Théorème de comparaison de Sturm-Picone

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En mathématiques, dans le domaine des équations différentielles ordinaires, le théorème de comparaison de Sturm-Picone, du nom de Charles Sturm et Mauro Picone, est un théorème classique qui permet de comparer les solutions de deux équations différentielles voisines. Plus précisément, il fournit des critères d'oscillation (en) et de non-oscillation des solutions de certaines équations différentielles linéaires sur les réels.

Soient pi, qi pour i = 1, 2 des fonctions continues à valeurs réelles sur un segment [a, b] et soient deux équations différentielles homogènes linéaires du second ordre sous forme auto-adjointe :

  1. ,
  2. .

On suppose que pour tout x,

et

Soit u une solution non triviale de (1), soient z1 et z2 des zéros successifs de u et soit v une solution non triviale de (2). Alors l’une des propriétés suivantes est vérifiée :

  • Il existe x dans ]z1, z2[ tel que v(x) = 0 ;
  • ou il existe un λ réel tel que v(x) = λ u(x) pour tout x.

La première partie de la conclusion est due à Sturm (1836)[1] tandis que la deuxième partie (alternative) du théorème est due à Picone en 1910[2],[3], dont la preuve beaucoup plus simple dérive de sa désormais célèbre identité de Picone. Dans le cas particulier où les deux équations sont identiques, on obtient le théorème de séparation de Sturm (en)[4].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles Sturm, « Mémoire sur les équations différentielles linéaires du second ordre », J. Math. Pures Appl., vol. 1,‎ , p. 106-186.
  2. Mauro Picone, « Sui valori eccezionali di un parametro da cui dipende un'equazione differenziale lineare ordinaria del second'ordine », Ann. Scuola Norm. Pisa, vol. 11,‎ , p. 1-141.
  3. D. Hinton, « Sturm’s 1836 Oscillation Results Evolution of the Theory », dans Sturm-Liouville Theory, (ISBN 3-7643-7066-1, DOI 10.1007/3-7643-7359-8_1), p. 1-27.
  4. Pour une généralisation de cet important théorème à un théorème de comparaison impliquant trois équations du second ordre ou plus,voir le théorème de comparaison de Hartman-Mingarelli (en), dont une preuve simple résulte de l'identité de Mingarelli (en).

Bibliographie[modifier | modifier le code]