Voir la source de Langues polynésiennes

{{Infobox Langue
 | nom                  = Langues polynésiennes
 | couleurfamille       = pink
 | famille              = {{Hiérarchie|polynésien|fil1=[[langues tongiques]]|fil2=[[langues polynésiennes nucléaires]]}}
 | région               = [[Polynésie]] et [[exclaves polynésiennes]]
 | glottolog            = poly1242
 | lingua               = 39-CA
}}

Les '''langues polynésiennes''' sont un [[continuum linguistique]] appartenant aux [[langues océaniennes]] (et plus précisément aux [[langues du Pacifique central]]), elles-mêmes un sous-groupe des [[langues austronésiennes]]. Elles proviennent d'un [[proto-polynésien]] reconstitué. Au nombre de trente-huit, elles sont parlées en [[Océanie éloignée]], dans le « triangle polynésien » notamment — mais pas uniquement — dans les archipels constituant la région traditionnelle de [[Polynésie]], ainsi que dans les [[exclaves polynésiennes]] d'Océanie et par les diasporas des différentes îles polynésiennes.

Les langues polynésiennes les plus parlées ou qui ont fait l'objet des études les plus complètes sont le [[tahitien]], le [[samoan]], le [[tongien]], le [[maori de Nouvelle-Zélande]] et l'[[hawaïen]]. Elles sont gérées par le [[Forum des langues polynésiennes]].

== Répartition géographique ==

=== Triangle polynésien ===
[[Fichier:Polynesia.png|alt=Carte de l'Océanie montrant un grand triangle bleu, formant le Triangle Polynésien, de Hawaii à la Nouvelle-Zélande et l'île de Pâques.|vignette|Les langues polynésiennes sont parlées à l'intérieur du triangle polynésien, ainsi que dans les [[exclaves polynésiennes]] en [[Mélanésie]] et [[Micronésie (région)|Micronésie]].]]
Les langues polynésiennes sont les [[langue vernaculaire|langues vernaculaires]] qui sont parlées dans les archipels qui forment le ''[[Polynésie|triangle polynésien]]'' :
*Les [[Tonga]].
*Les [[Samoa]].
*Les [[Tuvalu]].
*[[Niue]].
*[[Wallis-et-Futuna]] ([[France]]).
*Les [[Tokelau]] ([[Nouvelle-Zélande]]).
*Les [[îles Cook]].
*La [[Polynésie française]] ([[France]]).
*L'[[île de Pâques]] ([[Chili]]).
*[[Hawaii]] ([[États-Unis]]).
*La [[Nouvelle-Zélande]].

=== Exclaves polynésiennes ===
{{article détaillé|Exclaves polynésiennes}}
[[Fichier:Western Polynesia and Polynesian Outliers - fr.svg|vignette|Carte des [[exclaves polynésiennes]].]]
Par ailleurs, sur les 38 langues classées comme polynésiennes, 15 sont parlées à l'ouest du triangle polynésien, dans des régions (traditionnellement appelées [[Mélanésie]], [[Micronésie (région)|Micronésie]]) où coexistent également d'autres [[langues austronésiennes]]. Ces langues de Polynésie « extérieure », connues (en anglais) sous le nom de ''[[Exclaves polynésiennes|Polynesian Outliers]]'', correspondent historiquement à des migrations relativement tardives de populations du triangle polynésien ; elles se trouvent aujourd'hui très isolées (géographiquement) de leurs cousines polynésiennes. Les archipels où l'on trouve ces exclaves sont :
*le sud de la [[Micronésie (région)|Micronésie]] (2 langues),
*ce qu'on appelle traditionnellement la [[Mélanésie]], dans les [[îles Salomon]] (6 langues), le [[Vanuatu]] (3 langues) et la [[Nouvelle-Calédonie]] (1 langue), l'[[île Bougainville]] en [[Papouasie-Nouvelle-Guinée]] (3 langues).

=== Diasporas ===
Enfin, un grand nombre de ces langues sont parlées par des [[diaspora]]s polynésiennes en [[Nouvelle-Zélande]], [[Australie]], [[Nouvelle-Calédonie]] ([[wallisien]] et [[futunien]]), ainsi qu'en [[France métropolitaine]], aux [[États-Unis]], etc. Bien souvent, le nombre de locuteurs vivant à l'étranger est bien plus élevé que ceux restés sur l'île d'origine d'où provient la langue, même si les locuteurs en diaspora ont tendance à perdre rapidement leur langue maternelle au profit de l'anglais ou du français, selon un processus de [[Conversion linguistique|substitution linguistique]]<ref>{{Chapitre|langue=en|auteur1=Melanie Anae|auteurs ouvrage=Paul R. Spickard, Joanne L. Rondilla, Debbie Hippolite Wright|titre ouvrage=Pacific Diaspora: Island Peoples in the United States and Across the Pacific|éditeur=University of Hawaii Press|année=2002|pages totales=384|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=lnIYIXyIP8QC&q=154#v=snippet&q=154&f=false|titre chapitre=Papalagi Redefined: Toward a New Zealand-Born Samoan Identity|passage=154}}</ref>.

== Situation sociolinguistique ==

=== Vitalité des langues polynésiennes ===
[[Fichier:Sociolinguistic map of Polynesian Languages in the 21st century - fr.svg|vignette|Carte [[sociolinguistique]] de Polynésie, montrant les langues polynésiennes en danger et l'influence de plus en plus forte de l'[[anglais]] et du [[français]] ainsi que la migration des locuteurs.]]
La situation des langues polynésiennes au début du {{s-|XXI}} est assez contrastée. Pour le linguiste Stephen A. Wurm, le Pacifique est l'une des régions les moins touchées par la disparition des langues : {{Citation|dans les régions multilingues du Pacifique, les locuteurs d’une langue minoritaire (…) ont souvent tendance à simplement rajouter la connaissance d’une langue majoritaire à la maîtrise de leur langue vernaculaire, sans dommage [pour cette dernière]}}<ref>{{Chapitre|langue=anglais|auteur1=Stephen A. Wurm|auteurs ouvrage=Christopher Moseley|titre ouvrage=Encyclopedia of the World's Endangered Languages|éditeur=[[Routledge]]|année=2007|pages totales=669|isbn=978-0-7007-1197-0|lire en ligne=http://faculty.ksu.edu.sa/amer%20elzanaty/the%20englis%20books/linguistics%20books%20and%20encyclopaedia/enc-%20languages.pdf|titre chapitre=Australasia and the Pacidfic|passage=440}}</ref>. De même, pour le linguiste Jeffrey Marck, l'isolement de la Polynésie fait qu'une petite partie seulement des langues polynésiennes est menacée de disparition<ref name=":0">{{Chapitre|langue=anglais|auteur1=Jeffey Marck|auteurs ouvrage=J. Garry, C. Rubino|titre ouvrage=Facts About the World's Languages: An encyclopedia of the world's major languages, past and present|lieu=New York|éditeur=H.W. Wilson|année=2000|lire en ligne=http://www.jeffmarck.net/publications/MarckEncyclopediaPolynesian.pdf|titre chapitre=Polynesian Languages}}</ref>.

Ainsi, dans certaines îles, les langues polynésiennes vernaculaires sont utilisées quotidiennement par la population et sont peu menacées, comme le [[tongien]] ou le [[samoan]]. De manière générale, plus les îles sont isolées, plus leur langue est préservée{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}} (comme à [[Wallis-et-Futuna]] ou dans les [[exclaves polynésiennes]]).

=== Statut juridique ===
Plusieurs langues polynésiennes sont des [[Langue officielle|langues officielles]], la plupart du temps en complément d'une autre langue (anglais ou français) : l'[[hawaïen]] à Hawaï<ref>{{Lien web|auteur1=Jacques Leclerc|titre=hawai|url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amnord/hawai.htm|site=www.axl.cefan.ulaval.ca|consulté le=2016-05-30}}</ref>, le [[Niue (langue)|niuéen]] à [[Niue]]<ref>{{Lien web|auteur1=Jacques Leclerc|titre=Niue|url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/pacifique/niue.htm|site=www.axl.cefan.ulaval.ca|consulté le=2016-05-30}}</ref>, le [[Maori de Nouvelle-Zélande|maori]] en Nouvelle-Zélande<ref>{{Lien web|auteur1=Jacques Leclerc|titre=Nouvelle-Zélande|url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/pacifique/nlle-zelande.htm|site=www.axl.cefan.ulaval.ca|consulté le=2016-05-30}}</ref>, le [[maori des îles Cook]] aux îles Cook<ref>{{Lien web|auteur1=Jacques Leclerc|titre=Îles Cook|url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/pacifique/cook.htm|site=www.axl.cefan.ulaval.ca|consulté le=2016-05-30}}</ref>. Tous les États ou territoires polynésiens n'ont pas adopté une législation sur les langues officielles ; certains pays comme les [[Tonga]] ou les [[Samoa]] n'ont pas de langue officielle même si le [[tongien]] et le [[samoan]] sont parlés par la majorité de la population<ref>{{Lien web|auteur1=Jacques Leclerc|titre=État indépendant des Samoa|url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/pacifique/samoa.htm|site=www.axl.cefan.ulaval.ca|consulté le=2016-05-30}}</ref>.

Dans les territoires et îles non indépendants, la plupart du temps les langues polynésiennes ne sont pas officielles. Ainsi, l'[[anglais]] est langue officielle aux [[Samoa américaines]], l'[[espagnol]] sur l'[[île de Pâques]]. En [[Polynésie française]], le français est la seule langue officielle, malgré une tentative{{Quand|date=2 janvier 2022}} de l'[[assemblée de la Polynésie française]] pour donner la co-officialité au [[tahitien]]. Pour Jacques Leclerc, il s'agit clairement d'une politique monolingue de la part de la République française : {{Citation|de tout temps, les langues autochtones de la Polynésie française ont souffert de l’indifférence des responsables français qui ont toujours pratiqué, au mieux, une politique linguistique de non-intervention, au pire, une véritable politique d’assimilation}}<ref>{{Lien web|auteur1=Jacques Leclerc|titre=Polynésie française|url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/pacifique/polfr.htm|site=www.axl.cefan.ulaval.ca|consulté le=2016-05-30}}</ref>.

=== Un grand nombre de langues en danger ===
Un certain nombre de langues polynésiennes sont cependant des [[langues en voie de disparition]], de plus en plus supplantées par les langues dominantes telles que l'[[anglais]] ou le [[français]] (ou l'[[espagnol]] pour l'île de Pâques), subissant un phénomène de [[Conversion linguistique|substitution linguistique]]. Une grande partie de la diversité dialectale des langues polynésiennes a été perdue (En 2000, Jeffrey Marck compte 30 langues et environ 60 dialectes, dont une partie a aujourd'hui disparu ou est progressivement remplacée par la langue standard<ref name=":0" />).

Plusieurs langues polynésiennes ont failli disparaître au cours du {{s-|XX}} à cause de politiques linguistiques assimilationnistes et d'attitudes négatives vis-à-vis de ces langues, voire d'interdiction totale : l'[[hawaïen]], le [[maori de Nouvelle-Zélande]] et le [[Rapanui (langue)|rapanui]] (île de Pâques). Aujourd'hui, ces langues font l'objet d'un [[Revitalisation linguistique|renouveau culturel et linguistique]]<ref name=":0" />, mais leur avenir demeure fragile. Il faut également noter que certaines langues polynésiennes sont remplacées par des langues polynésiennes (et non pas européennes) : ainsi, le [[Niuafoʻou (langue)|niuafo'ou]] est supplanté par le [[tongien]] et est en passe de disparaître complètement<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Akihisa Tsukamoto|titre=The language of Niuafo'ou Island|éditeur=Australian National University|nature ouvrage=thèse de doctorat|année=1988|pages totales=482|lire en ligne=https://digitalcollections.anu.edu.au/handle/1885/10027}}</ref>. De même, en [[Polynésie française|Polynésie Française]], le [[tahitien]] agit comme une [[lingua franca]] qui tend à supplanter de plus en plus les langues locales, mais il se heurte également à l'influence du français. Cette région est donc confrontée à un double phénomène de francisation et de tahitianisation<ref>{{Ouvrage|langue=français, anglais|auteur1=Jean-Michel Charpentier|auteur2=Alexandre François|titre=Atlas linguistique de la Polynésie française|éditeur=Walter de Gruyter GmbH et Université de la Polynésie française|année=2015|lire en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01120553/document|passage=49}}</ref>. En conséquence, {{Citation|la glottodiversité remarquable de la Polynésie française est en recul}}<ref>{{Lien web|titre=La pérennité des langues polynésiennes contribue à la biodiversité|url=http://www.culture-patrimoine.pf/spip.php?article271|site=www.culture-patrimoine.pf|consulté le=2016-05-29}}</ref>. En 2015, le linguiste Jacques Vernaudon estime même que le tahitien est en danger de disparition d'ici une génération<ref>{{Lien web |prénom1=Jean-Pierre |nom1=Viatge |titre=Reo ma'ohi : "si on ne fait rien, dans une génération nous aurons affaire à une langue morte" |url=http://www.tahiti-infos.com/Reo-ma-ohi-si-on-ne-fait-rien-dans-une-generation-nous-aurons-affaire-a-une-langue-morte_a135875.html |site=Tahiti Infos |date=7 septembre 2015 |consulté le=2016-05-29}}</ref>. À cela s'ajoute le fait qu'un grand nombre de locuteurs de petites langues comme le [[Niue (langue)|niue]] ou le [[Maori des îles Cook|rarotongien]] vivent en [[Nouvelle-Zélande]], où le risque d'assimilation et de disparition de la langue au bout d'une génération ou deux est beaucoup plus important<ref name=":1">{{Article|prénom1=Yuko.|nom1=Otsuka|titre=Making a Case for Tongan as an Endangered Language|périodique=The Contemporary Pacific|volume=19|année=2007|issn=1527-9464|doi=10.1353/cp.2007.0064|lire en ligne=https://scholarspace.manoa.hawaii.edu/bitstream/10125/14021/1/v19n2-446-473-dialogue.pdf|consulté le=2016-05-29|pages=446–473}}</ref>. L'avenir de ces langues dépend en grande partie de la diaspora.

Enfin, certains auteurs soulignent que des langues polynésiennes qui semblent solidement établies aujourd'hui sont néanmoins en danger à long terme. Ainsi, le linguiste Yuko Otsuka estime en 2007 que le tongien, qui est la langue officielle des [[Tonga]] et parlé par plus de {{formatnum:100000}} personnes, est pourtant vulnérable face à l'anglais et pourrait donc devenir une langue en danger<ref name=":1" />. Otsuka rappelle que la [[Conversion linguistique|substitution linguistique]] est un phénomène lent et, au départ, imperceptible, mais qu'une fois qu'il est enclenché, il est très dur à enrayer. De même, [[Claire Moyse-Faurie]] juge que le [[futunien]] et le [[wallisien]] sont en danger, bien qu'elles soient [[Langues à Wallis-et-Futuna|parlées par la majorité de la population]] de [[Wallis-et-Futuna]] : elles sont dans une situation de bilinguisme déséquilibré, n'ont pas de reconnaissance officielle et le nombre de leurs locuteurs diminue<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Claire Moyse-Faurie|titre=Caractéristiques du futunien et du wallisien dans l’espace océanien|nature ouvrage=colloque|année=2014|mois=septembre|jour=30|lire en ligne=https://www.ac-wf.wf/IMG/pdf/Caracteristiques_du_Wallisien_et_du_Futunien_dans_l_espace_oceanien_-_colloque_Wallis_et_Futuna_2014_texte_-_Moyse-Faurie_CC_BY_.pdf}}</ref>.

==== Listes des langues polynésiennes en danger ====
D'après le Projet Langues en Danger<ref name=":2">{{Lien web|titre=Projet Langues en danger|url=http://www.endangeredlanguages.com/|site=www.endangeredlanguages.com|consulté le=2016-05-29}}</ref>, l'Atlas des langues en danger de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=: Christopher Moseley|titre=Atlas of the World’s Languages Danger|éditeur=[[UNESCO]]|année=2010|pages totales=222|lire en ligne=http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001870/187026e.pdf|passage=217 (carte 27)}}</ref>{{,}}<ref group="Note">L'UNESCO définit cinq niveaux de danger de disparition linguistique : ''vulnérable'', ''en danger, sérieusement en danger, en situation critique, éteint''.</ref> et [[Ethnologue, Languages of the World|Ethnologue]]<ref group="Note">Ethnologue utilise une échelle de 1 à 10 décrivant l'usage actuel de la langue (1 étant une langue très utilisée et 10 une langue morte). Cette classification ne se focalise pas spécifiquement sur les langues en danger, contrairement à l'UNESCO et le Projet Langues en Danger.</ref>, voici la liste des langues polynésiennes en danger :
{| class="wikitable sortable"
!Langue
!Statut (Projet langues en danger)
!Statut ([[Livre rouge des langues en danger|UNESCO]])
!Statut ([[Ethnologue, Languages of the World|Ethnologue]])
!data-sort-type=number |Locuteurs<ref name=":2" />
!Pays/territoire
|-
|[[Maori des îles Cook|rarotongien]]
|vulnérable<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme vulnérable : Rarotongan ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/2519|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|vulnérable
|6b (menacé)<ref>{{Lien web|titre=Cook Islands Maori|url=https://www.ethnologue.com/language/rar|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-01}}</ref>
|33220
|[[îles Cook]]
|-
|[[Pukapuka (langue)|pukapuka]]
|en danger<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme en danger : Pukapuka ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/4973|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|en danger
|6b (menacé)<ref>{{Lien web|titre=Pukapuka|url=https://www.ethnologue.com/language/pkp|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|2030
|[[îles Cook]]
|-
|[[Manihiki (langue)|rakahanga-manihiki]]
|en danger<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme en danger : Rakahanga-Manihiki ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/5338|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|en danger
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Rakahanga-Manihiki|url=https://www.ethnologue.com/language/rkh|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|320
|[[îles Cook]]
|-
|[[tongareva]] (Penrhyn)
|en grand danger<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme en grand danger : Penrhyn ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/2994|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|sérieusement en danger
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Penrhyn|url=https://www.ethnologue.com/language/pnh|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|500 environ
|[[îles Cook]]
|-
|[[Rapanui (langue)|rapanui]]
|menacée<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme menacée : Rapa Nui ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/2520|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|sérieusement en danger
|6b (menacé)<ref>{{Lien web|titre=Rapa Nui|url=https://www.ethnologue.com/language/rap|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-01}}</ref>
|2000 environ
|[[île de Pâques]]
|-
|[[hawaïen]]
|en grand danger<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme en grand danger : Hawaiian ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/125|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|en situation critique
|2 (langue provinciale)<ref>{{Lien web|titre=Hawaiian|url=https://www.ethnologue.com/language/haw|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|300 environ
|[[Hawaï]]
|-
|[[Niue (langue)|niuéen]]
|menacé<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme menacée : Niue ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/4862|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|en danger
|1 (langue nationale)<ref>{{Lien web|titre=Niue|url=https://www.ethnologue.com/language/niu|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|7990
|[[Niue]]
|-
|[[maori de Nouvelle-Zélande]]
|vulnérable<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme vulnérable : Maori ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/3571|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|vulnérable
|6b (menacé)<ref>{{Lien web|titre=Maori|url=https://www.ethnologue.com/language/mri|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|60260
|[[Nouvelle-Zélande]]
|-
|[[fagauvea]]
| -
|vulnérable
|6b (menacé)<ref>{{Lien web|titre=Fagauvea|url=https://www.ethnologue.com/language/uve|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-01}}</ref>
|
|[[Nouvelle-Calédonie]]
|-
|[[Kapingamarangi (langue)|kapingamarangi]]
|menacé<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme menacée : Kapingamarangi ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/4432|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|sérieusement en danger
|4 (langue d'enseignement)<ref>{{Lien web|titre=Kapingamarangi|url=https://www.ethnologue.com/language/kpg|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|3000
|[[États fédérés de Micronésie]]
|-
|[[Langues australes|austral]] / [[langues australes]]
|menacé<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme menacée : Austral ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/2448|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|en danger
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Austral|url=https://www.ethnologue.com/language/aut|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|8000
|[[Polynésie française]]
|-
|[[Rapa (langue)|rapa]]
|en danger critique<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme en danger critique : Rapa ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/5330|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|sérieusement en danger
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Rapa|url=https://www.ethnologue.com/language/ray|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-01}}</ref>
|50 (moins de)
|[[Polynésie française]]
|-
|[[mangarévien]]
|en danger<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme en danger : Mangareva ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/3572|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|sérieusement en danger
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Mangareva|url=https://www.ethnologue.com/language/mrv|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-01}}</ref>
|900 (moins de)
|[[Polynésie française]]
|-
|[[paumotu]]
|vulnérable<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme vulnérable : Tuamotuan ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/2449|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|en danger
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Tuamotuan|url=https://www.ethnologue.com/language/pmt|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-02}}</ref>
|14000
|[[Polynésie française]]
|-
|[[marquisien]] du Sud
|menacé<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme menacée : South Marquesan ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/2607|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
| -
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Marquesan, South|url=https://www.ethnologue.com/language/mqm|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-01}}</ref>
|1000 à 2000
|[[Polynésie française]]
|-
|[[marquisien]] du Nord
| -
| -
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Marquesan, North|url=https://www.ethnologue.com/language/mrq|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-01}}</ref>
|
|[[Polynésie française]]
|-
|[[Tokelau (langue)|tokelau]]
|menacé<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme menacée : Tokelauan ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/3543|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|sérieusement en danger
|5 (en développement)<ref>{{Lien web|titre=Tokelauan|url=http://www.ethnologue.com/language/tkl|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-03}}</ref>
|8000 (moins de)
|[[Tokelau]]
|-
|[[Niuafoʻou (langue)|niuafo'ou]]
| -
| -
|7 (en [[Conversion linguistique|substitution]])<ref>{{Lien web|titre=Niuafo’ou|url=http://www.ethnologue.com/language/num|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-03}}</ref>
|
|[[Tonga]]
|-
|[[tuvaluan]]
|vulnérable<ref>{{Lien web|titre=Saviez-vous que cette langue est considérée comme vulnérable : Tuvaluan ?|url=http://www.endangeredlanguages.com/lang/3487|site=Langues en danger|consulté le=2016-05-30}}</ref>
|en danger
|3 (langue de communication)<ref>{{Lien web|titre=Tuvaluan|url=https://www.ethnologue.com/language/tvl|site=Ethnologue|consulté le=2016-06-01}}</ref>
|9000 environ
|[[Tuvalu]]
|}
À ce tableau se rajoutent au moins deux langues polynésiennes disparues : le [[Niuatoputapu (langue)|niuatoputapu]], parlé sur l'île de [[Niuatoputapu]] (Tonga) mais supplanté par le tongien avant le {{XIXe siècle}}<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Darell Tryon|titre=Comparative Austronesian Dictionary: An Introduction to Austronesian Studies|sous-titre=An Introduction to Austronesian Studies|éditeur=Walter de Gruyter|année=1995|pages totales=3561|lire en ligne={{Google Livres|yuACCVs8Dx8C}}|passage=937}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Niklas Jonsson|titre=Niuatoputapu|sous-titre=Language facts sheet|url=http://www2.ling.su.se/pollinet/facts/ntp.html|site=www2.ling.su.se|consulté le=2016-06-20}}</ref>, et le [[Moriori (langue)|moriori]], anciennement parlé sur les [[îles Chatham]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Niklas Jonsson|titre=Moriori|sous-titre=Language facts sheet|url=http://www2.ling.su.se/pollinet/facts/mor.html|site=www2.ling.su.se|consulté le=2016-06-20}}</ref>.

== Classification interne ==
L'ancêtre de toutes les langues polynésiennes est le [[proto-polynésien]]. Cependant, la classification précise des langues polynésiennes n'est pas encore déterminée avec précision et plusieurs auteurs ont proposé leurs modèles. La classification de ces langues reflète l'histoire du [[Peuplement de l'Océanie|peuplement de la Polynésie]] ainsi que les contacts entre les différents peuples des îles de la région. Elle est étudiée à la fois par la [[linguistique]] et par l'[[archéologie]]<ref name=":4" />. Établir la classification des langues polynésiennes revient ainsi à retracer leur histoire<ref name=":4" />.

=== Premières études sur les langues polynésiennes ({{s-|XVIII}}) ===
[[Fichier:Relandgood.jpg|vignette|En 1706, le hollandais [[Hadrian Reland|Adrien Reland]] est le premier à remarquer la similitude entre les langues polynésiennes.]]
En 1706, le hollandais [[Hadrian Reland|Adrien Reland]] est le premier auteur à mettre en évidence la similarité entre le [[futunien]], le [[Niuatoputapu (langue)|niuatoputapu]] (aujourd'hui disparue), le [[Malais (langue)|malais]] et le [[malgache]] (ces langues appartiennent à la grande famille des langues austronésiennes). Par la suite, les linguistes Reinhold et George Foster accompagnant [[James Cook]] dans ses voyages dans le Pacifique (1768-1779) notent la très grande proximité des langues polynésiennes, émettant l'idée d'un ancêtre commun ([[Proto-langue|protolangue]]) et indiquent que ces langues forment un [[Continuum linguistique|continuum dialectal]]<ref>{{Chapitre|langue=anglais|auteur1=Karl Rensch|auteurs ouvrage=Kennosuke Ezawa, Wilfried Kürschner, Karl H. Rensch, Manfred Ringmacher|titre ouvrage=Linguistik jenseits des Strukturalismus: Akten des II. Ost-West-Kolloquiums Berlin 1998|éditeur=Gunter Narr Verlag Tübingen|année=2002|isbn=3823358650|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=D_hDTiLhhCgC&pg=PA185&lpg=PA185&dq=Fiction,+facts+and+insights.+The+perception+of+Polynesian+languages+in+18th+and+19th+Century+Europe&source=bl&ots=z3u22fkM4_&sig=xgq2xdFBmMisH1dMWcxKCadl4Uk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjOo6mx5frMAhVC0xoKHRL2DEYQ6AEIHTAA#v=onepage&q=Fiction%2C%20facts%20and%20insights.%20The%20perception%20of%20Polynesian%20languages%20in%2018th%20and%2019th%20Century%20Europe&f=false|titre chapitre=Fiction, facts and insights. The perception of Polynesian languages in 18th and 19th Century Europe}}</ref>.

=== Classification traditionnelle (Green et Pawley, 1966) ===

Emory (1946)<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=K. P. Emory|titre=Eastern Polynesia: Its Cultural Relationships|lieu=Yale University|éditeur=non publié (disponible sur microfilms)|année=1946}}</ref> et Elbert (1953) font partie des premiers chercheurs qui ont tenté de classer ces langues<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Patrick Vinton Kirch|titre=The Evolution of the Polynesian Chiefdoms|passage=26|éditeur=Cambridge University Press|année=1984|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=68xZcTjozpYC&pg=PA26&lpg=PA26&dq=polynesian+language+green+1966&source=bl&ots=hMdSZKkLJO&sig=w1OgnXXPcbH_th7iAYOCzb3bXUw&hl=fr&sa=X&ved=0CC8Q6AEwAmoVChMI0fLK-eiSyQIVSNIaCh3qgwIu#v=onepage&q=green&f=false}}</ref>.

La classification des langues polynésiennes classique a été élaborée en 1966 par les linguistes [[Andrew Pawley]]<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Andrew Pawley|titre=Polynesian Languages: A Subgrouping Based on Shared Innovations in Morphology|périodique=Journal of the Polynesian Society|numéro=1|année=1966|lire en ligne=http://www.jps.auckland.ac.nz/document?wid=3379&page=1&action=null|volume=75}}</ref> et Roger Green<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Roger Green|titre=Linguistic subgrouping within Polynesia: the implications for prehistoric settlement|périodique=Journal of the Polynesian Society|numéro=1|année=1966|lire en ligne=http://www.jps.auckland.ac.nz/document?wid=3378&page=0&action=null|volume=75}}</ref>, qui proposent cinq sous-groupes : d'un côté, le [[Langues tongiques|groupe tongique]] et de l'autre le [[Langues polynésiennes nucléaires|groupe polynésien nucléaire]], lui-même divisé en samoïque outlier et [[Langues polynésiennes orientales|polynésien oriental]]. Ce dernier se subdivise entre rapanui et central-oriental, qui lui-même se sépare entre langues marquisiennes et langues tahitiennes.

L'arbre suivant donne la classification traditionnelle des langues polynésiennes de Pawley et Green<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Yuko Otsuka|titre=History of Polynesian Languages|périodique=University of Hawaii|année=2000|lire en ligne=www2.hawaii.edu/~yotsuka/course/PN_history.pdf|format électronique=pdf}}</ref> :

{{Arbre|contenu=
* Proto-Polynésien
** {{grand|'''Proto-Tongique'''}}
*** [[Tongien]]
*** [[Niuéen]]
** {{grand|'''Proto-Polynésien nucléaire'''}}
*** '''''Proto-Samoïque outlier'''''
**** [[Samoan]]
**** [[Wallisien]]
**** [[Futunien]]
**** Outliers
*** '''''Proto-Polynésien oriental'''''
**** '''[[Rapanui (langue)|Rapanui]]'''
**** '''Proto-Central-oriental'''
***** ''Proto-marquisien''
****** [[Hawaiien]]
******* [[Marquisien]]
******* [[Mangarévien]]
***** ''Proto-tahitien''
****** [[Tahitien]]
****** [[Paumotu]]
****** [[Maori des îles Cook]]
****** [[Maori de Nouvelle-Zélande]]
******* [[Moriori (langue)|Moriori]]
}}

Toutes les langues polynésiennes ne sont pas incluses dans cette classification. Par exemple, le [[Niuafoʻou (langue)|niuafo'ou]] a tantôt été inclus au sein du groupe tongique, tantôt aux côtés du wallisien<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Thomas S. Dye|titre=The Linguistic Position of Niuafo’ou|périodique=Journal of the Polynesian Society|numéro=3|année=1980|lire en ligne=http://www.jps.auckland.ac.nz/document?wid=3967&page=0&action=null|volume=85}}</ref>. De même, le [[tuvaluan]] est inclus au sein des outliers dans le groupe proto-samoïque outlier{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}.

=== Nouvelle classification (Marck, 1999) ===
En 1999<ref name=":52">{{Article|langue=anglais|auteur1=Jeffrey Marck|titre=Revising Polynesian linguistic subgrouping and its culture history implications|périodique=in Roger Blench and Matthew Springs (eds), Archaeology and Language IV. Language change and cultural transformation, Routledge|année=1999|lire en ligne=https://fr.scribd.com/doc/282244765/33/Figure-4-5-The-revised-subgrouping-of-Polynesian-languages}}</ref> puis 2000<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jeffrey C.|nom1=Marck|titre=Topics in Polynesian language and culture history|passage=3|éditeur=Pacific Linguistics, Research School of Pacific and Asian Studies, the Australian National University|date=2000|isbn=0-85883-468-5|isbn2=978-0-85883-468-2|oclc=47060926|lire en ligne=https://openresearch-repository.anu.edu.au/handle/1885/90887|consulté le=2022-08-27}}</ref> Jeffrey Marck a remis en cause cette classification. Il estime notamment que le groupe samoïque est trop peu attesté. Il propose une nouvelle classification, dans laquelle certaines langues restent non-classées précisément, par manque de données :

{{Arbre
|contenu=* {{grand|Proto-Polynésien}}
** {{grand|'''Proto-Tongique'''}}
*** [[Tongien]]
*** [[Niuéen]]
** {{grand|'''Proto-Polynésien nucléaire'''}}
*** '''''Langues non-classées'''''
**** [[Pukapuka (langue)|Pukapuka]]
**** [[Wallisien]]
**** [[Futunien]]
**** [[Fagauvea]]
**** [[Futuna-aniwa]]
**** [[Emae (langue)|Emae]]
**** [[Mele-Fila]]
**** [[Tikopia (langue)|Tikopia]]
**** [[Anuta (langue)|Anuta]]
**** [[Rennell-bellona]]
*** '''''Proto-élicéen'''''
**** '''Samoïque'''
***** [[Samoan]]
***** [[Tokelau (langue)|Tokelauan]]
**** '''Langues élicéennes outlier'''
***** [[Tuvaluan]]
***** [[Nukoro (langue)|Nukoro]]
***** [[Kapingamarangi (langue)|Kapingamarangi]]
***** [[Nukuria (langue)|Nukuria]]
***** [[Takuu (langue)|Takuu]]
***** [[Nukumanu (langue)|Nukumanu]]
***** [[Luanguia (langue)|Luanguia]] (Ontong Java)
***** [[Sikaiana (langue)|Sikaiana]]
***** [[Vaeakau-taumako]]
**** '''Proto-polynésien oriental'''
***** [[Rapanui (langue)|Rapanui]]
***** Proto-polynésien oriental central
****** ''Proto-tahitien''
******* [[Tahitien]]
******* [[Maori de Nouvelle-Zélande]]
******** [[Moriori (langue)|Moriori]]
******* [[Paumotu]]
******* [[Rarotongien]]
******* [[Rapa (langue)|Mangaia]]
******* [[Tongareva]]
******* [[Manihiki (langue)|Manihiki]]
****** ''Proto-Marquisien''
******** [[Marquisien]]
******** [[Mangarévien]]
******* [[Hawaiien]]
}}

=== Wilson (2012) ===
En 2012, Wililam H. Wilson étudie les langues parlées dans les exclaves polynésiennes et propose une nouvelle classification des langues polynésiennes, notamment orientales<ref name=":3">{{Article|langue=en|prénom1=William H.|nom1=Wilson|titre=Whence the East Polynesians?: Further Linguistic Evidence for a Northern Outlier Source|périodique=Oceanic Linguistics|volume=51|numéro=2|date=2012|issn=1527-9421|doi=10.1353/ol.2012.0014|lire en ligne=http://muse.jhu.edu/content/crossref/journals/oceanic_linguistics/v051/51.2.wilson.html|consulté le=2022-08-27|pages=289–359}}</ref>. Estimant que le peuplement de la Polynésie orientale s'est fait non pas à partir du centre de la Polynésie, mais depuis les îles Salomon, il propose l'existence du sous-groupe linguistique ''{{Langue|anglais|Proto-Northern Outlier-East Polynesian}}'' (Proto-Exclaves du nord - polynésien oriental). Selon lui, les langues polynésiennes orientales (tahitien, hawaïen, maori de Nouvelle-Zélande, etc) proviennent des langues parlées dans les exclaves polynésiennes du nord, notamment des [[îles Carolines]] et des [[îles Salomon]]<ref name=":3" />.{{Arbre
|contenu=* Proto-Exclaves du nord - polynésien oriental
** Proto-exclave carolinien (''Proto-Carolinean Outlier'')
*** [[Kapingamarangi]]
*** [[Nukuoro]]
** Proto-exclaves du nord des Salomons-polynésien oriental (''Proto-Solomons Northern Outlier-East Polynesian'')
*** [[Sikaiana]]
*** Proto-exclave central-nord - polynésien oriental (''Proto-Central Northern Outlier-East Polynesian'')
**** Proto exclave centre-nord (''Proto-Central Northern Outlier'')
***** [[Takuu]]
***** [[Luangiua (langue)|Luangiua]]
**** [[Langues polynésiennes orientales|Proto-polynésien oriental]]
***** [[Rapanui (langue)|Rapanui]]
***** [[Hawaïen]]
***** [[Maori de Nouvelle-Zélande]]
***** etc.
}}

=== Walworth (2014) - langues polynésiennes orientales ===
En 2014, Mary Walworth propose de revoir la classification des [[langues polynésiennes orientales]] proposée par Marck, au vu des nouveaux éléments apportés par l'archéologie qui contredisent le consensus jusqu'ici accepté en linguistique. Walworth estime qu'il n'y a eu qu'une seule vague de peuplement de la Polynésie orientale, mais que des contacts se sont poursuivis entre les différentes îles, ce qui a pu entraîner des influences mutuelles entre les diverses langues<ref name=":4">{{Article|langue=en|prénom1=Mary|nom1=Walworth|titre=Eastern Polynesian: The Linguistic Evidence Revisited|périodique=Oceanic Linguistics|volume=53|numéro=2|date=2014|issn=1527-9421|doi=10.1353/ol.2014.0021|lire en ligne=http://muse.jhu.edu/content/crossref/journals/oceanic_linguistics/v053/53.2.walworth.html|consulté le=2022-08-27|pages=256–272}}</ref>. Seul le [[Rapanui (langue)|rapanui]] parlé sur l'[[île de Pâques]] serait apparu plus tôt que les autres et se serait développé en isolation<ref name=":4" />.

Walworth propose la classification suivante des langues polynésiennes orientales<ref name=":4" /> :
{{Arbre
|contenu=* [[Langues polynésiennes orientales|Proto-polynésien oriental]]
** [[Rapanui (langue)|Rapanui]]
** Proto-polynésien nucléaire oriental-central
*** [[Tahitien]]
*** [[Maori de Nouvelle-Zélande]]
*** [[Paumotu]]
*** [[Rarotongien]]
*** [[Mangaia (langue)|Mangaia]]
*** [[Manihiki (langue)|Manihiki]]
*** [[Marquisien]]
*** [[Mangarévien]]
*** [[Hawaïen]]
}}
== Phonologie ==
Les langues polynésiennes sont marquées par une relative simplicité phonologique.

Pour [[Steven Fischer|Steven Roger Fischer]], les langues polynésiennes sont parmi les plus conservatrices au monde : en effet, leur grammaire, leur vocabulaire et leur phonologie sont restées pratiquement les mêmes plus de {{nombre|3500|ans}}. L'homogénéité des langues polynésiennes s'explique notamment par les contacts intenses maintenus entre les différentes îles et archipels jusqu'à l'arrivée des occidentaux dans la région<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|prénom1=Steven Roger|nom1=Fischer|lien auteur1=Steven Fischer|titre=A History of Language|éditeur=Reaktion Books|année=1999|lire en ligne={{Google Livres|5i1Ql7QQy0kC}}|passage=133}}</ref>.

=== Voyelles ===

Toutes les voyelles de ces langues sont identiques. Elles sont au nombre de 5 (a, e, i, o, u) avec systématiquement des oppositions pertinentes (en d'autres termes phonologiques) entre voyelles brèves et allongées.

Selon les graphies en vigueur, l'allongement vocalique est noté par un [[macron (diacritique)|macron]] ou un redoublement de la voyelle, ou n'est pas noté du tout.

{| class="wikitable" style="text-aling:center;"
!
! Antérieure
! Centrale
! Postérieure
|-
! Fermé
| ['''{{CAPI|i}}'''] (courte)<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/91/Close_front_unrounded_vowel.ogg Écouter])
<br />['''{{CAPI|iː}}'''] (allongée)
| 
| ['''{{CAPI|u}}'''] (courte)<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5d/Close_back_rounded_vowel.ogg Écouter])
<br />['''{{CAPI|uː}}'''] (allongée)
|-
! Semi-fermé
| ['''{{CAPI|e}}'''] (courte)<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6c/Close-mid_front_unrounded_vowel.ogg Écouter])
<br />['''{{CAPI|eː}}'''] (allongée)
| 
| ['''{{CAPI|o}}'''] (courte)<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/84/Close-mid_back_rounded_vowel.ogg Écouter])
<br />['''{{CAPI|oː}}'''] (allongée)
|-
! Ouverte
| 
| ['''{{CAPI|a}}'''] (courte)<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/65/Open_front_unrounded_vowel.ogg Écouter])
<br />['''{{CAPI|aː}}'''] (allongée)
| 
|}
 
=== Consonnes ===

Comme le montre le tableau ci-dessous, il existe sur le plan consonantique une plus grande différenciation.

{| class="wikitable" style="text-aling:center;"
!

! [[tongien]]
! [[samoan]]
! [[pascuan]]
! [[tahitien]]
! [[māori des îles Cook]]
! [[māori de Nouvelle-Zélande]]
! [[hawaïen]]
|-
|['''{{CAPI|f}}'''] ([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/33/Voiceless_labiodental_fricative.ogg Écouter])<br />['''{{CAPI|ɸ}}'''] ([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/41/Voiceless_bilabial_fricative.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| -
| {{grand|+}}
| ({{grand|+}})<ref group="Note">Le [f]/[ɸ] est présent dans le dialecte de rakahanga-manihiki</ref>.
| {{grand|+}}<ref group="Note">S'écrit « wh » selon la graphie māori; prononcé {{APIb|[ɸ]}} ou [f]. Dans les variantes dialectales des trois tribus du nord [[Ngā Puhi]], Te Aupōuri et Te Rarawa, il est remplacé par un son près de [h]; à Taranaki et Whanganui, prononcé {{APIb|[ʔɸ]}}</ref>
| -
|-
|['''{{CAPI|h}}'''] <br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/da/Voiceless_glottal_fricative.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| -
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| ({{grand|+}})<ref group="Note">Le [h] est présent dans le dialecte de rakahanga-manihiki et en reo tongareva</ref>
| {{grand|+}}<ref group="Note">À Taranaki et Whanganui, prononcé {{APIb|[ʔ]}}</ref>
| {{grand|+}}
|-
|['''{{CAPI|k}}''']<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e3/Voiceless_velar_plosive.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| ({{grand|+}})<ref group="Note">Utilisé pour les emprunts ([kalasini] : kérosène; [kaloti] : carotte…) ou parfois en remplacement de la glottale</ref>
| {{grand|+}}
| -
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}<ref group="Note">Absent sur Ni'ihau</ref>
|-
|['''{{CAPI|l}}''']<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bc/Alveolar_lateral_approximant.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| -
| -
| -
| -
| {{grand|+}}
|-
|['''{{CAPI|m}}''']<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a9/Bilabial_nasal.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
|-
|['''{{CAPI|n}}'''] <br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/29/Alveolar_nasal.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
|-
|['''{{CAPI|ŋ}}''']<ref group="Note">Dans le système graphique samoan, pascuan, paumotu, wallisien et futunien, la vélaire s'écrira « g » et « ng » dans les autres langues</ref>
<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/39/Velar_nasal.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| -
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| -
|-
|['''{{CAPI|p}}'''] <br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/51/Voiceless_bilabial_plosive.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
|-
|['''{{CAPI|r}}''']<ref group="Note">Il n'y a véritablement qu'en tahitien que le ['''{{CAPI|r}}'''] soit aussi fortement prononcé. Dans les autres langues, il se rapprocherait plus de la rétroflexe [{{APIb|ɽ}}] ([//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/87/Retroflex_flap.ogg Écouter]), bien que cela varie selon les individus.</ref> <br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/ce/Alveolar_trill.ogg Écouter])
| -
| -
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| -
|-
| ['''{{CAPI|s}}'''] <br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ac/Voiceless_alveolar_sibilant.ogg Écouter])
| -
| {{grand|+}}
| -
| -
|({{grand|+}})<ref group="Note">Le [s] est présent dans le dialecte de rakahanga-manihiki et en reo tongareva</ref>

| -
| -
|-
| ['''{{CAPI|t}}'''] <br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/02/Voiceless_alveolar_plosive.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| ({{grand|+}})<ref group="Note">Seulement sur Ni'ihau, au lieu du k</ref>
|-
|['''{{CAPI|v}}'''] <br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/85/Voiced_labiodental_fricative.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| -
| {{grand|+}}<ref group="Note">Se prononce ['''{{CAPI|ʋ}}'''], ([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ee/Labiodental_approximant.ogg Écouter]) sous la graphie « w »</ref>
|-
|['''{{CAPI|w}}''']<br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f2/Voiced_labio-velar_approximant.ogg Écouter])
| -
| -
| -
| -
| -
| {{grand|+}}<ref group="Note">Correspond généralement au ['''{{CAPI|v}}'''] des autres langues polynésiennes</ref>
| {{grand|+}}
|-
|['''`'''] <br />([[Fichier:Ltspkr.png]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4d/Glottal_stop.ogg Écouter])
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| {{grand|+}}
| ({{grand|+}})<ref group="Note">Présent dans les variantes dialectales des tribus de Wanganui (Whanganui) et du Taranaki (côte ouest de l’île du Nord)</ref>
| {{grand|+}}
|}

== Permanences et variations lexicales ==

Du point de vue linguistique, les langues polynésiennes forment un groupe particulièrement homogène, bien qu'il n'y ait aujourd'hui pas d'[[intercompréhension]] mutuelle nette entre la plupart d'entre elles. Elles descendent toutes d'une même [[protolangue]], le [[proto-polynésien]]. En raison de l'installation relativement récente des hommes dans les îles de Polynésie – elle n'a commencé qu'il y a deux mille ans environ, voir [[peuplement de l'Océanie]] – et depuis lors, de la fréquence des contacts et des relations interinsulaires, ces langues conservent de nombreux traits communs phonologiques, syntaxiques ou lexicaux.

=== Quelques exemples ===

''(Ne sont notées ci-dessous que les prononciations phonétiques. Concernant la ou les graphies, se reporter aux articles de chaque langue)''

Dans les mots qui sont restés semblables entre diverses langues, on trouve par exemple le mot "ciel" (en [[Maori de Nouvelle-Zélande|māori]] et en pascuan - [[Rapanui (langue)|Rapa Nui]] : [raŋi], en [[samoan]], [[wallisien]], [[futunien]] et en [[tongien]] : [laŋi], en [[hawaïen]] : [lani], en marquisien du nord : ['aki] en marquisien du sud : ['ani], à comparer au [[Malais (langue)|malais]] ''langit'') et le mot "maison" (māori : [{{APIb|ɸ}}are], pascuan : [hare], tahitien : [fare], samoan, wallisien, futunien : [fale], hawaïen [hale], marquisien du nord : [ha'e], marquisien du sud : [fa'e], à comparer au malais ''balai''){{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}.

Il arrive également que le champ sémantique d'un même terme ait pu évoluer de manière différente d'une île à l'autre ou encore que d'autres disparaissent ou tombent en désuétude. En particulier à Tahiti, le « [[tapu]] » (interdiction de prononcer) du nom royal entraînait la création d'un mot nouveau pour remplacer celui utilisé par le roi. C'est le cas du ['ai] (« nourriture, manger ») en tahitien, remplacé par ['amu], ou encore [rua] qui a disparu au profit de [piti], alors même que le terme a survécu dans la plupart des autres langues sous la forme [rua], [lua]...{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}} Le cas de « po » (nuit) en tahitien est également concerné. Devenu « tapu » à la suite du changement de nom de Tu, roi de Pare, devenu roi de Tahiti sous le nom de Pomare, « rui » fut le mot créé pour désigner la nuit. Mais l'affaiblissement des traditions et la destruction culturelle fit que le mot ne rentra jamais complètement en usage. Aujourd'hui il n'est utilisé que pour l'emphase poétique dans les discours{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}.

{| class="wikitable" style="text-aling:center;"
!

! [[tongien]]
! [[samoan]]
! [[pascuan]]
! [[tahitien]]
! [[māori des îles Cook]]
! [[māori de Nouvelle-Zélande]]
! [[marquisien]]
! [[hawaïen]]
! [[malgache]]
|-
| Aller
| [haele] ou ['alu]
| [alu]
| [haere]
| [haere]
| ['aere]
| [haere]
| [he'e]
| [hele]
| [hale] ou [aloa]
|-
| Manger<br />nourriture
| [kai]
| ['ai]<ref group="Note">Nourriture se dit en samoan ['aiŋa]</ref>
| [kai]
| ['ai]<ref group="Note">Le terme est aujourd'hui quelque peu désuet, ['amu] étant plus souvent utilisé pour manger et ['amura'a] pour nourriture</ref>
| [kai]
| [kai]
| [kai]
| ['ai]
| [Inana] ou [Kaina]
|-
|dormir
| [mohe]<ref group="Note">Se dit également [to:fa:]</ref>
| [moe]
| [moe]
| [moe]<ref group="Note">Le terme [ta'oto] est aujourd'hui plus souvent utilisé</ref>
| [moe]
| [moe]
| [moe]
| [moe]
| [mandry] ou [matory]
|-
|ciel
| [laŋi]
| [laŋi]
| [raŋi]
| [ra'i]
| [raŋi]
| [raŋi]
| ['ani] ou ['aki]
| [lani]
| [Lanitra] ou [Andro]
|-
|nuit
| [po:]
| [po:]
| [po:]
| [po:]<ref group="Note">[a:ru'i] se dira également bien que peu usité</ref>
| [po:]
| [po:]
| [po:]
| [po:]
| [Alina] ou [Maizina]
|-
|[[patate douce]]
| [ku:mala]
| ['u:mala]
| [ku:mara]
| ['u:mara]
| [ku:mara]<ref group="Note">En mangaian le terme se prononce [ku'ara]</ref>
| [ku:mara]
| ['u:ma'a] ou [kuma'a]
| ['u:ala]
| [vomanga]
[{{APIb|ʋ}}ala]
|-
|[[taro (plante)|taro]]
| [talo]
| [talo]
| [taro]
| [taro]
| [taro]<ref group="Note">Se dit [mamio] en mangaian</ref>
| [taro]
| [ta'o]
| [kalo]
| [Talo] ou [Hala]
|-
|[[Pirogue à balancier|pirogue]]<ref group="Note">Il s'agit de pirogues à balancier.Pour les autres types d'embarcations voir pahi, en tahitien, pa'i en māori des îles Cook etc.</ref>
| [popa:o]<ref group="Note">Vaka existe également mais au sens générique de toute embarcation</ref>
| [va'a] ou [paopao]
| [vaka]
| [va'a]
| [vaka]
| [waka]
| [va'a] ou [vaka]
| [{{APIb|ʋ}}a'a]
| [Baka]
|-
|maison
| [fale]
| [fale]
| [hare]
| [fare]
| ['are]
| [{{APIb|ɸ}}are]
| [fa'e] ou [ha'e]
| [hale]
| [vala] ou [Trano] ou [Faly]
|-
|pays,<br />terre,<br />île
| [fonua]
| [fanua]
| [henua]
| [fenua]
| ['enua]
| [{{APIb|ɸ}}enua]
| [fenua]
| [honua]
| [Fonoa] ou [Tany]
|-
|autochtone
| [maoli]
| [mao'i]
| [ma'ori]
| [maori] ou [ma:'ohi]
| [ma:ori]
| [ma:ori]<ref group="Note">Désigne également 'ordinaire': par exemple, l'eau fraîche est (wai māori)</ref>
| [mao'i]
| [maoli]
| [Maory]
|-
|étranger,<br />Européen
| [palaŋi]
| [papalaŋi]
| ????
| [popa'a:]<ref group="Note">Il est probable que le terme était à l'origine également [papa'a] avant de devenir [popa'a:] à l'initiative des missionnaires britanniques de la London Missionary Society pour désigner plus particulièrement les Français, généralement catholiques, et ce en référence au Pape, « Pope » en anglais. De plus, selon Tregear (voir lien plus bas) et le dictionnaire du Fare vana'a, ce terme [papa'a:] existait déjà à Tahiti avant l'arrivée des Européens pour désigner plus particulièrement les gens des Tuamotu
</ref>
| [papa'a:]
| [pa:keha:]
| [hao'e]
| [haole]
| [vozongo] ou [vazaha] ou [olona hafa] [mpizahan-tany]
|-
|Français
| ???
| [falaŋi]
| ???
| [farani]
| [varaini]
| [wi:wi:]
| [farani]
| [palani]
| [Frantsay]
|-
| homme
| [taŋata]
| [taŋata]
| [taŋata]
| [ta'ata]
| [taŋata]
| [taŋata]
| ['enata], ['enana] ou [kenana]
| [kanaka]
| [Ranada] ou [Olona] ou [Taranaka]
|}

Pour comparaison, dans d'autres [[langues austronésiennes]] :
*« Manger » se dit ''kain'' en [[tagalog]] des [[Philippines]],
*En [[indonésien]], « ciel » se dit ''langit'', ''balai'' est un des mots pour « maison », et ''benua'' veut dire « terre », « continent »{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}.

=== Influence des langues européennes ===

Certaines langues polynésiennes ont été fortement affectées par la colonisation européenne<ref>{{Chapitre|langue=anglais|auteur1=Claire Moyse-Faurie|auteurs ouvrage=Thomas Stolz, Dik Bakker, Rosa Salas Palomo|titre ouvrage=Aspects of Language Contact: New Theoretical, Methodological and Empirical Findings with Special Focus on Romancisation Processes|éditeur=Walter de Gruyter|année=2008|pages totales=485|isbn=9783110195842|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=bIC9ubBxYtQC&oi=fnd&pg=PA325&dq=east+uvean&ots=G-hNaNMcB0&sig=SPTqqmwjv1qPt9BbXBCvw7_MHCk#v=onepage&q=east%20uvean&f=false|titre chapitre=Borrowings from Romance languages in Oceanic languages|passage=325}}</ref>. Aussi bien le [[Maori de Nouvelle-Zélande|māori]] que l'[[hawaïen]], par exemple, ont perdu beaucoup de terrain par rapport à l'[[anglais]], et n'ont pu commencer à se rétablir que récemment. À [[Wallis-et-Futuna]], les langues vernaculaires ([[wallisien]] et [[futunien]]) ont été fortement influencées par le [[latin]] introduit par les missionnaires ; aujourd’hui, l'influence vient surtout du [[français]]<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Raymond Mayer|titre=Un millier de légendes aux îles Wallis et Futuna et divers centres d'intérêt de la tradition orale|périodique=Journal de la société des océanistes|numéro=38|année=1973|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1973_num_29_38_2413|volume=29}}</ref>.

Les [[Emprunt lexical|emprunts]] sont également fréquents particulièrement pour les [[néologisme]]s. Par exemple [motoka:], voiture, de l'anglais « motorcar » en [[Maori des îles Cook|māori des îles Cook]] et en [[wallisien]], [nuti], nouvelles, actualités, de l'anglais « news »{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}. Les néologismes ne sont néanmoins pas les seuls emprunts. Ainsi en tahitien, l'expression [ifo] (du français « il faut ») est utilisée en tant que marqueur pour exprimer le devoir, l'obligation, l'injonction bien que le marqueur ['a] soit également utilisé (ex : {{'}}''a māmū !'' tais-toi !){{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}.

== Syntaxe ==
=== La possession ===
Dans toutes ces langues, on retrouve un double système de possession : en Ā [a:] et Ō [o:] généralement décrite comme « faible » et « forte » {{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}};
* La possession en « Ā » est utilisée quand le possesseur a le contrôle sur la relation, est supérieur ou dominant à celle-ci ou lorsque la possession est considérée comme aliénable.
* La possession en « Ō » est utilisée quand le possesseur n'a aucun contrôle sur la relation, est inférieur ou subordonné à celle-ci, ou lorsque la possession est considérée comme inaliénable.

=== Marqueurs aspectuels ===

Les langues polynésiennes expriment le [[Temps (grammaire)|temps]] et l'[[aspect (grammaire)|aspect]] de différentes manières : {{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}

{| class="wikitable" style="text-aling:center;"
!

! [[tongien]]
! [[samoan]]
! [[pascuan]]
! [[tahitien]]
! [[māori des îles Cook]]
! [[māori de Nouvelle-Zélande]]
! [[hawaïen]]
! [[malgache]]
|-
! présent progressif
| ['oku]
| ['o lo'o]
| ???
| [te]...[nei]
| [te]...[nei]
| [e]...[ana] ou [kei te]
| [ke]...[nei]
| [mi]
|-
! perfectif
| [na'a]
| ['ua] ou [sa:]
| [ku]…[ana] (ou [ku]…[a:])
| ['ua]
| [kua]
| [kua]
| [ua]
| [te]
|-
! accompli
| [na'e]
| [na]
| [i]
| [i]
| [i]
| [i]
| [i]
| [efa]
|-
! inaccompli
| [ka]
| ['o le 'a:]
| [ka]
| [e]
| [ka]
| [ka]
| [wa:]
| [mbola]
|-
! désidératif
| [ke]?
| ['e], ['ia]
| [ki:]
| ['ia]
| [kia]
| [kia]
| [o:]
| [te]
|-
! devoir, obligation
| ???
| ???
| ???
| ['a]
| ['e:]
| [me]
| [e]
| [mil<sup>h</sup>]
|-
! interdiction
| ['oua]
| ['aua]
| [o]
| ['eiaha]
| ['auraka] (ou sa contraction ['aua]) ou encore ['eia'a]
| [kaua] ou [kauaka] ou [aua]
| [mai]
| [tsi]
|}

=== Déictiques personnels ===

Une autre caractéristique, commune non seulement aux langues polynésiennes mais à la plupart des langues du Pacifique, concerne l'existence d'un [[Duel (grammaire)|duel]] qui vient s'ajouter au singulier et au pluriel. Ces langues distinguent également l'inclusif et l'exclusif à la première personne du duel et du pluriel.
*'''Singulier'''{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}
{| class="wikitable" style="text-aling:center;"
!
! [[tongien]]
! [[samoan]]
! [[pascuan]]
! [[tahitien]]
! [[māori des îles Cook]]
! [[māori de Nouvelle-Zélande]]
! [[marquisien]]
! [[hawaïen]]
![[malgache]]
|-
! je, moi
| ['ou]
| [a'u]
| [au]
| [vau], [au] ou [wau]
| [au]
| [ahau] ou [au]
| [au]
| [au] ou [{{APIb|ʋ}}au]
|[aho]
|-
! tu, toi
| ['oe]
| ['oe]
| [koe]
| ['oe]
| [koe]
| [koe]
| ['oe] ou [koe]
| ['oe]
|[ianao]
|-
! il, elle
| [ia]
| [ia]
| [:ia]
| ['o:na] ou ['oia]
| ['aia]
| [ia]
| [ia]
| [ia]
|[ireo]
|}
*'''Duel{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}'''

{| class="wikitable" style="text-aling:center;"
!
! [[tongien]]
! [[samoan]]
! [[pascuan]]
! [[tahitien]]
! [[māori des îles Cook]]
! [[māori de Nouvelle-Zélande]]
! [[marquisien]]
! [[hawaïen]]
! [[malgache]]
|-
! nous exclusif
| [kimaua]
| [ma'ua]
| [ma:ua]
| [ma:ua]
| [ma:ua]
| [ma:ua]
| [maua]
| [ma:ua]
| [izahay]
|-
! nous inclusif
| [kitaua]
| [ta'ua]
| [ta:ua]
| [ta:ua]
| [ta:ua]
| [ta:ua]
| [taua]
| [ka:ua]
|[isika]
|-
! vous exclusif
| [kimoua]
| ['oulua]
| [ko:rua]
| ['o:rua]
| [ko:rua]
| [ko:rua]
| ['o'ua] ou [ko'ua]
| ['olua]
| [ianareo]
|-
! ils, elles deux
| [kinaua]
| [la'ua]
| [ra:ua]
| [ra:ua]
| [ra:ua]
| [ra:ua]
| ['aua]
| [la:ua]
| [izareo]
|}
* '''Pluriel{{Référence nécessaire|date=2 janvier 2022}}'''

{| class="wikitable" style="text-aling:center;"
!
! [[tongien]]
! [[samoan]]
! [[pascuan]]
! [[tahitien]]
! [[māori des îles Cook]]
! [[māori de Nouvelle-Zélande]]
! [[marquisien]]
! [[hawaïen]]
|-
! nous exclusif
| [kimautolu]
| [matou]
| [ma:tou]
| [ma:tou]
| [ma:tou]
| [ma:tou]
| [matou]
| [makou]
|-
! nous inclusif
| [kitautolu]
| [tatou]
| [ta:tou]
| [ta:tou]
| [ta:tou]
| [ta:tou]
| [tatou]
| [kakou]
|-
! vous exclusif
| [kimoutolu]
| ['outou]
| [ko:tou]
| ['outou]
| [ko:tou]
| [koutou]
| ['otou] ou [kotou]
| ['oukou]
|-
! eux tous
| [kinautolu]
| [latou]
| [ra:tou]
| [ra:tou]
| [ra:tou]
| [ra:tou]
| ['atou]
| [la:kou]
|}

== Dans la littérature ==
Dans son roman [[Les Immémoriaux]] (1907), [[Victor Segalen]] souligne la proximité entre les langues polynésiennes : ''{{citation|Tous les mots dont ils désignaient les êtres autour d’eux, le ciel, les astres, le culte et les [[tapu]], ces mots étaient frères aussi. Chacun sans doute les disait à sa manière : le rude prononcer des gens d’Anaá et de Nuú-Hiva — qu’ils appelaient [[Nuku-Hiva]] — heurtait les molles oreilles des [[Tahiti]]ens beaux parleurs. Ceux-ci roulaient volontiers sur la langue les syllabes qui frétillent. D’autres glapissaient avec le creux de leur gosier. Mais on oubliait ces discords, et, de part et d’autre, on échangeait de longs appels de bienvenue}}''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Victor Segalen|titre=[[Les Immémoriaux]]|passage=60|lieu=Paris|éditeur=[[Mercure de France]]|année=1907|pages totales=345|wikisource=Les Immémoriaux}}</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}

=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=25}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* Clark, R. (1976), {{langue|en|texte=''Aspects of Proto-Polynesian Syntax'', Linguistic Society of New Zealand}}
* Krupa, V. (1975-1982), ''{{langue|en|texte=Polynesian Languages}}'', Routledge and Kegan Paul
* Lynch, J. (1998), {{langue|en|texte=''Pacific Languages : an Introduction'', University of Hawaii Press}}
* Simpson, M. J., {{langue|en|texte=''South Pacific Phrasebook'', Lonely Planet Publications}}
* {{Chapitre|langue=anglais|auteur1=Karl Rensch|auteurs ouvrage=Kennosuke Ezawa, Wilfried Kürschner, Karl H. Rensch, Manfred Ringmacher|titre ouvrage=Linguistik jenseits des Strukturalismus: Akten des II. Ost-West-Kolloquiums Berlin 1998|éditeur=Gunter Narr Verlag Tübingen|année=2002|isbn=3823358650|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=D_hDTiLhhCgC&pg=PA185&lpg=PA185&dq=Fiction,+facts+and+insights.+The+perception+of+Polynesian+languages+in+18th+and+19th+Century+Europe&source=bl&ots=z3u22fkM4_&sig=xgq2xdFBmMisH1dMWcxKCadl4Uk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjOo6mx5frMAhVC0xoKHRL2DEYQ6AEIHTAA#v=onepage&q=Fiction%2C%20facts%20and%20insights.%20The%20perception%20of%20Polynesian%20languages%20in%2018th%20and%2019th%20Century%20Europe&f=false|titre chapitre=Fiction, facts and insights. The perception of Polynesian languages in 18th and 19th Century Europe}}

=== Articles connexes ===
* [[linguistique]]
** [[liste de langues]]
*** [[langues par famille]]
**** [[langues austronésiennes]]
***** [[langues malayo-polynésiennes]]
****** [[langues malayo-polynésiennes centrales-orientales]]
******* langues malayo-polynésiennes orientales
******** [[langues océaniennes]]
********* [[langues océaniennes centrales et orientales]]
********** [[langues du Pacifique central]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
<!-- À déplacer dans les articles spécifiques à ces langues
==== Tahitien ====
* {{fr}} « Le lexique du tahitien contemporain : tahitien-français, français-tahitien », Yves Lemaitre, ORSTOM, Paris 1995 (ouvrage téléchargeable sur le serveur de l'IRD http://www.bondy.ird.fr/pleins_textes/pleins_textes_6/divers1/42359.pdf
* {{fr}} Dictionnaire en ligne tahitien-français du Fare vana'a http://www.farevanaa.pf/dictionnaire.php

==== Māori de Nouvelle-Zélande ====
* {{en}} « The Meaning of Ko in New Zealand Maori », Barlow, Cleve I, Pacific Studies Journal vol 4 {{n°|2}}. 1981 Scholarly Publication Center (Brigham Young University) http://contentdm.lib.byu.edu/PacificStudies/image/3899161932003_91926.pdf
* {{en}} Dictionnaire en ligne anglais-māori, māori-anglais http://www.learningmedia.co.nz/nd/index.htm

==== Samoan ====
* {{en}} « A grammar and dictionary of the Samoan Language, with English and Samoan Vocabulary », Rev. George Pratt, Third and Revised Edition, 1984 http://www.nzetc.org/tm/scholarly/tei-PraDict-_N65667.html
* {{en}} Lexique en ligne samoan-anglais http://www.samoalive.com/samoan_dictionary.htm

==== Pascuan ====
* {{en}} Dictionnaire en ligne pascuan-anglais http://www.rongorongo.org/vanaga/a.html

==== Hawaïen ====
* {{en}} Dictionnaire en ligne hawaïen-anglais http://wehewehe.org/gsdl2.5/cgi-bin/hdict?l=en
* {{en}} Cours d'hawaïen http://ksdl.ksbe.edu/kulaiwi/

==== Tongien ====
* {{en}} Lexique en ligne anglais-tongien, tongien-anglais http://www.freeasphost.co.uk/weeklypicks/dict/index.htm
* {{en}} Lexique en ligne anglais-tongien http://www.brookvale-p.schools.nsw.edu.au/PROJECTS/Dictionary/English_Menu.html

==== Wallisien ====
* {{fr}} Cours de wallisien http://www.uvea-mo-futuna.com/article.php3?id_article=937
* [[:incubator:Wp/wls|Projet test Wikipedia en wallisien]]

==== Niuéen ====
* {{en}} Descriptif de la langue, ressources diverses http://www.learnniue.com

==== Tuvaluan ====
* {{en}} Descriptif du Tuvaluan http://www.tuvaluislands.com/lang-tv.htm
-->
;Comparatisme et classifications
* Tresse des langues polynésiennes (Académie tahitienne) http://www.farevanaa.pf/arbre.php
* Biodiversité (Service de la culture et du patrimoine polynésien) [http://www.culture-patrimoine.pf/spip.php?article271]
* {{en}}« Maori-Polynesian Comparative Dictionary » Edward Treager, Lyon And Blair, 1891, Wellington, New Zealand (ouvrage téléchargeable sur le serveur NZETC (New Zealand Electronic Text Centre) http://www.nzetc.org/tm/scholarly/metadata-tei-TreMaor.html
* {{en}} [http://www.ethnologue.com/show_family.asp?subid=90446 family tree] dans [[ethnologue.com]]
* {{Linguasphere|39-CA|des langues polynésiennes}}
* {{Glottolog|poly1242|des langues polynésiennes}}

{{Palette|Langues polynésiennes|Langues austronésiennes|Langues du Vanuatu}}
{{Portail|langues|Océanie|Wallis-et-Futuna}}

[[Catégorie:Langue polynésienne|*]]
[[Catégorie:Polynésie]]
[[Catégorie:Langue océanienne]]