Toney Mountain

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Toney Mountain
Vue aérienne de Toney Mountain depuis l'est.
Vue aérienne de Toney Mountain depuis l'est.
Géographie
Altitude 3 595 m, pic Richmond[1]
Coordonnées 75° 47′ 41″ sud, 115° 49′ 20″ ouest[2]
Administration
Pays Drapeau de l'Antarctique Antarctique
Revendication territoriale Aucune (terre Marie Byrd)
Géologie
Âge 1 million d'années
Roches Trachy-basalte, trachy-andésite
Type Volcan de rift
Morphologie Volcan bouclier
Activité Inconnue
Dernière éruption Inconnue
Code GVP 390026
Géolocalisation sur la carte : Antarctique
(Voir situation sur carte : Antarctique)
Toney Mountain

Toney Mountain est un volcan bouclier allongé de 60 km de long et s'élevant à 3 595 m au pic Richmond. C'est l'un des nombreux volcans de la terre Marie Byrd, en Antarctique occidental[3]. Comme la montagne est entourée par l'inlandsis Ouest-Antarctique, sa proéminence n'est que de 1 946 m[1].

Géologie[modifier | modifier le code]

Cette montagne volcanique allongée s'élève sur un plateau de lave basaltique[4]. La caldeira sommitale de 3 km de large[2] est étirée dans la direction est-ouest, une orientation commune aux caldeiras d'autres volcans de la terre Marie Byrd qui révèle le stress tectonique régional.

Les pentes du volcan présentent des évents parasites[5] et des cirques glaciaires[6], et sont beaucoup plus raides au nord du volcan qu'au sud de celui-ci. La majeure partie de la montagne est recouverte de glace et son secteur oriental semble être un cratère[7]. Le fait que la montagne soit principalement recouverte de glace rend difficile la détermination de sa composition, l'origine de la forme allongée du volcan et la relation volcanologique entre les cônes de scories parasites et l'amas volcanique principal dont le volume est estimé à 2 800 km3 [4].

La montagne est composée de plusieurs cônes (Ellis, Downs), pics (Richmond, Boeger, Davey, Boudder, Zurn) et autres protubérances.

Le plateau et les cônes parasites sont formés d'hawaiite et les quelques affleurements du volcan principal de trachy-andésite et de comendite (en). Ils contiennent des phénocristaux d'olivine, de plagioclase, de pyroxène et de titanaugite pour le plateau et de clinopyroxène, de feldspath et d'olivine pour les cônes[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Histoire éruptive[modifier | modifier le code]

Une datation à 9,1 millions d'années a été obtenue sur une coulée de lave basaltique sous le volcan[6], et on en a déduit que le plateau basal s'est formé il y a 10,1 à 9,1 millions d'années. La montagne est plus jeune, avec des roches âgées de 1 million d'années dans ses parties inférieures[4] à 500 000 ans au-dessus.

Des éruptions peuvent également avoir eu lieu à Toney Mountain pendant l'Holocène, comme l'indiquent les couches de cendres datées de 30 000 ans dans les carottes de glace prélevées par les scientifiques de la station Byrd[2], bien que le mont Takahé et le mont Waesche soient également candidats[4]. Au cours de cette période, un certain nombre d'éruptions volcaniques se sont produites en Antarctique, enregistrées par des couches de cendres dans la glace, ce qui coïncide avec la période la plus froide de la glaciation du Wisconsin et il est possible que les effets des nuages de cendres des éruptions antarctiques aient provoqué cette période de températures mondiales froides[8]. D'autre part, il est également possible que la croissance des calottes glaciaires pendant cette période ait comprimé les chambres magmatiques et ainsi déclenché des éruptions explosives[9].

Carte topographique de Toney Mountain (échelle 1:250 000).

La montagne se trouve dans la terre Marie Byrd, une région tectonique et volcanique active de l'Antarctique où une couche de roches basaltiques atteignant 5 km d'épaisseur sous-tend une série d'édifices volcaniques felsiques. Ces roches basaltiques sont à leur tour mises en place au-dessus d'un socle du Paléozoïque avec des intrusions granitiques du Dévonien-Crétacé, qui affleurent dans certaines chaînes de montagnes[10].

Sous Toney Mountain, le sol basaltique se trouve à 3 km sous le niveau de la mer et le volcan est situé au fond d'un graben. La région est en outre caractérisée par un grand soulèvement en forme de dôme de 500 × 1 200 km, faisant partie du système de rift antarctique occidental[11] et le volcan pourrait révéler la présence d'un point chaud stationnaire[4].

Découverte[modifier | modifier le code]

Toney Mountain faisait probablement partie des montagnes vues de loin par l'amiral Byrd et d'autres explorateurs de l'United States Antarctic Service Expedition (en) lors de vols en hydravion[12] depuis le USS Bear en février 1940.

Elle a été cartographiée en décembre 1957 par l'équipe réalisant une traversée entre la station Byrd et le massif Sentinel (1957–1958), dirigée par C.R. Bentley qui a proposé le nom.

Toney Mountain a été nommée en l'honneur de George R. Toney, chef scientifique à la station Byrd en 1957 qui a participé à plusieurs opérations antarctiques et arctiques, servant à la fois sur le terrain et dans des tâches administratives[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Antarctica Ultra-Prominences, peaklist.org.
  2. a b et c (en) Toney Mountain, « Global Volcanism Program - Smithsonian Institution »
  3. a et b (en) « USGS Gazetteer »
  4. a b c d e et f (en) W.e. LeMasurier, Volcanoes of the Antarctic Plate and Southern Oceans, vol. 48, coll. « Antarctic Research Series », , 146–255 p. (ISBN 978-0-87590-172-5, DOI 10.1029/ar048p0146), « B. Marie Byrd Land »
  5. (en) Timothy S. Paulsen, « Evolution of Neogene volcanism and stress patterns in the glaciated West Antarctic Rift, Marie Byrd Land, Antarctica », Journal of the Geological Society, vol. 167, no 2,‎ , p. 401–416 (ISSN 0016-7649, DOI 10.1144/0016-76492009-044, Bibcode 2010JGSoc.167..401P, lire en ligne)
  6. a et b (en) J. T. Andrews et W. E. LeMasurier, « Rates of Quaternary Glacial Erosion and Corrie Formation, Marie Byrd Land, Antarctica », Geology, vol. 1, no 2,‎ , p. 75 (ISSN 0091-7613, DOI 10.1130/0091-7613(1973)1<75:ROQGEA>2.0.CO;2, Bibcode 1973Geo.....1...75A)
  7. (en) GEORGE A DOUMANI et ERNEST G EHLERS, « Petrography of Rocks from Mountains in Marie Byrd Land, West Antarctica », GSA Bulletin, vol. 73, no 7,‎ , p. 877 (ISSN 0016-7606, DOI 10.1130/0016-7606(1962)73[877:PORFMI]2.0.CO;2, Bibcode 1962GSAB...73..877D)
  8. (en) Anthony J. Gow et Terrence Williamson, « Volcanic ash in the Antarctic ice sheet and its possible climatic implications », Earth and Planetary Science Letters, vol. 13, no 1,‎ , p. 210–218 (ISSN 0012-821X, DOI 10.1016/0012-821X(71)90126-9, Bibcode 1971E&PSL..13..210G)
  9. (en) Philip R. Kyle, Peter A. Jezek, Ellen Mosley-Thompson et Lonnie G. Thompson, « Tephra layers in the Byrd Station ice core and the Dome C ice core, Antarctica and their climatic importance », Journal of Volcanology and Geothermal Research, vol. 11, no 1,‎ , p. 29–39 (ISSN 0377-0273, DOI 10.1016/0377-0273(81)90073-1, Bibcode 1981JVGR...11...29K)
  10. (en) W. E. LeMasurier et D. C. Rex, « Evolution of linear volcanic ranges in Marie Byrd Land, West Antarctica », Journal of Geophysical Research: Solid Earth, vol. 94, no B6,‎ , p. 7223–7236 (ISSN 2156-2202, DOI 10.1029/JB094iB06p07223, Bibcode 1989JGR....94.7223L)
  11. (en) Wesley E. LeMasurier, What Supports the Marie Byrd Land Dome? An Evaluation of Potential Uplift Mechanisms in a Continental Rift System, , 299–302 p. (ISBN 978-3-540-30673-3, DOI 10.1007/3-540-32934-x_37)
  12. Un Martin PBM-5 Mariner

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) W. E. LeMasurier et J. W. Thomson, Volcanoes of the Antarctic Plate and Southern Oceans, American Geophysical Union, , 512 p. (ISBN 978-0-87590-172-5)

Liens externes[modifier | modifier le code]