Michel Corneille le Jeune

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Michel Corneille le Jeune
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Michel Corneille le Jeune, dit aussi Michel II Corneille, Michel-Ange Corneille ou Corneille des Gobelins, né à Paris en 1642 et mort dans la même ville le , est un peintre et graveur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Michel Corneille est le fils du peintre Michel Corneille l'Ancien (vers 1601–1664)[1]. Il est généralement désigné sous le nom de Michel Corneille le Jeune ou Michel Corneille II pour le distinguer de son père et il est parfois appelé Michel Corneille l'Aîné pour le différencier de son frère Jean Baptiste Corneille (1649-1695) lui aussi peintre.

Michel Corneille le Jeune a d'abord été l'élève de son père, puis des peintres du roi Charles Le Brun et Pierre Mignard qui eurent une grande influence sur ses productions. Il s'est d'abord consacré à la peinture d'histoire et fut le lauréat d'un prix fondé par l'Académie royale de peinture et de sculpture grâce auquel il se rendit en Italie où il passa plusieurs années entre 1659 et 1663. Il consacra une large partie de son séjour italien à copier les œuvres des grands maîtres italiens qui le marquèrent durablement. Toutefois, se sentant entravé par les restrictions du prix de l'Académie, il renonça à l'argent afin d'étudier les antiquités à sa manière. Influencé par l'Éclectisme grec, il étudia à l'Académie bolonaise des Incamminati fondée par les Carracci et modela son style sur le leur.

À son retour d'Italie, Michel Corneille fut élu membre de l'Académie royale le grâce à son tableau La Vocation des Apôtres. Il fut nommé professeur à l'Académie en 1690 et réalisa de nombreuses peintures religieuses telles que Le Repos pendant la fuite en Égypte ou La Vocation de Saint-Pierre et de Saint-André, qui révèlent l'influence des frères Carracci. Il était également un graveur prolifique et un grand nombre de ses dessins, environ 400, sont aujourd'hui conservés à Paris au musée du Louvre.

Michel Corneille le Jeune travailla pour le roi à Meudon, Fontainebleau mais aussi au Grand Trianon de Versailles dans lequel il peint Flore et Zéphyr et Le Jugement de Midas. À Versailles il reçut une importante commande royale pour décorer le plafond du salon des Nobles de la reine dans les grands appartements du château. Le panneau central représente Mercure répandant son influence sur les Arts et les Sciences, entouré de quatre voussures et de quatre écoinçons composé de toiles allégoriques peintes marouflées sur le mur.

Il réalisa aussi des fresques pour plusieurs grandes églises parisiennes, notamment la cathédrale Notre-Dame, l'église de l'ordre des frères mineurs capucins ou la chapelle Saint-Grégoire de l'hôtel des Invalides à Paris.

Pendant des années, Michel Corneille résida à la Manufacture des Gobelins à Paris et était de ce fait parfois appelé Corneille des Gobelins. Il est mort à la manufacture en 1708.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Peintures[modifier | modifier le code]

Estampes[modifier | modifier le code]

  • La Nativité.
  • Fuite en Égypte.
  • Abraham voyageant avec Lot.
  • Jacob luttant avec l'ange.

Dessins[modifier | modifier le code]

  • Feuille d'études : vingt-deux têtes de femmes, de jeune homme, d'un abbé, d'enfants et d'angelots, sanguine et craie sur papier beige. H. 0,273 ; L. 0,439 m[4]. Paris, Beaux-Arts de Paris.
  • Feuille d'études : quatorze têtes d'homme barbu et de jeune homme, sanguine et craie sur papier marron. H. 0,291 ; L. 0,431 m[5]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Ces deux feuilles sont à rapprocher de la peinture en grisaille sur toile de Corneille d'après la Gloire céleste exécutée en 1666 par Mignard pour la coupole du Val de Grâce. Corneille exécute cette réduction en étroite collaboration avec Mignard et prépare méticuleusement son travail par une succession d'études de détails portant sur des têtes, des mains ou des éléments de draperies d'une partie de la composition. Ces deux feuilles sont respectivement des études pour le groupe des pères de l'Eglise situés près d'Anne d'Autriche et des études pour le groupe des apôtres[6].
  • Portrait de l'architecte Jules Hardouin-Mansart, sanguine, plume, encre brune et lavis brun, rehauts de gouache, H. 0,163 ; L. 0,108 m[7]. Paris, Beaux-Arts de Paris[8]. Assis au milieu de ses richesses, trônant au centre sur un fauteuil somptueusement orné, ce portrait de l'architecte Jules Hardouin-Mansart rend compte de son statut social. Il est alors en plein apogée. D'une facture enlevée, le style de Corneille se caractérise par les lavis brun sur traits de sanguine ou encore le rendu onduleux des draperies. Ce portrait se rapproche de celui de la jeune femme conservé au musée du Louvre.


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Également appelé Michel Corneille I.
  2. Corentin Dury, Musées d'Orléans, Peintures françaises et italiennes, XVe – XVIIe siècles, Orléans, Musée des Beaux-Arts, , n°122
  3. Vente Sotheby's Paris, 23 juin 2004. Jean-Claude Boyer, « A propos des plafonds peints de la maison de Jules Hardouin-Mansart », dans Alexandre Gady (dir.), Jules Hardouin-Mansart, le chantier infini, actes du colloque international de Paris et Versailles, 12-13 décembre 2008, Paris, Le Passage, 2019, p.192.
  4. « Feuille d'études, Michel II Corneille », sur Cat'zArts
  5. « Feuille d'études, Michel II Corneille », sur Cat'zArts
  6. Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 345-348, Cat. 92-93.
  7. « Portrait de l'architecte Jules Hardouin-Mansart, Michel II Corneille, sur Cat'zArts »
  8. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Portraits dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Carnets d’études 36, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p 79-81, Cat. 25
  9. (en) « Studies of the Madonna and Child and of Heads (recto); Madonna and Child with Saint John Seated in a Landscape (verso) », notice sur getty.edu.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • M.-L. Blumer, « Corneille (Michel) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 9, Paris, [détail des éditions] , col. 676–678
  • Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture, Paris, (présentation en ligne).
  • Durrien, La peinture à l'exposition de primitifs français, Paris, 1904.

Liens externes[modifier | modifier le code]