Lex Calpurnia (90 av. J.-C.)

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La Lex Calpurnia (ou Lex Calpurnia de civitate sociorum), à ne pas confondre avec la Lex Calpurnia de repetundis de ou la Lex Calpurnia de ) est une loi qui fut adoptée par le Sénat romain en à la suite des pressions exercées par les alliés de Rome pour obtenir la citoyenneté romaine. Cette loi permettait aux chefs militaires de donner la citoyenneté romaine pour récompenser les alliés faisant partie de leur troupe qui combattaient vaillamment. Elle permettait également la création de deux nouvelles tribus afin d’y répartir les nouveaux citoyens[1].

Objectif[modifier | modifier le code]

Elle avait comme objectif de satisfaire quelque peu les alliés italiens ou socii[2], c’est-à-dire les cités-états ou les peuples autonomes vivant sous la tutelle de Rome qui, depuis la rapide et grande expansion de Rome à partir du IIIe siècle av. J.-C., réclamaient l’obtention de la citoyenneté romaine afin de pouvoir participer de manière active à la politique romaine qui régissait les institutions provinciales. De plus, être citoyen romain permettait de ne plus devoir payer le tributum, impôt relatif à l’entretien des troupes romaines qui assurait le stipendium des troupes[3].

Contexte[modifier | modifier le code]

Cette loi est adoptée par le Sénat alors que depuis les alliés italiques sont entrés en guerre contre Rome, occasionnant la guerre sociale (ou guerre des Alliés[4]). Cette guerre, pacifique, puis armée avec l'auto-déclaration d'indépendance par des dirigeants locaux de leur territoire italien, avait pour but unique d’obtenir définitivement le citoyenneté romaine pour tous les citoyens des peuples établis sur le territoire romain (donc, uniquement les hommes adultes). Les Sénateurs vont alors petit à petit céder aux exigences des socii, la Lex Calpurnia étant l’un des premiers pas vers un essai de réconciliation.

Conséquence[modifier | modifier le code]

Seulement, cette loi n’eut pas un impact important sur l'obtention de citoyenneté, puisque peu de chefs militaires en firent cadeau à leurs soldats ou à une partie d'entre eux. Le plus connu, Caius Marius, ne l’avait donnée symboliquement qu’à une dizaine de ses soldats.

Ainsi, la guerre sociale connue depuis 91 av. J.-C. après l’assassinat du tribun de la plèbe Marcus Livius Drusus, continua son cours. Et la Lex Calpurnia fut rapidement suivie par d’autres, à savoir, la Lex Iualia (fin 90), la Lex Plautia Papiria (en 89), et la Lex Pompeia (en 89)[5].

La guerre sociale prendra fin avec l’adoption de la Lex Plautia Papiria qui accorde la citoyenneté romaine à tous les citoyens qui en font la demande auprès du préteur pérégrin à Rome dans les 60 jours[1]. Cette généralisation de la citoyenneté romaine aura pour conséquence une unification plus marquée de Rome avec ses peuples conquis, élément indispensable à l’avènement de l’Empire romain avec Caius Octavius, dit Auguste, en

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Adcock Frank Ezra et Cook Stanley Arthur, The Cambridge ancient history. vol. 9 : The Roman Republic 133-44 B.C., Londres, S.A. Cook / Cambridge university press, 1971.
  • Cébeillac-Gervasoni Mireille (éd.), Les Bourgeoisies municipales italiennes aux IIe et Ier siècles av. J.-C., Paris, CNRS, 1983 (Colloques internationaux du Centre national de la recherche scientifique, Sciences humaines, 609 / Bibliothèque de l’Institut français de Naples, 6).
  • Cornell Tim et Bispham Edward, The Fragments of the Roman Historians, Oxford, Oxford Université press, 2013, vol. 1.
  • David Jean-Michel , La Romanisation de l’Italie, Paris, Flammarion, 1997 (Champs, 381).
  • Dart Christopher J., The Social War, 91 to 88 B.C. A History of the Italian Insurgency against the Roman Republic, Londres, Routledge, 2014.
  • Martin Jean-Paul, Chauvot Alain et Cébeillac-Gervasoni Mireille, Histoire romaine, Paris, Armand Colin, 2001 (Collection U, Histoire).
  • Nicolet Claude, Le Métier de citoyen dans la Rome républicaine, 2e éd. revue et corrigée, Paris, Gallimard, 1988.
  • Rotondi Giovanni, Leges publicae populi romani : elenco cronologico con una introduzione sull’attività legislativa dei comizi romani, Hildesheim, Olms, 1966 (Olms paperbacks, 25).
  • Salmon Edward Togo, Samnium and the Samnites, Cambridge, Cambridge University press, 1967.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b David Jean-Michel , La Romanisation de l’Italie, Paris, Flammarion, 1997 (Champs, 381), p. 192
  2. Glay Marcel le, Voisin Jean-Louis, et Le Bohec Yann, Histoire romaine, Paris, PUF, 1991 (Premier cycle), p. 117.
  3. Martin Jean-Paul, Chauvot Alain et Cébeillac-Gervasoni Mireille, Histoire romaine, Paris, Armand Colin, 2001 (Collection U, Histoire), p. 160.
  4. Harmand Jacques, L’Armée et le Soldat à Rome de 107 à 50 avant notre ère, Paris, Picard, 1967 (Thèse/Université de Paris, faculté des lettres et sciences humaines), p. 18
  5. Cébeillac-Gervasoni Mireille (éd.), Les Bourgeoisies municipales italiennes aux IIe et Ier siècles av. J.-C., Paris, CNRS, 1983 (Colloques internationaux du Centre national de la recherche scientifique, Sciences humaines, 609 / Bibliothèque de l’Institut français de Naples, 6), p. 274.