Aller au contenu

Utilisateur:AlekN/Stanisław Kozicki

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Stanisław Kozicki (1876-1958) Homme politique, journaliste et écrivain. Ses acquis comme ingénieur agronome lui ont valu une grande estime. Dès l’indépendance de la Pologne, il a été appelé à travailler dans la diplomatie.


Stanisław Kozicki naît le 5 avril 1876 à Łempice, dans la région de Mazovie, dans une famille de  propriétaires terriens de la noblesse polonaise. Il est l’unique enfant de Stanisław Edward Kozicki (blason héraldique Lubicz)  et de Zofia, née Dembińska, (blason Rawicz). Aussi bien du côté paternel que maternel, il est l’héritier de riches traditions patriotiques. Son grand-père était officier durant l’époque napoléonienne. Selon la tradition familiale, il avait accompagné l’Empereur Napoléon lors de son exil à l’île d’Elbe. Dans la lignée maternelle, on retrouve le général Henryk Dembiński, qui avait combattu durant l’Insurrection nationale de novembre (1830).

     Les parents de Stanisław sont propriétaires de domaines terriens à Witki et Obręk et mettent en fermage leur domaine de Łempice. Stanisław passe son enfance dans la propriété de Ciepielewo et de Zalesie (situées dans le district de Maków).

    En 1887, après la mort de son père, il déménage avec sa mère à Niestępowo, appartenant à son oncle Stanisław Dembiński, pour finalement s’installer à Varsovie. C’est là, en 1887, que Kozicki commence son éducation, au « Gymnase Wojciech Górski » (fr: collège). Il s’engage alors, ayant à peine plus d’une dizaine d’années, dans les activités de cercles autodidactes, d’inspiration socialiste. C’est ainsi que pour la première fois, il prend connaissance de la littérature à caractère politique. Il s’agit, en l’occurrence, des écrits de Bolesław Limanowski.

    À l’âge de seize ans, Kozicki passe son baccalauréat dans  un établissement scolaire appelé « Gymnase réel d’État » à Varsovie. Avant de commencer ses études supérieures, il est obligé, vu les règlements imposés par les autorités scolaires russes, d’accomplir une année d’études en plus (« année complémentaire ») dans l’une des écoles gouvernementales à Varsovie.

      En avril 1894, à Varsovie, il participe à une manifestation patriotique illégale, organisée par l’Union des jeunesses polonaises « Zet », liée à la Ligue nationale. La manifestation commémore le centième anniversaire de l’Insurrection de Kościuszko. En automne de la même année, il commence des études en sciences agricoles à Berlin. Bien qu’ayant suivi des exercices pratiques de chimie au Musée de l’industrie à Varsovie, Kozicki décide, après quelques mois d’étude sur les bords de la Sprée,  de compléter ses connaissances pratiques et revenir en Pologne. Il s’installe dans le domaine agricole de Nacpolsk (district de Płońsk) - propriété foncière du conte Szczepan Tarnowski, administrée par Jan Dunin-Karwacki -  pour observer de près les plus récents acquis des sciences agricoles.

    À l’automne 1895, qu’il commence des études supérieures stationnaires à l’École supérieure d’agriculture à Berlin. Dès 1897, il complète son éducation - résidant dans l’Empire allemand - en étudiant à l’Institut des sciences agricoles, auprès de l’Université de Halle. C’est en ces lieux et sous la direction du professeur Julius Kuhn, un des plus éminent spécialiste allemand en sciences agraires, que Kozicki rédige sa thèse de doctorat (sujet de la thèse: germination des graines de maïs), qu’il soutient en 1899. Il a auparavant envoyé plusieurs articles scientifiques à la presse spécialisée agricole, dont « Gazeta Rolnicza » à Varsovie.

    Lors de ses études dans les écoles supérieures allemandes, Kozicki se lie avec des organisations étudiantes polonaises, présentes dans le Reich. En 1898, il dirige l’une d’elles, à savoir: l’ Union estudiantine « Philomatia » à Halle.

    Ses convictions politiques sont loin de se cristalliser. D’un côté, il lit une littérature socialiste (à option indépendantiste), d’un autre, il a sous la main des revues nationales démocrates.

     Son accession en 1897 au cercle de l’Union des jeunesses polonaises de Leipzig (1897), marque le début d’un renforcement des liens avec la mouvance suprapolonaise. Durant cette période, le « Zet » est rigoureusement affilié à la Ligue nationale (LN). L’Union des  associations des jeunesses polonaises à l’étranger, née en 1899, à un caractère idéologique similaire à celui de la Ligue.  « Philomatia », dirigée par Kozicki, rejoint donc l’Union.

     En scrutant les étapes de la biographie de Kozicki, on peut se rendre compte qu’il ne n’a pas encore décidé de se consacrer à une activité politique. Une fois le doctorat obtenu (1899), il part pour Cracovie. Il y est nommé assistant à la « Chaire d’agriculture et de plantes » au Département des sciences agricoles de l’Université Jagellonne. Durant ses premières années de travail, il publie dans la presse scientifique plusieurs articles en rapport avec sa spécialisation.

    À Cracovie, il rencontre Zygmunt Balicki. Cette entrevue portera des fruits  qui dépasseront les activités du « Zet » cracovien. En 1900, il s’inscrit à la Ligue nationale et, la même année, prend part à l’une des réunions de ses membres à Zakopane. Il s’implique grandement dans les activités éditoriales de la national démocratie, aussi bien comme celui  qui diffuse la presse, que  comme auteur et rédacteur d’articles y paraissant. C’est dans ce contexte, qu’il faut mentionner l’engagement personnel de Kozicki dans la rédaction du « Głos Ziemi Sandomierskiej » (fr : Voix du terroir de Sandomierz), édité à Tarnobrzeg et lié à la Ligue,  s’adressant aux paysans. Durant les années 1901-1902, il est rédacteur du « Tygodnik Rolniczy » (fr: Hebdomadaire agricole), revue de l’ « Association agricole cracovienne ».

    Le même objectif prévaut à la création (1899) du « Towarzystwo Oświaty Narodowej » de Varsovie, appelé  « TON »  (fr: Association de l’éducation nationale). En 1902, c’est Kozicki qui dirige ses activités sur les terres anciennement sous tutelle russe. Cela implique le fait de s’installer à Varsovie et d’abandonner une carrière scientifique. L’année 1902, est celle où Kozicki s’inscrit au  Parti national démocrate (SND).

     Dès son arrivée à Varsovie, il surveille et agrandit les structures provinciales du « TON ».  En 1904, Kozicki est l’un des cofondateurs de l’hebdomadaire destiné à la population rurale: « Czytelnia dla wszystkich » (fr: Une salle de lecture pour tous). Cette initiative s’avère éphémère et dure à peine une année. En 1905, il crée un nouveau périodique « Naród » (fr: Le peuple), dont le profil est similaire. Il décrit son expérience au sujet d’une action menée pour  « retrouver une identité nationale », dans une brochure (1908) intitulée Sprawa włościańska w Polsce porozbiorowej  (fr: La question de la paysannerie en Pologne, après les démembrements).

    L’activité politique de Kozicki lors des premières années après son accession au SND, se rapporte aussi aux initiatives pour autodidactes (exposés, conférences), touche les milieux ouvriers, ceux appartenant au « TON », les « Jeunesses nationale ouvrières » et l’« Union Jan Kiliński ». Après 1902, il fait preuve d’une présence effective de par ses articles publiés dans les colonnes de la revue varsovienne « Wiek » (fr : Le siècle) et  « Gazeta Polska » (fr: Gazette polonaise).

    Ce qui mérite l’attention, c’est son engagement dans l’organisation d’une résistance contre la russification de la population uniate de la région de Podlasie. En 1903, Kozicki est l’un des initiateurs de l’ « Association d’aide aux Uniates », organisée par la Ligue nationale, avec laquelle il se rend en pèlerinage à Rome et se voit accorder une audience par le pape Pie X.

        Dès 1903, il est régulièrement élu aux instances dirigeantes de la Ligue nationale. En 1905, il devient membre du Comité National de la Ligue pour le Royaume de Pologne. Mis à part son activité au niveau de l’organisation, c’est le travail de journaliste politique qui lui prend tout son temps. Les sujets qu’il traite dans ses articles, paraissent dans « Gazeta Polska » (fr: La Gazette polonaise), « Zorza » (fr: L’Aurore) , « Naród » (fr: Le Peuple) « Słowo Polskie » (fr: Le Verbe polonais) et « Przegląd Narodowy »(fr: Revue nationale) et concernent surtout la vie rurale, ainsi que la manière de promouvoir l’éducation politique parmi les paysans. C’est dans ce contexte qu’il rédige dans les années 1904 à 1905, la revue « Polak » (fr: Le Polonais).

    C’est à la thématique rurale, non seulement au sens politique et économique du terme, que Kozicki consacre plusieurs ouvrages sous forme de brochures (Au sujet du crédit pour les paysans et les artisans, 1904 ; L’agriculture dans le Royaume de Pologne, 1905 ; et Quelles associations fonder ? 1907).

           On constate de plus en plus souvent dans les écrits politiques de Kozicki, un intérêt croissant pour la politique internationale. Il voyage à l’étranger et ses séjours en France et en Italie, enrichissent grandement le savoir qu’il porte à ce domaine. Ayant plus longuement séjourné à Paris (1907-1909), il y approfondit ses acquis sur cette thématique. Une année durant, il suit les cours comme auditeur libre à l’« École des sciences politique », établissement de renom de la capitale française. C’est durant cette période qu’il prend connaissance de la pensée politique française, appelée « nationalisme intégral », groupée autour de l’ « Action Française ». La fascination exercée par les écrits de Maurras, Bainville et Daudet, sera durant des dizaines d’années un trait caractéristique de son journalisme politique.

    Le 30 novembre 1907, juste avant de partir pour Paris, il se marie  avec Maria Czaykowska, à Varsovie.

    Dès son retour de Paris (1909), il reprend l’action politique à la Ligue nationale et au Parti national. Son élection aux instances dirigeantes des deux organisations (1910 - Comité principal du « SND » et Comité central de la Ligue), vient confirmer que sa position politique ne cesse de grandir. Kozicki continue en parallèle ses activités de journaliste, se focalisant de plus en plus sur la thématique internationale. Il publie dans les colonnes du « Przegląd Powszechny » (fr: Revue universelle) et dans les publications similaires, des articles concernant la rivalité croissante entre les grandes puissances (La Bulgarie contemporaine, 1901 ; La question orientale, 1912.)

    À l’automne 1901, recommandé par Roman Dmowski, Kozicki devient directeur de rédaction du journal « Gazeta Warszawska » - le plus important quotidien de la national démocratie dans la capitale polonaise. Bien que les questions politiques l’absorbent de plus en plus, il ne délaisse pas les sujets en rapport à l’agriculture. En 1912, il participe à la rédaction de la revue « Ognisko » (fr: Le foyer), publication dédiée aux habitants des campagnes.

     En 1912, Kozicki devient le correspondant de « Gazeta Warszawska »  à Saint-Pétersbourg. Le fruit de ses observations de plusieurs mois sera un ouvrage intitulé: La politique polonaise à la Douma, (Varsovie, 1912).

    Durant les années qui précèdent la Première guerre mondiale, Kozicki soutient la stratégie politique de Dmowski, formulée dans son livre L’Allemagne, la Russie et la question polonaise (1908), où il démontre que l’Allemagne est le plus redoutable ennemi de la question polonaise et vu la confrontation prochaine entre les grandes puissances, il est nécessaire de se prononcer du côté de l’Entente. Dans la partie orientale de l’Europe, c’est la Russie qui représente l’Entente, ce qui signifie l’obligation de trouver un quelconque modus vivendi avec l’Empire des Romanov. C’est cette position que soutient Kozicki, siégeant comme membre à la réunion au Conseil principal de la Ligue nationale à Berlin (4-7 février 1913) et à Vienne (19-22 avril 1914).

    Après l’éclatement de la Première guerre mondiale, il se rallie aux initiatives de son camp politique, accentuant et soulignant sa position anti allemande, favorable aux alliés de l’Entente. En novembre 1914, il siège au « Comité national polonais », le « KNP », formé par Dmowski à Varsovie, organisation qui au vu de l’avancée de l’offensive des pays centraux (1915), transfert son siège à  Saint-Pétersbourg.

    C’est pour cette raison, qu’à l’été 1915, Kozicki quitte le Royaume de Pologne, passe par Brześć  (fr: Brest-Litovsk) et Kiev et arrive à Saint- Pétersbourg. Le siège du « KNP » et le journal « Sprawa Polska » (fr :La Question polonaise) -  ce dernier fondé par Dmowski comme organe de presse de la National démocratie en Russie - se trouvent alors dans la capitale russe. Kozicki publie régulièrement ses articles dans les colonnes de « Sprawa Polska », dans la rubrique Dans les coulisses de la guerre. Ses écrits paraissent aussi dans d’autres journaux nationaux démocrates sortant en Russie, dont « Myśl Narodowa » et « Gazeta Polska ».

     Après l’éclatement de la révolution en Russie, (avril 1917), Kozicki quitte Saint-Pétersbourg et passant par la Finlande, Suède et Norvège, arrive en Grande Bretagne. Il devient alors un des plus proches collaborateurs de Dmowski, pour ce qui est activités politiques, popularisant la question polonaise auprès des élites politiques et culturelles britanniques.

    Durant l’été 1917, Kozicki n’accompagne pas Dmowski dans son voyage à Lausanne, où en août 1917, on vient de réactiver les activités du « KNP » (qui s’installera ensuite à Paris). Au début, Kozicki ne fait pas partie du « KNP ». Il note  par ailleurs dans ses Mémoires, les termes employés par Dmowski au sujet de sa candidature au « KNP »: « pris en compte,  mais sa candidature a été gardée pour plus tard, afin qu’il n’y ait pas une majorité de démocrates nationaux au Comité ». Il ne devient donc formellement membre du « KNP », que le 4 juin 1918.

    Il reste à Londres jusqu’à décembre 1918.  Il est aux côtés de Władysław Sobański, le principal représentant du « KNP ». Il s’engage, dans la capitale du Royaume Uni dans l’organisation du « Club polonais », qui, selon l’expression de Kozicki lui-même, est une « association à caractère convivial ». C’est dans le cadre du Club, que Kozicki va prononcer, devant un auditoire international, des conférences consacrées à la question polonaise.

     Il donne par ailleurs des cours à l’Université de Londres, qui seront édités à Londres, dans un recueil daté de fin 1918, intitulé: The social evolution of Poland in the nineteenth century: lectures delivered at University College, London, on May 10th, 17th and 24th, 1918.

    Kozicki prend part à l’aide caritative pour les Polonais, dans le cadre de l’organisation « Opieka Polska » (Bureau d’aide aux Polonais réfugiés). Fin 1917, il est le cofondateur de l’ « Union pour l’unité et l’indépendance », qui  fait la promotion de la ligne politique du « KNP », parmi les Polonais en exil.

    En janvier 1918, Kozicki commence à publier à Londres le « Tygodnik Polski » (fr: L’Hebdomadaire polonais), présentant les points de vue de la mouvance national démocratie sur la question polonaise, dans le contexte de la Première guerre mondiale.

   En avril 1918, il participe à Rome au « Congrès des nations opprimées par l’Autriche-Hongrie », qui est l’occasion de présenter les opinions du « KNP », sur la nécessité de détruire entièrement la monarchie des Habsbourg, comme « partenaire mineur » du Reich allemand.

    Le 16 décembre 1918, Kozicki quitte Londres et se rend à Paris, où il est invité par Roman Dmowski à faire directement partie des préparatifs du « KNP » pour l’ouverture, le 18 janvier 1919, de la Conférence de paix dans la capitale française. Il y présente la problématique liée à la question polonaise. Après la formation du cabinet d’Ignacy Jan Paderewski, le « KNP » devient le pilier des cadres employés par la délégation polonaise à cette conférence.

    Ainsi commence la période la plus intense de la biographie politique de Stanisław Kozicki. Il est membre de la délégation polonaise et de ce fait participe aux organisations qui informent les élites politiques et culturelles françaises de la situation en Pologne, à savoir: « France-Pologne » et « Les Amis de la Pologne ». Dans les pages du périodique « La Pologne », édité par « France-Pologne », il publie régulièrement ses articles.

    Après la constitution de la délégation polonaise, Kozicki prend la direction des travaux du Secrétariat général.  C’est grâce à cette fonction, qu’il suit de près les travaux des délégués polonais, tout comme le déroulement de l’ensemble de la Conférence de paix.

     Le 28 juin 1918, après la signature du traité de paix avec l’Allemagne, par « les puissances alliées et les états associés », Kozicki reste quelque temps à Paris, travaillant sur les comptes-rendus de la délégation polonaise. Ils seront édités en quatre volumes dans les années 1920-1926, sous le titre: Actes et documents sur la Conférence de paix à Paris, 1918-1919. Son propre mémoire aura un caractère moins officiel et s’intitulera: La question des frontières polonaises à la Conférence de paix à Paris (Varsovie, 1921).

     En 1920, il est de retour au pays et rejoint Dmowski à Poznań. Dans la capitale de la Grande Pologne, il prend les commandes de la Direction régionale du « Zwiazek Ludowo-Narodowy » (fr: Union Nationale populaire ) , le « ZLN », pour l’ancienne province prussienne. Mis à part les questions d’organisation, il est entièrement pris par ses écrits journalistiques. Il publie des articles (1922) dans le « Przegląd Wszechpolski » (fr: Revie suparpolonaise), réactivé à Poznań, ainsi que le « Kurier Poznański ». Après la mort de Bolesław Marchlewski, rédacteur en chef de ce dernier (août 1922), on le nomme à la direction de la rédaction du journal, qu’il dirige jusqu’à mars 1923.

     En novembre 1922, Kozicki est élu député au Parlement polonais de la première session, car inscrit sur les listes du « ZLN ». Il travaille dans la « Commission des affaires étrangères » et la « Commission pour les questions maritimes ». Les obligations parlementaires - en 1923, il est  un court laps de temps représentant du club parlementaire « ZLN » - et les multiples activités au sein du « ZLN », où il dirige la Direction centrale, l’obligent à quitter Poznań et venir s’installer à Varsovie (1923).

    Les nouvelles responsabilités ne signifient nullement que Kozicki cesse de publier des articles dans la presse nationale démocrate. Dans les années 1922-1926, il écrit sur la politique internationale et des relations polono-allemandes, dans les journaux: « Gazeta Warszawska » et « Myśl Narodowa ». En 1924, il sera  brièvement directeur de rédaction de ce dernier.

    En février 1926, il part à Rome comme représentant extraordinaire du Parlement polonais et Ministre fondé de pouvoir auprès du Royaume d’Italie. Il restera en poste diplomatique jusqu’à décembre 1926, quand la nouvelle équipe de « sanateurs » du gouvernement polonais, issus du coup d’État de mai 1926, procèderont au limogeage du personnel diplomatique en place.

    Après sa révocation, Kozicki ne revient pas tout de suite en Pologne et voyage une demie année durant, visitant la Sicile et la France. De retour au pays (1927), il est plusieurs mois correspondant du « Kurier Poznański » dans la Ville libre de Gdańsk. Sa rubrique permanente intitulée Lettres de Gdańsk, paraît en même temps dans « Gazeta Warszawska ».

    Une fois en Pologne, Kozicki reprend le cours des travaux d’organisation, afin de redonner à la mouvance nationale une nouvelle formule d’actions, suite au coup d’État de mai 1926. Il participe à la formation du mouvement « Obóz Wielkiej Polski » - l’ « OWP » (fr: Parti de la Grande Pologne) et du Parti national, le « SN ». Il est membre de la direction restreinte qui dirige le « SN », siégeant à la Direction principale et au Comité politique.

    En 1928, il devient membre du Sénat, sur les listes du Bloc National populaire (circonscription de Lublin). Durant 1930, il est élu à la chambre supérieure du Parlement polonais. Au Sénat, il faisait partie de la Commission des affaires étrangères.

    Il décide, en 1935, d’arrêter ses activités parlementaires et de se consacrer au journalisme politique, en rapport à la politique internationale. Il publie, dans la presse d’orientation nationale, presque 600 articles (surtout dans « Myśl Narodowa » et « Gazeta Polska ») consacrés à cette thématique.  

    Kozicki a une profonde conviction et y reste fidèle : le danger le plus important pour la Pologne, c’est l’Allemagne. Après la conférence de Munich, il n’a aucun doute que l’agression du Reich va se tourner vers la Pologne. Il est convaincu, avant même la défaire de septembre 1939, et tout comme la majorité des élites polonaises, que l’alliance avec Paris et Londres est un réel pilier de la sécurité polonaise. Il considère même, que parmi les ennemis de l’expansionnisme allemand, se trouve l’Union soviétique. Le Pacte Ribbentrop-Molotov et l’invasion de la Pologne le 17 septembre 1939, vont rudement éprouver ces conceptions.

     La défaite polonaise de septembre a profondément ébranlé Kozicki. Au début, il est distant envers la vie politique clandestine et se consacre entièrement à ses travaux sur la pensée politique du romantisme polonais. Le manuscrit de ce travail, recopié à la machine, disparaîtra lors de l’Insurrection de Varsovie.

    Fin 1941, grâce à la recommandation du général Stefan Rowecki-Grot (Commandant en chef du ZWZ, puis de l’AK), il entreprend une collaboration avec le Département d’information et de la presse auprès de la Délégation du gouvernement polonais en exil pour la Pologne. En 1942, il fait partie du Comité-conseil auprès du Commandement central de l’AK. C’est en qualité de conseiller, qu’il rédige deux brochures : Charpentier ou timonier. Les problèmes du gouvernement en Pologne (Varsovie, 1942), ainsi que La nation et l’armée (Varsovie, 1943). Il attire l’attention sur la nécessité d’une « réparation fondamentale » de la frontière occidentale polonaise, après la guerre, par l’incorporation de la Prusse orientale et de toute la Silésie, tandis qu’à l’Est, le maintien de la « frontière de Riga ».  

    Après la chute de l’Insurrection de Varsovie, Kozicki et son épouse se rendent vers la localité de Smiłowice, près de Proszowice. En janvier 1945, Kozicki s’installe à Cracovie et reprend son activité journalistique. Ses articles concernant la politique internationale et les relations polono-allemandes sont publiés dans le journal catholique  « Tygodnik Warszawski », fermé en 1948, par les autorités  communistes. Il publie aussi dans la presse du groupe lié à Bolesław Piasecki. Les articles écrits en tant que mémoires, paraissent après 1945 dans les pages du journal « Kierunki »(fr: Directions) et « Za i przeciw » (fr: Pour ou contre). En mai 1956, il publie dans « Tygodnik Powszechny », alors sous tutelle de l’association « Pax ».

    En août 1945, il fait partie du Comité  voulant légaliser du « SN ». Toutefois, les répressions envers les activistes voulant restaurer les activités du Parti national et la terreur politique grandissante des autorités communistes- après les élections falsifiées au Sejm législatif (janvier 1947) - le poussent à quitter Cracovie (1947). Il s’installe avec son épouse à Polanica Zdrój.

    C’est en ces lieux qu’il se consacre entièrement à l’écriture. Il rédige ses mémoires, l’histoire du mouvement national démocrate et travaille sur ses écrits au sujet de la pensée politique du romantisme polonais. En 1949, paraît à Varsovie son ouvrage: Dziedzictwo polityczne trzech wieszczów (fr : L’héritage politique des trois prophètes nationaux). En 1964, on édite à Londres son Histoire de la Ligue nationale, 1887-1907.

    Le fait de se retrouver à l’écart, ainsi qu’une santé fragile, ne lui ont pas permis de participer activement aux travaux de l’ « Institut Occidental » à Poznań, dont il est devenu membre en mars 1947, sur invitation du fondateur, le professeur Zygmunt Wojciechowski.

    Stanisław Kozicki décède le 28 septembre 1958, à Polanica-Zdrój. Il est inhumé au cimetière communal.