Projet:Les Mille Pages/Ida Stephens Owens

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Les Mille Pages/Ida Stephens Owens
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Ida Stephens Owens ( - ) est une scientifique américaine connue pour ses travaux sur les enzymes de détoxification des drogues. Elle obtient son doctorat à l'Université Duke en 1967, ce qui fait d'elle l'une des deux premiers Afro-Américains à recevoir un doctorat de cette école. Elle passe sa carrière aux National Institutes of Health (NIH), où elle travaille de 1968 à 2017 et est pionnière dans l'étude de la génétique des maladies humaines et du métabolisme des médicaments [1].

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Ida Virginia Stephens Ida Owens grandit dans une ferme de la petite ville de Whiteville, en Caroline du Nord[2]. Sa mère décède lorsqu'elle avait six ans[2].

Les premières années d'éducation d'Ida Owens se sont déroulées dans des écoles publiques ségréguées[2]. Owens a ensuite fréquenté le North Carolina College, aujourd'hui North Carolina Central University, et obtient en 1961 un diplôme avec mention très bien en biologie (B.S.) et en mathématiques (mineure).[3],[3]. Après avoir obtenu son diplôme, elle est employée comme assistante de laboratoire à un institut d'été de la Fondation nationale pour la science pour les enseignants du secondaire au North Carolina College, et elle passe un été dans le laboratoire de Daniel C. Tosteson au département de physiologie de l'université Duke.[4],[5] Puis, en 1962, elle commence ses études de doctorat en biochimie et physiologie dans le laboratoire de Jacob J. Blum à Duke, peu de temps après que l'université ait intégré racialement ses écoles supérieures et professionnelles.[3],[6] Lorsqu'elle obtient son diplôme en 1967, elle devient l'un des deux premiers Afro-Américains, la première femme, à recevoir un doctorat de l'université Duke et la première femme à recevoir un quelconque diplôme en physiologie de Duke.[3],[5]

Carrière scientifique[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu son diplôme, Ida Owens a occupé un poste postdoctoral au NIH, d'abord au National Institute of Arthritis, Metabolic, and Digestive Diseases (Institut national de l'arthrite et des maladies métaboliques et digestives) dans le laboratoire de biochimie et de métabolisme, puis au National Institute of Child Health and Human Development (NICHD) dans la section de pharmacologie du développement du laboratoire des sciences biomédicales[1]. [En 1975, Owens commence à diriger son propre groupe de recherche indépendant au NIH NICHD au sein de la section sur la biotransformation des médicaments, qui devient par la suite la section sur les troubles génétiques du métabolisme des médicaments[1]. Elle est la première chercheuse afro-américaine au NIH[7]. Depuis 1988, Owens dirige la section sur les troubles génétiques du métabolisme des médicaments du NICHD dans le programme sur l'endocrinologie et la génétique du développement.[3],[8]

Avancées scientifiques[modifier | modifier le code]

Les travaux postdoctoraux d'Ida Owens ont suscité son intérêt spécifique pour un groupe critique d'enzymes, appelées UDP-glucuronosyltransférases (en abrégé UGT), qui permettent à l'organisme de détoxifier les médicaments, produits chimiques et autres toxines nocives. [En concevant des méthodes pour rechercher les gènes qui codent pour des enzymes UGT spécifiques, elle a identifié un complexe de 13 gènes connu sous le nom d'UGT1A[1]. Son laboratoire a montré que l'un de ces gènes, UGT1A1, traite la protéine bilirubine, qui est un produit de dégradation de l'hémoglobine.[1]

Le groupe de recherche d'Ida Owens a ensuite réalisé de multiples avancées concernant la biologie des enzymes UGT. Son laboratoire est le premier à identifier un défaut génétique dans le gène UGT1A1 qui entraîne le syndrome de Crigler-Najjar[1]. Le syndrome de Crigler-Najjar est un trouble qui perturbe la modification et l'excrétion normales de la bilirubine, entraînant une jaunisse[3]. Le groupe de recherche d'Owens a également identifié que les enzymes UGT doivent être activées avant de pouvoir détoxifier les produits chimiques étrangers et que, dans certains cas, la suppression de ces enzymes pouvait renforcer les effets des médicaments thérapeutiques[9],[10]. Le laboratoire d'Owens découvre que l'activité des enzymes UGT peut être diminuée par des inhibiteurs de kinase et que la protéine kinase C et la tyrosine kinase peuvent modifier la spécificité de l'enzyme, ce qui contribue probablement à leur capacité à détoxifier un large éventail de produits chimiques étrangers[8].

Ida Owens reçoit le NIH Director's Award en 1992 et, en 2013, le premier Distinguished Alumni Award de la Duke University Graduate School[3]. En outre, en 2009, l'American Asthma Foundation a reconnu Owens pour avoir figuré parmi les 5 % d'autrices les plus cités dans les revues de pharmacologie[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) « Item of Interest: Ida Owens, Longtime NICHD Scientist Dies », sur National Institute of Child Health and Human Development (consulté le )
  2. a b et c The Education of Ida Owens: Science, Civil Rights, and the Integration of Duke University, Weiss, Ivan (Director) ()
  3. a b c d e f g et h (en) « Ida Stephens Owens Named First Recipient of The Graduate School Distinguished Alumni Award », Duke Graduate School, (consulté le )
  4. (en) « Duke Alumni Women's Weekend 2016 » (consulté le )
  5. a et b (en) « Graduate School Honors Owens with Documentary about Her Experience | Duke Graduate School », sur gradschool.duke.edu (consulté le )
  6. (en) « Duke Alumni Women's Weekend 2016 » (consulté le )
  7. (en) « NICHD Staff Detail for Ida Owens », National Institute of Child Health & Human Development (consulté le )
  8. a et b (en) « Mrs. I. Stephens Owens to Get Ph.D. Degree from Duke Univ. », The Carolina Times, Durham. N.C.,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « Board of Scientific Counselors Minutes, décembre 1, 2017 », sur Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development Division of Intramural Research (consulté le )
  10. (en) « Board of Scientific Counselors Minutes, décembre 1, 2017 », sur Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development Division of Intramural Research (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]