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Oublier[modifier | modifier le code]
Oublier est une pièce québécoise dramatique en deux parties, publié pour la première fois en 1987 par la dramaturge québécoise Marie Laberge. Elle a fait l'objet d'une double création mondiale jouée en 1987. Elle est jouée à la fois à Bruxelles au Théâtre National de Belgique mise en scène par Jean-Claude Drouot et à Montréal au Théâtre Port-Royal mise en scène par Marie Laberge.
Résumé[modifier | modifier le code]
Quatre sœurs se retrouvent dans la maison maternelle un soir de tempête de neige. Leur mère arrivée au stade critique de la maladie d'Alzheimer est sur le point de mourir.
Jacqueline la sœur aînée âgée de 46 ans, mariée et mère de deux enfants, arrive à bout et se sent incapable de faire face à la maladie de sa mère. C’est elle qui convie ses sœurs, Judith et Joanne à se réunir au sein de la maison.
Malgré son écœurement à l’idée de revenir pour un soir, Judith âgée de 40 ans, se rend sur le lieu familial. Divorcée et loin du pays, elle n’a pas vue sa famille depuis 15 ans. Elle vient surtout pour voir sa sœur cadette Micheline, qui vient de sortir de l’hôpital à la suite d’un accident. Cette dernière, célibataire, âgée de 30 ans demeure toujours chez sa mère. Suite à la maladie d’Alzheimer, elle était en charge de s’occuper de leur mère mais à la suite de son accident elle devient amnésique. Cela fait 2 mois qu’elle ne discute pas.
Joanne la quatrième sœur est la première à arriver dans la maison et à rencontrer Jacqueline. Joanne, 37 ans, est médecin et mariée. Elle noie sa détresse dans l’alcool et ne se soucie que très peu des problèmes familiaux.
Au cours de la réunion familiale Judith amènera Roger, un jeune homme de 30 ans qu’elle a croisée, en allant acheter une bouteille. Il est visiblement là pour apporter une touche masculine, comme nous le présente Jacqueline et pour vider le plat de sandwichs, préparé par Jacqueline.
Leurs retrouvailles comptent tenu de la situation vont soulever des questions dont les réponses seront nécessaires pour faire avancer la situation.
Marie Laberge fait un parallèle pour parler de sa pièce : "Il y a des moments dans la vie où, sans le savoir, on est à un tournant. Rien n'indique nécessairement qu'il s'agit d'un enjeu important, qu'on peut y laisser des plumes, mais c'est bien là qu'on est, et de nos choix dépendra l'avenir. Les quatre filles de Juliette en sont là."[1]
Thèmes[modifier | modifier le code]
La pièce dépeint des retrouvailles familiales à la suite d'un événement : l'annonce du décès proche de la mère. Entre confidences et révélations, la pièce aborde les thèmes de la fraternité, de la maladie et du passé. Marie Laberge présente un "théâtre du souvenir, de la réminiscence, de l'évocation d'un passé qui justifie les affres du présent".[2] Constitué de portraits de femmes différentes, ce mélodrame ne s'inscrit pas comme féministe mais peut l'être par défaut car ces femmes sont "les victimes de toutes les misères qui, selon l'actualité sociologique de la décennie constituent les stigmates de leur condition".[2] Ainsi ce mélodrame réuni quatre sœurs qui ont toutes leurs histoires, tous leurs souvenirs qu'elles veulent oublier à leur manière.
Décors[modifier | modifier le code]
Le décor est une imitation réaliste d'une maison luxueuse à deux étages. On retrouve sur scène un salon plutôt chargé, surplombé d'une sorte de mezzanine, accessible par un escalier. Une porte située en bas de l'escalier mène à la cuisine et en face d'elle se trouve la porte d'entrée. Le salon est composé de "boiseries, fenêtres au fond, vaisselier, piano avec d'énormes chandeliers dessus et, à l'avant-scène , un divan qui fait face au public, une table basse et un ou deux autres fauteuils"[3]
La mezzanine permet de laisser visible une porte donnant sur la salle de bain, et deux autres portes qui symbolisent les chambres. L'une d'entre elle est la chambre de Micheline que l'on doit pouvoir voir. L'intérieur de la chambre est simple à contrario du reste de la maison.
Marie Laberge précise en parlant du décor : "On doit surtout sentir qu'il fait étouffant dans ce lieu et que, dehors, il fait tempête."[3]
Publications et traductions littéraires[modifier | modifier le code]
Publications textuelles[modifier | modifier le code]
- Édition originale :
Laberge, Marie, 1950- Oublier:théâtre Edition originale : Montréal: VLB éditeur,1987 (ISBN 2890052826)
- Nouvelle édition :
Laberge, Marie, 1950- Oublier:théâtre Montréal: Editions du Boréal, 1993 (ISBN 2-89052-549-X)
Traductions littéraires[modifier | modifier le code]
- Traduction en français européen entre 1987-1988 par Jacques De Decker.
- Traduction en anglais par Rina Fraticelli. Publié en 1988 sous le titre de Take Care.
- Traduction en espagnol pour le Mexique par Rafael Segovia en 1998 sous le nom de Olvidar.
Productions[modifier | modifier le code]
Productions au Théâtre et distributions[modifier | modifier le code]
Production au Théâtre National de Belgique[modifier | modifier le code]
- Création de la pièce de Marie Laberge en Belgique à Bruxelles dans une version aménagée en français européen avec la collaboration de Jacques De Decker. Présentée au Théâtre National de Belgique le mardi 6 octobre 1987 et le 12 octobre 1987.
Équipe de création:
Mise en scène de Jean-Claude Drouot assisté de Luc de Groeve. Scénographie de Jean-Marie Fiévez, régisseur Jacques Burgraeve.
Distribution:
Comédien(ne)s | Personnages |
---|---|
Janine Patrick | Jacqueline |
Marie-Luce Bonfanti | Joanne |
Sylvie Milhaud | Judith |
Patricia Houyoux | Micheline |
Jean-Michel Flagothier | Roger |
Revue de presse et critiques
La pièce fut un succès malgré son adaptation en français européen, celle-ci n'affaiblira pas le texte de Marie Laberge. Cependant la forme du drame qui survie par le sourire est un sujet qui touche plus les québécois, de par leur histoire, ce qui ancre l'oeuvre comme québécoise. La pièce fait figure de rayonnement du théâtre québécois à l’international. Oublier fut si bien reçue qu'elle fut désignée production de la saison 1987-1988 en Belgique.
Production par la Compagnie Jean Duceppe[modifier | modifier le code]
- Une création d' Oublier au Canada à Montréal est effectuée parallèlement la même année dans la version originale. Cette production de la Compagnie Jean Duceppe présentée au Théâtre Port-Royal du 28 octobre au 5 décembre 1987 est mise en scène par Marie Laberge assistée de Luc Prairie.
Équipe de création :
Mise en scène: Marie Laberge; décors de Pierre Labonté, costumes de François Barbeau assisté de Anne Duceppe. Éclairages de Michel Beaulieu, accesoires de Normand Blais et musique de Jean Sauvageau assisté de Clode Hamelin.
Distribution:
Comédien(ne)s | Personnages |
---|---|
Rita Lafontaine | Jacqueline |
Paule Baillargeon | Joanne |
Louise Turcot | Judith |
Hélène Mercier | Micheline |
André Poulin | Roger |
Revue de presse et critiques
La critique de la pièce fut positive. Le jeu des comédiennes est valorisé à travers la réception dans un univers clos, dur et implacable. La pièce est à l'affiche pour 40 représentations à Duceppe dont 4 à guichets fermés.
Coproduction de La Bordée et du Théâtre de la Commune[modifier | modifier le code]
- Coproduction de La Bordée et du Théâtre de la Commune, présentée au Théâtre de la Bordée à Québec du 3 au 28 avril 1990.
Équipe de création:
Mise en scène: Denise Gagnon; scénographie: Monique Dion; éclairages: Pierre Labrie; bande sonore: Pierre Potvin.
Distribution:
Comédien(ne)s | Personnages |
---|---|
Denise Verville | Jacqueline |
Micheline Bernard | Joanne |
Marie Laberge | Judith |
Joanne Doucet | Micheline |
Guy-Daniel Tremblay | Roger |
Production par le Théâtre du Trident[modifier | modifier le code]
- Représentation au Théâtre du Trident à Québec du 11 novembre au 6 décembre 1997.
Équipe de création:
Mise en scène: Lise Castonguay; assistante à la mise en scène: Jean Bélanger; décor: Jean Hazel; costumes: Monique Dion; éclairages: Denis Guérette; musique: Ludovic Bonnier; régie: John Applin
Équipe de production:
Fonctions | Personnes |
---|---|
Direction de production: | Louis Léveillé |
Réalisation de décor: | Marcel Castonguay, ébéniste assisté d'Alain Laflamme |
Brossage du décor: | Gigi Wenger et Louise Fillion |
Accesoires: | Sylvie Courbron |
Assistance aux costumes: | Johanne Tremblay |
Confection des costumes: | Par Apparat |
Perruque: | Cybèle Perruques |
Coiffures: | Michel St-Hilaire |
Maquillages: | Elène Pearson |
Conception graphique du programme: | Yannick Legault |
Photographies en répétition: | Danielle Bédard |
Montage et représentation du spectacle: | IATSE |
Chef machiniste: | Jean Bussières |
Chef éclairagiste: | Gérard St-Laurent |
Chef sonorisation: | Serge Gingras |
Chef accessoiriste: | Patrick Garant |
Chef habilleuse: | Reine-Aimée Pelletier |
Distribution:
Comédien(ne)s | Personnages |
---|---|
Marie-Ginette Guay | Jacqueline |
Manon | Joanne |
Léa-Marie Cantin | Judith |
Sylvie Cantin | Micheline |
Normand Poirier | Roger |
Production par la Comédie Française[modifier | modifier le code]
- Représentation au Vieux-Colombier par la Comédie Française du 17 au 23 décembre 2000. Élimination du québécisme pour un français européen comme la version au Théâtre National de Belgique, dans un but de percevoir le rythme et la langue.
Équipe de création:
Mise en scène: Daniel Benoin
Distribution:
Comédien(ne)s | Personnages |
---|---|
Catherine Ferran | Jacqueline |
Cécile Brune | Joanne |
Claude Mathieu | Judith |
Claudie Guillot | Micheline |
Laurent d'Olce | Roger |
Revue de presse et critiques:
Cette représentation par la Comédie Française eu des critiques diverses. Installée comme deuxième auteur québécois à entrer dans le répertoire de la Comédie Française, Marie Laberge développe grâce à cette oeuvre une fois de plus,sa reconnaissance à l’international. Cette production fut très critiquée négativement, au vue du contexte de la Comédie Française, par l'arrivée de Jean-Pierre Miquel en tant que directeur artistique. La collaboration de Marie Laberge avec la Comédie Française eu donc un certain impact médiatique mais la pièce eu quand même un succès certain.
Adaptation télévisuelle[modifier | modifier le code]
- Production sur Radio-Canada en 1992. Adaptation écrite par Marie Laberge.
Fonctions | Personnes |
---|---|
Mise en scène et réalisation: | Mark Blandford |
Direction musicale et piano: | Neil Chotem |
Décorateur: | Guy-Rajotte assisté de Serge Chapu |
Ensembliers: | Jean Desjardins et Denis Paquette |
Costumes: | Jeanne-d'arc Bergeron assistée de André Vouton |
Habilleuse: | Suzanne Bergeron |
Maquillages: | Jacques Lafleur assisté de Nadine Gilliot |
Coiffures: | Arlette Philippe |
Infographiste: | André Théroux |
Photographe de plateau: | André Masse |
Chef machiniste: | Michel Martinez |
Machinistes: | Louis Legault et Jean-Pierre Migneron |
Tapissier: | Bernard Pelletier |
Effets spéciaux: | Normand Aubin |
Affichage électronique: | Lise Bureau-Charette |
Éclairagiste: | Michel Théberge |
Régie d'éclairage: | Normand Sheehy |
Assistants techniciens: | Denis Bourgon, Edmond Cotineau, Jean-Yves Levac, Daniel Lambert |
Prise de son: | Jean Duranleau |
Perchistes: | Pierre Lemire et Maurice Vézina |
Aiguilleur: | Yves Tétreault |
Contrôle de l'image: | Noël Blanchet |
Caméramans: | Claude Bérard, Robert Beauchemin, Jean-Jacques Vallières |
Magnétoscopie: | Jacques Boulé et Benoit Grand Maison |
Enregistrement multipistes: | Jocelyn Dion |
Effets sonores et mixage: | Normand Ringuette |
Montage: | Yvan Gagné |
Administrateur: | Roselyne Slythe |
Assistants à la production: | Jean-Marc Drouin et Daniel Renaud |
Assistante à la réalisation: | Nicole Boulanger |
Directeur technique: | Gaétan Demers |
Distribution[modifier | modifier le code]
La distribution féminine est fidèle à la création d'Oublier mise en scène par Marie Laberge en 1987 à Montréal, à la Compagnie Jean Duceppe.
Le rôle de Roger est joué dans cette adaptation télévisuelle par Benoît Gouin.
Récompense[modifier | modifier le code]
L'adaptation télévisuelle d'Oublier de Marie Laberge reçoit le Prix Gémeaux en 1993 pour la meilleure émission dramatique.
Notes et Références[modifier | modifier le code]
- « Oublier, texte de Marie Laberge, mise en scène de Lise Castonguay », sur banq, Programme du Théâtre du Trident numéro 146 , 27e saison,
- GODIN, Jean Cléo, et Dominique LAFON, Dramaturgies québécoises des années quatre-vingt, Montréal, Leméac Éditeur (Coll. « Théâtre/essai »), , 217 p. (ISBN 2-7609-0371-0), p.173 à 196
- Marie Laberge, Oublier, Montréal, Boréal, , 168 p. (ISBN 2-89052-549-X), Didascalie générale du décor
Liens externes[modifier | modifier le code]
http://www.cead.qc.ca/_cead_repertoire/id_document/1847
http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2553207
https://www.erudit.org/fr/livres/culture-francaise-damerique/memoire-dans-culture/000429co.pdf
http://www.marielaberge.com/oeuvre/oublier/89
https://www.erudit.org/fr/revues/jeu/1988-n46-jeu1067732/27759ac.pdf
Adaptation télévisuelle de 1992: https://www.youtube.com/watch?v=Ixu18ZV5szI
https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/oublier00-01#
Revue de presse sur Oublier
Le devoir, 31 octobre 1987, article de Robert Levesque : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2764082?docsearchtext=oublier%20marie%20laberge
La presse, 3 décembre 1987, article de Jean Beaunoyer : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2258438?docsearchtext=oublier%20marie%20laberge
Le soleil, 8 novembre 1997, article de Jean St-Hilaire: http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2915130?docsearchtext=Marie%20Laberge%20Oublier
Le devoir, 11 novembre 2000, article de Christian Rioux : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2798652?docsearchtext=Marie%20Laberge%20Oublier