Moulin des Marats

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Moulin des Marats
Extrait du cadastre des Marats de 1833
Présentation
Type
Moulin à eau
Destination initiale
Meunerie
Construction
avant 1740
Démolition
après 1856
Localisation
Pays
Commune
Adresse
"Aux Varennes" Section C feuille 3
Coordonnées
Localisation sur la carte de la Meuse
voir sur la carte de la Meuse

Le moulin des Marats qui a aujourd'hui disparu du paysage et de la mémoire collective était encore en activité jusqu'au milieu du XIXe siècle. La synthèse des recherches documentaires permet de ne pas oublier le passé de cet édifice et son activité dans le village des Marats.

Le meunier était un personnage central de la vie du village. Sous l’Ancien Régime, le moulin était un outil « banal », c'est-à-dire communautaire et dépendait du seigneur local. Les paysans lui apportaient leur récolte de grain. Pour paiement de sa peine, le meunier prélevait une part de la farine obtenue. La fin du XIXe siècle amorça la disparition d’une tradition meunière villageoise au profit d’une industrie minotière urbaine.

Localisation et description[modifier | modifier le code]

Le cadastre de 1833 de la commune des Marats permet de confirmer la présence d'un moulin sur le territoire de la commune et de le localiser précisément.

Ce document est disponible en ligne sur le site internet des archives de la Meuse[1].

Sur le cadastre on s'aperçoit que trois bâtiments distincts sont présents au lieu-dit "Aux Varennes". Le bâtiment principal qui abritait le mécanisme s'étendait sur 22 mètres de large et 31 mètres de long. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le moulin n'était pas situé directement sur la rivière de la Chée. Un canal spécifique permettait d'amener l'eau provenant des ruisseaux des vallées "sous Caulaines" et de la "Vau Haqui" ainsi qu'une partie des eaux détournées de la Chée.


Dans son livre publié en 1938 (Rembercourt-aux-Pots, aux confins du Barrois et du Verdunois[2]), l'abbé Camille Paul Joignon précise : "La Chée prend sa source sur Marats-la-Grande, qu'elle arrose en passant sous deux ponts, dans la direction est-ouest, puis la rivière remonte vers le nord pour arroser et fertiliser le joli petit vallon qui relie les deux Marats. Jadis, la Chée actionnait un moulin à eau à deux tournants qui chômait quatre mois par an. Il était situé au pied de la Côte à Rougeats".

Chronologie[modifier | modifier le code]

Les origines sont inconnues mais les différentes sources documentaires permettent d'attester la présence de ce moulin.

  • 1740 : la carte de Cassini[3] est la première confirmation de la présence du moulin. Sur cette carte, on s'aperçoit qu'un autre moulin, "le moulin de Keipha", est situé à environ 1600 mètres sur le ruisseau de Rembercourt.
Extrait de la carte de Cassini
  • 1836 : Le premier registre de recensement[4] de la commune des Marats disponible aux archives départementales date de 1836. Dans ce document, on y apprend que Jean Mansuy Purson, âgé de 70 ans, est meunier et vit avec son épouse (Catherine Hébert - 66 ans) et ses deux fils Victor Denis (38 ans) et Jean Joseph (36 ans).
  • 1841 : 5 ans plus tard, dans le registre de 1841, on découvre que Jean Mansuy Purson a désormais cessé son activité et qu'il a transmis sa charge à son fils aîné Denis Victor qui réside au moulin avec sa femme Joséphine Sabatier, son fils Joseph Adolphe et une jeune domestique, enfant trouvé de son état, prénommée Léocadie. On apprend également qu'un deuxième foyer est présent au moulin (certainement logé dans le second bâtiment). il s'agit de Jean Hyacinthe Purson qui est cultivateur et qui vit avec sa femme Marie Anne Gabriel, leur fille Constance et Anne Purson (veuve Gabriel).
  • 1846 : La famille s'agrandit avec l'arrivée d'un fils cadet prénommé Alcide (4 ans), Victor (1 an) et d'un nouveau-né Jules (3 mois).
  • 1851 : Le registre indique que Denis Victor, alors âgé de 53 ans, est meunier et cultivateur et que sa femme Marie Joséphine est vigneronne. un petit dernier, prénommé Gustave (2 ans) est venu compléter la famille.
  • 1856 : Malheureusement en ce milieu du XIXème siècle, le moulin des Marats ne fait pas exception et disparait définitivement face à la naissance de la minoterie industrielle. En 1856 le registre indique que le moulin est inhabité et ne fait plus mention de la famille de Victor Purson qui a sans doute dû déménager pour s'installer dans un village alentour ou à la ville.
  • 1861 : À partir de cette date, les registres ne font plus mention du moulin des Marats.
  • 1866 : La carte d'état-major[5] fait encore apparaître le moulin.
    Extrait de la carte d'état-major

Le site aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cadastre : Section C « Vers Condé » Feuille 3- 20 août 1833 http://archives.meuse.fr/medias/customer_2/3_Fonds_num_heberg/1_Archives/FRAD055_FI/FRAD055_FI_161Fi/AD055_161FI_0069/AD055_161FI_0069_C_03.jpg
  2. Rembercourt-aux-Pots – Aux confins du Barrois et du Verdunois - Abbé Camille Paul Joignon – 1938 - P.298
  3. Carte de Cassini – feuille n°111 Toul – 1740 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095241k/f1.item.zoom#
  4. Registres de recensement communal des Marats : http://archives.meuse.fr/search?query=les+marats&search-query=1&view=medias
  5. Carte état-major - 1866 https://remonterletemps.ign.fr/telecharger?x=6.096991&y=49.158033&z=9&layer=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&demat=ETATMAJOR$GEOPORTAIL:DEMAT