Pou-du-ciel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 7 mars 2020 à 17:11 et modifiée en dernier par Uli Elch (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
HM 14

Le Pou-du-ciel est le nom donné par Henri Mignet à un avion de sa conception, le modèle HM-14. Il conçut cet avion dans un esprit de simplicité, de sécurité et de faible coût. Il en offrit les plans à tout le monde au travers d'un livre, Le Sport de L'air, publié en 1934.

Histoire

Le Pou-du-ciel en 1935

En 1932, Mignet construit le HM-11 avec ses multi ailes décallées, il est la prémisse du pou du ciel. Insatisfait, il le modifiera en HM-12, puis en HM-13 pour aboutir au HM-14 en 1933[1].

Fin 1934, Mignet expose son Pou à Paris au Grand Palais, dans le cadre du 14e salon de l'Aéronautique. Logé dans un coin de galerie plutôt à l'écart, le petit appareil, peu connu du public sinon par quelques articles de journaux, attire une foule ininterrompue de curieux, de passionnés aussi, trouvant là le seul avion à leur portée, une sorte de rêve accessible à leur bourse et à leur passion ; le seul aussi qu'il leur soit proposé de construire eux-mêmes. Ce public, enthousiasmé par cette visite, en repart aussi un peu frustré, tant sa curiosité de voir la machine en vol est grande.

Cette frustration sera de courte durée, car quelques jours après la fin du salon, est organisée à Orly une présentation publique des nouveaux avions légers et économiques du moment sous l'égide du journal Les Ailes, par un temps particulièrement médiocre. Une foule nombreuse et enthousiaste est quand même venue, et attend tout particulièrement le vol du Pou-du-ciel. Mignet se fraye un chemin dans la foule pour rejoindre son appareil qu'il va présenter durant un quart d'heure de façon magistrale, ce vol étant vraiment une révélation pour le public qui portera Mignet en triomphe à son retour au sol et le fêtera comme un héros ; ce jour-là, il est certain que beaucoup de vocations de constructeurs se seront révélées. Pour le Pou, c'est le début d'une grande aventure et d'un mouvement sans précédent.

La formule

Henri Mignet, pour concevoir son avion, est parti de trois principes aérodynamiques :

  • Suppression de la vrille : un avion dit « classique » possède trois commandes, la profondeur jouant sur l'assiette et l'incidence, la dérive jouant sur le lacet et les ailerons jouant sur le roulis. Lorsque l'avion est proche de sa vitesse de décrochage, un mouvement d'aileron modifiant le profil des ailes, une aile peut décrocher et pas l'autre. Le résultat fait que l'aile qui ne porte plus « tombe », et l'autre prenant de la vitesse commence à engager l'avion qui peut commencer une vrille. La suppression des ailerons et la disposition particulière des ailes feront que l'avion ne peut plus partir en vrille.
  • Effet de fente : les fentes couramment utilisées en aviation au niveau des volets ou des bords d'attaque maintiennent la dépression sur la partie arrière du profil, empêchant les filets d'air de se décoller de la partie avant. Mignet innova en appliquant ce principe avec deux ailes décalées de faible allongement. Le centrage avant (l'aile avant porte plus que l'aile arrière) et l'effet de fente entre l'aile avant et l'aile arrière placée plus bas empêchent le décrochement complet de l'aile avant. Aux fortes incidences le Pou change de configuration de vol et passe dans un mode « parachutal ». Le contrôle lacet-roulis étant effectué par la dérive, l'avion reste entièrement manœuvrable.
  • Aile vivante : sur un avion classique, la profondeur se trouve à l'arrière. Une action dessus change l'assiette de l'avion avec un certain temps de retard. Mignet fit une troisième innovation en faisant bouger l'aile avant dans son ensemble. L'effet sur l'aile avant provoque un changement de portance et d'incidence instantané. De plus, puisque l'aile avant bouge, lors des passages dans les turbulences atmosphériques, l'aile va bouger toute seule et les absorber.

Motorisation

Il utilise un moteur Aubier et Dunne fabriqué à Saint-Amand-les-Eaux de 540 cm3, deux-temps, deux cylindres, refroidissement par air type spécial pour les avions Pou-du-ciel.

Les Pou-du-ciel aujourd'hui

Le HM-14 originel n'est plus construit de nos jours. Toutefois, certains constructeurs amateurs ont repris la forme du fuselage et utilisent des profils d'ailes plus performants (NACA 23012 et 23112, Mignet 34013...) ou ont adapté les ailes d'un autre appareil d'Henri Mignet, le HM-360.

Aujourd'hui, le nom « Pou-du-ciel » est donné à tous les avions conçus sur le modèle du HM-14. Ils sont quasiment tous en construction amateur, et sous la réglementation ULM.

Photos

Modèle:Message galerie

Notes et références

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes