Mitholz
Nom officiel |
(de) Blausee-Mitholz |
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Pays | |
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Région administrative du canton |
Région administrative de l'Oberland (d) |
Canton | |
Arrondissements administratifs du canton | |
Commune | |
Localisation géographique | |
Coordonnées |
Population |
170 hab. |
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Code postal |
3716 |
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Indicatif téléphonique |
033 |
Immatriculation |
BE |
Mitholz ou Blausee-Mitholz est un village de Suisse faisant partie de la municipalité de Kandergrund, dans le canton de Berne.
La localité est connue en raison de l'implantation d'un dépôt de munitions de l'armée suisse dans la falaise surplombant une partie du village, le dépôt de munitions de Mitholz. La nuit du , l'explosion du dépôt de Mitholz tue 9 personnes et détruit une quarantaine de maisons et plusieurs infrastructures routières ou ferroviaires. Les munitions de plusieurs galeries explosent et provoquent l'effondrement d'une partie de la montagne. En , une étude mandatée par les autorités suisses indiquent que les explosifs polluant le site présentent un risque plus élevé qu'estimé en . Un déminage et une dépollution complète du site sont décidés en . Prévu pour une durée de 10 ans, les travaux obligent à l'évacuation d'une partie des habitants.
Géographie
[modifier | modifier le code]À l'est, la falaise de la Flue surplombe une partie du village[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]Seconde guerre mondiale
[modifier | modifier le code]L'armée suisse créée le dépôt de munitions de Mitholz dans la falaise de la Flue. Un total d'environ 7 000 tonnes de munitions est progressivement stocké dans le dépôt[1],[2].
Explosion du dépôt de munitions
[modifier | modifier le code]Dans la nuit du , trois explosions majeures touchent le dépôt de munitions creusé dans la falaise. Les spécialistes estiment qu'environ 3 500 des 7 000 tonnes de munitions stockées explosent et provoquent l'effondrement de la falaise[3],[4].
Neuf personnes sont tuées dans la catastrophe et plusieurs autres blessées. Les dégâts matériels sont également importants : de nombreuses maisons sont détruites et plusieurs infrastructures routières ou ferroviaires hors-service[4].
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Vue aérienne de Mitholz vers 1930.
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Vue aérienne de Mitholz en janvier 1948 montrant les dégâts causés par l'explosion.
Reconstruction du village et seconde moitié du XXe siècle
[modifier | modifier le code]Après la catastrophe, le village est reconstruit dans les deux années suivantes[4].
En 1948, les autorités considèrent que l’évacuation complète des restes de munitions est trop risquée, essentiellement pour des raisons géologiques. Il est toutefois décidé que l'installation souterraine sera réaffectée ; des travaux d'agrandissement et de rénovation des parties préservées sont entrepris dès 1953 en vue de convertir le site en hôpital militaire, puis en dépôt de pharmacie de l'armée.
Du côté des installations militaires, l'armée réinvesti le site à partir de . Plusieurs projets de réaffectation sont envisagés, notamment un projet de laboratoire chimique et un projet d'hôpital, mais aucun ne se concrétise. En , la forteresse est convertie en pharmacie. Environ 130 personnes, dont des recrues, y fabriquent des médicaments simples[5].
Au cours des années , l'armée envisage d'installer sur le site de Mitholz l'un de ses centres de stockage de données et de calculs (projet Kastro II). Les expertises menées dans le cadre de ce projet de réaffectation concluent à une réévaluation de la dangerosité du site et n'exclut pas une nouvelle explosion de munitions enfouies sous les gravats de [6].
Évacuation de Mitholz, déminage et dépollution du site de l'explosion de
[modifier | modifier le code]En 2018, après une série d'expertises dans le cadre du projet Kastro II, le gouvernement fédéral suisse révèle que l'explosion de aurait vu la destruction d'environ 3 500 tonnes des 7 000 tonnes de munitions stockées dans le dépôt à l'époque. Les spécialistes estiment donc qu'environ 3 500 tonnes de munitions non-explosées sont enfouies sous les gravats. N'étant pas stockées dans des conditions de sécurité satisfaisantes et étant abîmées par le temps et les éléments naturels, ces munitions présentent un risque d'explosion et polluent les nappes phréatiques[6],[7].
À l'été , les premières évacuations d'habitants ont lieu[8].
La population du village étant exposée à un danger au moins aussi important que la catastrophe de 1947, la décision est prise en février 2020 de l'évacuation totale du village pour 2030 afin de permettre le déminage du site dans des conditions de sécurité optimale, opération qui devrait prendre une vingtaine d'années[9].
Démographie
[modifier | modifier le code]Mitholz compte 170 habitants.
Transports
[modifier | modifier le code]Une gare sur la ligne du Lötschberg dessert la localité.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Philippe Clot, « A Mitholz, là-haut sur la... poudrière », L'Illustré, (lire en ligne )
- Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), « L’ancien dépôt de munitions de Mitholz » , sur vbs.admin.ch, .
- « La catastrophe d'explosion à Blausee-Mitholz (1947) » , sur visual.keystone-sda.ch (consulté le ).
- Etienne Meyer-Vacherand, « https://www.letemps.ch/opinions/revues-de-presse/mitholz-canton-berne-vit-plus-70-ans-une-poudriere », Le Temps, (lire en ligne )
- Benjamin von Wyl et Thomas Kern, « Une menace silencieuse », Swiss Info, (lire en ligne )
- Marie-Amaëlle Touré, « L’armée continue d’essuyer les coûts de l’ancien dépôt de munitions de Mitholz », Le Temps, (lire en ligne )
- ATS, « Feu vert du Parlement au crédit de 2,6 milliards pour le déminage », Blick, (lire en ligne )
- M. Thomi, J. von Roten, lan et ATS, « Les premières évacuations autour de l'ancien dépôt de munitions de Mitholz auront lieu le 24 juin », RTS Info, (lire en ligne )
- Mitholz : l'héritage explosif de l'Armée suisse (Mitholz, die explosiven Hinterlassenschaften des Armee), de Katinka Kocher (prod.) et de Théo Stich (réal.), Frenetic, 26 septembre 2021, 16/9, 80 min (EAN 761-9-96502674-6)
Liens externes
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