Théorie du chat mignon

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A picture of a striped cat in an apparent seated position with its legs spread, looking at the camera. In the upper left corner is the text “Why U Wanna Censor Me?” in white capital letters
Les images de lolcat sont souvent partagées par les mêmes réseaux que ceux utilisés par les cyber-activistes.

La théorie du chat mignon de l'activisme numérique est une théorie développée par Ethan Zuckerman, en 2008[1],[2] décrivant l'activisme et la censure de l'Internet, les « chats mignons » désignant les activités en ligne de faible valeur, mais populaires. Il postule que la population générale ne s'intéresse pas à l'activisme militant et préfère utiliser le web pour des activités sociales quotidiennes, y compris la consommation de pornographie et la diffusion de lolcats[3]. Les outils développés pour cet usage (tels Facebook, Flickr, Blogger, Twitter, et d'autres plates-formes) s'avèrent très utiles pour les mouvements sociaux militants, qui manquent des ressources nécessaires pour développer eux-mêmes ces outils [3]. Ceci, à son tour, protège davantage les activistes des représailles des gouvernements que s'ils avaient recours à une plate-forme spécialement dédiée au militantisme. En effet, la fermeture d'une plate-forme publique populaire provoquerait un plus grand tollé dans l'opinion publique que celle d'un site obscur[3].

Internet et censure[modifier | modifier le code]

Selon Zuckerman, alors que le Web 1.0 a été inventé pour permettre aux physiciens de partager des documents de recherche, le Web 2.0 l'a été pour permettre aux gens de partager des photos de chats mignons[3]. Si un outil médiatique permet de diffuser des « chats mignons » et mettre en ligne massivement des contenus de faible valeur, il peut être aussi utilisé (et l'est en fait probablement) pour l'activisme en ligne[3]. Un gouvernement qui déciderait d'interdire un tel outil mécontenterait les gens en leur retirant la possibilité de « regarder des chats mignons en ligne », ce qui aurait pour effet de propager la dissidence et d'encourager la cause des militants[2],[3].

Le modèle chinois[modifier | modifier le code]

Selon Zuckerman, la censure d'Internet en République populaire de Chine, qui s'appuie sur ses propres sites Web 2.0 auto-censurés, est en mesure de contourner le problème du chat mignon parce que le gouvernement est en mesure de fournir à la population l'accès à des contenus chats mignons sur ses sites auto-censurés tout en bloquant l'accès aux sites occidentaux, qui sont moins populaires en Chine que dans de nombreux autres endroits du monde[3],[4].

Zuckerman déclare : « des plateformes suffisamment utilisables en lecture/écriture vont attirer le porno et les militants. S'il n'y a pas de porno, l'outil ne marche pas ; s'il n'y a pas de militants, il ne fonctionne pas bien non plus[3] ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Shirky, De L'Argile (2011-01-01).
  2. a et b Shapiro, Samantha (2009-01-22).
  3. a b c d e f g et h Vert clair: Le Chat Mignon, la Théorie de l'Activisme Numérique.
  4. Zuckerman, Ethan (2007-12-03).

Liens externes[modifier | modifier le code]