Omphalotus

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Omphalotus[2] est un genre cosmopolite de champignons basidiomycètes, de la famille des omphalotacées[3], créé par le mycologue suisse Victor Fayod en 1889. Il regroupe des espèces jadis classées dans les pleurotes[4], les clitocybes[5], les armillaires[6], les Lampteromyces[7] ...

Caractéristiques du genre[modifier | modifier le code]

Les Omphalotus sont des champignons lignicoles et plus ou moins cespiteux (venant surtout sur les troncs des arbres morts, les souches et les branches de feuillus), charnus, de grande taille, de couleur souvent vive (safran, jaune orangé) ou brun rougeâtre à brun datte, l'une montrant même des tons olive à verdâtre.

Le genre Omphalotus a d'abord été rattaché à la famille des Pleurotaceae, puis des Marasmiaceae, et enfin aux Omphalotaceae[8].

Ses espèces sont toutes toxiques. Certaines sont remarquables par la bioluminescence de la face fertile sous le chapeau (lames). Elle semble due à un composé fluorescent vert, la riboflavine ou lampteroflavine[9].

Une colonie de Tsukiyo-také (ツキヨタケ, 月夜茸 = « champignon clair de lune ») sur un tronc d'arbre la nuit est une vision féerique. Après adaptation de quelques minutes à l'obscurité, il est possible de lire les titres d'un journal avec la luminescence fournie par un seul exemplaire disposé à 20 cm de distance[10].

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'ancien nom de genre Lampteromyces est une combinaison des mots grecs classiques Lampteros (Λαπτερος: lampe) et Myces (μύκης: champignon)[11],[12].

Leur nouveau nom Omphalotus est également une combinaison latine de deux mots tirés du grec : omphalos (ύςμφαλύς) signifiant « nombril », et οὖς / ôtos Tus (τύς:« oreille »)[11], bien que des espèces ombiliquées se trouvent également dans nombre de genres, dont précisément les Clitocybes et les Pleurotes dont Fayod voulait les séparer.

Bioluminescence[modifier | modifier le code]

Plusieurs espèces émettent une faible bioluminescence, détectable dans l'obscurité, notamment Omphalotus japonicus ou Omphalotus nidiformis, par exemple[13].

Phylogénie[modifier | modifier le code]






O. olearius





O. olivascens var. olivascens



O. olivascens var. indigo




O. nidiformis





O. japonicus




O. subilludens




O. illudens



O. mexicanus



Phylogénie et parenté des espèces d' Omphalotus basée sur les séquences ITS d' ADN ribosomique [14].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 1 juin 2018
  2. Current Name: Omphalotus Fayod, Annls Sci. Nat., Bot., sér. 7 9: 338 (1889) Synonymes: Lampteromyces Singer, Mycologia 39(1): 79 (1947) Monodelphus Earle, Bull. New York Bot. Gard. 5: 432 (1909)
  3. (en) Cannon, P. F. et Kirk, P. M., Fungal families of the world, Egham, CABI, , 456 p. (ISBN 978-0-85199-827-5 et 0-85199-827-5, OCLC 60741230, lire en ligne)
  4. Pleurotus olearius (DC.) Gillet, Les Hyménomycètes ou Description de tous les Champignons qui Croissent en France: 344 (1876) [MB#163386]
  5. Clitocybe olearia (DC.) Maire, Fungi Catalaunici: Contributions à l'étude de la Flore Mycologique de la Catalogne: 73 (1933)
  6. Armillaria japonica (A. Kawam.) S. Imai, Journ. Facul. Agr. Hokkaido Imp. Univ. Sapporo 43: 52 (1938)
  7. Le genre Lampteromyces, spécialement créé par le mycologue allemand Rolf Singer en 1947 pour une espèce alors endémique du Japon, le Tsukiyo-také, publié en 1915 par le mycologue japonais Seiichi Kawamura sous le basionyme de Pleurotus japonicus . Une espèce voisine, originaire du Tibet, Lampteromyces luminescens y est placée par le mycologue chinois Mu Zang en 1979.
  8. La famille des Omphalotaceae, décrite A. Bresinsky in 1985 comme distincte des Tricholomataceae, a été synonymisée aux Marasmiaceae. Cependant l'analyse séquentielle de leur ADN par Moncalvo et al. en 2002, puis Matheny et al. en 2006 a conduit à leur reconnaissance par les auteurs modernes. Au sens restreint actuel, elle regroupe les genres Anthracophyllum, Gymnopus, Lentinula, Marasmiellus, Mycetinis, Rhodocollybia, Omphalotus.
  9. (en) Minoru Isobe, Duangchan Uyakul et Toshio Goto, « Lampteromyces bioluminescence—1. Identification of riboflavin as the light emitter in the mushroom L. japonicus », Journal of Bioluminescence and Chemiluminescence, vol. 1, no 3,‎ , p. 181–188 (ISSN 0884-3996 et 1099-1271, DOI 10.1002/bio.1170010306, lire en ligne, consulté le )
  10. « Pleurote "clair de lune" (Lampteromyces japonicus) ツキヨタケ »
  11. a et b Imazeki, Rokuya, 1904-1991. et Tubaki, K. (Keisuke), Kinrui : ki no ko, kabi, Hoikusha, shōwa 45 1970 (ISBN 4-586-32014-1 et 978-4-586-32014-1, OCLC 20406278, lire en ligne)
  12. (en) Rolf Singer, « New Genera of Fungi. III », Mycologia, vol. 39, no 1,‎ , p. 77–89 (ISSN 0027-5514 et 1557-2536, DOI 10.1080/00275514.1947.12017591, lire en ligne, consulté le )
  13. Australian museum, Omphalotus nidiformis (photo mettant en évidence la luminescence verte de ce champignon, consulté 2012-01-07
  14. Kirchmair, Martin; Morandell, Sandra; Stolz, Daniela; Pöder, Reinhold; Sturmbauer (2004) "Phylogeny of the Genus Omphalotus Based on Nuclear Ribosomal DNA-sequences". Mycologia. 96 (6): 1253–60. doi:10.2307/3762142- PMID 21148949

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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