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LOUIS BLASI

(Torreilles 1891-Sainte Radegonde 1944)

Louis Blasi est un résistant français fusillé par les Allemands le 17 août 1944 à Sainte Radegonde près de Rodez, Aveyron. Il était Commissaire Principal de Police à Carcassonne[1].

Louis Blasi

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Blasi est né le 7 août 1891 à Torreilles, commune des Pyrénées Orientales, près de Perpignan. Ses parents, François et Catherine Blasi, sont agriculteurs à Torreilles, village du Roussillon où domine la viticulture.

La Guerre 1914-1918[modifier | modifier le code]

Il participe dans la Marine aux grands conflits de la Première Guerre Mondiale dont la Bataille des Dardanelles.

Engagé volontaire à dix-huit ans en janvier 1910 dans les équipages de la Flotte à Toulon, il obtient le brevet de canonnier pointeur et est nommé instructeur à l’école de canonnage de Toulon à bord du navire école Tourville.  Il se distingue déjà comme marin dans certaines croisières et expéditions et mérite des récompenses.

A la mobilisation, le 2 août 1914, il est embarqué comme maître canonnier sur le cuirassé “Gaulois” et y restera affecté jusqu’au 8 octobre 1916.

Il prend part à la Bataille des Dardanelles.  Le “Gaulois” fait partie de la flotte franco-anglaise qui bombarde les côtes de l’empire ottoman et qui participe à la grande tentative d’attaque du 18 mars 1915 contre les bastions de la Turquie défendant le détroit des Dardanelles.  Il se trouve dans l'escadre expédiée par la France aux côtés du cuirassier "Bouvet" escortant les navires anglais. Le “Bouvet” heurte une mine et chavire rapidement emportant la plus grande partie de ses quelques 700 hommes d’équipage.  Le “Gaulois”subissant un feu nourri de l’artillerie côtiére est gravement touché et s’enfonce par l’avant.  Il devra sortir du champ de bataille et aller s’échouer sur une île près de Drepano pour ne pas sombrer. Renfloué, il reprendra la mer pour Toulon pour y être réparé.

Envoyé en Serbie, Louis Blasi prend part aux combats et à la retraite de Serbie dans l'Expédition de Salonique du Front d’Orient.

En mai 1917 jusqu’en octobre 1918 il est embarqué à Lorient sur le patrouilleur “Michel-et-René" faisant la chasse aux sous-marins dans la Manche et l’Océan Atlantique.

Certificat de la Médaille Commémorative "D'Orient"
Certificat de la Médaille Commémorative "D'Orient" avec inscription "Dardanelles"

Il quitte les unités de la Marine de guerre après un temps de campagne de presque cinq ans.

Après la Guerre: Carrière dans la Police[modifier | modifier le code]

Il entre dans la police et ses aptitudes pour les affaires policières ayant déjà été remarquées, il est envoyé sur les côtes d’Espagne et du Portugal pour remplir des missions difficiles dont il se tire avec honneur.

Il passe le concours d’inspecteur de police en 1919 et est admis dans les cadres de la Sûreté générale, il débute à Bordeaux dans la police mobile.  Il est bientôt muté à Narbonne, comme Inspecteur principal de police spéciale puis comme officier de police judiciaire.

Reçu brillamment au concours de commissaire de police en 1930, il va exercer ses fonctions à Lunel pour revenir deux ans après en décembre 1933 à Narbonne, comme Commissaire Central. Il reste à Narbonne jusqu’en août 1937.

Il est nommé Commissaire Spécial, chef de service à Carcassonne le 3 mai 1937. Il assure la bonne marche de son secteur et organise trois camps de réfugiés dans l’Aude[2]: Bram, Montelieu et Couiza. Les réfugiés sont en majorité des espagnols, fuyant la guerre civile.  Il est chargé du contrôle des entrées et sorties, des identifications et des renseignements.

Il reçoit l’Ordre de Chevalier de la Légion d’Honneur le 8 août 1939 et il est nommé Commissaire Principal chef du Service départemental des Renseignements Généraux de Carcassonne.

Parallèlement, il entre dans la Franc-maçonnerie dès l’âge de 20 ans, ayant été initié à la Loge de Toulon.  A Narbonne, il appartient à la loge la Libre Pensée du Grand Orient de France.

La Seconde Guerre mondiale: La Résistance[modifier | modifier le code]

La révocation[modifier | modifier le code]

Quand la guerre éclate, il est Commissaire Principal de Police à Carcassonne mais en raison de son appartenance maçonnique, il est renvoyé d’une façon brutale par le Préfet de l’Aude, représentant du Gouvernement de Vichy.  Suite à la loi du 17 août 1941 sur les Dignitaires de la Franc-Maçonnerie, il est déclaré démissionnaire d’office le 31 décembre 1941.

Le réseau Gallia[modifier | modifier le code]

Il entre dans la résistance dans le réseau Gallia[3], au bureau central de renseignements et d'action BCRA, et rejoint le Maquis (résistance) dans la région de Rodez. Il est nommé chef du service Renseignements avec le grade de Lieutenant des F.F.C. Forces françaises combattantes.

Forces Francaises Combattantes de l'Intérieur

Il accomplit de nombreuses missions secrètes sous le nom de “Fiat” et il est recherché et poursuivi par la Gestapo et par la Milice française. C’est pour lui et surtout pour sa famille une période extrêmement difficile, il doit se cacher pour échapper aux recherches tout en continuant ses missions. Il échappe plusieurs fois à l’arrestation.

L'arrestation à Rodez et l'exécution à Sainte Radegonde[modifier | modifier le code]

Lors d’une mission, le 14 juin 1944, il est arrêté dans un café par la Gestapo à Rodez . Bien qu’ayant des faux-papiers, il a été probablement dénoncé. Il est interné à la Prison Militaire de Rodez d’où il ne peut plus donner de nouvelles.

Le 17 août 1944, veille de la libération de Rodez, les Allemands se préparent au départ et décident d’exécuter les 30 prisonniers, la plupart ayant pris une part active à la Résistance. L’ordre est donné et ils sont conduits, attachés deux par deux, au champ de tir de Sainte Radegonde près de Rodez où ils sont fusillés et sommairement enterrés. Dans la nuit les troupes d’occupation abandonnent Rodez. Le lendemain au matin les corps atrocement mutilés sont découverts par les habitants du voisinage .

Hommages et Mémoire[modifier | modifier le code]

Le Mémorial de Sainte Radegonde[4] est inauguré le 18 août 1946 et tous les ans, le 17 août, donne lieu à une commémoration solennelle.


Louis Blasi est inhumé dans le cimetière de la commune de Torreilles, son village natal, près du Carré Militaire où ont lieu les cérémonies commémoratives.

Tombe de Louis Blasi

La place principale au coeur du village, la Place Louis Blasi , porte son nom depuis 1945 et rend ainsi hommage à ce torreillan, résistant et combattant des Forces Françaises Combattantes de l’Intérieur, "Mort pour la France".

Le nom de Louis Blasi se trouve aussi sur les listes des monuments suivants:

  • Monument aux morts de Torreilles devant la Mairie
  • Mémorial de l’Hôtel de Police à Carcassonne
  • Plaque commémorative sur le parvis de la Cathédrale St Michel à Carcassonne
  • Mur du Souvenir du Grand Orient de France, 16 Rue Cadet, Paris: 500 francs-maçons du Grand Orient de France victimes du nazisme et du Régime de Vichy (cérémonie du 27 avril 2007)

La Grande Chancellerie de l'Ordre de la Libération a attribué à Louis Blasi la Médaille de la Résistance française à titre posthume en mars 1960.

Décorations[modifier | modifier le code]

  • Chevalier de la Légion d’Honneur
  • Médaille de la Résistance française
  • Médaille d’Honneur de la Police
  • Officier d’Académie
  • Chevalier du Mérite Agricole
  • Médaille Grande Guerre 1914-1918
  • Croix du Combattant
  • Médaille Commémorative “D’Orient”
  • Croix de guerre Serbe
  • Médaille Interalliée
  • Officier de l’Ordre du Nichan-Iftikhar
  • Officier du Ouissan Alaouite

Sources et liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et Références[modifier | modifier le code]

Caricature de Louis Blasi offerte par un réfugié espagnol du Camp de Bram en 1939