La Piémontaise

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La Piémontaise (aussi connue sous le nom de « Mon Dieu Que J'en Suis à Mon Aise ») est un chant militaire et une chanson populaire française existant sous différentes versions en France et en Suisse. Le chant est adopté par le 3e régiment d'infanterie (connu durant l'Ancien Régime sous le nom de Régiment de Piémont). La chanson raconte un échange entre un homme et sa compagne, l'homme s'apprêtant à partir combattre en Italie vraisemblablement durant la Guerre de Succession d'Espagne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

La français affrontant les armées autrichienne à la bataille de Luzzara

La chanson date du début du XVIIIe siècle. Elle apparaît durant les campagnes d’Italie[1] qui ont lieu en 1705 pendant les guerres de succession d’Espagne. Ces campagnes sont commandées par le duc de Vendôme, arrière-petit-fils de Henri IV[1]. Les Français y sont victorieux à la bataille de Luzzara et à celle de Cassano, et le Piémont est conquis. Cependant, mis en échec devant Turin. Le Piémont est finalement évacué[1].

Description[modifier | modifier le code]

La Piémontaise devient rapidement une chanson populaire en France et en Suisse dans différentes versions, ainsi qu'un chant militaire adopté par le 3e régiment d’infanterie qui, sous l’Ancien Régime, était appelé « Régiment de Piémont »)[2].

Reprises[modifier | modifier le code]

En 2010, la chanson est reprise par Joan de Nadau sur une mélodie différente[3],[4].

Paroles[modifier | modifier le code]

Les paroles de La Piémontaise du 3e régiment d'infanterie sont les suivantes :

Ah Dieu ! que je suis à mon aise
Quand j'ai ma mie auprès de moi
De temps en temps je la regarde
Et je lui dis embrasse-moi. (bis)

Comment veux-tu que je t'embrasse
Quand on me dit du mal de toi
On dit que tu pars pour la guerre
Dans le Piémont, servir le Roi (bis)

Ceux qui t'ont dit ça ma belle
Ils t’ont bien dit la vérité
Mon cheval est à l'écurie
Il est sellé bridé, prêt à partir.

Quand tu seras dans ces campagnes
Tu ne penseras plus à moi
Tu penseras aux Piémontaises
Qui sont cent fois plus belle que moi.

Ô j'y ferai faire une image
À la ressemblance de toi
La porterai sur mon bras gauche
Cent fois par jour l'embrasserai.

Mais que diront tes camarades
De t'y voir embrasser c'portrait
Je leur dirai : c'est ma maîtresse
Ma bien-aimée du temps passé

Je l'ai aimée, je l'aime encore
Je l'aimerai tant qu'je vivrai
Je l'aimerai quand je serai mort.
Si c'est donné aux trépassés.

Alors, j'ai tant versé de larmes
Que trois moulins en ont tourné.
Petits ruisseaux, grandes rivières
Pendant trois jours ont débordé.

— La Piémontaise

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « La Piémontaise », Projet Canto,‎ (lire en ligne)
  2. Jean-Pierre Jany, Les doubles sens érotiques dans les chansons traditionnelles, Editions Christine Bonneton, (ISBN 978-2-38487-068-4, lire en ligne)
  3. « Nadau en est à son aise avec le rugby », Midi Olympique,‎ (lire en ligne)
  4. Philippe Lauga, « Joan de Nadau: «On a le droit d'avoir son coin, son histoire» », La Dépêche,‎ (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]