Réforme de l'orthographe française

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Les rectifications orthographiques du français désignent les réformes, plus ou moins importantes, de l'orthographe française au cours des derniers siècles.

La dernière réforme de l'orthographe date de 1990 et a été adoptée dans toute la francophonie, mais comme recommandation officielle, sans être imposée.

Historique

L'orthographe française n'a jamais cessé d'évoluer, suivant le principe que l'usage détermine la règle. On peut citer de nombreux exemples de réformes.

  • En 1718, avec la 2e édition du Dictionnaire de l'Académie française, les lettres J et V sont adoptées et différenciées du I et du U.
  • En 1740, avec la 3e édition du Dictionnaire de l'Académie française, un tiers des mots changent d'orthographe[1] et les accents apparaissent (par exemple, « throne, escrire, fiebvre » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique deviennent « trône, écrire, fièvre, etc. » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique).
  • De nombreuses modifications interviennent dans la première moitié du XIXe siècle (j'avois devient j'avais…). Ce qui s'explique, sachant que le oi se prononçait, à l'époque, à peu près « oué » (prononciation encore usitée au Québec).
  • Réforme de l'orthographe française de 1835 avec la 6e édition du Dictionnaire de l'Académie française : on écrit désormais le t au pluriel dans les mots du type enfans et dans la conjugaison oi passe à ai (étoit devient était)
  • Au début du XXe siècle, le trait d'union remplace l'apostrophe dans grand-mère[2], grand-messe, etc., vu qu'en latin l'adjectif masculin "grand" ne se distinguait pas du féminin (GRANDIS).
  • L'arrêté du 26 février 1901 (arrêté Leygues) propose de tolérer des orthographes multiples pour les concours et dictées officiels en France[3]. Mais il n'a jamais été appliqué[4].
  • En 1975 est publié l'arrêté Haby, version « rajeunie » de l'arrêté de 1901, qui propose également des tolérances dans les dictées et concours officiels en France (cf. Tréma en français)
  • Des documents officiels sur la féminisation des noms de métiers sont publiés en 1979 au Québec, 1986 et 1999 en France, 1993 en Belgique francophone. La féminisation est un phénomène qui touche la langue mais aussi, dans certains cas, l'orthographe : par exemple, le féminin de professeur peut s'écrire professeur (forme dite épicène) ou professeure, selon les recommandations faites dans plusieurs pays (voir l'article sur la féminisation des noms de métiers pour plus de précisions).

Les rectifications de 1990

En octobre 1989, Michel Rocard, alors Premier ministre de la France, met en place le Conseil supérieur de la langue française à Paris. Il charge alors des experts — parmi lesquels des linguistes, des représentants de l'Académie française et des grands fabricants de dictionnaires — de proposer des régularisations sur quelques points (le trait d'union, le pluriel des mots composés, l'accent circonflexe, le participe passé, diverses anomalies).

Rapidement, les experts se mettent au travail. Leurs conclusions sont soumises aux organismes de politique linguistique belge et québécois. Elles sont également soumises à l'Académie française, qui les avalise à l'unanimité[5], tout en précisant :

« L’orthographe actuelle reste d’usage, et les «  recommandations » du Conseil supérieur de la langue française ne portent que sur des mots qui pourront être écrits de manière différente sans constituer des incorrections ni être considérés comme des fautes. »

Les rectifications sont alors publiées au Journal officiel en décembre 1990.

Diffusion et enseignement

Autrefois, la diffusion des réformes orthographiques se faisait auprès des imprimeurs et des gens de lettres.

Aujourd'hui, l'orthographe concerne toute la population. Aussi, les moyens de diffusion incluent les consignes aux enseignants, et l'incitation aux livres de référence (dictionnaires) et correcteurs informatiques de tenir compte des réformes, ou du moins de faire cohabiter les différentes versions. Par exemple, les correcteurs informatiques (Microsoft, Antidote, OpenOffice.org, ProLexis, Cordial) proposent d'employer ou non l'orthographe rectifiée[6].

En l'absence de contraintes, la dernière réforme de l'orthographe française peine à s'imposer. Partant du constat que « l'usage a moins de prise sur l'orthographe que sur le lexique ou la syntaxe », plusieurs ministres belges ont signé différentes circulaires en septembre 2008, selon lesquelles ils invitent les professeurs à enseigner prioritairement les graphies rénovées[7].

À partir du 16 mars 2009, la presse francophone belge, donc La Libre Belgique, Le Soir et La Dernière Heure, passe à la nouvelle orthographe[8].

Articles connexes

Notes et références