Voir la source de Liste d'accidents nucléaires

[[File:Monument en souvenir du 30è anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl à Alexandrov.jpg|vignette|Monument érigé à l'occasion du {{30e}} anniversaire de la [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl]] en hommage aux liquidateurs.]]
[[File:Three Mile Island accident sign.jpg|vignette|Panneau en souvenir de l’[[accident nucléaire de Three Mile Island]].]]
Cette '''liste d'accidents nucléaires''' recense les accidents connus impliquant du matériel nucléaire (voir [[accident nucléaire]]). Dans certains cas, ces accidents ont causé des maladies et/ou des décès par [[contamination radioactive]]. D'autres cas ont causé des rejets accidentels de [[Radioisotope|matériaux radioactifs]], sans que des effets sanitaires n'aient pu y être formellement reliés. D'autres encore n'ont pas causé de contamination, et sont mentionnés ici à cause des tensions qu'ils ont suscitées (collisions entre des [[sous-marin nucléaire|sous-marins nucléaires]], par exemple).

Les événements civils catégorisés comme accidents nucléaires, sont ceux classés aux niveaux 4 et supérieurs de l'[[Échelle internationale des événements nucléaires|échelle INES]] élaborée à la suite de la [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl]] par l'[[Agence internationale de l'énergie atomique]] dans les années 1990. Les évènements militaires liés à l'usage de matières nucléaires ne font pas partie de cette classification.

== Échelle INES ==
{{article détaillé|Échelle internationale des événements nucléaires}}
L'[[Échelle internationale des événements nucléaires|échelle INES]] a été conçue en 1990 pour quantifier au niveau mondial les niveaux de gravité des évènements nucléaires. Elle comporte 7 niveaux ; seuls les événements classés aux niveaux 4 et supérieurs sont considérés comme des accidents nucléaires. Cette échelle ne s'applique qu'aux événements civils, et ne s'applique pas aux accidents et incidents nucléaires militaires, ni aux faits de [[guerre]] ou de [[terrorisme]]<ref>{{en}} [https://www.iaea.org/publications/10508/ines-the-international-nuclear-and-radiological-event-scale-users-manual{{pdf}} INES User’s Manual, 208 Edition (Revised)], {{p.|4}}.</ref>.

Certains États ne communiquent pas sur les accidents nucléaires.

Certains accidents sont couverts par le [[secret défense]] ; leurs circonstances et leur gravité ne sont alors pas connues avec précision.

== Accidents dans des centrales nucléaires de production d'électricité ==
{| class="wikitable" style="font-size: 90%;"
|-
! colspan=12 | Gravité
|-
! Indice [[Échelle internationale des événements nucléaires|INES]]
| bgcolor="#408080" align="center" | 0
| bgcolor="#60C080" align="center" | 1
| bgcolor="#C0CC66" align="center" | 2
| bgcolor="#FFFF00" align="center" | 3
| bgcolor="#FFC040" align="center" | 4
| bgcolor="#FF9030" align="center" | 5
| bgcolor="#FF5010" align="center" | 6
| bgcolor="#A00080" align="center" | 7
|}

{|class="wikitable sortable"
!scope=col| Année
!scope=col| Date
!scope=col| Pays
!scope=col| Site
!scope=col| Description 
!scope=col| {{abbr|D|Défense en profondeur}}<ref group=alpha>[[Sûreté nucléaire#Défense en profondeur|Défense en profondeur]].</ref>
!scope=col| {{abbr|S|Incidence sur site}}<ref group=alpha>Incidence Site. "Barrières et contrôles radiologiques concerne les événements sans impact direct sur la population ou l’environnement et ne vaut qu’à l’intérieur des grandes installations. Il couvre la présence imprévue de rayonnements de forte intensité et le rejet de quantités importantes de matières radioactives à l’intérieur de l’installation" (AIEA INES).</ref>
!scope=col| {{abbr|E|Incidence hors site}}<ref group=alpha>Incidence Extérieure. "Incidence population et environnement, on prend en compte les doses de rayonnements à la population près du lieu de l’événement et le rejet imprévu, à grande échelle, de matières radioactives depuis une installation" (AIEA INES).</ref>

{{Accident nucléaire| année=1959 |date=  26 juillet | pays= {{USA}} | lieu= [[Laboratoire d'essais de Santa Susana|Santa Susana]] |
|description = Le {{Lien|langue= en|trad= Sodium Reactor Experiment|fr= Sodium Reactor Experiment|texte= réacteur expérimental au sodium}} a subi une [[Fusion du cœur d'un réacteur nucléaire|fusion partielle du cœur]] au [[Laboratoire d'essais de Santa Susana|Santa Susana Field Laboratory]] près de [[Simi Valley]], en [[Californie]]. Selon Makhijani, Président de l'Institute for Energy and Environmental Research, « les mesures d'iode-131 ont été environ 80 à 100 fois plus importantes que les relevés provenant de Three Mile Island. »<ref>[http://www.loe.org/shows/segments.htm?programID=06-P13-00003&segmentID=1 loe.org]</ref>{{,}}<ref>[http://www.energy.ca.gov/nuclear/california.html energy.ca.gov]</ref>
| dégradation = 4 |site = 4 |extérieur = 3}}

{{Accident nucléaire| année= 1969|date= 21 janvier| pays={{Suisse}} | lieu=  [[Centrale nucléaire de Lucens|Lucens]] |
|description = L'éclatement d'un tube de force provoque une impulsion de courant et le réacteur (un petit appareil expérimental construit dans une caverne rocheuse) explose. Il est totalement détruit. Le cœur est partiellement fondu. La majeure partie des substances radioactives est contenue dans la caverne.
| dégradation = 4 |site = 4 |extérieur = 3}}

{{Accident nucléaire| année= 1969|date= [[Accident nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux de 1969|17 octobre]] | pays={{France}} | lieu= [[Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux|Saint-Laurent-des-Eaux]]|
|description = Une erreur lors des opérations de chargement du combustible du réacteur A1, entraîne la fusion de 50 kg de dioxyde d'uranium. Le réacteur est resté un an à l'arrêt pour un coût de 20 millions de francs (un peu plus de trois millions d’euros). 
| dégradation = 4|site = 4|extérieur = 0}}

{{Accident nucléaire| année= 1971|date= 19 novembre| pays= {{USA}} | lieu= [[Centrale nucléaire de Monticello|Monticello]] |
|description = Un réservoir d'eau déborde, relâchant 190 m3 d'eau contaminée dans le Mississippi. Des matières radioactives entrent plus tard dans le système d'arrivée d'eau de Saint-Paul.
| dégradation = 4|site = 4 |extérieur = 3}}

{{Accident nucléaire| année=1979 |date= [[Accident nucléaire de Three Mile Island|28 mars]] | pays= {{USA}} | lieu=  [[Centrale nucléaire de Three Mile Island|Three Mile Island]]|
|description = À la suite d'une chaîne d’événements accidentels, le cœur du réacteur n° 2 de la centrale de Three Mile Island (TMI-2) a en partie fondu, entraînant le relâchement dans l'environnement d'une faible quantité de radioactivité. 
| dégradation = 4 |site = 5 |extérieur = 4}}

{{Accident nucléaire| année= 1980|date= [[Accident nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux de 1980|13 mars]] | pays= {{France}} | lieu= [[Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux|Saint-Laurent-des-Eaux]]|
|description = Une fusion au cœur du réacteur se produit sur le réacteur graphite-gaz n° 2 de l'ancienne centrale. Un morceau de tôle vient d'obstruer une partie du circuit de refroidissement. La température fait un bond, ce qui provoque la fusion de 20 kg d'uranium et entraîne l'arrêt d'urgence du cœur.
| dégradation = 4 |site = 4 |extérieur = 3 }}

{{Accident nucléaire| année=1986 |date= [[Catastrophe nucléaire de Tchernobyl|26 avril]] | pays= {{Union soviétique}} (désormais {{Ukraine}})| lieu= [[Centrale nucléaire de Tchernobyl|Tchernobyl]] |
|description = À la suite d'une série d'erreurs humaines et en raison de défauts de conception, le réacteur {{n°|4}} subit une [[fusion du cœur]] puis une explosion provoquant la libération de grandes quantités de [[radioisotope]]s dans l'atmosphère. Les autorités évacuent environ {{unité|250000|personnes}} de [[Biélorussie]], de [[Russie]] et d’[[Ukraine]]. 
| dégradation = 4 |site = 6 |extérieur = 7 }}

{{Accident nucléaire| année= 1989|date= 19 octobre | pays= {{Espagne}} | lieu= [[centrale nucléaire de Vandellos|Vandellos]] |
|description = Un incendie se déclare dans la salle des turbines de la [[centrale nucléaire de Vandellos]] en provoquant indirectement une inondation et endommageant différents systèmes, notamment la réfrigération du réacteur. Cet incident est classé au niveau 3 de l'échelle INES. Le gouvernement espagnol a décidé la fermeture définitive du réacteur en novembre 1992 après qu'une fuite d'effluents liquides radioactifs eut pollué le canal voisin.
| dégradation =3 |site = 1 |extérieur = 0 }}

{{Accident nucléaire| année=1992 |date= 25 octobre | pays={{Russie}} | lieu= [[Centrale nucléaire de Leningrad|Sosnovy Bor]] |
|description = Sur le réacteur {{n°|3}}, un [[Réacteur de grande puissance à tubes de force|RBMK]], une vanne d'arrivée d'eau d'un des {{unité|1660|tubes}} de force se ferme, destruction de l'élément de combustible et du tube de force.
| dégradation = 2 |site =1 |extérieur = 0 }}

{{Accident nucléaire| année= 1999|date= [[Inondation de la centrale nucléaire du Blayais en 1999|27 décembre]] | pays= {{France}} | lieu=  [[centrale nucléaire du Blayais|Blayais]] |
|description = Lors de la [[Tempêtes de fin décembre 1999 en Europe|tempête]] qui frappe alors la France, les parties basses des tranches 1 et 2, et dans une moindre mesure les tranches 3 et 4 de la [[centrale nucléaire du Blayais]] ([[Gironde (département)|Gironde]]) sont inondées<ref>[http://opera.irsn.org/vf/05_inf/05_inf_1dossiers/05_inf_25_blayais/pdf/Blayais_DES.pdf Rapport IRSN sur l'incident]</ref>, forçant l'arrêt de trois de ses quatre réacteurs.
| dégradation =2 |site = 1|extérieur =0 }}

{{Accident nucléaire| année= 2000|date= 15 février| pays= {{USA}} | lieu= [[Centrale nucléaire d'Indian Point|Indian Point]] |
|description = Le réacteur {{n°|2}} de la [[centrale nucléaire d'Indian Point]] libère une petite quantité de vapeur radioactive. C'est une rupture de tube d'un générateur de vapeur qui en est la cause.
| dégradation = 4 |site = 1 |extérieur = 3 }}

{{Accident nucléaire| année= 2006|date= 25 juillet | pays= {{Suède}} | lieu=[[centrale nucléaire de Forsmark|Forsmark]] |
|description = Défaillance du système d'alimentation électrique de secours de la tranche 1 de la [[centrale nucléaire de Forsmark|centrale de Forsmark]], dans le cours de l'incident la récupération de l'alimentation électrique au bout de quelques heures permet d'éviter le dénoyage du cœur ; par précaution, deux réacteurs de la centrale d'Oskarshamn sont fermés<ref>Antoine Jacob, « Incident sérieux dans une centrale nucléaire suédoise », dans ''Le Monde'', 06/08/2006, {{Lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3228,36-801277@51-792238,0.html}}</ref>.
| dégradation = 2 |site = 1 |extérieur = 0 }}

{{Accident nucléaire| année= 2007|date= 16 juillet | pays=  {{Japon}} | lieu= [[Centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa|Kashiwazaki-Kariwa]]|
|description = La centrale a subi un [[Tremblement de terre de Chuetsu-oki|tremblement de terre]] d'intensité 6,8 dont l'épicentre était éloigné d'environ {{unité|10|km}}. Le séisme a causé un incendie maîtrisé deux heures après le départ du feu, ainsi que des rejets d'eau contenant des éléments radioactifs dans la mer. Des fûts contenant des déchets de faible activité ont également été renversés dans la zone de stockage, répandant pour certains leur contenu sur le sol.
| dégradation = 3 |site =0 |extérieur = 3 }}

{{Accident nucléaire| année=2008 |date= 4 juin| pays= {{Slovénie}}  | lieu= [[centrale nucléaire de Krško|Krško]] |
|description = Fuite sur le circuit primaire du système de refroidissement du réacteur. Le réacteur en question a été mis à l'arrêt et la fuite contenue dans l'enceinte de confinement. Selon les autorités slovènes, il n'y a pas eu de fuite de matériaux radioactifs dans l'environnement ni d'altération du combustible nucléaire
| dégradation = 2 |site = 1 |extérieur = 0 }}

{{Accident nucléaire| année= 2011|date= 11 mars | pays={{Japon}} | lieu=[[Accident nucléaire de Fukushima|Fukushima]]  |
|description = Cet accident est la conséquence d'un [[tsunami]] de plus de {{unité|14|m}} au niveau de la centrale ayant provoqué la perte totale des alimentations électriques et du refroidissement des réacteurs nucléaires, ce tsunami faisait suite à un [[Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku|séisme de magnitude 9.0]].
| dégradation = 4 |site = 6 |extérieur = 7 }}

{{Accident nucléaire| année=2011 |date= 7 juin | pays= {{États-Unis}} | lieu=[[centrale nucléaire de Fort Calhoun|Fort Calhoun]]  |
|description = À la suite du débordement de la rivière [[Missouri (rivière)|Missouri]], la [[centrale nucléaire de Fort Calhoun]] est inondée. Le cœur avait été déchargé en avril en vue de son remplacement périodique et l'arrêt était prolongé pour des inspections et réparations nécessaires. En plus de l'inondation, un incendie s'était déclaré. 
| dégradation = 2 |site = 1 |extérieur = 0 }}
|}

== Accidents liés à l'industrie du combustible et des déchets ==

=== Accident sur des unités de production de plutonium ===

{|class="wikitable sortable"
!scope=col| Année
!scope=col| Date
!scope=col| Pays
!scope=col| Site
!scope=col| Description 
!scope=col| D 
!scope=col| S 
!scope=col| E

{{Accident nucléaire| année= 1957|date=29 septembre  | pays= {{Union soviétique}}| lieu= [[Complexe nucléaire Maïak]]|
|description = [[Catastrophe nucléaire de Kychtym|Explosion d'un réservoir de déchets nucléaires liquides]], libérant un nuage radioactif qui contamine une région entière autour de [[Kychtym]] sur {{unité|800|km|2}}. Plus de 200 personnes décèdent, {{unité|10000|personnes}} sont évacuées et {{unité|470000|personnes}} sont exposées aux radiations.
| dégradation = 4 |site = 5 |extérieur = 6 }}

{{Accident nucléaire| année= 1957|date= 7 octobre | pays= {{Royaume-Uni}}| lieu=[[Sellafield|Windscale Pile 1 (le site de Windscale a été rebaptisé  Sellafield à la suite de l’accident)]]|
|description = [[Incendie de Windscale]]. Le cœur en [[graphite]] s'enflamme au cours d'un [[recuit]] — chauffage destiné à éliminer des [[dislocation]]s, défauts produits par les neutrons, la libération de l'énergie des dislocations pouvant conduire à un échauffement du graphite. Des produits de fission, essentiellement de l'[[iode 131]], sont rejetés à l'extérieur. Aucune mesure d'évacuation n'a été nécessaire, mais les autorités compétentes prennent les mesures suivantes pour maîtriser le danger : interdiction de la consommation de certains produits et contrôle et arrêt des livraisons de lait pendant deux mois sur une zone de {{unité|500|km|2}}.
| dégradation = 4 |site = 5 |extérieur = 5 }}

{{Accident nucléaire| année= 1981|date=6 janvier | pays= {{France}}| lieu=[[Usine de retraitement de La Hague]] |
|description = Incendie de déchets radioactifs dans un silo de stockage non confiné.
| dégradation = 3 |site = 0 |extérieur =0 }}

{{Accident nucléaire| année= 1993|date=6 avril  | pays= {{Russie}}| lieu= [[Combinat chimique de Sibérie#Accident nucléaire|Tomsk-7]]|
|description = Emballement d'une réaction en chaine dans l'usine de retraitement des déchets de tomsk-7, provoquant une forte explosion de {{unité|17|bars}} et un rejet important de matière radioactives dans l'atmosphère<ref>{{lien web | titre=L'accident du centre nucléaire de Tomsk Une zone contaminée de plusieurs kilomètres carrés en Sibérie | site=lemonde.fr | url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1993/04/09/l-accident-du-centre-nucleaire-de-tomsk-une-zone-contaminee-de-plusieurs-kilometres-carres-en-siberie_3921291_1819218.html | date=9 avril 1993}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web | langue=en | titre=The radiological accident in the reprocessing plant at Tomsk | site=[[Agence internationale de l'énergie atomique|iaea.org]] | date=octobre 1998 | url=http://www-pub.iaea.org/MTCD/Publications/PDF/P060_scr.pdf | consulté le=8 décembre 2018}}</ref>.
| dégradation = 4 |site = 0 |extérieur = 0 }}

{{Accident nucléaire| année= 1999|date=30 septembre | pays=  {{Japon}} | lieu= [[Tokaimura]] |
|description = [[Accident nucléaire de Tokaimura]]. L'introduction dans une cuve de décantation, à la suite d'une erreur de manipulation, d'une quantité anormalement élevée d'[[uranium]] ({{unité|16.6|kg}}) dépassant très largement la valeur de sécurité ({{unité|2.3|kg}}), est à l'origine de la réaction de [[Criticité (nucléaire)|criticité]]. Cet [[accident de criticité]] a tué deux des ouvriers de la centrale. Au moins 667 travailleurs, intervenants d'urgence et résidents proches sont exposés à des rayonnements excessifs à la suite de l'accident.
| dégradation = 3|site = 3|extérieur = 2}}

{{Accident nucléaire| année=2005 |date= 18 avril| pays= {{Royaume-Uni}}| lieu= [[Sellafield#Accident de 2005|Site nucléaire de Sellafield (ex-Windscale)]]|
|description = {{unité|83000|litres}} de combustible liquéfié fortement radioactif, contenant environ {{unité|20|t}} d'[[uranium]] et de l'acide nitrique concentré se sont échappés d'une fissure dans un tuyau et se sont répandus dans une cuve en acier inoxydable contenant {{unité|200|kg}} de [[plutonium]] dans l'enceinte de l'usine de retraitement Thorp, laquelle est située à Sellafield. 
| dégradation = 3 |site = 0 |extérieur = 0 }}

{{Accident nucléaire| année= 2014|date= 14 février | pays= {{États-Unis}}  | lieu= [[Waste Isolation Pilot Plant|WIPP]] |
|description = Le site d'enfouissement est fermé à la suite de la détection d'une fuite radioactive<ref>{{Lien web|langue = en|titre = What happened at WIPP in February 2014 |url=http://www.wipp.energy.gov/wipprecovery/accident_desc.html|site = www.wipp.energy.gov|consulté le=17/03/2015}}</ref> consécutive au mauvais conditionnement d'un container<ref>{{Lien web|langue = en|titre =Organic Cat Litter Chief Suspect In Nuclear Waste Accident : The Two-Way : NPR|url = https://www.npr.org/blogs/thetwo-way/2014/05/23/315279895/organic-kitty-litter-chief-suspect-in-nuclear-waste-accident|date = 23/05/2014|consulté le = 17/03/2015}}</ref>.
| dégradation = 2 |site = 0 |extérieur = 0 }}

|}

== Accidents dans le domaine de la recherche ==
=== Années 1940 ===
* {{Date|24|juin|1942}}. [[Leipzig]], [[Allemagne]] : la [[pile atomique]] [[Incident expérimental Leipzig L-IV|Leipzig L-IV]], sous la responsabilité de [[Werner Heisenberg]] et [[Robert Döpel]], prend feu et explose. Cela s'est produit peu de temps après que cette pile L-IV démontre la première propagation de neutrons contrôlée en Allemagne. L'appareil était en phase de révision ; pendant l'inspection, de l'air s'est introduit dans le cœur du réacteur, conduisant à l'allumage de la poudre d'[[uranium]] présente à l'intérieur. Le feu fit bouillir l'eau de refroidissement, créant suffisamment de pression pour faire exploser le réacteur. Un jet de particules d'uranium enflammées a traversé le laboratoire, allumant un grave incendie<ref>{{en}} [http://www.fpp.co.uk/books/VirusHouse/index.html The Virus house, David Irving, {{p.|138}} & 139, 1967, consulté le 03 novembre 2019]</ref>.
* {{Date|2|septembre|1944}}. [[Laboratoire national d'Oak Ridge]] ([[Tennessee]], États-Unis). Un récipient d'[[hexafluorure d'uranium]] a éclaté dans la salle de transfert du laboratoire, tuant deux personnes et en blessant trois autres. Un tuyau de vapeur a explosé et la vapeur arrivant s'est combinée avec un composé à base d'uranium pour former du [[fluorure d'hydrogène]], qui a été inhalé par les cinq personnes.
* {{Date|21|août|1945}}. [[Harry K. Daghlian Jr.]], un employé du site Omega du [[laboratoire national de Los Alamos]] [[Nouveau-Mexique]] (États-Unis), a accidentellement créé une masse surcritique quand il a laissé tomber une brique de carbure de tungstène sur un noyau de plutonium. Il a rapidement enlevé le morceau, mais a été fatalement irradié dans l'incident. Il meurt le {{date-|15 septembre}}<ref>[http://members.tripod.com/~Arnold_Dion/Daghlian/ members.tripod.com]</ref>.
[[Image:Slotin criticality drawing.jpg|vignette|Dessin de [[Louis Slotin]] et des personnes présentes dans la pièce au moment de l'accident du 21 mai 1946.]]
* {{date|21|mai|1946}}. Laboratoire national de Los Alamos, Nouveau-Mexique (États-Unis). Le physicien canadien [[Louis Slotin]] a manuellement assemblé une [[Masse critique (réaction nucléaire)|masse critique]] de [[plutonium]] au cours d'une démonstration. Son appareil était constitué de deux demi-sphères de plutonium recouvertes par du [[béryllium]], qui pouvaient être déplacées lentement pour mesurer la [[Criticité (nucléaire)|criticité]]. Normalement les sphères auraient dû être manipulées par une machine, mais Slotin les a manipulées manuellement en plaçant son doigt dans un trou, comme dans une boule de bowling. Un certain nombre de butées auraient dû empêcher les deux hémisphères de tomber, mais il les avait enlevées. Il a utilisé un [[tournevis]] pour contrôler l'écart entre les sphères. À un moment le tournevis a glissé et l'ensemble est devenu critique pendant qu'il le tenait. Aucun des sept observateurs n'a reçu une dose mortelle, mais Slotin meurt le {{date-|30 mai 1946}} d'un empoisonnement massif, ayant reçu une dose estimée de {{unité|1000|[[rad (ancienne unité)|rads]]}}, ou 10 [[gray (unité)|gray]] (Gy).

=== Années 1950 ===
{|class="wikitable sortable"
!scope=col| Année
!scope=col| Date
!scope=col| Pays
!scope=col| Site
!scope=col| Description 
!scope=col| {{abbr|D|Défense en profondeur}}
!scope=col| {{abbr|S|Incidence sur site}}
!scope=col| {{abbr|E|Incidence hors site}}

{{Accident nucléaire| année=1952 |date= 21 décembre | pays= {{Canada}}| lieu= [[Laboratoires nucléaires de Chalk River|Chalk River]] |
|description = Une perte subite de l'eau de refroidissement du réacteur expérimental à eau lourde [[NRX (réacteur)|NRX]], associée à une fausse manœuvre sur les barres de contrôle et de nombreuses erreurs opératoires, provoqua une grande impulsion de puissance. Plusieurs explosions d'hydrogène s'ensuivirent, elles propulsèrent le toit de l'enceinte de confinement des gaz qui demeura enfoncé dans la superstructure. Des fuites de gaz et de vapeurs radioactives dans l'atmosphère se produisirent, elles furent accompagnées par le déversement de {{unité|4000|m|3}} d'eau dans des tranchées peu profondes non loin de la [[rivière des Outaouais]]. Le cœur du réacteur étant totalement anéanti, il fallut l'enterrer en tant que [[déchet nucléaire|déchet radioactif]]. Irradiation de 31 employés, à des doses de 4 à 17 rems (0,04 à 0,17 [[Sievert|mSv]]).
| dégradation = 4|site = 4|extérieur = 1 }}

{{Accident nucléaire| année= 1956 |date= 26 octobre | pays={{France}} | lieu= [[Site nucléaire de Marcoule|Marcoule]] |
|description =Le 26 octobre 1956, alors que le [[réacteur nucléaire G1]] atteint pour la première fois une puissance maximale de 40 MW thermique converti en 3 MW électrique, 5 à {{unité|7|kg}} d'uranium s'oxyde et fond dans une cartouche de combustible, probablement en raison d'une réduction accidentelle du débit de gaz de refroidissement. Le canal accidenté et les canaux voisins sont fortement contaminés, mais les conséquences extérieures auraient été rendues négligeables grâce aux filtres. Le tube contenant cette cartouche de combustible fondu ne sera pas ouvert pour analyse avant 1961 en raison des risques encouru lors de cette opération. Entre 3 et 7 kg d'uranium ont fondu selon l’estimation initiale que beaucoup d’agents du CEA considèrent alors comme surestimée. L’analyse de 1961 confirme cette estimation (entre 5 et 7 kg). Ce premier "incident grave" de l'histoire du nucléaire français est présenté par des experts du CEA lors de la seconde Conférence internationale sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques à Genève en 1958<ref name="Joffre">{{Article|auteur1=Henry Joffre|titre=Des années passionnantes au service de la radioprotection des installations de physique du CEA|périodique=Radioprotection|volume=45|date=2010|passage= 121-123|lire en ligne=https://sfrp.asso.fr/wp-content/uploads/2021/05/45-1_Des_annees_passionnantes_au_service_de_radioprotection_du_CEA_-_Henri_Joffre.pdf|accès url=libre|format=Pdf}}.</ref>.
| dégradation = 4 |site = 2 |extérieur = 0 }}

{{Accident nucléaire| année=1958 |date= 24 mai | pays= {{Canada}}| lieu= [[Laboratoires nucléaires de Chalk River|Chalk River]] |
|description = Accident au cours du déchargement, un élément combustible endommagé, sorti du réacteur, est insuffisamment refroidi et prend feu. Le site est fortement contaminé par le combustible nucléaire et ses produits de fission. Durant l'accident et les travaux qui ont suivi, doses reçues : 3 personnes de 100 à 200 mSv, 15 personnes de 50 à 100 mSv, 30 personnes de 30 à 50 mSv, et 104 personnes de 10 à 30 mSv.
| dégradation = 4 |site = 2 |extérieur = 0 }}

{{Accident nucléaire| année= 1958 |date= 25 octobre | pays={{Yougoslavie}} | lieu= [[Institut des sciences nucléaires de Vinča]] |
|description = À la suite de la saturation d'une chambre de détection, une excursion de puissance n'est pas détectée dans un réacteur de recherche à puissance nulle, conduisant à un [[accident de criticité]]. Six chercheurs reçoivent une dose estimée de 2 à 4 [[sievert]]s, cinq font l'objet d'une [[Transplantation de moelle osseuse|greffe de moelle]] réalisée  par [[Georges Mathé]] à l'[[hôpital Saint-Louis]] en France<ref name="georges-mathé">[http://internat.martinique.free.fr/georges_mathe.htm Biographie de Georges mathé].</ref>{{,}}<ref name="etude-clin-bio">Mathé G, Jammet H, Pendic B, Schwarzenberg L, Duplan JF, Maupin B, Latarjet R, Larrieu MJ, Kalic D, Djukic Z. « Transfusions et greffe de moelle osseuse homologue chez des humains irradiés à haute dose accidentellement » ''Rev Fr Etud Clin Biol.'' 1959 Mar;4(3):226-38. {{PMID|13646287}}.</ref>. Quatre ont survécu à la greffe<ref>{{lien web |langue=fr |titre=Le retour d’expérience international pour les réacteurs de recherche |url=https://www.irsn.fr/FR/Larecherche/publications-documentation/collection-ouvrages-IRSN/Documents/RR-ReacteursRecherche_web-NB-Chapitre-4.pdf |site=irsn.fr |passage=68 |consulté le=03/02/2023 |format=pdf }}.</ref>.
| dégradation = 4 |site = 4 |extérieur = 0 }}<ref name="georges-mathé" />{{,}}<ref name="etude-clin-bio" />

{{Accident nucléaire| année=1959 |date= 14 novembre | pays= {{France}}| lieu= [[Site nucléaire de Marcoule|Marcoule]] |
|description = {{refnec|À la fin de la deuxième montée en puissance du réacteur graphite-gaz militaire G2 (200 MWth, 36 MWé), échauffement brutal d'un canal, non détecté en raison d'une erreur de câblage de thermocouple, avec rupture violente des gaines dans ce canal et contamination importante de 100 canaux sur un total de 1200. Malgré les conditions météorologiques défavorables, le réacteur est vidé de son CO<sub>2</sub> pour réparations, ce qui entraîne une irradiation des habitants du voisinage, qui ne semblent pas avoir été avertis. Selon les autorités, cette irradiation est très faible. Au cours des réparations, le personnel subira des irradiations sérieuses.}}
| dégradation = 4 |site = 2 |extérieur = 0 }}

|}

=== Années 1960 ===
[[Image:US AEC SL-1.JPG|vignette|Réacteur SL-1 retiré de la ''National Reactor Testing Station'']]

* {{Date|3|janvier|1961}}, [[laboratoire national de l'Idaho]] à [[Idaho Falls]], [[Idaho]]. Trois techniciens (John Byrnes, Richard McKinley et Richard Legg) sont tués alors qu'ils effectuent une manœuvre de routine dans le réacteur expérimental [[SL-1]] : une [[explosion de vapeur]] a lieu vers 21 h, à la suite d'une excursion de puissance consécutive à une manipulation des barres de contrôle. Les corps sont si sévèrement irradiés qu'il est nécessaire d'enterrer leurs mains séparément dans une décharge pour déchets radioactifs. Le réacteur est démonté, puis le noyau de {{unité|13|t}} et la cuve sont retirés quelques mois plus tard.
* [[Janvier]] [[1965]], [[Livermore]], [[Californie]]. Un accident au [[laboratoire national Lawrence Livermore]] libère 300 kCi de substance radioactive.
* [[Septembre]] [[1966]], feu de [[plutonium]] au laboratoire national Lawrence Livermore.
* {{Date|5|octobre|1966}}, sur le rivage du [[lac Érié]] près de [[Monroe (Michigan)|Monroe]], ([[Michigan]]), un dysfonctionnement du système de refroidissement au sodium du [[Centrale nucléaire Enrico Fermi|réacteur nucléaire de démonstration Enrico Fermi]] cause une [[Fusion du cœur d'un réacteur nucléaire|fusion partielle du cœur]]. La radiation est contenue. Personne n'est à l'intérieur à ce moment-là. Les employés réussissent à éteindre manuellement le réacteur de 200 M[[Watt|W]]. Il est remis en service en octobre [[1970]] puis démantelé en {{date-|novembre 1972}}<ref>{{en}} NRC [https://www.nrc.gov/info-finder/decommissioning/power-reactor/enrico-fermi-atomic-power-plant-unit-1.html « Fermi, Unit 1 »], in: ''United States Nuclear Regulatory Commission'', 3 février 2011.</ref>.

=== Années 1970 ===
* 9 septembre 1973, [[Aktaou|Chevtchenko]], [[Kazakhstan]] : incendie du réacteur [[BN-350]] [[RNR-Na]] surgénérateur. Nombres de victimes éventuelles non connu.
* {{Date|30|novembre|1975}}, [[Sosnovy Bor]], en [[Russie]], le réacteur {{n°|1}}, le prototype du réacteur [[RBMK]] 1000, subit une défaillance de la machine de chargement, un début d'excursion de puissance et une fusion à 50 % du cœur, la ventilation rejette {{unité|131000|curies}} d'iode contaminant un territoire de {{unité|25|km|2}}, aucune action de protection des habitants n'est entreprise.

=== Années 1980 ===
* {{Date|7|juin|1981}}, [[Osirak|Sud-Est de Bagdad]], en Irak : le réacteur nucléaire expérimental de 70 MW, [[Osirak]], construit par la France sur le modèle d'[[Osiris (réacteur)|Osiris]], en [[Irak]], est détruit partiellement par un bombardement de l'aviation [[Israël|israélienne]], pendant l'[[opération Opéra]]<ref>{{article| auteur1=Georges |nom1=Fischer| titre=Le bombardement par Israël d'un réacteur nucléaire irakien| périodique=Annuaire français de droit international| volume=27| année=1981| pages=147-167| doi=10.3406/afdi.1981.2435| lire en ligne=//www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1981_num_27_1_2435}}</ref>. Il sera de nouveau bombardé, par l'[[forces armées des États-Unis|armée américaine]] en [[1991]], lors de la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|guerre du Golfe]], pendant l'[[opération Tempête du désert]]<ref>{{article| auteur1=Jérôme de Lespinois|nom1=Lespinois| année=2011| titre=La guerre du Golfe et le renouveau de la puissance aérienne| périodique=Guerres mondiales et conflits contemporains| volume=244| numéro=4| pages=63-80| doi=10.3917/gmcc.244.0063| lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2011-4-page-63.htm}}</ref>.
* 23 septembre 1983, [[Buenos-Aires]], Argentine, au centre atomique de Constituyentes. Non observance des règles de sécurité lors d'une manipulation ; un mort.

=== Années 2000 ===
{|class="wikitable sortable"
!scope=col| Année
!scope=col| Date
!scope=col| Pays
!scope=col| Site
!scope=col| Description 
!scope=col| {{abbr|D|Défense en profondeur}}
!scope=col| {{abbr|S|Incidence sur site}}
!scope=col| {{abbr|E|Incidence hors site}}
{{Accident nucléaire| année= 2011|date=4 juin | pays={{Égypte}} | lieu= [[centrale nucléaire d'Anshas|Anshas]] |
|description = À la suite de l'explosion d'une pompe dans le [[centrale nucléaire d'Anshas|réacteur expérimental d’Anshas]] (Nord du Caire), alors mis en service sans autorisation, une fuite de {{nobr|10 {{m3}}}} d'eau radioactive s'est produite.
| dégradation = 3 |site = 0 |extérieur = 3 }}
|}

== Accidents liés à l'utilisation de sources radioactives en médecine et dans l'industrie ==

=== Avant 2000 ===
* 1961. Suisse : un mort par peinture tritiée.
* 1962. Mexique : source de gammagraphie perdue ; {{nobr|4 morts}} dans le public.
* 1963. Chine : {{nobr|2 morts}} par irradiateur de semences.
* 1964. Allemagne : un mort par peinture tritiée.
* 1964. États-Unis : Woods River Junction : erreur de manipulation lors d'un transfert de solution de nitrate d'uranyl hautement enrichi ; un mort.
* 1974-1976 : [[Accident de radiothérapie de Columbus]], erreur de calibrage d'un appareil de radiothérapie à [[Columbus (Ohio)|Columbus]] en [[Ohio]] ; dix morts.
* 1975. Italie : exposition accidentelle à une source de cobalt 60 (irradiateur d'aliments) ; un mort à Brescia.
* 1978. Algérie : un mort par une source de radiographie perdue.
* 1981. États-Unis, Oklahoma : exposition à un appareil de radiographie industrielle ; un mort.
* 1982. Norvège : exposition à un appareil de stérilisation d'instruments ; un mort.
* 1983. Mexique, Ciudad Juarez : une source de cobalt 60 est envoyée à la ferraille et contamine de 300 à {{nobr|500 personnes}} ; pas de mort.
* 1984. Maroc, [[Mohammedia]] : [[Accident de radiation marocain en 1984]] une source d'iridium 192 employée pour radiographier des soudures sur un site de construction est perdue au cours d'un transport, ramassée par un passant, emportée au domicile de ce dernier ; {{nobr|8 morts}}.
* 1986. États-Unis, Texas : {{nobr|2 morts}} par suite d'un accident auprès d'un accélérateur linéaire.
* Les irradiés de Taïwan: À partir de [[1982]], à ([[République de Chine (Taïwan)|Taïwan]]), des immeubles sont construits avec un ferraillage contaminé par une source de [[cobalt 60]]. L'affaire devient publique lorsqu'un employé de la compagnie électrique découvre à l'été 1992 que son compteur Geiger indique chez lui des niveaux de contamination dépassant largement la limite<ref name="ttimes">{{Lien web|langue=en|auteur1=Chiu Yu-Tzu|titre=Radioactive rebar linked to cancer|url=http://www.taipeitimes.com/News/archives/2001/04/29/0000083627|site=[[Taipei Times]]|date=29 avril 2001|consulté le=25 août 2008}}.</ref>. On découvre alors que l'affaire concerne des centaines d'immeubles, {{nombre|1700|logements}}, et environ {{unité|10000|personnes}}, ayant reçu une dose moyenne de {{nobr|400 [[Sievert|millisieverts]]}} (allant de 18 à {{Unité|525|mSv}}) par an<ref name="nih">{{Lien web|langue=en|auteur1=W.L. Chen|auteur2=Y.C. Luan|auteur3=M.C. Shieh|et al.=oui|titre=Effects of Cobalt-60 Exposure on Health of Taiwan Residents Suggest New Approach Needed in Radiation Protection|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2477708/|site=[[National Institutes of Health]]|date=25 août 2006|doi=10.2203/dose-response.06-105.Chen|consulté le=29 mars 2018}}.</ref>, soit 9 à {{nobr|20 fois}} la dose naturelle et ce, pendant 9 à {{nobr|20 ans}}. Elle se double d'un scandale, car l'agence gouvernementale {{Langue|en|Atomic Energy Council}} (AEC) avait déjà découvert le problème dès 1985, à la suite d'un contrôle de l'appareil radiographique d'un dentiste dans un de ces logements, et étouffé l'affaire. Le fabricant du ferraillage en ayant perdu la trace, tous les immeubles concernés ne sont pas découverts : selon la {{Langue|en|Radiation Safety and Protection Association Taiwan}} (RSPAT), seuls {{unité|7000|tonnes}} sur les {{unité|20000}} fabriquées ont été identifiés, et peuvent se trouver n'importe où dans l'île. De plus, les habitants ont continué à vivre des années dans les mêmes lieux, notamment faute d'indemnisation (pour les propriétaires) ou d'autres logements (pour les locataires). De 1995 à 2000, un suivi médical de {{nombre|4100|résidents}} a initialement établi que {{nobr|89 avaient un cancer}} ; mortel pour {{nobr|39 d'entre-eux}}<ref name="ttimes" />. Cependant, une étude approfondie réalisée ultérieurement par des chercheurs taïwanais a révélé que le taux de cancers des résidents a été en fait très nettement inférieur à celui d'une population équivalente, non irradiée de la sorte<ref>{{Lien web|auteur1=Jacques Foos|titre=Les irradiés de Taïwan : canular ou vérité scientifique ?|url=http://www.ecolo.org/documents/documents_in_french/hormesis-Taiwan-Foos.doc|format=doc|site=ecolo.org|date=20 juillet 2014|consulté le=29 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="nih" />. Cet évènement constitue un cas extrêmement rare d'irradiation externe significative affectant un nombre important de personnes. Il est spécialement intéressant en ce qui concerne la controverse autour des effets des [[faibles doses d'irradiation]].

* [[1987]], [[accident nucléaire de Goiânia]] (État de [[Goiás]], [[Brésil]]). Un appareil de radiothérapie, abandonné dans un ancien hôpital, est récupéré par des ferrailleurs pour la revente du métal au poids. Le [[césium 137]], produit actif de l'appareil, est dispersé. Les gens jouent avec, attirés par la lumière bleue qu'il émet. Au moins quatre personnes décèdent dans les {{nobr|75 jours}} après la découverte, {{nobr|249 personnes}} présentent des contaminations importantes, {{nobr|54 hospitalisations}} sont réalisées, dont {{nobr|21 en soins intensifs}}, et {{nobr|600 personnes}} sont encore sous surveillance médicale en 2003. Cet accident a été classé au {{nobr|niveau 5}} sur l'échelle INES<ref>{{Lien web|titre=L'échelle INES|sous-titre=Les critères de classement|url=http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/La_surete_Nucleaire/echelle-ines/Pages/1-criteres-classement.aspx?dId=8a15297f-e5f9-42cd-9765-ed2049203773&dwId=a1de7c68-6d78-4537-9e6a-e2faebed3900|site=[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]]|date=septembre 2009|consulté le=29 mars 2018}}.</ref>.

* [[1990]], [[Accident de radiothérapie de Saragosse]], 27 patients exposés à un surdosage radiologique ; {{nobr|11 morts}}.

* [[1991]], [[Affaire des irradiés de Forbach]] classé de niveau 3 (incident grave) sur l'échelle INES : trois sous-traitants irradiés, un mort.

* {{Date|25|mai|1998}}, [[Algésiras]], en Espagne. Le {{date-|25 mai 1998}}, une usine espagnole fit accidentellement fondre une capsule radioactive dans ses hauts-fourneaux. L'incident passe inaperçu. Le {{date-|9 juin}}, le gouvernement suisse annonça que les détecteurs placés sur son territoire avait mesuré un taux de radioactivité mille fois supérieur au niveau normal, dépassant localement {{unité|1 Bq/m3}}. La source était inconnue. La France, l'Allemagne et l'Italie confirmèrent ces mesures. Le lendemain, une aciérie proche d'Algésiras en Espagne signala à l'Agence Espagnole de Sécurité Nucléaire que des fuites radioactives avaient été détectées dans l'un des systèmes de filtration de ses hauts-fourneaux. L'agence n'avait toutefois pas observé d'élévation du niveau de rayonnement sur ses appareils de mesure. Le {{date-|12 juin}}, la source d'émission est identifiée comme étant un appareil de radiothérapie médical contenant une source de césium 137 qui apparemment avait fondu dans les hauts-fourneaux de l'aciérie récupérant les déchets métalliques. La quantité de césium et la durée du processus n'ont jamais été connus mais on estime que l'incident s'est produit durant la dernière semaine de {{date-|mai 1998}}. Le {{date-|12 juin}}, l'AIEA annonçait officiellement l'incident et spéculait sur son éventuelle relation avec les niveaux élevés de césium 137 détectés en Europe fin mai et début {{date-|juin 1998}}. Des simulations ont été réalisées par le ''National Atmospheric Release Advisory Capability'' du LLNL (NARAC) sur la base des concentrations de césium et des courants atmosphériques et ont permis d'identifier le lieu exact d'émission de césium. Il en ressort que l'usine a libéré au total {{unité|1850|GBq}} de césium 137 ({{unité|50|curies}}), une valeur plus favorable que celle estimée par le gouvernement espagnol ({{unité|296-2960 GBq}}, {{unité|8-80 curies}}).

* Fin 1998 à [[Istanbul]], des ferrailleurs cherchent à récupérer le métal d’un conteneur dans lequel la source de cobalt-60 est toujours présente. Ils tentent d’ouvrir le conteneur, subissant alors une faible irradiation. Réussissant à l’ouvrir, ils reçoivent une forte irradiation qui leur provoque des malaises. Ils interrompent alors leur tentative. En fonction des dommages subis (chute de leucocytes et de plaquettes), la dose réelle reçue est estimée entre 3 et {{unité|4|grays}}. Les lésions subies par l’ADN des victimes restent cependant modérées<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Agence internationale de l'énergie atomique]]|titre=L'accident radiologique d'Istanbul|titre original=THE RADIOLOGICAL ACCIDENT IN ISTANBUL|lieu=Vienne|éditeur=|date=2000|isbn=|lire en ligne=https://www-pub.iaea.org/MTCD/publications/PDF/Pub1102_web.pdf}}</ref>.

=== Après 2000 ===
* {{Date|27|décembre|2001}}. L'[[incident nucléaire de Roissy]] s'est produit sur un colis transportant des matériaux radioactifs (billes d'[[iridium]] 192) expédié de [[Suède]] par la société [[Studsvik]] à destination de la société SPEC basée aux [[États-Unis]] avec un transit le {{date|29|décembre|2001}} à l'[[Aéroport Paris-Charles-de-Gaulle|aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle]]. Cet incident grave a été classé au niveau 3 de l'[[échelle internationale des événements nucléaires|échelle INES]] par l'[[autorité suédoise de sûreté radiologique]].

* Au début des années 2000, lors de l'[[affaire des surirradiés de l'hôpital d'Épinal]] plus de {{unité|5500|patients}} sont exposés à une surirradiation lors de traitements, dont 24 très fortement irradiés  entre mai 2004 et août 2005; 5 en sont morts.

* {{Date|11|mars|2006}} en [[Belgique]], un opérateur de la société Sterigenics de [[Fleurus]], spécialisée dans la stérilisation d'équipements médicaux pénètre durant {{nobr|20 secondes}} dans une cellule d'irradiation contenant une source scellée de [[cobalt 60]] où aucune opération n'étant en cours, les sources radioactives auraient dû être plongées dans une piscine sous cinq à six mètres d'eau en attendant la production<ref>[https://web.archive.org/web/20060903034432/http://www.sterigenics.com/sterigenics_international/News_Fleurus_Employee_Accident.aspx Employee Accident at Sterigenics’ Fleurus] www.sterigenics.com (archive)</ref>. Trois semaines plus tard il éprouve quelques symptômes typiques d'une irradiation (vomissement, perte de cheveux). On estime qu'il a reçu une dose élevée comprise entre 4,4 et {{unité|4.8|Gy}} à la suite d'une défaillance du système de contrôle-commande hydraulique assurant le maintien de la source radioactive dans la piscine (la hauteur d'eau servant de bouclier biologique). L'opérateur passera près d'un mois à l'hôpital avant de pouvoir rentrer chez lui. Après la mise sous scellé de la cellule concernée pendant près d'un mois, l'[[Agence fédérale de contrôle nucléaire]] (AFCN])en collaboration avec les auditeurs privés d'AVN et le contrôle du bien-être au travail ont imposé à Sterigenics un programme d'actions incluant la mise en place de systèmes de sécurité hydrauliques, électriques et mécaniques redondants. Il s'agit d'un accident de niveau 4 sur l'[[Échelle internationale des événements nucléaires|échelle INES]]<ref>[http://www.fanc.fgov.be/fr/news_2006_04_11_dossier_streigenics.htm FANC - AFCN]</ref>.

* {{Date|12|mars|2008}}, [[France]], un travailleur est exposé à une source radioactive de haute activité de cobalt 60 à l'[[Office national d'études et de recherches aérospatiales]] (ONERA) de Toulouse. Cette source radioactive est utilisée dans un bunker pour faire des essais d'irradiation de composants électroniques destinés à équiper des satellites. L'ASN a classé cet incident au niveau 3 de l'échelle INES.

* {{Date|25|août|2008}}, [[Belgique]], [[Institut national des radioéléments|IRE]]. L'Autorité belge de sûreté nucléaire et de radioprotection, l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), a été informée le {{date-|25 août 2008}} par l'Institut des radioéléments (IRE) qu'une fuite d'iode radioactif s'était produite sur son site de [[Fleurus]] en Belgique, près de [[Charleroi]]. L'IRE produit des radioéléments pour une utilisation médicale. {{nobr|L'[[iode 131]]}} est utilisée, en particulier, pour le traitement des affections thyroïdiennes. L'AFCN a classé cet incident au niveau 3 de l'échelle INES<ref>[http://afcn.fgov.be/fr/page/incident-ire-fleurus-2008/930.aspx AFCN: Incident IRE - Fleurus 2008]</ref>.

* {{Date|23|mai|2013}}, [[Japon]], l'[[Agence japonaise de l'énergie atomique]] (JAEA) a annoncé le {{date-|27 mai}} que {{nobr|30 chercheurs}} du laboratoire de physique nucléaire de Tokaimura ont été exposés à des radiations lors d'un incident dans un laboratoire nucléaire. L'[[Commission de réglementation de l'énergie nucléaire|autorité de réglementation du nucléaire (NRA)]] du Japon a critiqué « l'absence de [[Débat sur l'énergie nucléaire#Sûreté nucléaire|culture de sûreté]] » de la JAEA, opératrice du site où l'incident a eu lieu, et a classé cet incident au niveau 1 sur l'échelle INES<ref>[https://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/27/japon-un-incident-nucleaire-expose-30-employes-a-des-radiations_3417809_3244.html Japon : un incident nucléaire expose {{nobr|30 employés}} à des radiations - Le Monde / AFP - 27 mai 2013]</ref>{{,}}<ref>[http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/nature-environnement/20130527.OBS0785/japon-30-employes-exposes-a-des-radiations-lors-d-un-incident-nucleaire.html Japon: {{nobr|30 employés}} exposés à des radiations lors d'un incident nucléaire - Le Nouvel Obs - AFP, Sciences et Avenir - 27 mai 2013 ]</ref>.

* {{Date|08|aout|2019}}, Nord-Ouest de la [[Russie]], les médias locaux et nationaux russes annoncent, avec retard, un [[Accident nucléaire russe du 8 août 2019|accident radiologique]] d'origine militaire. Il s'agirait d'une explosion survenue lors de tests d'un nouveau système de propulsion de missile impliquant des radioisotopes<ref name=CNN_NHodge2019>Nathan Hodge (2019) article [https://www.news8000.com/news/world-news/nuclear-mystery-lingers-after-deadly-mishap-in-russias-far-north/1108487383 ''A deadly mishap in Russia's Far North, and a nuclear mystery lingers ; Scientists killed employed by state atomic corp''], publié par CNN le 12 aout 2019</ref>.

== Accidents dans le domaine militaire ==

Cette liste est incomplète, les accidents ayant lieu dans l'ancien [[bloc de l'Est]], en [[Chine]] et d'autres nations possédant l'arme nucléaire n'étant pas annoncés par les autorités de ces États. Dans son livre ''[[Command and Control (livre)|Command and Control]]'', [[Eric Schlosser]] recense {{formatnum:1200}} incidents entre {{date-|1950}} et {{date-|1968}}<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Médiapart|titre=Les armes nucléaires et l'illusion de la sûreté|url=https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070114/les-armes-nucleaires-et-lillusion-de-la-surete|site=[[Mediapart]]|date=7 janvier 2014|consulté le=29 mars 2018}}.</ref>.

=== Accident lors d'essais nucléaires ===
<gallery>
Fichier:Castle Bravo Blast.jpg | [[Castle Bravo]]
File:Operation_Emery_-_Baneberry.jpg | Accident de Baneberry
</gallery>

Pour mémoire, sans être des accidents nucléaires à proprement parler, tous les essais nucléaires atmosphériques ont entraîné des [[retombées radioactives]]. Seules sont indiquées ici les retombées accidentelles imprévues (hors contamination directe dès lors que la boule de feu entre en contact avec le sol).
{| class="wikitable sortable"
!scope=col| Date 
!scope=col| Lieu 
!scope=col class="unsortable"| Accident 
!scope=col| Gravité<ref group=alpha name="gravité">Estimation d'après la description de l'accident.</ref>
|-
| 1954, {{date-|1 mars}} || [[États-Unis]], [[Atoll de Bikini]] || Essai nucléaire aérien [[Castle Bravo]] : de mauvaises prévisions méteo n'avaient pas prévu l'inversion des vents en altitude. Le nuage de cendres radioactives atteint plusieurs atolls habités à une distance de 150 à {{unité|250|km}}<ref>{{lien web |langue=en |url=https://nuclearweaponarchive.org/Usa/Tests/Castle.html |titre=Operation Castle: 1954 - Pacific Proving Ground |site=nuclearweaponarchive.org |date=17 mai 2006 |consulté le=19 septembre 2023}}.</ref>. ||
|-
|  1961, {{date-|10 décembre}} || [[États-Unis]], [[Nouveau-Mexique]] || Essai nucléaire souterrain [[Projet Gnome|Gnome]] : il libère des nuages imprévus de vapeurs radioactives, ce qui entraîne la fermeture de quelques autoroutes du [[Nouveau-Mexique]]. ||
|-
| 1962, {{date-|1 mai}} || [[Algérie]], [[In Ecker]] || [[Accident de Béryl]] : lors du deuxième essai souterrain réalisé dans le [[Sahara]] par la [[France]], la montagne [[Taourirt Tan Afella]] devant contenir l'explosion se fissure à la suite de l'essai précédent et libère un nuage radioactif contaminant plusieurs militaires et officiels<ref name=CEA>{{lien web|langue=|url=http://www-dam.cea.fr/dossiers/Sahara/essai_galerie.html|titre=Les essais nucléaires français au Sahara|site=|consulté le=|date=}}, CEA.</ref>. || 
|-
| 1970, {{date-|18 décembre}} || [[États-Unis]], [[Site d'essais du Nevada|Nevada Test Site]], [[Yucca Flat]] || Essai nucléaire souterrain ''Baneberry'' : il libère 250 [[becquerel|PBq]] de radioactivité par une fissure dans la roche<ref>{{lien web |langue=fr |titre=Les essais américains sur le territoire des Etats-Unis |url=http://moruroa.assemblee.pf/Texte.aspx?t=323 |site=Assemblée de la Polynésie française |consulté le=19/09/2023 }}.</ref>. ||
|}

=== Accident sur des armes en service ===
Voici les noms de code des incidents et des accidents d'armes nucléaires par le [[département de la Défense des États-Unis]] :
* ''Empty Quiver'' {{en fr|[[carquois]] vide}} : saisie, vol ou perte d'une arme nucléaire américaine ;
* ''Dull Sword'' {{en fr|[[sabre]] émoussé}} : événement ou déficience non catégorisé comme incident, impliquant une arme nucléaire ou une ogive nucléaire, des composants nucléaires, ou véhicule transportant une arme nucléaire ;
* ''Bent Spear'' {{en fr|[[lance]] pliée}} : incident significatif (non catégorisé comme ''Broken Arrow'' et ''Nuke Flash'') ;
* ''Broken Arrow'' {{en fr|[[flèche (arme)|flèche]] brisée}} : accident d'une arme nucléaire américaine qui ne crée pas un risque de guerre ;
* ''Nuke Flash'' {{en fr|flash nucléaire}} : lancement accidentel et non autorisé d'une arme nucléaire créant un risque de guerre.

<gallery>
Image:Boeing B-47E Stratojet 51-2394.jpg|B-47
Image:K-19.jpg|''K-19''
Image:Boeing B-52D-70-BO (SN 56-0582) is refueled by Boeing KC-135A-BN (SN 55-3127) 061127-F-1234S-009.jpg|KC-135 et B-52
Image:USS Dace (SSN-607).jpg|USS ''Dace''
</gallery>

{| class="wikitable sortable"
!scope=col| Date 
!scope=col| Lieu 
!scope=col class="unsortable"| Accident 
!scope=col| Gravité<ref group=alpha name="gravité"/>
|-
|1950, {{date-|13 février}} || Au large de la côte Pacifique du Canada. || Un [[Bombardier (avion)|bombardier]] [[Convair B-36 Peacemaker|B-36]] largue d'urgence une bombe en mer, sans explosion. || Broken Arrow<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=John Clearwater |titre=U.S. nuclear Weapons in Canada |année=1999 |mois=10 |passage=98 }}.</ref>
|-
| 1950, {{date-|11 avril}} || [[États-Unis]], ([[Nouveau-Mexique]] ?). || Un bombardier [[Boeing B-29 Superfortress|B-29]] s'écrase contre une montagne et brûle. Aucune explosion. || Dull Sword
|-
| 1950, {{date-|13 juillet}} || [[Ohio]], [[États-Unis]]. || Un bombardier [[Boeing B-50 Superfortress|B-50]] s'écrase. La charge explosive classique de la bombe saute, l'étage nucléaire reste inactif. || Bent Spear
|-
| 1950, {{date-|5 août}} || [[Californie]], [[États-Unis]]. || Un bombardier B-29 s'écrase sur un terrain de camping après son décollage. {{nobr|19 morts}}, la bombe reste inactive. || Dull Sword
|-
| 1950, {{date-|10 novembre}} || [[Estuaire du Saint-Laurent]], [[Canada]]. ||{{article détaillé|Perte d'une arme nucléaire à Rivière-du-Loup par un Boeing B-50}}Largage d'urgence d'une bombe en vol, avec destruction volontaire par détonation non nucléaire. || Broken Arrow
|-
| 1956, {{date-|10 mars}} || [[Méditerranée]]. || Après l'échec d'un ravitaillement en carburant, un [[Boeing B-47 Stratojet|B-47]] porteur d'armes nucléaires disparaît sans laisser de trace. || Dull Sword
|-
| 1956, {{date-|27 juillet}} || [[Grande-Bretagne]]. || Un B-47 heurte, en atterrissant, un bunker d'armes nucléaires. Les bombes seront endommagées mais n'exploseront pas. || Dull Sword
|-
| 1957, {{date-|28 juillet}}|| [[Océan Atlantique]]. || Deux bombes sont larguées d'urgence en mer, sans explosion. Elles ne seront jamais retrouvées. || Empty Quiver
|-
| 1957, {{date-|11 octobre}} || [[Floride]], [[États-Unis]]. || Un B-47 s'écrase avec une bombe dont la charge nucléaire n'est pas amorcée. L'avion brûle et la charge classique explose. || Bent Spear
|-
| 1958, {{date-|31 janvier}} || [[Maroc]]. || Un B-47 portant une bombe H s'écrase et brûle. Pas d'explosion nucléaire, mais émission de rayonnement alpha qui entraînera une évacuation de la population. || Bent Spear
|-
| 1958, {{date-|5 février}} || [[Géorgie (États-Unis)|Géorgie]], [[États-Unis]]. || Largage en catastrophe d'une [[Bombe Tybee|bombe par un B-47]] après une collision avec un chasseur [[North American F-86 Sabre|F-86]]. Pas d'explosion. || Dull Sword
|-
| 1958, {{date-|11 mars}} || [[Mars Bluff]], [[Caroline du Nord]], [[États-Unis]]. || Une bombe atomique est larguée par erreur et tombe dans un jardin. Explosion de la charge classique. La maison est détruite et les habitants grièvement blessés. || Bent Spear
|-
| 1958, {{date-|4 novembre}} || [[Arkansas]], [[États-Unis]]. || Un B-47 s'écrase après le décollage. Le matériel nucléaire n'est pas endommagé. || Dull Sword
|-
| 1958, {{date-|26 novembre}} || [[Louisiane]], [[États-Unis]]. || Un [[Boeing B-47 Stratojet|B-47]] brûle au sol et émet une faible radioactivité du fait du matériel embarqué. || Dull Sword
|-
| 1959, {{date-|6 juillet}} || [[Mississippi (État)|Mississippi]], [[États-Unis]]. || Un [[Douglas C-124 Globemaster II|C-124]] s'écrase avec à son bord une bombe nucléaire. Faible émission radioactive. || Dull Sword
|-
| 1959, {{date-|25 septembre}} || entre l'État de [[Washington (État)|Washington]] et de l'[[Oregon]], [[États-Unis]]. || Une bombe atomique est perdue lors de l'amerrissage d'urgence d'un [[Martin P5M Marlin|P5M]]. || Empty Quiver
|-
| 1959, {{date-|15 octobre}} || [[États-Unis]]. || Un [[Boeing B-52 Stratofortress|B-52]] entre en collision avec le [[Boeing KC-135 Stratotanker|KC-135]] lors d'un ravitaillement en vol. Une bombe intacte et une partiellement brûlée seront retrouvées dans les débris de l'appareil. || Dull Sword
|-
| 1960, {{date-|7 juin}} || [[McGuire Air Force Base]] de [[New Egypt]], [[New Jersey]]. || Une cuve d'[[hélium]] explose et fissure les réservoirs d'un missile de défense anti-aérienne [[CIM-10 Bomarc|BOMARC-A]], muni d'une tête nucléaire. Le feu fait fondre peu à peu le missile et le [[plutonium]], libéré de l'[[Ogive (missile)|ogive]] [[arme nucléaire|nucléaire]], contamine le complexe et les eaux souterraines. || Bent Spear
|-
| 1961, {{date-|24 janvier}} || Près de [[Seymour Johnson Air Force Base]], [[Goldsboro (Caroline du Nord)|Goldsboro]], [[Caroline du Nord]]. ||{{article détaillé|Écrasement d'un B-52 à Goldsboro}} Un bombardier [[Boeing B-52 Stratofortress|B-52]] explose en plein vol, relâchant deux bombes nucléaires [[W39]]. Une des bombes tombe dans un champ boueux et s'enfouit à sept mètres de profondeur ; l'autre tombe en douceur après avoir ouvert son parachute. Après étude, il est établi que cinq de ses six dispositifs de sécurité n'ont pas fonctionné : un simple commutateur a empêché l'explosion de cette bombe nucléaire de {{unité|2,4|mégatonnes}}. Une portion enfouie de l'arme contenant de l'uranium n'a pu être récupérée : l'armée a acquis le terrain et fait régulièrement des tests<ref>[http://www.ibiblio.org/bomb/additionalinfo.html Evénement de Goldsboro], ibiblio.org</ref>.|| Dull Sword
|-
| 1961, {{date-|14 mars}} || Près de [[Yuba City]], [[Californie]]. || Un bombardier B-52 transportant deux armes nucléaires s'écrase pendant une mission d'entraînement. Aucune explosion ni contamination n'a lieu. || Dull Sword
|-
| 1964, {{date-|13 janvier}} || Près de [[Cumberland (Maryland)|Cumberland]], [[Maryland]]. || Un bombardier [[Boeing B-52 Stratofortress|B-52]], avec deux missiles nucléaires à bord, s'écrase au sol.|| Dull Sword
|-
| 1965, octobre || [[Rocky Flats Plant]] au nord-ouest de [[Denver]], [[Colorado]]. || Un feu durant un ravitaillement en carburant d'un avion expose un groupe de {{nobr|25 personnes}} à dix-sept fois la limite légale de rayonnement. || Dull Sword
|-
| 1965, {{date-|5 décembre}} || [[Océan Pacifique]]. || Un avion [[Douglas A-4 Skyhawk|A-4 Skyhawk]] transportant une arme nucléaire {{lien|lang=en|trad=B43 nuclear bomb|fr=B43 (bombe nucléaire)|texte=B43}} tombe à la mer, avec son pilote, à près de {{unité|350|km}} des côtes japonaises. Il ne fut jamais retrouvé. || Dull Sword
|-
| 1966, {{date-|17 janvier}} || [[Palomares (Almería)|Palomares]], en [[Espagne]]. || {{article détaillé | Incident nucléaire de Palomares}} Collision à {{unité|9450|mètres}} d'altitude entre un [[Boeing B-52 Stratofortress|Boeing B-52G]] et un [[Boeing KC-135 Stratotanker|KC-135 ''Stratotanker'']] au cours d'un [[Avion ravitailleur|ravitaillement en vol]]. Sur les quatre [[bombe H|bombes H]] que transportaient le bombardier, deux sont détruites lors de leur impact au sol {{incise|sans explosion nucléaire mais avec dispersion de matière radioactive}}, une dont le parachute de secours s'est déployé est récupérée intacte. La dernière, tombée en mer, sera récupérée après d'intenses recherches {{nobr|89 jours}} plus tard. || Bent Spear
|-
| 1968, {{date-|21 janvier}} || [[Base aérienne de Thulé|Thulé]], [[Groenland]]. || {{article détaillé | Accident de Thulé}} Un bombardier [[Boeing B-52 Stratofortress|B-52]] prend feu en vol. L'équipage l'abandonne et il s'écrase sur la banquise, ce qui entraîne la détonation des explosifs conventionnels à bord, la rupture et la dispersion des quatre [[bombe H]] qu'il transportait, conduisant à une [[contamination radioactive]]. La neige contaminée est envoyée aux États-Unis. || Broken Arrow
|-
| 1977 || Près des côtes du [[Kamtchatka]], en [[Russie]]. || Le sous-marin soviétique [[K-171]] largue accidentellement une [[Ogive (missile)|ogive]] [[arme nucléaire|nucléaire]]. Après une fouille impliquant des douzaines de navires et avions, l'ogive fut retrouvée. || Empty Quiver
|-
| 1980 ||  [[Arkansas]]. || {{article détaillé|Explosion d'un missile Titan à Damascus}} Un missile balistique intercontinental [[LGM-25C Titan II|Titan II]] équipé d'une tête nucléaire explose dans son silo et expulse la tête nucléaire hors du puits. Elle est retrouvée le lendemain à proximité ; ses dispositifs de sécurité ont empêché l'explosion nucléaire et l'émission de matières radioactives.|| Broken Arrow
|}

=== Accident sur des réacteurs de propulsion navale ===
<gallery>
Image:USS Thresher (SSN-593).jpg |USS ''Thresher'' (SSN-593)
</gallery>
{| class="wikitable sortable"
!scope=col| Date 
!scope=col| Lieu 
!scope=col class="unsortable"| Accident 
!scope=col| Gravité<ref group=alpha name="gravité"/>
|-
| [[1961]]. || || Le sous-marin {{lien'|langue=en|fr=USS Theodore Roosevelt (SSBN-600)}} tente de se débarrasser de la [[Résine (plastique)|résine]] usagée de son système de déminéralisation (utilisé pour éliminer les particules et minéraux radioactifs dissous dans les circuits de refroidissement primaire). Le navire est contaminé quand le vent renvoie la résine dans sa direction. || Dull Sword
|-
| 1961, {{date-|4 juillet}} || Au large de la côte de la [[Norvège]]. || Le sous-marin soviétique ''[[K-19]]'' du projet 658 Hotel est victime d'un accident majeur après une défaillance du système de refroidissement du réacteur tribord. L'incident contamine l'équipage, tuant 8 marins. Le cœur du réacteur atteint {{tmp|800|°C}}, presque suffisant pour faire fondre les barres de combustible. L'équipage reprend le contrôle grâce à la fabrication d'un système de refroidissement auxiliaire avec les matériaux à bord et au sacrifice des 8 marins. Le sous-marin sera remis en service ultérieurement mais sera connu sous le sobriquet de "Hiroshima" parmi les sous-mariniers soviétiques.|| Dull Sword
|-
| 1963, {{date-|10 avril}} || À l'est de [[Boston]], [[Massachusetts]]. || Le [[sous-marin nucléaire d'attaque]] {{USS|Thresher|SSN-593}} coule avec {{nobr|129 hommes}} à son bord durant des essais en mer.|| Dull Sword
|-
| 1968, {{date-|22 mai}}  || [[Océan Atlantique]]. ||Le {{USS|Scorpion|SSN-589}} coule brusquement à grande profondeur cause probable: Explosion d'une torpille au tube, {{nobr|99 hommes}} à son bord. || Dull Sword 
|-
| 1970, {{date-|12 avril}} || [[Océan Atlantique]]. || Le [[sous-marin nucléaire d'attaque]] de la [[marine soviétique]] ''[[K-8 (sous-marin)|K-8]]'' du projet 627A [[classe November]], subit des incendies simultanés dans deux compartiments en plongée. Le sous-marin refait surface et tente d'accrocher un câble de remorquage à un navire de la [[marine marchande]] soviétique, mais il échoue. Le sous-marin coule, tuant {{nobr|52 hommes}}. || Dull Sword
|-
| 1985, {{date-|10 août}} || Dans la baie de Tchajma, près de [[Vladivostok]]. || Explosion du réacteur nucléaire du sous-marin {{navire|K-431|sous-marin}} [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]] (projet 675) lors de sa recharge. Dix hommes d'équipage meurent sur le coup. L’explosion projeta des particules de matériel à plusieurs kilomètres. Plus de {{unité|100000|curies}} de radioactivité furent mesurés alentour et il fallut plus de deux heures pour éteindre l’incendie. Un vaste secteur reste non dépollué et est toujours ouvert aux activités humaines. Les {{unité|2000|habitants}} de la baie n'ont jamais été évacués. Le démantèlement du sous-marin a débuté en {{date-|septembre 2010}}, malgré les protestations des riverains. || Bent Spear
|-
| 2000, {{date-|12 août}} || [[Mer de Barents]], au nord de la [[Norvège]] et de la [[Russie occidentale]], [[océan Arctique]]. || Naufrage, à la suite d'une double explosion, lors d'un exercice du sous-marin russe à propulsion nucléaire ''[[Koursk K-141|Koursk]]'' du projet 949A Oscar II, avec {{nobr|118 hommes}} à son bord. Aucun survivant. || Dull Sword
|-
| 2005, {{date-|7 janvier}} || Près de l'Île de [[Guam]], [[océan Pacifique]]. || Un sous-marin américain de la classe Los Angeles : l'{{USS|San Francisco|SSN-711}} heurte violemment une montagne sous-marine. Un membre d'équipage est tué après avoir été projeté contre une pompe auxiliaire. Plusieurs blessés dans l'équipage. La coque épaisse du sous-marin a résisté ; pas de voie d'eau || Dull Sword
|}

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha}}

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* ''Catastrophes et accidents nucléaires dans l'ex-Union soviétique'', Daniel Robeau, EDP Sciences, 2002, {{ISBN|2-86883-529-5}}
* {{Ouvrage|langue= anglais |auteurs= Christensen, Svend Aage (Danish Institute for International Studies - DIIS) |titre= The Marshal's Baton. There is no bomb, there was no bomb, they were not looking for a bomb |éditeur= DIIS |lieu= Copenhague |année= 2009 |isbn= 978-87-7605-331-4 |oclc= 435425040 |lire en ligne= http://www.diis.dk/sw81978.asp |langue originale= anglais }}
* Maurice Delpla, Jean-Michel Fourgous, ''Accidents et incidents nucléaires. Version provisoire'', EDF. Division information sur l'énergie, 1978

=== Articles connexes ===
* [[Catastrophe]]
* [[Énergie nucléaire]], [[Centrale nucléaire]], [[Réacteur nucléaire]]
* [[Échelle internationale des événements nucléaires]]
* [[Accident nucléaire]], [[Fusion du cœur d'un réacteur nucléaire]]
* [[Effets biologiques et environnementaux des champs électromagnétiques]]
* [[Liste de catastrophes industrielles]]
* [[Rayonnement|Radiation]]
* [[Risque majeur]]
* [[Traitement du combustible nucléaire usé]]
* [[Augmentation de la radioactivité dans l'air en Europe à l'automne 2017]]
* [[Convention sur la notification rapide d'un accident nucléaire]]

=== Liens externes ===
* [https://www.asn.fr/Controler/Actualites-du-controle/Avis-d-incident-des-installations-nucleaires Avis d'incidents en France (site de l'ASN)]
* [http://www.dissident-media.org/infonucleaire/frame143445.html Liste chronologique des accidents et incidents graves survenus sur un réacteur] par Dissident media.
* {{en}} [http://archive.greenpeace.org/comms/nukes/chernob/rep02.html calendrier d'accidents ou d'incidents nucléaires] par [[Greenpeace]].
* {{en}} [http://www.globalsecurity.org/wmd/ops/broken-arrow.htm Broken Arrows] - liste d'accidents impliquant une arme nucléaire par GlobalSecurity.
* {{Lien|langue=en|trad=Nuclear power accidents by country|fr=Liste des accidents de réacteurs nucléaires par pays}}
* {{Lien|langue=en|trad=Nuclear and radiation accidents by country|fr=Liste des accidents mortels nucléaires ou d'irradiation par pays}}

{{Palette|Accidents et incidents nucléaires}}
{{Portail|environnement|nucléaire|risques majeurs}}

[[Catégorie:Accident nucléaire|*]]
[[Catégorie:Incident nucléaire|*]]
[[Catégorie:Liste de catastrophes|Accidents nucléaires, liste des]]
[[Catégorie:Pollution]]
[[Catégorie:Sécurité civile]]