Aller au contenu

Johann Herwagen

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Johannes Herwagen
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
BâleVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Conjoint
Autres informations
Personnes liées
Érasme (épistolier), Beatus Rhenanus (épistolier), Philippe Mélanchthon (épistolier)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Johann Herwagen
Signature

Johann Herwagen, ou Johann Herwagen l'Ancien, dit Hervagius, né en 1497 à Hegau et mort à Bâle vers 1557-1558, est un imprimeur suisse protestant.

En contact avec de nombreux intellectuels européens, il s'implique et laisse sa marque dans le partage et la diffusion des premières idées de la Réforme protestante et de la Renaissance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Herwagen naît en 1497 à Hegau[1],[2]. Il s'agit d'un des premiers éditeurs protestants, et il édite les textes de Luther dans les années 1520[3]. Il demeure à Strasbourg de 1523 à 1528[2]. L'éditeur est très proche de Johann Forben, et les deux sont importants dans la propagation des idées de la Renaissance et de la Réforme protestante[1]. En 1526, peu après sa mort, il épouse sa veuve, Gertrude Lachner[2],[4]. Sa bonne connaissance du grec et du latin lui permet d'intervenir directement et d'être consulté en cas de conflit d'éditions[5]. De son vivant, il est reconnu comme un éditeur important et est surnommé par son nom latin d'Hevargius[6]. Il est relativement proche d'Érasme, entre autres[7], celui-ci déclare à son propos qu'il est « un homme de bonne foi et pas idiot »[2].

Malgré l'amitié de Lachner et Herwagen envers Érasme, le couple entre en conflit avec l'humaniste à la fin des années 1520 au sujet de l'éducation d'Érasme Froben, ne souhaitant pas suivre les conseils du néerlandais, qui souhaiterait qu'il étudie à l'Université de Louvain au lieu de rester en Suisse ou à Lyon[8]. L'humaniste continue fidèlement, malgré leurs graves conflits, à faire appel à leurs presses, probablement par amitié envers Lachner plutôt qu'envers Herwagen[9].

Hormis les textes de Luther, il publie d'autres oeuvres protestantes, et des oeuvres plus diverses, comme l'Iliade et l'Odyssée[10], Bède le Vénérable[11] ou des traités mathématiques[12],[13]. Le Suisse établit des liens éditoriaux avec François Rabelais[14] et Sébastien Castellion, dont il publie la Bible en 1555[15]. Herwagen s'intéresse aussi à la patristique et est l'un des premiers éditeurs à publier le texte grec de certains Pères de l'Église, comme Jean Chrysostome[16]. En 1538, il est touché par le scandale après avoir séduit Katherina Weckart, l'épouse de son beau-fils Érasme Forben, qui le quitte ; il doit répondre devant un procès et est condamné en 1542 à une lourde amende et à l'exil[2]. S'il poursuit ses activités et parvient à revenir à Bâle, cela ralentit considérablement ses activités de publication[2].

Il meurt vers 1557-1558[1],[17] et son épouse, Gertrude Herwagen née Lachner, meurt l'année suivante[2].

Il est le père de Johann Herwagen le Jeune, qui poursuit ses travaux[11] jusqu'à sa mort de la peste en 1564[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Valentina Sebastiani et Wendell Ricketts, « Froben Press Editions (1505-1559) in the Holdings of the Centre for Reformation and Renaissance Studies Library: A Brief Survey », Renaissance and Reformation / Renaissance et Réforme, vol. 37, no 3,‎ , p. 213–234 (ISSN 0034-429X, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e f g et h Howard W. Winger et Miroslav Krek, « The Cover Design », The Library Quarterly: Information, Community, Policy, vol. 30, no 2,‎ , p. 144–144 (ISSN 0024-2519, lire en ligne, consulté le )
  3. Christoph Strohm, « La réception de Luther par le jeune Calvin », Revue d'histoire du protestantisme, vol. 5, no 1,‎ , p. 69–88 (ISSN 2297-6167, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Leona Rostenberg, « Johann Oporin, Printer, Publisher, and Scholar: 1507-68 », The Library Quarterly, vol. 14, no 3,‎ , p. 207–213 (ISSN 0024-2519 et 1549-652X, DOI 10.1086/616946, lire en ligne, consulté le )
  5. Howard W. Winger, « The Cover Design », The Library Quarterly: Information, Community, Policy, vol. 32, no 3,‎ , p. 223–223 (ISSN 0024-2519, lire en ligne, consulté le )
  6. Luba Freedman, « Cinquecento Mythographic Descriptions of Neptune », International Journal of the Classical Tradition, vol. 2, no 1,‎ , p. 44–53 (ISSN 1073-0508, lire en ligne, consulté le )
  7. Lyse Schwarzfuchs et William Kemp, « Érasme et l’hébreu à Lyon: les Colloques de 1530 », La Bibliofilía, vol. 118, no 2,‎ , p. 251–264 (ISSN 0006-0941, lire en ligne, consulté le )
  8. J. C. Margolin, « Du Nouveau Sur Érasme: Un Billet Inédit De L'humaniste Hollandais », Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, vol. 32, no 1,‎ , p. 107–113 (ISSN 0006-1999, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) PS Allen, « Erasmus' Relations With His Printers »
  10. « Friends of the Library », The Princeton University Library Chronicle, vol. 61, no 3,‎ , p. 447–451 (ISSN 0032-8456, DOI 10.25290/prinunivlibrchro.61.3.0447, lire en ligne, consulté le )
  11. a et b Michael Lapidge, « Byrhtferth of Ramsey and the "Glossae Bridferti in Bedam" », The Journal of Medieval Latin, vol. 17,‎ , p. 384–400 (ISSN 0778-9750, lire en ligne, consulté le )
  12. Peter Sharratt, « La Ramée's Early Mathematical Teaching », Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, vol. 28, no 3,‎ , p. 605–614 (ISSN 0006-1999, lire en ligne, consulté le )
  13. W. F. Bushell, « A Century of School Mathematics. Presidential Address to the Mathematical Association, April, 1947 », The Mathematical Gazette, vol. 31, no 294,‎ , p. 69–89 (ISSN 0025-5572, DOI 10.2307/3611358, lire en ligne, consulté le )
  14. Marie-Laure Monfort, « Le Discours Scientifique De Panurge », Seizième Siècle, no 8,‎ , p. 255–272 (ISSN 1774-4466, lire en ligne, consulté le )
  15. Hans-Erich Keller, « Castellios Übertragung Der Bibel Ins Französische », Romanische Forschungen, vol. 71, nos 3/4,‎ , p. 383–403 (ISSN 0035-8126, lire en ligne, consulté le )
  16. Rosalind Love, « Bede and John Chrysostom », The Journal of Medieval Latin, vol. 17,‎ , p. 72–86 (ISSN 0778-9750, lire en ligne, consulté le )
  17. Michael Gorman, « The glosses on Bede's "De temporum ratione" attributed to Byrhtferth of Ramsey », Anglo-Saxon England, vol. 25,‎ , p. 209–232 (ISSN 0263-6751, lire en ligne, consulté le )
Livre imprimé par Herwagen en 1535

Liens externes[modifier | modifier le code]