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Utilisateur:AlekN/Roman Rybarski

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Roman Rybarski (1887-1942) Économiste de formation, il est professeur de deux grandes écoles : l’École polytechnique et l’Université de Varsovie. Personnalité marquante du journalisme il est aussi un éminent homme politique de la démocratie nationale polonaise.


Roman Rybarski naît le 3 juillet 1887, à Zator (région d’Oświęcim), comme second fils de Jan Rybarski, fonctionnaire auprès du tribunal local, et d’Albertyna, née Szczygielska. Il a cinq frères et sœurs, dont deux meurent en bas âge. Il accomplit son éducation primaire à Zator.

    Vers 1898, après le déménagement de sa famille à Rzeszów, où il poursuit son éducation secondaire, au 1er Gimnasium (collège) municipal de Rzeszów , puis, dès 1904, au 2ème Gimnasium classique masculin à huit classes (inauguré en 1904). Il y passe son baccalauréat  en 1906. Dès 1905, il fait partie de  de l’association « Entraide fraternelle » et, en 1906, il collabore avec la Caisse d’entraide pour élèves, dont les fonds sont destinés aux  jeunes se trouvant dans le besoin.  C’est lors de son éducation, qu’il s’intéresse aux activités et a l’idéologie du mouvement national démocrate. Il prend connaissance avec les publications du « Przegląd  Wszechpolski » (fr: Revue suprapolonaise) et l’œuvre de Zygmunt Balicki : L’égoïsme national face à l’éthique (1902). Il organise au collège les structures de l’Union des jeunesses polonaises « Zet ». Au Gimnasium,  cette organisation fonctionne sous le cryptonyme « Orzeł Biały (fr: L’Aigle blanc). Il participe aux travaux autodidactes, conférences et dispense des cours pour jeunes élèves.

    En 1906, il commence des études à la Faculté de droit de l’Université Jagellonne (UJ). Il obtient les bourses suivantes: Bourse E. Czuban, A. Herman, S. Waguzy et le prix décerné par les « Fonds financiers Pietraszkiewicz ». Il participe aux cours d’économie donnés par Włodzimierz Czerkawski, ainsi que les exposés d’histoire de Franciszek Bujak. Il est le secrétaire particulier de Julian Dunajewski (ministre du trésor d’Autriche-Hongrie, durant les années 1880-1891). En 1907, il publie son premier article dans les pages du « Ekonomista » (fr: L’économiste): Statistiques sur la jeunesse de l’Université Jagellonne, des cinquante dernières années (« Ekonomista », 1907, t.2). Durant les années 1907-1910, il publie plusieurs écrits, dont: La question paysanne au Sejm de l’année 1831 (Revue juridique et économique, 1909, no 1-2, Édition brochée, Cracovie, 1910), L’économie de la ville de Biecz au XVIème et début XVIIème siècles (« Ekonomista », 1909, t.2 ; 1910, t.1), un compte-rendu: Józef Buzek - La répartition de la population de Galicie, selon les confessions et la langue (« Ekonomista », 1910, t.3), ainsi que: L’organisation du crédit financier pour la grande industrie de Galicie, (« Ekonomista », 1910, t.3.; travail récompensé par la Faculté de droit de l’Université Jagellonne). Durant ses études, il est actif dans les structures académiques du « Zet ». Il participe aux réunions des jeunesses nationales et s’engage dans les activités de la « Salle de lecture de l’Université Jagellonne ». Le 25 novembre 1910, Rybarski termine ses études, en obtenant le titre de docteur en droit.

     On le nomme stagiaire lors de la mise en place de l’administration autrichienne ; il obtient le poste de staroste à Cracovie. Après avoir obtenu une bourse d’agrégation de la Fondation Kazimierz Klimowski (1911), il prend un congé d’étude. Le 10 octobre 1912, il démissionne du poste qu’il occupe. La même année il bénéficie de la « Bourse Seweryn Goszczyński ». Lors des années 1911-1913, il entreprend des voyages d’étude à l’étranger, dont la « London School of Economics » et l’Université d’Oxford. Il part pour les États-Unis (New-York, Philadelphie), l’Italie (Rome, Naples, Florence) et la France (Paris). Aux États-Unis, il fait un stage à la  « New York Public Library » et étudie à l’Université Columbia (cours de John Bats Clark et Henry F. Giddings). La « Wharton School of Economy and Political Sciences » de Philadelphie, fait aussi partie des établissements qu’il fréquente. À Paris, il étudie dans la prestigieuse « École libre des sciences politiques ». Rybarski a l’occasion d’assister aux cours dispensés par Pierre Émile Levasseur, Pierre Paul Leroy-Beaulieu, Charles Gide, Théophile Franck-Brentano, René Stourma, Émile Durkheim et Léon Duguit. Un des fruits de ses études est l’étude: La science par rapport au sujet en économie sociale (Cracovie, 1912), qui servira de référence lors de  l’obtention de l’agrégation, qui aboutira le 11 novembre 1913 (conférence de l’agrégation: Caractéristiques principales de l’impôt). Le jour même, Rybarski obtient la validation, par le Ministère austro-hongrois de l’éducation et, sur demande de sa Faculté de droit, du titre d’agrégé (all.: Privatdozent). Dans les années 1911-1913, il publie bon nombre de travaux consacrés à l’économie, études souvent polémiques, dont par exemple: l’Organisation du crédit industriel au Royaume de Pologne et en Galicie (Cracovie, 1911); La notion de richesse économique (« Ekonomista » 1912, t.4, 1913, t.1) ; Au sujet de l’économie sociale - réponse à l’article de M. Fr. Bujak. Remarques critiques sur certaines questions économiques  (Revue juridique et économique, 1913) ; Pour la défense de la dignité lors d’une polémique scientifique (Revue juridique et économique, 1907);  Sur la question de « La science par rapport au  sujet dans l’économie sociale ». Réponse à Monsieur A. Krzyżanowski concernant le compte-rendu de l’article « La science par rapport au sujet dans l’économie sociale » (« Ekonomista », 1913, t.4).

    En 1914, Rybarski obtient une bourse pour agrégé, pour les années académiques 1914-1915 et 1916-1917. Durant cette période, il donne des cours et organise des discussions à la Faculté de droit de l’Université Jagellonne (comptabilité, droit fiscal autrichien et sciences fiscales). Il enseigne l’économie et anime des séminaires à l’ « École polonaise des sciences politiques » à Cracovie.  Le 16 avril 1917, il est convoqué pour accomplir son service militaire. À la demande du doyen de la Faculté de droit de l’Université Jagellonne et avec l’approbation du recteur, il est exempté de ses obligations militaires. Durant les années 1914-1918, il publie de nombreux articles scientifiques et travaux occlusifs. Une importance remarquable pour la recherche, est attribuée aux publications suivantes : La valeur de l’échange comme mesure de la richesse (Cracovie, 1914) ;  Le boycott économique dans les pays étrangers (Cracovie, 1916)  Fondements juridiques et fiscaux des pays fédérés, des unions et des aires autonomes de l’État (Varsovie, 1916).

Ces publications ont servi au Conseil de la Faculté de l’Université Jagellonne, pour déposer une demande auprès du Ministère de l’Éducation, afin que Rybarski soit nommé professeur extraordinaire. Il obtient formellement le titre, par décret impérial autrichien, du 22 juin 1917. Jusqu’à 1919, il donne des cours, anime des ateliers de discussions et des séminaires à la Faculté de droit de l’Université Jagellonne, au Département des sciences agricoles de l’Université et à l’École polonaise des sciences politiques (droit fiscal autrichien, sciences fiscales, finances générales). Après avoir publié en 1919, une étude intitulée: La notion d‘économie nationale, le Conseil de la Faculté  a adressé au Ministère des cultes et de l’éducation une demande, pour que Rybarski soit nommé professeur ordinaire d’économie politique. C’est le professeur Adam Krzyżanowski, principal représentant de l’école des économistes cracoviens, qui fera la démarche. Lors des années 1919-1921, il dirige la Faculté d’économie de l’Université Jagellonne.

    En 1921, Rybarski entreprend des procédures pour être muté à l’École polytechnique de Varsovie. Le 2 février 1922, il reçoit des mains du Chef de l’État, Józef Piłsudski, la nomination qui lui permet de diriger la Faculté d’économie politique de l’École polytechnique de Varsovie; le 28 octobre 1922, il est nommé professeur ordinaire. À peine une demie année plus tard, lorsque le professeur Edward Strasburger quitte la Chaire de fiscalité de la Faculté de droit et d’administration de l’Université de Varsovie, Rybarski dépose la demande pour l’obtention du poste vacant. Il dirigera la Chaire, du 1 avril 1924 au 2 septembre 1939. Il donne des cours sur la théorie de la trésorerie, le droit fiscal, l’économie politique, ainsi que l’histoire du commerce à la « Haute école de commerce » de Varsovie. Dès 1936, il remplit la fonction de doyen de la Faculté de droit de l’Université et veille à ce que le niveau d’études et la pédagogie y soient du plus haut niveau. Il introduit, dès 1937, un cycle d’exposés sur l’économie mondiale et, à la demande des étudiants, il augmente le nombre d’heures consacrées aux exercices. Utilisant les moyens financiers du Fond des payements étudiants, il augmente le nombre d’assistants qui enseignent. Dès 1938, grâce à son initiative, naît  auprès de la Faculté de droit de l’Université varsovienne, l’ « Institut juridique des transports aériens et de l’économie - Józef Piłsudski ». Il dirigera l’Institut jusqu’à l’éclatement de la Seconde guerre mondiale. En 1938, sa candidature est retenue lors des élections pour le poste de recteur de l’Université. Toutefois, les autorités politiques de l’époque,  aux tendances sanatrices s’y opposent, l’engagement effectif de Rybarski dans le mouvement national semble déplaire.

    Pendant les années 1921-1939, il publie plusieurs études livresques d’une remarquable qualité et empreintes d’une approche scientifique qui élargit son champ de recherches. En voici quelques exemples: Le Mark et le złoty polonais (Varsovie, 1922) ; Valeur, capital et revenus financiers (Varsovie, 1922) ; Le poids des impôts en Pologne (Varsovie 1924) ; Le système d’économie politique, t.1 ; Développement de l’ économie et idées économiques  (Varsovie, 1924) ; Commerce et politique commerciale de la Pologne au XVème siècle, t. 1-2 (Poznań, 1928) t.3 (Poznań, 1929) - ouvrage couronné par le « Prix P. Barczewski » de l’Académie polonaise des savoirs (PAU) ; Le système de l’économie politique, t.2  - La théorie de l’économie sociale (Varsovie, 1930); L’économie de la principauté d’Oświęcim au XVIème siècle (Cracovie, 1931) ; L’avenir économique du monde (Varsovie, 1932) ; Les mines de sel de Wieliczka dans les années 1497-1594 (Varsovie, 1932); L’avenir de économique de la Pologne (Varsovie 1933) ; La science fiscale (Varsovie, 1935) ; Crédit et prêt sur gage dans l’économie de la ville de Sambor au XVIIIème siècle (Lwów, 1936) ; La force et le droit (Varsovie, 1936) ; La fiscalité polonaise durant les démembrements (Cracovie, 1937) ; L’impôt d’accise aux temps des rois Jan Kazimierz et Michał Korybut, (tudes historiques en l’honneur de Stanisław Kutrzeba, t.1, Cracovie, 1938) ; Les idées maîtresses de l’économie polonaise (Varsovie, 1939) ; Le système de l’économie politique t. 3 - La psychologie socio-économique (Varsovie, 1939). Les acquis scientifiques de Rybarski comportent une centaine d’articles, d’études critiques, de synthèses, commentaires et compte-rendu scientifiques, publiés entre autres dans les pages de l’« Ekonomista »,  «Action juridique, économique et sociologique », « L’agriculteur économe » et l’« Annuaire de l’histoire sociale et économique ». Il est  l’auteur de plusieurs avant-propos de doctorats, dont, par exemple, la thèse de S. Pszczółkowski : Les questions de la double imposition dans les relations internationales. Thèse de doctorat approuvée par vote du Conseil de la Faculté de droit de l’Université de Varsovie, du 1 mai 1925 ; éditée au frais de la Faculté. Avant-propos de R. Rybarski  (Varsovie, 1928). Ainsi que de la thèse de K. Brzózka : Les garanties des prêts internationaux. Thèse de doctorat approuvée par le Conseil de la Faculté de droit de l’Université Józef Piłsudski  à Varsovie. Avant-propos de R. Rybarski (Varsovie, 1938).

    Il est considéré, au côté du professeur Edward Taylor, comme  représentant d’une économie libérale modérée (dans la mouvance politique nationale, il représente le courant libéral). Partisan d’un marché libre et de la propriété privée. Rybarski demeure cependant critique envers toutes les formes d’étatisme, d’interventionnisme de l’État et d’assurances sociales imposées (obligatoires), autorisations et monopoles. Il considère que l’intervention de l’État dans l’économie n’est permise que dans les cas suivants: protection des conditions du développement économique et soutient de l’initiative privée pour sauvegarder la symétrie entre intérêt privé et public (bien commun). Dans ses travaux, il utilise un modèle de sciences économiques  permettant la déduction, liée aux recherches historiques et inspirée du courant psychologique allemand se rapportant à l’économie. En tant qu’économiste libéral, il reste cependant critique envers le libéralisme comme tel, aussi bien sous sa forme politique, que dans sa dimension culturelle et éthique. Les acquis scientifiques de Rybarski sont grandement appréciés. Dès 1925, il devient membre correspondant de l’Académie polonaise des savoirs (PAU) à Cracovie; il en sera membre à part entière le 17 janvier 1938. En 1928, il est accueilli comme membre associé de la Société varsovienne des sciences, pour en être par la suite un membre simple (1929). Le 2 mai 1923, Rybarski reçoit la Croix de Commandeur de l’Ordre « Polonia Restituta ».

    Dès ses études secondaires, il fait preuve d’une grande activité au niveau socio-politique, dans le cadre de l’Union des jeunesses polonaises « Zet ». Il continue son engagement lors de ses études à l’Université Jagellonne et entre au Cercle fraternel et académique clandestin du « Zet ». Comme l’un des leaders des jeunesses nationales, il initie puis devient président de l’Union polonaise des jeunes, organisation agissant ouvertement. Dès décembre 1907, il remplit la fonction de bibliothécaire de l’Association d’entraide étudiante mutuelle de l’Université Jagellonne et fait partie de la « Salle de lecture académique ». Dès cette période, il ne le dira que plus tard, il est sous grande influence des idéaux et de l’esprit de la National démocrate (ND). En 1910, il  rejoint les rangs de la Ligue nationale (LN) et du Parti national-démocrate (SDN) de Galicie. Le 12 juin 1913, il devient membre  du Comité citoyen de Cracovie, dont le but est la coordination des actions lors de la campagne électorale au Sejm régional de  la Xème  législature. Il fait aussi partie de la Ligue galicienne pour la polonisation des noms de villes. Après l’offensive des armées russes en Galicie de l’Est, (décembre 1914), il se rend à Zakopane - avec d’autres hommes politiques nationaux démocrates, pour y fonder un centre de coordination. De février 1916 à août 1919, il est éditeur - mais de fait rédacteur en chef - du mensuel « Rok Polski » (fr: L’An polonais) - « Revue dédiée à la problématique de la vie nationale ». Durant les années 1916-1918, c’est August Bàlasits qui en est rédacteur, puis, vers la moitié de 1918 à août 1919 - c’est Rybarski qui le dirige. Y collaborent entre autres: Antoni Chołoniewski, Wacław Sobieski, Ignacy Chrzanowski, Stanisław Głąbiński, Jan S. Bystroń, Edward Taylor, Kazimierz W. Kumanecki, Kazimierz Morawski, Władysław Konopczyński, et Stanisław Kozicki. Dans presque chaque numéro du périodique, Rybarski publie ses  articles sous les pseudonymes suivants: « W. Karniowski », « R. Torski », « Allos », « R.R. », «  A.E.K. », « Dr.H. Z. S. ». Ce qui l’intéresse surtout, ce sont les questions en rapport à la gestion, l’économie nationale, la problématique internationale, les systèmes politiques et la politique intérieure (ex: Sur le romantisme et le travail organique, « Rok Polski », 1916, no 1;  De l’expérience d’auto-gouvernance municipale, « Rok Polski », 1916, no 7; Les progrès de la question polonaise « Rok Polski », 1917, no1; Un État tampon, « Rok Polski », 1917, no2; La question de notre émigration après la guerre, « Rok Polski », 1917, no5-6;  Les étrangers comme forces vives dans le futur État polonais, « Rok Polski », 1918, no7; Au sujet des fondements de la future Constitution polonaise, « Rok Polski », 1918, no7; Le moment présent, « Rok Polski », 1918, no 1;  Droits et devoirs, « Rok Polski », 1918, no11; Les fondements économiques des réformes sociales, « Rok Polski », 1919, no1-2; À la veille du Sejm législatif, « Rok Polski », 1919, no1-2;  L’activisme et le pessimisme, « Rok Polski », 1919, no3;  Éléments de la politique anglaise dans la problématique polonaise, « Rok Polski », 1919, no4-5; Au sujet de notre politique commerciale internationale, « Rok Polski », no7-8. Dans une série ponctuelle de ses articles parus dans « Rok Polski », il prend position pour un nouvel essor de la mouvance slave, une frontière polonaise Nord-ouest, bâtie sur la Mer Baltique et les rivières Oder et Neisse lusacienne, ce qu’il écrit dans: L’importance de l’accès à la mer, « Rok Polski », 1916, no3; L’accès à la mer par les territoires étrangers, « Rok Polski », 1917, no7-8; La Poméranie polonaise, hier et aujourd’hui, « Rok Polski », 1916, no5 et 1916, no9).

    En juillet 1917, il devient membre de l’Union pour l’Indépendance économique de Cracovie, dont le but est de préparer des études pour l’après-guerre, afin de reconstruire l’économie de l’État polonais (expertises commerciales, artisanat, trésorerie et impôts). Rybarski est aussi organisateur et membre de l’ « Union multipartite, le « ZM » (9 juillet 1917), inspirée par le modèle du Cercle politique multipartite du Royaume de Pologne, ainsi que du Comité multipartite des terres sous tutelle prussienne. Au début, cette coalition comporte dans ses structures: la National démocratie (SDN), le Parti paysan « PSL-Piast » et l’Union nationale. Le « ZM » se donne comme but la continuation d’une politique polonaise en Galicie. Pour ce qui est des questions prioritaires, les politiciens du « ZM » interviennent ensemble, dans les cas mineurs, chaque parti garde son autonomie. En 1918, on arrive à former plusieurs cercles provinciaux du « ZM », doté d’un secrétariat. En 1918, se rallient au « ZM » les activistes du l’Union des catholiques de Silésie (l’abbé Józef Londzin) ainsi que l’Union nationale polonaise (Franciszek Michejda). Les organes de presse du « ZM » sont : « Głos Narodu » (fr : La voix de la Nation) et le journal « Piast ». En janvier 1919,  on tient compte de la candidature de Rybarski, comme représentant de la National démocratie aux élections du « Sejm législatf », où finalement il ne se présentera pas.

   En janvier 1919, il est désigné comme expert de la délégation polonaise à la Conférence de paix de Versailles. Il fait partie de la délégation de spécialistes en économie, cinquième commissions auprès du Conseil permanent de la délégation pour la Conférence de la paix à Versailles; Rybarski est secrétaire pour les questions économiques au Secrétariat général. Après la réorganisation des structures et le départ en Pologne de la délégation du Bureau des travaux, il devient directeur du Département économique (le département politique est dirigé par Joachim Bartoszewicz). On le maintien au poste de secrétaire du Secrétariat général.  Mis à part les travaux d’expertises et les tâches courantes, il intervient plusieurs fois publiquement au sujet de la dette des pays ayant démembré la Pologne,  transmises au nouvel État polonais. Le 18 avril, il fait un exposé  - au forum du Conseil permanent auprès de la Délégation -, sur la politique anglaise envers la Pologne. Il s’oppose au projet d’un plébiscite en Haute Silésie. Il mène des négociations au sujet de clauses économiques et financières de l’accord polono-autrichien. Fin septembre 1919, il revient en Pologne et le 15 octobre, devient sous- secrétaire d’État au Ministère du Trésor, pour les territoires sous tutelle prussienne (département du trésor, industrie, commerce, chemin de fer, poste et télégraphe). Il garde ce poste jusqu’au 20 février 1920. En 1920, il est nommé sous-secrétaire d’État du Ministère du Trésor unifié de la République de Pologne, où il restera jusqu’au 31 août 1921. Pendant cette période, il part pour les États-Unis, où il entreprend des pourparlers avec Herbert C. Hoover, sur l’aide financière de l’American Relief Administration, octroyée aux pays européens ayant soufferts de la guerre. En 1922, il publie une étude intitulée: Le Mark polonais et le zloty, où il démontre les ravages de l’inflation depuis 1918, présentant en même temps les perspectives générales d’une réforme monétaire à accomplir. Il reste critique envers le fait d’émettre de l’argent « vide », pour couvrir le déficit du budget. Il stipule d’équilibrer le budget par l’émission d’une nouvelle monnaie basée sur l’or. La sortie de la monnaie devrait être faite par une banque privée (actions appartenant majoritairement à l’État). C’est pourquoi, à l’invitation de Stanisław Grabski, il participe aux travaux législatifs sur la Banque de Pologne, e devient cofondateur de son statut en faisant partie du Conseil d’administration de celle-ci.

    Depuis 1919, Rybarski continue d’être actif au niveau strictement politique. Il participe aux préparatifs pour la fondation du mouvement  « Związek Ludowo-Narodowy » (fr: Union nationale paysanne), le « ZLN ».  Encore en décembre 1918, il prend part aux discussions sur la fondation du Comité national électoral du Parti démocrate, dont font partie: le « SND », le Parti chrétien démocrate, le  Parti polonais du progrès, l’Union nationale, le Parti de la politique réelle, le Parti de la renaissance nationale, le Parti national du travail, le Cercle politique de l’union ouvrière, l’Association des ouvriers chrétiens et Union pour l’indépendance économique. Durant la première réunion du « ZLN », le 11-12 mai 1919, Rybarski est encore à Paris. Le 7 mai, il est élu de la circonscription cracovienne du « SDN-ZLN ». Il fait aussi partie des structures nationales, englobant toute la Pologne. On le considère comme l’un des leaders du mouvement national,  bien qu’il ne siège pas au parlement. Dès son retour au pays, il participe (jusqu’à 1927) à toutes les réunions et rassemblements nationaux du « ZLN ». Il siège au présidium de la Deuxième réunion (première réunion suprapolonaise) du « ZLN » à Varsovie (26 octobre 1919) et à la troisième réunion (deuxième suprapolonais) de Częstochowa (3-4 juillet 1921). Lors de la quatrième,  (26 octobre 1924), il fait un exposé sur l’économie de la Pologne. Lors de la Conférence nationale du « ZLN » (octobre 1925), il présente les grandes lignes du programme conçu par Parti national (Notre programme. Discours de R.Dmowski, du prof. R.Rybarski et du député St. Kozicki à la Conférence nationale du « ZLN » de Varsovie, le 18 octobre 1925, Varsovie, 1925).

    Après les événements de mai 1926, il participe aux pourparlers mettant en place de nouveaux fondements structuraux de la mouvance nationale. En décembre 1926, il fait partie du Grand conseil du « Mouvement de la Grande Pologne » (OWP), tout en restant, avec Jerzy Zdziechowski, l’un des principaux théoriciens de la gestion et des questions économiques. Il est l’auteur d’une brochure à programme de l’OWP : Politique et gestion. Énoncés pour un programme, (Varsovie, 1927). Sa publication intitulée: Nation, individu et classe sociale (Varsovie, 1926), a un grand retentissement et présente les principales catégories de ses idées politiques, de la conception nationale et de la nation comme valeur créatrice. De concert avec Roman Dmowski, il se prononce pour une remise à niveau du « ZLN », en le soumettant aux structures de l’« OWP ». Le 10 juin 1928, il siège au Conseil principal du « ZLN », lors duquel on propose d’unifier la mouvance nationale, en créant le Parti national, le « SN ». Il entre au comité d’organisation de ce dernier et, après sa formation (7 octobre 1928), il fait partie du Comité politique et du Comité principal. Il remplira cette fonction jusqu’en 1939, année où éclate la Seconde guerre mondiale. Il est l’un des auteurs du programme économique du « SN ». Après la liquidation de la Ligue nationale (1928), il fait partie du « Foyer central » - groupe directeur de la très secrète Garde Nationale.

    En 1928, sa candidature est proposée aux élections parlementaires. Il publie alors une brochure de propagande, comportant un programme: Les buts et les devoirs du Comité catholique national (1928). Il acquiert un mandat parlementaire au Sejm (1928-1930) de la IIIème législature (1930-1935). Il y remplit la fonction de représentant du Club national, mais en fait, est le leader de la mouvance nationale au forum  parlementaire. Lors de la IIème législature du Sejm, il prend 27 fois la parole et 47 fois durant la IIIème. Certaines de ses interventions sont publiées. En voici des exemples: Le budget, l’économie et le système politique de l’État. Discours du président du Club parlementaire de l’Union paysanne nationale de Roman Rybarski, prononcé au Sejm le 30 mai 1928, lors du débat sur le budget (Varsovie, 1928); Le socialisme d’État et la confiance des pays étrangers; discours du président du Club parlementaire national, Roman Rybarski, prononcé au Sejm le 6 novembre 1928, lors de la première lecture préliminaire du budget, pour l’année 1929-1930  (Varsovie, 1928); Le budget et la question de Brześć. Discours du député, le professeur Roman Rybarski, président du Club national, prononcé au Sejm, le 5 février 1931 (Varsovie, 1931); L’économie des gouvernements sanateurs. Discours du président du Club national, le prof. Roman Rybarski, prononcé au Sejm, le 30 janvier 1929, lors d’une discussion générale sur le budget pour la période 1929-1930 (Varsovie, 1929); La crise des gouvernements après les événements de mai. Discours du président du Club national, le député Roman Rybarski, prononcé au Sejm, le 1 octobre 1931 (Varsovie, 1931); Cinq années de gestion du gouvernement sanateur. Discours du président du Club national, le député Roman Rybarski au Sejm, le 5 avril courant (Varsovie, 1931); Conditions d’une amélioration; discours du député Roman Rybarski, prononcé au Sejm le 4 février 1932, lors du débat général sur le budget (Varsovie, 1932); La vérité au sujet du gouvernement actuel : discours du président du Club national, le député Roman Rybarski, au Sejm, le 3 novembre 1932 (Varsovie, 1932); La confiance de la nation, comme condition d’une amélioration; discours du président du Club national parlementaire, le professeur Roman Rybarski, lors de la session du Sejm, du 3 février 1933 (Varsovie , 1933). Il prend souvent la parole quand il s’agit de questions suscitant des controverses, dont l’exemple est une discussion sur la situation du ministre du trésor, Gabriel Czechowicz, qui devrait comparaître devant le Tribunal d’État. Rybarski s’exprime au sujet de la disparition du général Włodzimierz Zagórski, sur l’autonomie des écoles supérieures, ainsi que sur la création d’un camp d’isolement pour opposants à Bereza Kartuska. Andrzej Wierzbicki en a souvenance : « Lors des débats au Sejm -  il avait un tempérament des plus vif - il flanquait toute la vérité, sans se préoccuper de s’attirer des ennuis d’influents députés ou partis. Cela a parfois provoqué des polémiques impromptues à son égard, mais tous lui vouaient une immense estime, pour la droiture qui émanait de ses discours ». (A. Wierzbicki,  Un Leviatan vivant. Mémoires, Varsovie, 2001, p.301-302). Rybarski est considéré comme un expert en économie, gestion et trésorerie. Il lui arrive toutefois de prendre la parole au sujet de questions en rapport au système politique (exemple: la réforme de l’ordination électorale, la constitution, etc.) et la politique en cours.

    Dans le cadre du Parti national (SN), il dirige la fraction appelée « les vieux » (pour être précis - la « fraction des professeurs »), représentant des politiciens ayant une expérience parlementaire datant de l’époque du démembrement de la Pologne. Il reste sceptique devant la radicalisation du parti national, surtout pour ce qui est du programme des « jeunes », qui  d’un côté se réfèrent aux idées de monopoles (totalitaires) et sont antidémocratiques, d’un autre côté, proclament une synthèse idéologique national-catholique. Il demeure tout aussi critique envers la conception d’un nationalisme chrétien et prend ses distances envers les conceptions du clan des « jeunes ». Il s’explique pleinement dans le chapitre de son ouvrage: L’État monopoliste,  publié dans  La force et le droit (Varsovie, 1936), ainsi que dans plusieurs articles parus dans « Myśl Narodowa » (fr: La pensée nationale). Ainsi, on peut constater que ses convictions ne sont pas seulement présentes dans les discours à la tribune parlementaire. Il faut citer comme exemple son intervention au forum parlementaire du 1 novembre 1933 : « Nous ne voulons pas imiter des exemples venus de l’ étranger, nous ne prendrons pas l’exemple de l’ hitlérisme ou du fascisme, car nous sommes convaincus que le mouvement national a ses propres fondements, plus profonds, bien à lui, qu’il est capable d’exprimer (…) puisque la notion d’idée nationale est à la base d’un équilibre social du pays, qu’elle éradique et apaise la lutte sociale, protège le pays, aussi bien du communisme que de la gouvernance du capital international. Le système politique du pays doit s’appuyer sur des particules élémentaires issues de ce qui est national. Nous sommes parfaitement conscients des dangers extérieurs qui menacent aujourd’hui la Pologne. Nous savons que la montée en puissance de l’idée nationaliste en Allemagne, s’oriente évidemment vers nous et nous devons y être préparés. Toutefois, la nation polonaise est incapable de susciter en elle un esprit de résistance, vu l’atmosphère empoisonnée qui y sévit ». (Rapport sténotypé de la 103ème session du Sejm,  du 3 novembre 1933, lors de la IIIème législature du Sejm, 1930-1935, alinéa 53).

    Ses ennemis l’accusent par surcroît d’athéisme, ou tout au moins de convictions contraires aux enseignements de l’Église, alors que La force et le droit (Varsovie, 1936) - livre dont le succès est retentissant - aurait dû remettre en question le programme de la jeune génération de politiciens; l’ouvrage est pris pour de l’idéologique positiviste (critique de Z. Stermiński, Rybarski, un copain de Boy, (Ruch Młodych », 1936, no 8). Ainsi, c’est avec réserve qu’on accepte ses conceptions sur l’économie, jugées comme « libérales ». Le sens du terme « libéral » a été alors trop souvent élargi à d’autres domaines et activités, ainsi, « libéral » a pris le sens de statique, passif, inadapté aux méthodes contemporaines de la politique, puisque menée par des « vieux » activistes du mouvement national.

    Dès le début des années trente, lorsque la crise économique commence à s’aggraver, Rybarski se prononce pour une lutte contre les sanateurs au pouvoir, par l’instauration d’un programme politique alternatif. Il critique la  politique déflationniste des gouvernants, menant vers une baisse de la production et des flux d’investissements, en conséquence, ralentissant la consommation et approfondissant la dette des entreprises d’État et le déficit budgétaire. Il est tout aussi critique envers le Ministre du trésor, Ignacy Matuszewski, qui veut ravauder le budget par une augmentation des impôts. Ce que par contre, Rybarski désire, c’est freiner la politique de l’interventionnisme et de l’étatisme de l’État. Il propose de limiter les monopoles de l’État, les fonds libres disponibles, la bureaucratie de l’administration publique et les subventions pour les entreprises d’État, qui ne sont pas rentables.

    Il reste sceptique au sujet de la formation d’une coalition avec le Front Morges, contrant les sanateurs et également celle avec le Parti du travail. Il considère, et il sera conséquent durant toutes les années trente du siècle passé, que le partenaire principal du « SN » est le « PSL-Piast »,  suivi de l’aile « droite » du PSL , puis des milieux nationaux à orientation conservatrice. En 1935, après un changement de la ligne politique du « SN » et la montée en puissance de « jeunes » dirigeants, il restera malgré tout simple membre du Comité principal et membre des structures varsoviennes du « SN », mais sa situation se marginalise. Lors d’une crise interne au « SN » (1938), due à une rivalité entre le président Kazimierz Kowalski et le vice-président Tadeusz Bielecki, Rybarski  veut au début être neutre. Ce n’est que lors des assises du Comité principal du « SN », en juin 1939, qu’il propose comme compromis, la candidature de Zygmunt Berezowski au poste de président. Toutefois, c’est Bielecki qui l’emportera; Rybarski arrive à maintenir sa place au Comité principal du Parti. Sa situation au sein du « SN » reste stable. Il reprend ses activités socio-politiques, juste avant l’éclatement de la guerre. Durant l’été 1939, il est nommé membre du Comité municipal d’entraide sociale et y dirige, avec Witold Staniszkis (vice-président), la section financière.


    Lors des années 1918-1939, Rybarski déploie une grande activité dans le domaine du journalisme et, dès 1935, quand il s’est retiré des activités politiques, publie des articles dans les journaux liés au Parti national, articles qui concernent divers problèmes économiques, internationaux,   systèmes politiques et commentaires des événements courants. Depuis 1923, il collabore au journal « Gazeta Warszawska » et dès 1926, il est l’auteur de bon nombre d’articles de fond. Il publie régulièrement dans les colonnes du « Warszawski Dziennik Narodowy » (fr : Le journal national de Varsovie), « Kurier Poznański » (fr: Le courrier de Poznań), « Przegląd Wszechpolski » (fr : Revue suprapolonaise) - reprise éditoriale - , « Myśl Narodowa » (fr : La pensée nationale), puis dans la revue « Polityka Narodowa ». Il est l’auteur de : Sur l’approfondissement de l’idée nationale, « Przegląd Wszechpolski », 1922, no3; Un État national et un État plurinational « Przegląd Wszechpolski », 1922, no8;  Le besoin d’un gouvernement, « Gazeta Warszawska »,1924, no 314; Les traditions esclavagistes d’antan, « Myśl Narodowa », 1925, no6; Les personnes, les slogans et les idées, « Myśl Narodowa », 1925, no 12; La crise du système politique, « Myśl Narodowa », 1926,no8; Les perspectives socio-économiques, « Myśl Narodowa », 1926, no2; Au croisement des chemins, « Gazeta Warszawska », 1926, no93; Au sujet des dictateurs, « Myśl Narodowa », 1927, no21; Les analogies historiques, « Myśl Narodowa », 1928, no15;  Une idéologie économique bien nôtre, « Myśl Narodowa » 1933, no5;  Au sujet d’un État policier, « Myśl Narodowa », 1934, no 39; Gestion, morale et droit, « Gazeta Warszawska », 1934, no 334; Les variantes du nationalisme, « Myśl Narodowa », 1938, no 41; La politique économique et l’éducation « Polityka Narodowa », 1938, no2; Au sujet de la compréhension de l’idée nationale, « Polityka Narodowa », 1938, no7; L’indépendance du nationalisme polonais, « Kurier Poznański », 1939, no278.

    Rybarskie est à Varsovie, quand éclate la Seconde guerre mondiale. Le 15 septembre 1939, avec Staniszkis, il entre Comité du Conseil de défense de la capitale, auprès des unités du groupe d’armées « Warszawa ». Il prend part aux travaux du Comité. Après la fin de la guerre défensive de 1939, il reprend ses recherches scientifiques. Il écrit une histoire de la trésorerie, mais le manuscrit, tapé à la machine, brûlera durant l’Insurrection de Varsovie. Il prendra aussi part à l’organisation de l’enseignement clandestin. Accompagné du professeur Stefan Rafacz, il crée la Faculté de droit de l’Université des terres occidentales et en devient le doyen. Il remplit cette fonction jusqu’au moment de son arrestation, en mai 1941. Il y donne des cours sur la trésorerie et l’économie politique.

    Rybarski se joint aux activités clandestines du « SN ». Il est néanmoins absent lors de la première réunion du Part national (SN), qui a lieu après l’éclatement de la guerre. Ce n’est qu’après la capitulation de la capitale qu’il participe (mi-octobre) à la réunion du Comité principal et de la Direction principale du « SN », sous la direction de Mieczysław Trajdos, lors duquel des décisisons au sujet de directives générales sont prises concernant l’action à mener durant l’occupation. Rybarski est alors élu au Praesidium du « SN », formé de six personnes. Allant contre la volonté des activistes nationaux, il déclare être contre le maintien de l’ancienne ligne politique de la mouvance nationale ( et au sujet des conceptions idéologiques) et se prononce pour une collaboration avec les milieux politiques anti-sanateurs.  Le 3 octobre 1939, il participe à la réunion clandestine, où est fondée l’organisation « Służba Zwycięstwu Polski » - le « SZP » (fr: Au service de la Pologne victorieuse). De janvier à février 1940, Rybarski participe à des pourparlers qui se terminent le 7 février 1940, par la transformation du Conseil Central Politique du « SZP » en Comité politique pour l’entente. Janvier 1941, il accepte la proposition de Cyryl Ratajski (ancien membre du « LN ») et accepte la fonction de directeur du Département du trésor de la Délégation du gouvernement en exil pour la Pologne. Dès mars 1941, il soutient activement l’action caritative de l’organisation « Rada Główna Opiekuńcza » (fr : Conseil Central d’Assistance).

    Quelques jours après la rencontre des membres du « SN » dans l’appartement de Tadeusz Uhm, Rybarski est arrêté (18 mai 1941). La journée précédente, c’est plus de soixante-dix  éminentes personnalités du Parti national qui sont arrêtées, dont celles qui disposent d’un pouvoir décisionnel au sein du « SN » (Staniszkis, Trajdos, Niebudek). Il se peut qu’un piège ait été tendu par la Gestapo. Il existe encore deux hypothèses. La première est que quelqu’un a dénoncé Rybarski, la seconde considère que cette arrestation fait partie d’une action appelée « Akcja AB » - Allgemeine Befriedungsaktion - visant à éliminer l’intelligentsia polonaise. Quoiqu’en dise, après deux mois d’arrêts à la prison de Pawiak, le 21 juillet 1941, Rybarski est transféré au camp de concentration d’Oświęcim (Auschwitz-Birkenau, no de matricule 18 599). Peu après son arrivée, il rejoint le « SN » clandestin d’Auschwitz, afin d’y organiser un réseau de résistance. Avec Jan Mosdorf (membre du « SN » et du « ONR »), il met en place un cercle pour jeunes ayant des idéaux nationaux. Avec ses confrères prisonniers: Stanislaw Niebudek, Jan Mosdorf, Adam Kuryłowicz (PPS) et Stanisław Dubois (PPS), il organise un Comité Politique - organe clandestin civil, qui correspond à une formation militaire de la résistance. Il participe aussi au Conseil militaire de l’Union armée combattante  (ZWZ), qui dirige les actions au camp ; l’une d’elles consiste à préparer un plan pour un soulèvement à Auschwitz, au cryptonyme « Akcja Zryw » (fr : Action élan). Il met en place pour les détenus, des cours clandestins d’économie.

    En décembre 1941, Rybarski tombe malade d’une dysenterie à hémorragie interne. Il y a beaucoup de doutes sur les circonstances et la date de sa mort. Selon certaines sources, il serait décédé le 23 mars 1942,  suite à une longue maladie. D’autres sources (mémoires, témoignages, et récits de témoins) affirment, que le 5 ou 6 mars 1942, il aurait été fusillé pour avoir participé aux activités de résistance clandestine au camp.


    Il a été décoré, à titre posthume, de la Croix de l’Ordre de Grunwald – de 3ème classe (1972) et de la Croix d’Oświęcim (1988). Le 2 mars 2007, lors du 65ème anniversaire de sa mort, le Parlement polonais a honoré sa mémoire. (« Monitor Polski », 2007, no17 pos. 178, 179, 180). En  2012, un « Institut Roman Rybarski »,est fondé, dont le but est de promouvoir les idées économiques et gestionnaires de son patron.

    En 1914, il se marie avec Jadwiga Jastrzębska (1880-1976). Il est le père de deux filles: Hanna Dziechcińska (née le 21 janvier 1924, décédée le 26 juin 2015) - professeur de littérature, liée avec l’ Institut de recherches litteraires de l’Académie polonaise des sciences (PAN) - et de Maria Danuta (née en 1929) professeur à l’Institut de biochimie et biophysique de l’Académie polonaise des sciences.