Théorème de Carmichael

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En théorie des nombres, le théorème de Carmichael, du nom du mathématicien américain R. D. Carmichael, stipule que, pour toute suite de Lucas non dégénérée de première espèce U(P, Q) de paramètres premiers entre eux et de discriminant strictement positif, le nombre a, pour , au moins un diviseur premier qui ne divise aucun nombre précédent dans la suite, à l'exception du nombre de Fibonacci et son équivalent .

En particulier, pour le nombre de Fibonacci a au moins un diviseur premier qui ne divise aucun nombre de Fibonacci antérieur.

Carmichael a démontré ce théorème en 1913[1]. Récemment en 2001, Yabuta en a donné une preuve simple[2].

Énoncé[modifier | modifier le code]

Étant donné deux entiers premiers entre eux , tels que et PQ ≠ 0, soit U(P, Q) la suite de Lucas de première espèce définie par

Alors, pour , a au moins un diviseur premier qui ne divise aucun avec , sauf , et

. Un tel nombre premier est appelé facteur caractéristique ou diviseur premier primitif de .

Carmichael a en fait montré un théorème légèrement plus fort : Pour , a au moins un diviseur premier primitif ne divisant pas [3] sauf .

Notez que doit être strictement positif ; ainsi les cas etc. ne sont pas inclus, puisque dans ces cas .

Cas des nombres de Fibonacci et des nombres de Pell[modifier | modifier le code]

Les seules exceptions dans les nombres de Fibonacci pour jusqu'à 12 sont :

et , qui n'ont pas de diviseurs premiers
, dont le seul diviseur premier est 2 (qui est )
, dont les seuls diviseurs premiers sont 2 (qui est ) et 3 (qui est )

La suite des plus petits diviseurs premiers primitifs de pour (prenant la valeur 1 si ce diviseur premier n'existe pas) :

1, 1, 2, 3, 5, 1 ( = 6), 13, 7, 17, 11, 89, 1 ( = 12), 233, 29, 61, 47, 1597, 19, 37, 41, 421, 199, 28657, 23, 3001, 521, 53, 281, 514229, 31, 557, 2207, 19801, 3571, 141961, 107, 73, 9349, 135721, 2161, 2789, 211, 433494437, 43, 109441... suite A001578 de l'OEIS

Si , le nombre de Pell d'indice a au moins un diviseur premier qui ne divise aucun nombre de Pell antérieur. Ces plus petits diviseurs premiers primitifs pour (avec la même définition en cas de non existence que ci-dessus) sont :

1, 2, 5, 3, 29, 7, 13, 17, 197, 41, 5741, 11, 33461, 239, 269, 577, 137, 199, 37, 19, 45697, 23, 229, 1153, 1549, 79, 53, 113, 44560482149, 31, 61, 665857, 52734529, 103, 1800193921, 73, 593, 9369319, 389, 241... suite A246556 de l'OEIS

Voir aussi[modifier | modifier le code]

  • Théorème de Zsigmondy (qui énonce une propriété similaire pour les suites ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) R. D. Carmichael, « On the numerical factors of the arithmetic forms α^n±β^n" », Annals of Mathematics, vol. 15, nos 1/4,‎ , p. 30–70 (lire en ligne)
  2. Yabuta, « A simple proof of Carmichael's theorem on primitive divisors », Fibonacci Quarterly, vol. 39,‎ , p. 439–443 (lire en ligne, consulté le )
  3. Dans la définition d'un diviseur premier primitif p, il est souvent requis que p ne divise pas le discriminant.