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Pierre Claes (archéologue)

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Pierre Claes
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
UccleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Pierre Claes, né le à Namur et mort le à Uccle, est un archéologue belge. Il a notamment découvert le trésor de Liberchies en Belgique en 1970.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il effectue de multiples recherches archéologiques principalement sur des sites gallo-romains en Belgique. Les résultats de ses recherches sont publiées dans diverses revues scientifiques et livres. Il a été membre de la Société royale belge d'anthropologie et de préhistoire[1]. Il a aussi été un membre actif du Cercle d'Histoire d'Archéologie et de Folklore d'Uccle et environs[2].

Il a mené ses premières fouilles, entre 1938 et 1943, sur le site du Neckersgat[3], à Uccle, à proximité du moulin de Neckersgat. Il a révélé des fragments de céramique et fibule en bronze datant de « La Tène III », une monnaie d’argent romaine d’Auguste, des pendeloques de collier et une hache polie en silex. Grâce à sa découverte d'outils préhistoriques (microlithes) datant du mésolithique, le site de Neckersgat est un des sites les plus anciens de la région bruxelloise.

Il a mené des fouilles à Tavier[4] (commune d'Eghezée) en 1952 et 1953 où il a mis au jour un autel dédié à Apollon[5]. Tavier est situé le long de la voie Bavay-Cologne.

Il a mené d'importantes fouilles[6],[7],[8] sur le site gallo-romain de Liberchies à partir de 1954 jusqu'à sa mort. Il a mis au jour des fondations d'habitations romaines, un puits romain très bien conservé, des deniers d'argent et de bronze des 3 premiers siècles après J.-C., des bijoux, poteries, fibulesetc. Mais aussi certains silex datant du néolithique.

Il a mené des fouilles[9] sur la commune de Wépion de 1955 à 1960.

Il a aussi mené des fouilles[10] dans la "Grotte de On sous Jemelle", province de Namur (Belgique) entre 1964 et 1969.

Inventeur[modifier | modifier le code]

Pierre Claes est principalement connu[11] pour avoir découvert le célèbre trésor de Liberchies en Belgique en 1970. Lorsqu'une personne découvre un trésor, le code civil le qualifie d'« inventeur ».

Pierre Claes découvre le trésor lors de ses fouilles dans l'ancien village romain de "Germiniacum", dons les ruines sont situées aujourd'hui à Liberchies, dans le Hainaut. Germinacium est situé au bord de l'ancienne voie romaine, la chaussée de Brunehaut, reliant Bavay en France à Cologne en Allemagne. Le trésor se trouve à une profondeur d'à peine 70 centimètres. Pierre Claes découvre la plus grosse partie du trésor le 10/08/1970. Le lendemain, il découvre encore quelques pièces supplémentaires et le 07/11/1970, il découvre une ultime pièce.

Le trésor de Liberchies[modifier | modifier le code]

Le trésor est constitué de 368 pièces d'or[12] pour un poids total de 2,600 kilos. L'or Les pièces sont datée de 63 après J.-C jusqu'à 166 après J.-C, couvrant les règnes des empereurs Néron à Marc-Aurèle. Les Romains appelaient leurs pièces d'or, des deniers d'or ou "aureus" ("aurei" au pluriel). D'après Marcel Thirion, auteur du livre "Le trésor de Liberchies", la valeur du trésor à l'époque correspondait à 30 ans de solde d'un légionnaire ordinaire[13].

Le trésor suscite toujours de l'intérêt 50 ans après sa découverte, en témoigne le reportage de la RTBF, radio-télévision belge, réalisé en 2018 sur la découverte du trésor incluant des images d'archive du journal télévisé avec Pierre Claes[14]. Ensuite, il y a l'exposition permanente qui lui est consacrée au musée de Liberchies et les conférences qui lui sont dédiées comme celle donnée à Lille par Laurent Schmitt (SFN & SÉNA, Paris) intitulée "Le trésor de Liberchies : état de la question cinquante ans après sa découverte"[15] en 2019. Finalement, il y a aussi les nombreuses citations bibliographiques relatives au livre qui lui est consacré "Le trésor de Liberchies - Aurei des Ier et IIe siècle.

Rachat et conservation du trésor[modifier | modifier le code]

Plusieurs candidats acheteurs se sont fait connaitre mais la volonté de Pierre Claes était qu'il reste en Belgique. Le trésor a été acheté dans son intégralité par la Banque nationale de Belgique qui en a fait don au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Royale, situé à Bruxelles, en 1971. La somme versée pour le rachat du trésor n'a pas été communiquée. En 2018, Johan Van Heesh, conservateur au cabinet des médailles, estime que chaque pièce vaut environ 5.000 euros et la valeur totale du trésor est de 2 millions d'euros[14]. La somme a été partagée équitablement entre l'inventeur du trésor, Pierre Claes, et le propriétaire du champ où a été découvert le trésor. Pierre Claes a fait don de l'intégralité de sa part à l'A.S.B.L Pro Geminiaco.

Pro Geminiaco[modifier | modifier le code]

Pierre Claes a créé l'A.S.B.L. Pro Geminiaco6 en 1967. Cette association avait pour but de réaliser des fouilles archéologiques sur la commune de Liberchies. Grâce notamment à la somme d'argent importante reçue pour la vente du trésor, de nombreuses fouilles ont pu être réalisées sur le site de Liberchies par de nombreux archéologues passionnés qu'ils soient étudiants, amateurs ou professionnels. Les fouilles ont été réalisées pendant plus de 47 ans, et ont donc continué bien après le décès de Pierre Claes en 1982, perpétuant ainsi sa passion pour la découverte du site gallo-romain de Germinacum. Les dernières fouilles ont été réalisées en 2015 et l'association a été dissoute en 2020[16].

Musées et patrimoine[modifier | modifier le code]

Le musée de Liberchies[17] documente plus de 50 ans de fouilles archéologiques du site gallo-romain Germinacium[18] à travers une exposition permanente intitulée "Liberchies, entre Belgique et Germanie: guerres et paix en Gaule romaine". Le musée contient de nombreux objets découverts sur les site de fouilles à l'exception du trésor.

Le trésor est conservé au Cabinet des Médailles[19]de la Bibliothèque Royale de Bruxelles. La première exposition[20] ouverte au public du trésor de Liberchies a eu lieu en 1972 à la Bibliothèque royale Albert. La Bibliothèque Royale de Belgique déclare que "Le trésor de Liberchies est un document unique pour l'histoire monétaire de la Belgique romaine."[21]. Photo[22] de 3 pièces d'or du trésor de Liberchies tenues par Mme Fran Stroobants, conservatrice du département des monnaies et médailles. En 2005, à l'occasion des 175 ans de l'anniversaire de la Belgique, le Cabinet des Médailles a exposé le trésor de Liberchies lors d'une grande exposition consacrée à ses plus beaux trésors[23]. A noter qu'une page en anglais de Wikipedia [./Https://en.wikipedia.org/wiki/Brussels_Coin_Cabinet (https://en.wikipedia.org/wiki/Brussels_Coin_Cabinet]) est consacrée au Cabinet des Médailles où il est fait mention du trésor.

Le site "Les Bon Villers", dans la commune de Liberchies, où a été trouvé le trésor a été reconnu «patrimoine exceptionnel de Wallonie» en 1992.

Livre[modifier | modifier le code]

Le livre consacré à la découverte du trésor est intitulé "Le trésor de Liberchies - - Aurei des Ier et IIe siècle"[24]et a été écrit par Marcel Thirion et préfacé par Pierre Claes et Charles Léva.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Joel Moulin

1987, Les fibules de

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Société royale Belge d'Anthropologie et de Préhistoire, « Liste des membres », Bulletin de la Société royale Belge d'Anthropologie et de Préhistoire, vol. Tome LIX,‎
  2. Jean-Marie Pierrard, « Bulletin bimestriel n°10 » [PDF], sur Cercle d'Histoire, d'Archéologie et de Folklore d'Uccle et environs A.S.B.L.,
  3. Sylvie Byl, Céline Devillers et Nicolas Paridaens, « FOUILLE PRÉVENTIVE SUR LE SITE DU NECKERSGAT À UCCLE », Archéologie à Bruxelles, vol. 005,‎ , p. 9 (lire en ligne)
  4. Charles Leva, « LE SITE GALLO-ROMAIN DE TAVIERS I. Les trouvailles de 1848. »,
  5. Fabienne Vilvorder et Laurent Verslype, « Extrait de la publication «Taviers gallo-romain» (p.227-9) », sur Academia,
  6. Pierre CLAES et Edmond MILLIAU, « Fouilles exécutées dans le site Gallo-Romain des Bons Villers (Liberchies) » [PDF], sur naturalsciences.be
  7. « [II] Liberchies, vicus gallo-romain. Sondages de Pierre Claes et Edmond Milliau, 1957, 1961 et 1963, et zone d'habitat au sud de la voie antique, fouilles de Pro Geminiaco, 1969-86 », Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain, no 82,‎ (lire en ligne Accès limité)
  8. Pierre Claes et Edmond Milliau, « Fouilles aux Bon Villers (Liberchies) », Archéologie, no 2,‎ , p. 425-427 (lire en ligne)
  9. « Un carnet de fouilles exemplaire », sur Société Archéologique de Namur
  10. Walter Leclercq, « Les fouilles de Pierre Claes dans la Grotte de On sous Jemelle (prov. de Namur, Belgique). Éléments de l'âge du Bronze final », sur Academia,
  11. « Helinium, volume 29 », sur Google Livres, (consulté le )
  12. der, La Première, « Les 368 pièces d'or de Liberchies », sur RTBF Actus,
  13. Marcel Thirion, Le Trésor de Liberchies, Bruxelles, , 218 p., p. 70-71
  14. a et b RTBF, « JT 19h30 - Envers du Trésor, Pièces de Liberchies » Inscription nécessaire [vidéo], sur RTBF Auvio,
  15. Corinne HÉLIN, « Conférence : Le trésor de Liberchies : état de la question cinquante ans après sa découverte », sur Nordoc'Archéo,
  16. Jean-Claude Demanet, « Dissolution de l'asb. Pro Geminiaco », sur jaarrekening.be,
  17. Administration communale de Pont-à-Celles, « Musée de Liberchies » (consulté le )
  18. M.I.G., « Un musée gallo-romain pour le Pays de Geminiacum », sur DH Les Sports,
  19. « Historique du Cabinet des Médailles », sur KBR, bibliothèque scientifique nationale de Belgique (consulté le )
  20. SOCIÉTÉ ROYALE DE NUMISMATIQUE DE BELGIQUE, « REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE ET DE SIGILLOGRAPHIE » [PDF], sur Société Royale de Numismatique de Belgique,
  21. Bibliothèque royale de Belgique, « Le trésor de Liberchies », sur Archaeological Atlas of Antiquity,
  22. e-Science Connection, « e-Science Connection - La science se décline au féminin », sur Belspo (consulté le )
  23. (nl) « Schatten uit de KB » [PDF], sur Flemish Association for Library, Archive & Documentation (consulté le )
  24. Marcel Thirion, Le Trésor de Liberchies, Bruxelles, , 218 p.