Na Comerma de Sa Garita

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Na Comerma de Sa Garita
Image illustrative de l’article Na Comerma de Sa Garita
Portique du bâtiment.
Localisation
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Îles Baléares
Ile Minorque
Commune Alaior
Coordonnées 39° 53′ 50″ nord, 4° 06′ 43″ est
Géolocalisation sur la carte : Minorque
(Voir situation sur carte : Minorque)
Na Comerma de Sa Garita
Na Comerma de Sa Garita
Géolocalisation sur la carte : îles Baléares
(Voir situation sur carte : îles Baléares)
Na Comerma de Sa Garita
Na Comerma de Sa Garita
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Na Comerma de Sa Garita
Na Comerma de Sa Garita
Histoire
Période Âge du fer

Na Comerma de Sa Garita est un site archéologique daté de l'Âge du fer, situé sur la commune d'Alaior, sur l'île de Minorque, dans l'archipel des Baléares, en Espagne. Faute d'avoir été fouillé, la nature du site demeure énigmatique, d'autant que l'architecture du bâtiment édifié sur place est unique en son genre.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'édifice est situé à environ 70 m à l'ouest du dolmen de Ses Roques Llises et à un plus de 600 m au sud-ouest du village talayotique de Torre d'en Galmés.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Étymologiquement, le nom du lieu est composé de plusieurs mots : Comerma est lui-même composé de deux mots, coma et erma, le premier se référant à un terrain et le second à un lieu qui n'est pas connu, quant à Garita il pourrait faire référence à un espace dédié aux animaux.

Architecture[modifier | modifier le code]

Le monument se compose de deux parties distinctes : une grande cour sub-rectangulaire à ciel ouvert et une enceinte, en forme d'abside, en partie couverte. La grande cour mesure environ 270 m2. On y accède de l'extérieur, au sud, par une porte à linteau actuellement effondré. Le bâtiment, en forme d'abside, est de plan irrégulier. Il mesure 16 m de long, d'est en ouest, et 10 m de large, du nord au sud. Le bâtiment est entouré sur trois côtés par un mur épais conservé sur 2 m de hauteur, et adossé à la grande cour côté sud. L'intérieur de l'espace ainsi délimité est divisé par une série de « portiques », avec colonnes et architraves, formant cinq lignes orientées nord-sud et trois lignes orientées est-ouest. Les colonnes sont composées de plusieurs pierres brutes entassées, tels des tambours de colonne, les plus grandes comportant jusqu'à sept tambours. Les architraves sont de longues dalles parallélépipédiques sommairement taillées. Dix colonnes et six architraves sont encore en place, mais le sol est couvert de diverses pierres correspondant aux éléments d'origine d'anciens portiques désormais ruinés. L'angle nord-est du bâtiment comporte une curieuse construction en forme de tombe, tandis que dans l'angle nord-ouest se dresse une petite taula[1].

Essai d'interprétation[modifier | modifier le code]

Aucune fouille archéologique n'a été effectuée sur le site : la fonction exacte et la chronologie précise de cet édifice demeurent inconnues, mais plusieurs hypothèses peuvent être envisagées. L'architecture ne correspond à celle d'aucun autre édifice connu. Il est peu vraisemblable qu'il puisse s'agir d'un bâtiment à usage d'habitat d'un type unique en son genre : les types d'habitat connus sont assez stéréotypés et jamais uniques en leur genre. L'amplitude des espaces suggère que l'édifice était destiné à accueillir simultanément un grand nombre de personnes, il pourrait donc s'agir d'un bâtiment public ou religieux. Globalement, le bâtiment s'apparente à une copie très rudimentaire d'un temple gréco-romain. La présence d'une taula, dans une configuration elle-même totalement atypique, pourrait confirmer la vocation religieuse de l'édifice ; a minima, elle indique une fréquentation du site durant la période post-talayotique[1].

Protection[modifier | modifier le code]

En 2013, l'Espagne a proposé l'inscription du site au titre de la « culture talayotique de Minorque » sur la liste indicative de l'UNESCO, préalable à une possible inscription au patrimoine mondial[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Sintes Olives 2015.
  2. (en) « Talayotic Culture of Minorca », UNESCO

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Elena Sintes Olives, Guide Minorque talayotique : La Préhistoire de l' île, Sant Lluis, Triangle, , 319 p. (ISBN 9788484786405), p. 222-225

Articles connexes[modifier | modifier le code]