients de l’épuisement de leur discours révolutionnaire hérité , les militants d’extrême gauche s’approprient, à partir des années 1980, la thématique les droits de l’Homme. Celle-ci devient une ressource politique et un cadre d’analyse critique pour des acteurs confrontés à l’effondrement de leurs référents idéologiques. Aussi, la gauche radicale appréhende la LTDH comme un instrument d’opposition au pouvoir bourguibien.

Post révolution de la ligue Tunisienne[modifier | modifier le code]

Le 17 janvier 2011, le « gouvernement d'union nationale » constitué à la suite de la révolution tunisienne annonce, lors de sa formation, la levée définitive de l'interdiction de Ben a est élu président de la LTDH, devançant Anouar Koussari et succédant ainsi à Mokhtar Trifi qui ne se représentait pas, après onze ans de présidence. Mais, pour la première fois, la composition consensuelle et la représentation de tous les partis, y compris le parti au pouvoir, est abandonnée au profit des résultats des urnes. Ceux-ci donnent la majorité à l'Association tunisienne des femmes démocrates et au Mouvement des patriotes démocrates. Aux côtés de Ben Moussa, les principales fonctions sont attribuées à Balkis Allagui (vice-président), Abderrahman Hdhili (secrétaire général), Houcine Krimi, Riadh Gharbi et Hamida Dridi. Cependant, les progrès réalisés par le pays dans le domaine des libertés réduisent le champ d'action de la LTDH et la marginalisent.

Une nouvelle ère de la ligue Tunisienne[modifier | modifier le code]

Le 30 septembre 2016 s'ouvre le septième congrès sous le thème « Tous les droits sans exclusion ni ségrégation », marquant ainsi la volonté de la LDTH de s'occuper davantage des questions sociales et des droits de la femme. La présidence du congrès est assurée par Hend Blaïech Barrak. Le Parti unifié des patriotes démocrates et le Parti des travailleurs remportent la majorité mais de nombreux observateurs notent la primauté des intérêts partisans sur la défense des droits de l'homme. Il y a, d’abord, l’attachement à l’appartenance politique, qui a primé dans le ralliement des uns et des autres au détriment de la compétence, du mérite et de l’indépendance d’esprit. Il y a, ensuite, l’ambiance confuse et délétère dans laquelle se déroule la course électorale. Il faut une semaine de tractations pour que la répartition des fonctions soit effectuée : Jamel Msallem, qui a été pendant dix ans le président de la section de Sousse, est élu président de la LTDH mais un certain nombre d’adhérents du Parti unifié des patriotes démocrates protestent contre l’hégémonie du Parti des travailleurs qui accapare les principales fonctions et onze cadres élus boycottent la répartition des tâches au sein du comité directeur.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ben Dhiaf Issa, 1984, « Chronique tunisienne 1982 », Annuaire de l’Afrique du Nord, Paris, Éditions du CNRS, p. 655-697.
  • Ben Youssef-Charfi Saloua, 1987, La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme, Mémoire de DEA en sciences politiques, sous la direction de Jazi Dali, Faculté de droit et des sciences politiques, Université de Tunis.
  • Camau Michel, Geisser Vincent, 2003, Le syndrome autoritaire. Politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, Paris, Presses de sciences Po.
  • Geisser Vincent, Gobe Éric, 2006, « Tunisie : consolidation autoritaire et processus électoraux », L’Année du Maghreb 2004, Paris, CNRS Éditions, p. 323-360.