Utilisateur:Avatar/Mozart and scatology1

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Reproduction du manuscrit original du canon Difficile lectu de Mozart. Les mots lectu mihi mars étaient destinés à être entendu comme Leck du mich im Arsch (lèche mon cul), une expression couramment utilisée dans la famille de Mozart[1].

Wolfgang Amadeus Mozart affiche un humour scatologique dans ses lettres et dans quelques compositions récréatives. Cette tendance a longtemps été un casse-tête dans les recherches sur la vie de Mozart. Une opinion partagée par des chercheurs cherche à comprendre cette scatologie à travers le rôle de la famille de Mozart et de son époque tandis que d'autres sont d'avis que cet humour est le résultat d'une "liste impressionnante" de troubles psychiatriques dont Mozart aurait souffert.

Exemples[modifier | modifier le code]

Auto-portrait au crayon de Maria Anna Thekla Mozart, vers 1777 ou 1778

Une lettre du 5 novembre 1777[2] de Mozart à sa cousine Maria Anna Thekla Mozart est un exemple de l'utilisation par Mozart de la scatologie. La citation originale en allemand est en vers[3] :

Le texte du canon Leck mich im Arsch (KV 382c) comprend les paroles suivantes : Leck mich im Arsch!

Laßt uns froh sein! qu'on peut traduire en français par Lèche-moi le cul! Soyons joyeux! Se plaindre est vain!


[4]

Leck mich im Arsch est un vulgaritisme courant en allemand[5].

Contexte[modifier | modifier le code]

David Schroeder écrit:

Le passage du temps a créé presque un abîme infranchissable entre nous et l'époque de Mozart, nous obligeant à nous méprendre sur ses lettres scatologiques, encore plus radicalement que sur ses autres lettres. Très simplement, ces lettres nous mettent dans l'embarras, et nous avons essayé de les supprimer, de les banaliser ou de les expliquer avec des excuses pathologiques[6].

The passage of time has created an almost unbridgeable gulf between ourselves and Mozart's time, forcing us to misread his scatological letters even more drastically than his other letters. Very simply, these letters embarrass us, and we have tried to suppress them, trivialize them, or explain them out of the epistolary canon with pathological excuses.

Par exemple, lorsque Margaret Thatcher découvrit la scatologie de Mozart lors d'une représentation de la pièce Amadeus de Peter Shaffer, Peter Hall rapporte :

Elle n'était pas contente. Dans sa meilleure posture de directrice, elle me réprimenda sévèrement pour avoir mis en scène une pièce dépeignant Mozart comme un plaisantin scatologique aimant le mot à cinq lettres. Il est inconcevable, disait-elle, qu'un homme qui a écrit cette musique si exquise et délicate soit si grossier. J'ai dit que les lettres de Mozart prouvaient uniquement ceci : il avait un sens de l'humour extraordinairement enfantin... "Je ne pense pas que vous avez entendu ce que j'ai dit" a répondu le Premier Ministre. "Il ne peut pas avoir été comme ça". J'ai proposé (et envoyé) une copie des lettres de Mozart au Number Ten le lendemain ; j'ai même été remercié par le Secrétaire Privé. Mais c'était inutile : le Premier Ministre avait dit que j'avais tard, j'avais donc tord[7].


She was not pleased. In her best headmistress style, she gave me a severe wigging for putting on a play that depicted Mozart as a scatological imp with a love of four-letter words. It was inconceivable, she said, that a man who wrote such exquisite and elegant music could be so foul-mouthed. I said that Mozart's letters proved he was just that: he had an extraordinarily infantile sense of humour ... "I don't think you heard what I said", replied the Prime Minister. "He couldn't have been like that". I offered (and sent) a copy of Mozart's letters to Number Ten the next day; I was even thanked by the appropriate Private Secretary. But it was useless: the Prime Minister said I was wrong, so wrong I was.

Lettres[modifier | modifier le code]

Benjamin Simkin, un endocrinologue[8], estime que trente-neuf des lettres de Mozart incluent des passages scatologique. Presque toutes ces lettres sont à destination de sa famille, en particulier son père Léopold, sa mère Anna Maria, sa sœur Nannerl et sa cousine Maria Anna Thekla Mozart. Selon Simkin, Léopold, Anna Maria et Nannerl incluaient également de l'humour scatologique dans leurs propres lettres[9]. Ainsi, Anna Maria écrit à son mari (26 septembre 1777 ; l'original est en vers) :

Même le très guindé Léopold a utilisé une expression scatologique dans une lettre[10].

Plusieurs des lettres scatologiques de Mozart ont été écrites à sa cousine (et probablement intérêt d'amour, selon Salomon)[11] Maria Anna Thekla Mozart ; elles sont souvent appelées les lettres de Bäsle, du mot allemand Bäsle, diminutif signifiant petite cousine. Dans ces lettres, écrites après que Mozart ait passé deux semaines agréables avec sa cousine dans le pays natal de cette dernière à Augsbourg[12], la scatologie est combinée avec des jeux de mots et des références sexuelles. Robert Spaethling du rendu de la traduction d'une partie de la lettre de Mozart envoyés à partir de Mannheim 5 novembre 1777:

J’ai bien reçu votre si précieuse lettre et y ai constaté que M. mon oncle, Mme ma tante et vous-même êtes en bonne santé ; nous sommes nous aussi bien portants grâce à Dieu. J’ai bien reçu aujourd’hui entre mes griffes la lettre de mon papa haha et espère que vous aurez également eu celle que je vous ai écrite de Mannheim. Tant mieux, mieux tant ! Passons maintenant à quelque chose d’intelligent. […] Vous écrivez par ailleurs, vous exprimez même, vous découvrez, vous laissez entendre, vous me faites savoir, vous déclarez, vous m’indiquez, vous m’annoncez, vous me donnez la nouvelle, vous dévoilez clairement, vous demandez, vous convoitez, vous souhaitez, vous voulez, vous aimeriez, vous exigez que je vous envoie mon portrait. Eh bien, je vous l’enverrai certainement. Oui, par ma la foi, je te chie sur le nez, et ça te coule sur le menton [...] au moment où je me lève, j'entends quelque chose de très faible -- mais je sens aussi légèrement le brûlé -- partout où je vais, ça pue. Si je regarde par la fenêtre, l'odeur se perd, si je regarde à nouveau à l'intérieur, l'odeur croît à nouveau. - Finalement, maman me dit : je parie que tu en as laissé échapper un ? -- Je ne crois pas, maman. Si, si, c'est sûrement cela. Je fais l'essai, me mets un doigt dans le derrière, puis le porte à mon nez, et - Ecce Probatum est, maman avait raison.[13]. http://www.huffingtonpost.fr/morgane-ortin/lettre-de-mozart-a-sa-cousine_b_9070282.html

L'une des lettres que Mozart écrivit à son père lors d'une visite à Augsbourg rapporte une rencontre de Mozart et de sa cousine avec un prêtre nommé Père Emilien :

[C'était] un âne aux manières de la cour. [...] finallement lorsqu'il fut un peu saoûl, ce qui arriva vite, il commença à chanter. Il chanta un canon et dit : je n'ai jamais de ma vie entendu quelque chose de plus beau ... Il commença. Je pris la troisième voix, mais je chantais un tout autre texte : Père Emilien, ô toi, espèce de queue, lèche-moi dans le cul. Sotto voce à ma cousine. Puis nous rîmes tous les deux pendant une autre demi-heure. L'arbre jusqu'aux racinesPar Dominique Fernandez de l'Académie Française

Musique[modifier | modifier le code]

La musique scatologique de Mozart était probablement récréative et partagée avec un petit groupe d'amis saouls. Cette musique prend la forme de canons. Le musicologue David J. Buch écrit :


It may seem strange that Mozart made fair copies, entered these items into his personal works catalogue (in which he tended to omit ephemeral works) and allowed them to be copied. The reason he favored these small and crude pieces in ways similar to his more serious and important works remains a mystery. — Buch (2016), "Mozart's bawdy canons, vulgarity and debauchery at the Wiednertheater", Eighteenth Century Music


Les réactions de la famille et les amis[modifier | modifier le code]

En 1798, Constanze envoyé son défunt mari Bäsle lettres à l'éditeur Breitkopf & Härtel, qui à l'époque étaient de collecte de matériel dans l'espoir de la préparation d'un Mozart biographie.Erreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom. Dans la lettre d'accompagnement qu'elle a écrit "Bien que d'un goût douteux, les lettres de son cousin sont plein d'esprit et méritent d'être mentionnés, même s'ils ne peuvent bien sûr pas être publiées dans leur intégralité."Erreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. David J. Buch, « MOZART'S BAWDY CANONS, VULGARITY AND DEBAUCHERY AT THE WIEDNERTHEATER », Eighteenth Century Music, vol. 13, no 02,‎ , p. 283–308 (ISSN 1478-5706, DOI 10.1017/S1478570616000087)
  2. Mozarts Bäsle-Briefe, p. 109, p. 110
  3. "lezt wünsch ich eine gute nacht/scheissen sie ins bett dass es kracht/schlafens gesund/reckens den arsch zum mund"; Dundes (1984:66)
  4. "Arse" is British English, "ass" is American.
  5. Dundes (1984:42–48)
  6. Schroeder (1999:133)
  7. Shaffer, Peter. (1985) Preface.
  8. Simkin, Benjamin.
  9. Simkin (1992, 1563) lists one letter containing scatological humor from each of Leopold and Nannerl; and from Anna Maria, one, and another which appears in Anderson (1938:425).
  10. This was "to shit oranges", meaning approximately "to get upset", using in a letter written from Italy in 1770; Mieder (2003:45)
  11. For a discussion of the evidence that Mozart and his cousin were in love, see Solomon (1996:161–166).
  12. Schroeder (1999:87–89)
  13. Spaethling (2000:87).

[[Catégorie:Wolfgang Amadeus Mozart]]