Utilisateur:Calay/Eva Calay

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Eva Calay en 1990

Éva Calay (1908-1992) est une Juste parmi les nations, économe générale des Filles de la Croix de Liège. Elle fut l'initiatrice de la construction, puis administratrice générale d'un hôpital-pilote : la clinique Notre-Dame-des-Bruyères (Bois-de-Breux, Chênée, Liège, Belgique), jusqu'à son décès.

Biographie[modifier | modifier le code]

Éva Calay est née à Liège le 10 décembre 1908. Elle est la quatrième fille d'Odilon Calay, inventeur d'une méthode de sténographie et professeur émérite à l'Université de Liège.

Chez les Filles de la Croix[modifier | modifier le code]

Elle entre chez les Filles de la Croix de Liège en 1931, congrégation religieuse fondée en 1833 par Jeanne Haze, dans laquelle Éva Calay occupera durant toute sa vie de très hautes fonctions, tant au point de vue national qu'international.

Dans la congrégation, elle est dénommée Sœur puis Mère Odile-Léonie, Odile évoquant le prénom de son père Odilon Calay, et Léonie celui de sa mère Léonie Delleur.

Durant la Première Guerre mondiale[1][modifier | modifier le code]

Durant la guerre 40-45, elle cache des fillettes juives en les intégrant de manière anonyme aux élèves de l'école et du pensionnat qu'elle dirige à Bèfve-Thimister. Ce pour quoi elle fut reconnue Juste parmi les nations par Yad Vashem.

Les années 1950-1960[modifier | modifier le code]

Par la suite, toujours à Bèfve-Thimister, elle dirige une maison de repos pour dames, la « Maison de repos Sainte-Famille », dans laquelle son souci est de permettre aux résidentes de vivre dans des chambres aménagées avec leurs meubles personnels. C'est quelque chose d'entièrement inédit a l'époque.

Dans les années 1960, elle voyage dans le monde entier pour coordonner les communautés de sa congrégation en tant qu'économe générale.

Ensuite, en 1967, elle est l'initiatrice de la construction d'un hôpital-pilote (clinique Notre-Dame-des-Bruyères à Bois-de-Breux), intégrant les plus hautes technologies doublées d'un aspect humain.

L'hôpital-pilote (clinique Notre-Dame-des-Bruyères à Bois-de-Breux)[modifier | modifier le code]

La clinique des Bruyères, Bois de Breux, en 1971

Parmi les nouveautés qu'elle a adoptées ou imaginées dans son hôpital :

  • construction de toute la clinique en fonction de la largeur des lits, ce qui n'était pas un critère courant à l'époque
  • position, automatisation et sécurité des ascenseurs
  • position du service des urgences pour une plus grande rapidité d'action
  • système d'entrée et de couloirs adaptés aux voiturettes des personnes à mobilité réduite
  • système de guichets et agencement des bureaux permettant de meilleurs rapports humains
  • pédiatrie et maternité : concept de « la mère et l'enfant », qui peuvent rester ensemble
  • création d'un restaurant accessible aux familles des malades
  • décoration humanisée et attrayante
  • souci d'agrément pour les patients mais aussi pour les soignants.

La clinique des Bruyères fut la première clinique non universitaire belge à introduire :

  • un service spécifique de revalidation cardiaque (1970)
  • une unité de soins palliatifs
  • son propre véhicule SMUR
  • un service de médecine nucléaire (1975)
  • des dossiers médicaux informatisés (1997)

Sa victoire sur le boycott (1970)[modifier | modifier le code]

Lors de son inauguration, en 1970, Eva Calay impose au médecins qui veulent travailler dans la clinique un fonctionnement social et progressiste. Ceux-ci refusent et boycottent totalement le nouvel hôpital pendant presque un an. Elle ne cède pas et tient bon.

Les innovations qu'elle a imposées au corps médical étaient :

  • le tiers payant avec suppléments raisonnables jusque P2
  • le personnel dépendait de la direction et plus des médecins
  • respecter totalement la déontologie médicale
  • imposition aux médecins d'utiliser le matériel de la clinique et plus leur matériel personnel
  • perception centrale des honoraires
  • participation des médecins aux frais du matériel sans droit de regard sur les achats

Suite et fin de vie (1971-1992)[modifier | modifier le code]

Elle dirigera cet hôpital d'une main ferme doublée d'un cœur immense tourné vers les plus démunis jusqu'à la fin de ses jours.

Elle décède de son deuxième infarctus, le 16 janvier 1992 à Liège, et est inhumée au cimetière de Bressoux.

L’hôpital est alors racheté par le CHU de Liège.

Eva Calay en 1989

Titres et distinctions[modifier | modifier le code]

  • Supérieure de la communauté, directrice de la maison de repos et directrice de l'école des Filles de la Croix de Bèfve
  • Économe générale mondiale et conseillère générale des Filles de la Croix de Liège
  • Fondatrice puis administratrice générale de la clinique Notre-Dame-des-Bruyères
  • Juste parmi les nations (Yad Vashem)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Victor Ambroisse, Le Château des Bruyères, 1980.
  • Christian Jean Collard, Bois-de-Breux ou l'historique d'une paroisse liégeoise, 2015.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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