Portail:Poésie/Un Poème au Hasard

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« Beau Monstre de Nature, il est vrai, ton visage
Est noir au dernier point, mais beau parfaitement :
Et l’ébène poli qui te sert d’ornement
Sur le plus blanc ivoire emporte l’avantage.
 
Ô merveille divine, inconnue à notre âge !
Qu’un objet ténébreux luise si clairement ;
Et qu’un charbon éteint, brûle plus vivement
Que ceux qui de la flamme entretiennent l’usage !
 
Entre ces noires mains je mets ma liberté ;
Moi, qui fus invincible à toute autre Beauté,
Une More m’embrase, une Esclave me dompte.
 
Mais cache-toi Soleil, toi qui viens de ces lieux
D’où cet Astre est venu, qui porte pour ta honte
La nuit sur son visage, et le jour dans ses yeux. »


La Belle Esclave maure
Extrait de La Lyre
Tristan L’Hermite

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