Majan d'Antioche

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Majan d'Antioche est un confesseur venu d'Antioche d'après la légende, arrivé à Lombez pour christianiser la région vers l'an 600.

Biographie[modifier | modifier le code]

Aucun document primitif n'a été transmis sur la vie de ce saint. La vie de saint Majan a été transmise par la tradition religieuse. Le missel de Lombez place la vie de Majan au VIe siècle. Il serait venu du Proche-Orient pour faire un pèlerinage à Rome et dans les lieux saints d'Italie puis serait venu évangéliser les habitants des environs de Lombez.

Le texte le plus ancien concernant Majan est un acte passé un 21 mars, la XXIe année du règne de Charlemagne, rédigé à Béziers, de donation du lieu nommé Lombez et de l'oratoire de saint Méjan à Attilon, abbé de Saint-Thibéry par un duc d'Aquitaine, Raymond dit Rafinel[1] :

Dono locum qui appellatur Lombès situm in territorio tolosano super rivulum Save, in quo est ecclesia consecrata in honore genitricis Dei Mariæ et oratorium non longe positum in quo requiescit Christi confessor Maianus[2].

Cet acte de donation est considéré comme un faux par les rédacteurs de l'Histoire générale de Languedoc[3].

Le récit de nombreux miracles aurait attesté sa sainteté et attiré de nombreux pèlerins sur sa tombe. Sa notoriété aurait conduit deux moines de l'abbaye de Villemagne à venir voler ses reliques en 892 pour les ramener à cette abbaye qui a été dédiée à ce saint en 893.

Dans sa recherche de textes sur l'histoire des abbayes bénédictines, dom Estiennot a réuni des textes qu'il a pu découvrir dans les abbayes du Languedoc. Il a recherché à l'abbaye de Villemagne des actes pouvant prouver l'historicité de saint Majan.

Saint Majan a été confondu avec saint Méen, saint breton du VIe ou VIIe siècle, dans Analecta Bollandiana' III, p. 142-157[4]. Cette confusion a été relevée par Jean-Loup Lemaître dans l'article « Majan et Méen. Remarques sur BHL 5944-46 », dans Analecta Bollandiana, 2001, volume 119, no 2, p. 339-343.

Fête de saint Majan, le 2 juin.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Raimond Rafinel semble avoir succédé dans le gouvernement de Toulouse et de l'Aquitaine à Guillaume, duc d'Aquitaine, quand ce dernier s'est retiré dans l'abbaye de Gellone qu'il avait créée, en 806 (Bénac, 1918, p. 186, note 1)
  2. Revue de Gascogne, 1880, tome 21, p. 102 (lire en ligne)
  3. Claude Devic, Joseph Vaissète, « Liste des abbés de Saint-Thibéry : Attilo », dans Histoire générale de Languedoc, Édouard Privat libraire-éditeur, Toulouse, 1872, tome 4, p. 557 (lire en ligne)
  4. Auguste Molinier, Les sources de l'histoire de France, tome 1, p. 131, no 392 (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Estiennot 1679] (la) Dom Estiennot, Fragmenta historica Aquitanicae, tome 9, Manuscrit 12771, Bibliothèque nationale de France, folios 420-425, 1679 (lire en ligne)
  • [Mabillon 1680] (la) Luc d'Achery et Jean Mabillon, « De translatione reliquiarum sancti Majani confessoris, in coenobium cognense diocesis biterrensis », dans Acta Sanctorum Ordinis Sancti Benedicti: In Sæculorum classes distributa : Sæculorum IV quod est ab anno Christi DCCC ad DCCCC, vol. 4, Pars 2, Paris, Louis Billaine, (lire en ligne), p. 590-591
  • [Devic 1733] Claude Devic et Joseph Vaissète, « Preuves de l'histoire de Languedoc : II- Extrait de la vie, de la translation & des miracles de S. Majan, confesseur », dans Histoire générale de Languedoc, t. 2, chez Jacques Vincent, (lire en ligne), col. 4-6
  • [Boyer 1897] A. Boyer, « Histoire de saint Majan et fondation de la ville de Lombez », L'Intermédiaire des chercheurs et curieux,‎ 2e semestre 1897, col. 188 (lire en ligne)
  • [Bénac 1918] Jean-Marie Bénac, « 2 juin. Saint Majan, évêque d'Antioche et apôtre de Lombez (vers 530-610) », dans Les saints du calendrier diocésain d'Auch : du 22 mai au 13 août, vol. 2, Paris, Imprimerie Cocharaux, (lire en ligne), p. 175-217
  • [Marboutin 1929] Chanoine Marboutin, « Lombez », dans Congrès archéologique de France. 92e session. Toulouse. 1929, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 200-215

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]