Pascoïte

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Pascoïte
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Image illustrative de l’article Pascoïte
Échantillon venant de la mine D-Day n°2 dans le Utah aux États-Unis
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Ca2Ca(V10O28)·17H2O
Identification
Couleur rouge-orange foncé à jaune-orange ; jaune sale (lors d'une déshydratation partielle)
Système cristallin monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace 2 - sphénoïdale

B2

Clivage distinct/bon. Distinct sur {010}
Cassure conchoïdale. Fractures développées dans des matériaux fragiles caractérisés par des surfaces légèrement incurvées (par exemple, le quartz).
Habitus cristaux minuscules, en forme de lattes à terminaisons obliques ; {110} strié [001], et {111} strié [101]

Incrustations - forme des agrégats en forme de croûte sur la matrice. Granuleux - apparaît généralement sous forme de cristaux anédriques à subédriques dans la matrice.

Échelle de Mohs 2,5
Trait jaune de cadmium
Éclat sous-adamantin, vitré
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,775, nβ = 1,815, nγ = 1,825

2V : de 50° à 56° (mesuré), 52° (calculé)

Biréfringence δ = 0,050, biaxial (-)
Pléochroïsme visible, X = jaune de cadmium clair, Y = jaune de cadmium, Z = orange
Dispersion optique r < v forte
Transparence translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,455 g/cm3 (mesuré), 2,465 g/cm3 (calculé)
Solubilité dans l'eau

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

 

La pascoïte est un minéral de formule Ca3V10O28·17H2O ou Ca2Ca(V10O28)·17H2O[2] de couleur rouge-orange à jaune. Elle a été découverte dans la province de Pasco au Pérou, d'où son nom, et décrit en 1914[3]. Son symbole IMA est Pas.

Description[modifier | modifier le code]

Les cristaux de pascoïte, qui se rassemblent dans des croûtes granuleuses, sont minuscules et ont l'apparence de picots avec des terminaisons obliques. Le minéral est de couleur rouge-orange foncé à jaune-orange et jaune sale lorsqu'il est partiellement déshydraté. Il se présente sous forme d'efflorescences dans les tunnels miniers ou sous forme de sous-produit d'oxydes de vanadium superficiels lixivié par les eaux souterraines. La pascoïte a été trouvée en association avec la carnotite[4].

La pascoïte se dissout facilement pour former un liquide rouge foncé[5].

Elle fait partie du groupe éponyme de la pascoïte[2]. L'analogue de magnésium de la pascoïte est la magnésiopascoïte[6].

Structure[modifier | modifier le code]

Une étude de 2005 a déterminé que la pascoïte a une structure cristalline désordonnée C 2/m. Elle est constituée d'anions décavanadate (V10O28)6− liés entre eux par le complexe interstitiel {Ca 3(H2O)17}6+[7].

Pascoïte du district de Gypsum Valley, comté de San Miguel, Colorado, États-Unis


Synthèse[modifier | modifier le code]

La pascoïte est aisément synthétisée en lessivant des oxydes de calcium et de vanadium à l'eau ce qui produit une solution de couleur orange de pH d'environ 4,6. L'évaporation de la solution à température ambiante produit des cristaux rouge orangé du minéral. Dissoute, elle peut également être recristallisée dans l'eau[8].

Histoire[modifier | modifier le code]

La pascoïte a été découverte dans la mine Ragra près de Cerro de Pasco, au Pérou, où le minéral s'est formé sur les parois d'un tunnel d'exploration après son excavation[6]. Les spécimens ont été transportés par D. Foster Hewett du Pérou au laboratoire Institut d'études géologiques des États-Unis pour analyse. Plusieurs années plus tard, en 1914, la pascoïte est décrite dans la revue de American Philosophical Society. Elle a été nommée d'après la province de Pasco où sa découverte a eu lieu[9].

Distribution[modifier | modifier le code]

La pascoïte a été trouvée en Argentine, en République tchèque, en Italie, au Pérou, au Royaume-Uni et aux États-Unis[6]. Plusieurs des sites où elle a été signalée sont des districts miniers d'uranium[6]. Le matériau type est conservé aux États-Unis à l'université Harvard dans le Massachusetts et au Musée national d'histoire naturelle de Washington[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a et b (en) « Pascoite », sur Mindat.org (consulté le )
  3. (en) « Pascoite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  4. a et b (en) « Pascoite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  5. Hillebrand, Merwin et Wright 1914, p. 51.
  6. a b c et d Kampf et Steele 2008, p. 680.
  7. Hughes, Schindler et Francis 2005, p. 1379.
  8. Swallow, Ahmed et Barnes 1966, p. 397.
  9. Hillebrand, Merwin et Wright 1914, p. 49.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) W. F. Hillebrand, H. E. Merwin et Fred E. Wright, « Hewettite, Metahewettite and Pascoite, Hydrous Calcium Vanadates », Proceedings of the American Philosophical Society, American Philosophical Society, vol. 53, no 213,‎ janvier–mai 1914, p. 31–54 (JSTOR 984129).
  • (en) John M. Hughes, Michael Schindler et Carl A. Francis, « The C2/M Disordered Structure of Pascoite, CA3[V10O28]·17H2O: Bonding Between Structural Units and Interstitial Complexes in Compounds Containing the [V10O28]6− Decavanadate Polyanion », The Canadian Mineralogist, vol. 43, no 4,‎ , p. 1379–1386 (DOI 10.2113/gscanmin.43.4.1379)
  • (en) Anthony R. Kampf et Ian M. Steele, « Magnesiopascoite, a new Member of the Pascoite Group: Description and Crystal Structure », The Canadian Mineralogist, vol. 46, no 3,‎ , p. 679–686 (DOI 10.3749/canmin.46.3.679)
  • (en) A. G. Swallow, F. R. Ahmed et W. H. Barnes, « The crystal structure of pascoite, Ca3V10O28·16H2O », Acta Crystallographica, vol. 21, no 3,‎ , p. 397–405 (DOI 10.1107/S0365110X66002974)

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