Monts John Crow

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Monts John Crow
Localisation des monts John Crow en Jamaïque.
Géographie
Altitude 1 140 m, Non nommé
Administration
Pays Drapeau de la Jamaïque Jamaïque
Comté Surrey
Paroisses Portland, Saint-Thomas

Les monts John Crow sont une chaîne de montagnes en Jamaïque. Ils s'étendent parallèlement à la côte nord-est de l'île, délimités à l'ouest par les rives du Rio Grande (en), et rejoignant l'extrémité orientale des Blue Mountains au sud-est[1]. Le point culminant de la chaîne s'élève à un peu plus de 1 140 m d'altitude[1]. Les monts John Crow font partie avec les Blue Mountains d'un ensemble montagneux protégé au Patrimoine mondial de l'UNESCO[2].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom John Crow est enregistré pour la première fois dans les années 1820[3] et vient du nom jamaïcain de l'Urubu à tête rouge. Il est suggéré qu'avant cela, la chaîne est connue sous le nom de Carrion Crow Ridge, d'après un nom antérieur pour le vautour[4]. En 1885, l'inspecteur Herbert T. Thomas de la police locale entreprend une tentative pour atteindre le plus haut sommet de la chaîne et, en 1890, il réussit, publiant un récit dans son livre Untrodden Jamaica[5]. Il demande au gouverneur de l'époque, Henry Blake, de consentir à ce qu'elles soient rebaptisées montagnes Blake, mais admet dans son livre que le changement a rencontré une opposition. Le nouveau nom n'est pas resté et ils restent les monts John Crow[3].

Faune et flore[modifier | modifier le code]

Trochilus polytmus aussi appelé Colibri à tête noire.

Les monts John Crow abritent également le Papilio homerus, une espèce en voie de disparition, le plus grand papillon des Amériques. Les populations les mieux étudiées et les mieux comprises de cette espèce en déclin se trouvent à la jonction des monts John Crow et des Blue Mountains[6]. Les monts sont réputés être un vivier important de la biodiversité des Caraïbes avec un endémisme élevé pour les plantes[2].

Ces montagnes sont cruciales pour la conservation de la faune, hébergeant des espèces menacées telles que des grenouilles et des oiseaux. Cependant, elles sont confrontées à des menaces telles que les espèces exotiques envahissantes, l'empiètement, l'exploitation minière, les incendies et les changements climatiques, nécessitant une gestion efficace et une protection renforcée. Bien qu'elles soient protégées par le parc national des Montagnes Bleues et monts John Crow, une meilleure coordination inter-organisationnelle et une participation communautaire sont nécessaires pour préserver leur intégrité[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1920, l'explorateur Scoresby Routledge affirme être la première personne à avoir traversé les montagnes John Crow, ce qui conduit à un échange de lettres dans le Times concernant la revendication antérieure de l'inspecteur Thomas. La question est réglée par l'arpenteur jamaïcain, qui décide que bien que Thomas soit le premier à escalader le plus haut sommet et à longer la crête dans une direction nord-sud, William Scoresby Routledge traverse la vallée et franchit la chaîne : et c'est ainsi qu'il est le premier à les traverser d'ouest en est[7].

Patrimoine mondial[modifier | modifier le code]

Montagnes bleues et monts John Crow *
Image illustrative de l’article Monts John Crow
Les Blue Mountains.
Pays Drapeau de la Jamaïque Jamaïque
Subdivision Paroisse de Saint Andrew
Type Mixte
Critères (vi) (ix) (x)
Numéro
d’identification
1356
Région Amérique latine et Caraïbes **
Année d’inscription 2015 (39e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Depuis 2015, les monts John Crow font partie avec les Blue Mountains d'un ensemble montagneux protégé au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Ces montagnes couvrent environ 20 % de l'île. Ce territoire comprend une vaste région montagneuse et très boisée qui offre un refuge historique aux Marrons de Jamaïque, aux Taïnos puis aux Africains réduit en esclavage. Ils résistent au système colonial dans cette région grâce à un réseau de pistes entre les différents repaires[2].

Ces habitants de fortune développent une relation spirituelle importante avec ces montagnes et y mettent en place divers moyens d'expression culturelle immatérielle (rites religieux, danses, médecine traditionnelle, etc.)[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b UK Directorate of Overseas Surveys 1:50,000 map of Jamaica sheet N, 1967.
  2. a b c d et e UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Montagnes bleues et monts John Crow », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
  3. a et b (en) B W Higman et Hudson, Jamaican Place Names, Mona, Jamaica, 1st, , 89–90 p. (ISBN 978-976-640-217-4)
  4. (en) "Eager for Ecclesdown Road" at www.10000birds.com. Accessed 29 July 2011.
  5. (en) Herbert T. Thomas, Untrodden Jamaica, Kingston, Jamaica, 1st, (lire en ligne)
  6. (en) Lehnert, Kramer, Rawlins et Verdecia, « Jamaica's Critically Endangered Butterfly: A Review of the Biology and Conservation Status of the Homerus Swallowtail (Papilio (Pterourus) homerus Fabricius) », Insects, vol. 8, no 3,‎ , p. 68 (PMID 28698508, PMCID 5620688, DOI 10.3390/insects8030068)
  7. (en) W. Anthony Baker, « The Times (London) », Letters to the Editor: The John Crow Mountains, Times Newspapers Ltd., no 42515,‎