Voir la source de Jeux séculaires

Les '''jeux séculaires''' (en latin {{latin|ludi saeculares}}) fêtaient à Rome la clôture de chaque centenaire et l’ouverture du suivant. Le crieur public qui invitait à assister à ces jeux les présentait avec la formule qui devint traditionnelle {{Citation|jeux que nul n’avait vus et que nul ne devait revoir}}<ref>[[Suétone]], ''Claude'', XXI ; [[Hérodien]], ''Histoires'', III, 8 ; [[Claudien]], ''Panégyriques'', VI, vers 390</ref>.

La portée de ces jeux a évolué au fil des siècles : sous la [[République romaine|République]], ces jeux, dédiés à des divinités du [[monde souterrain]], [[Dis Pater]] et [[Proserpine]], avaient un caractère expiatoire, destinés à clore une période de catastrophes et de menaces contre Rome. [[Auguste]] étendit cette signification, pour marquer aussi l’ouverture d’un nouveau siècle de prospérité, et enrichit le cérémonial, qui fut repris par [[Domitien]] et [[Septime Sévère]]. Enfin s’intercalèrent d’autres jeux, commémorant les siècles anniversaires de la [[fondation de Rome]], inaugurés par [[Claude (empereur romain)|Claude]], et repris par [[Antonin le Pieux]] et [[Philippe l'Arabe]]. Les célébrations de type augustéen furent délaissées au {{s-|IV}}.

== Mythe d’origine ==
[[Zosime (historien)|Zosime]], historien du {{s-|V}}, rapporte une légende explicative des rites accomplis pour la première fois : un Sabin nommé Valesius déplorait la maladie de ses trois enfants. Une voix lui enjoignit d’aller à Terentum et de leur faire boire l’eau du Tibre, chauffée au-dessus du feu de l’autel de [[Dis Pater]] et de [[Proserpine]]. Valesius descendit le Tibre en barque avec ses enfants, et, parvenu en un lieu du [[Champ de Mars]] nommé Terentum (ou Tarentum), donna aux malades de l’eau du Tibre. Ceux-ci s’endormirent et guérirent. Suivant les instructions de visions que ses enfants avaient eues durant leur sommeil, Valesuis sacrifia des victimes noires trois nuits de suite au-dessus d’un autel enterré dédié à [[Dis Pater]] et à [[Proserpine]]. Ces rituels auraient été de nouveau effectués par [[Publius Valerius Publicola (consul en -509)|Publius Valerius Publicola]], en remède contre une épidémie qui frappait Rome<ref>[[Zosime (historien)|Zosime]], Histoire nouvelle, II, 1</ref>.

== Chronologie des célébrations ==
Malgré leur qualification, les célébrations faites dans le cadre des jeux séculaires sont irrégulières, comme en témoigne le récapitulatif des huit premiers jeux de ce type établi par [[Censorinus (grammairien)|Censorinus]] en 238. Censorinus constate l'absence de tradition pour la [[monarchie romaine|période royale]], l'imprécision relative des sources avant les jeux d'[[Auguste]], et l'irrégularité des intervalles entre deux jeux. D'après Varron, cité par Censorinus, après l'observation de plusieurs prodiges à Rome, les [[livres sibyllins]] prescrivirent l'offrande de victimes noires à [[Dis Pater]] et à [[Proserpine]], à faire au champ de Mars en un lieu dit ''Tarentum'', et à répéter tous les cent ans<ref name=Censorinus>Censorinus, ''De die natali'', 17 [http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/Censorinus_natal/lecture/17.htm lire en ligne]</ref>. Ce cycle de cent ans est d'origine étrusque et est donc lié à des cérémonies d'expiations. Auguste a introduit une seconde chronologie suivant un cycle de cent dix ans, d'origine orientale, célébrant son règne comme un nouvel Âge d’or. Il fit graver dans le calendrier officiel exposé au forum des dates de jeux séculaires selon ce cycle, en partant de {{date|-456}}, créant une chronologie rétroactive et fictive<ref name=Susplugas151/>.

=== Jeux durant la République ===
* Premiers jeux selon le décompte de Censorinus : instaurés par le consul Valérius Publicola vers {{date|-508}}, selon Zosime et [[Valère Maxime]], ou sous le consulat de M. Valerius et de S. P. Verginius en {{date|-455}}<ref name=Censorinus/>. Ces dates très anciennes sont généralement considérées comme douteuses par les historiens modernes<ref name=Cels220>{{Ouvrage |auteur1=Janine Cels-Saint-Hilaire |titre=La République des tribus : Du droit de vote et de ses enjeux aux débuts de la République romaine, 495-300 av. J.-C. |éditeur=Presses Univ. du Mirail |année=1995 |pages totales=381 |passage=220 |isbn=978-2-85816-262-8 |présentation en ligne={{Google Livres|trRO7NRVAYgC|page=220|surligne=}}}}</ref>.
* Seconds jeux, en {{date|-348}}, cités par les historiens antiques [[Valerius Antias]], [[Varron (écrivain)|Varron]], [[Verrius Flaccus]], [[Tite-Live]] et [[Zosime (historien)|Zosime]]<ref>{{harvsp|Piganiol|1936|p=221}}</ref>. [[André Piganiol]] les considère comme les premiers jeux effectivement tenus, étant donné les tensions entre Rome et les [[Latins]] à cette date, et la propagation d’une épidémie qui, selon Tite-Live, motive la consultation des [[Livres Sibyllins]], suivie de cérémonies de [[lectisterne]]s. Piganiol retient comme argument déterminant un passage dans la prière de dédicace des victimes, {{latin|uti semper [Lat]inus optemper[assit]}} (« que toujours le Latin obéisse »), formulation reprise lors des jeux suivants, mais qui se justifie à cette époque où la soumission des tribus latines est fragile et incomplète<ref>{{harvsp|Piganiol|1936|p=221-222}}</ref>.
* Troisièmes jeux : Censorinus les date du consulat de P. Claudius Pulcher et de C. Junius Pullus ({{date|-249}}), ou bien, en se fondant sur les livres des quindécemvirs, du consulat de P. Cornelius Lentulus et de C. Licinius Varus ({{date|-236}})<ref name=Censorinus/>. [[Theodor Mommsen]], puis [[Jean Gagé]] et [[Jean Bayet]] estiment que les premiers jeux historiquement certains sont ceux de {{date|-249}}<ref name=Cels220/>.
* Quatrièmes jeux : Censorinus note des sources divergentes pour leur datation : selon Tite-Live, le consulat de [[Manius Manilius]] et [[Lucius Marcius Censorinus (consul en -149)|Lucius Marcius Censorinus]] soit en {{date|-149}}, cent ans après ceux de {{date|-249}}, avec des célébrations des jeux de [[Dis Pater]] à l’emplacement du Tarentum<ref>''Periochae'' de Tite-Live, résumé du livre 49, 6</ref>, ou trois ans plus tard, sous le consulat de [[Cnaeus Cornelius Lentulus (consul en -146)|Cn. Cornelius Lentulus]] et [[Lucius Mummius Achaicus]] ([[146 av. J.-C.]]), ou encore, d'après les commentaires des {{latin|décemviri}}, sous le consulat  de M. Emilius Lepidus et de L. Aurelius Orestès ({{date|-126}})<ref name=Censorinus/>.

=== Jeux d'Auguste (17 av. J.-C.) ===
Ces jeux font partie de la liste de Censorinus<ref name=Censorinus/>. Ils sont rétablis par [[Auguste]]<ref>Suétone, ''Auguste'', XXXI</ref>, la guerre civile ayant empêché toute célébration en {{date|-49}}. Ils virent l’exaltation du nouveau siècle d’or ({{latin|saeculum aureum}}), annoncé selon Zosime par les [[Livres sibyllins]]<ref>Zosime, ''Histoire Nouvelle, II, 6, 1</ref>, et inauguré par Auguste. Le troisième et dernier jour fut marqué par une procession à [[Apollon]] et [[Diane (mythologie)|Diane]], accompagnée d’un chant composé par [[Horace]], le [[Chant séculaire|{{latin|Carmen saeculare}}]]{{sfn|Pavis d'Escurac|1993|p= 79}}.

=== Jeux de Claude (47 ap. J.-C.) ===
Ils sont organisés par [[Claude (empereur romain)|Claude]], {{nobr|64 ans}} après ceux d'Auguste. Selon Suétone, Claude déclara qu'Auguste les avait célébrés trop tôt<ref>Suétone, ''Claude'', XXI</ref>. Claude, disciple de l'historien [[Tite-Live]], lecteur de [[Varron (écrivain)|Varron]] et féru d'[[étruscologie]], inaugure ainsi une nouvelle série de jeux séculaires, selon une spéculation étrusque sur la durée d'existence impartie aux cités. Ces jeux marquaient ainsi le {{800e|anniversaire}} de Rome, calculé à partir de la datation de sa fondation en {{date|-753}}, établie par [[Varron (écrivain)|Varron]]{{sfn|Pavis d'Escurac|1993|p=87}}.

Des fragments épigraphiques<ref>{{CIL|06|32324|R=}} et {{CIL|06|32325|R=}}.</ref> des {{latin|Acta}} des jeux de Claude ont été retrouvés au voisinage des {{latin|Acta}} des jeux d'Auguste et de Septime Sévère, ce qui démontre que les Romains les ont bien considérés comme conformes aux autres jeux séculaires{{sfn|Pavis d'Escurac|1993|p=87}}.

=== Jeux de Domitien (88) ===
L'année [[88]] voit les jeux célébrés par [[Domitien]]<ref name=Censorinus/>{{,}}<ref>Datés par les [[Fastes capitolins]]</ref>. [[Suétone]] et [[Zosime (historien)|Zosime]] affirment qu'ils se basent sur la date de ceux d’Auguste<ref>Suétone, ''Domitien'', IV, 7 ; Zosime, ''Histoire nouvelle'', II, 4, 3</ref>, ce qui pose un problème puisque l'intervalle ne correspond ni au cycle étrusque de cent ans, ni à celui d'Auguste de cent dix ans<ref name=Susplugas151>{{harvsp|Susplugas|2002|p=151}}</ref>. [[Tacite]], qui est {{latin|quindecemvir}} lors de ces jeux, ne formule néanmoins aucune remarque dans ses ''Annales'' sur ce choix{{sfn|Pavis d'Escurac|1993|p=85}}. [[Jean Gagé]] considère que le cycle défini par Auguste est respecté avec quelques libertés<ref>{{harvsp|Gagé|1934|p=77}}</ref>, tandis que [[Pierre Brind'Amour]] voit dans l'écart de 105 ans la moyenne entre les deux périodes<ref>{{harvsp|Brind'Amour|1978|p=1367}}</ref>. Selon cette interprétation, en opérant ce rapprochement, Domitien clôturait selon l'usage étrusque un siècle de catastrophes, terminé par les [[Année des quatre empereurs|guerres civiles]], un incendie à Rome, l'[[Éruption du Vésuve en 79]] et une épidémie, tandis qu'il inaugurait comme Auguste un nouveau siècle de prospérité<ref>{{harvsp|Susplugas|2002|p=153}}</ref>. Marie Susplugas voit aussi dans la fixation à cette année la décision de Domitien de faire coïncider la célébration des jeux séculaires avec une série d'anniversaires personnels. Sachant que les Romains fêtaient les anniversaires décennaux au début de la dixième année, donc après neuf ans écoulés, et de même les vingtièmes anniversaires après dix-neuf ans écoulés, l'année 88 commémorait simultanément le vingtième anniversaire de la proclamation de son père [[Vespasien]] en juillet 69, le dixième de sa mort et de sa divinisation en juin 79, et le vingtième anniversaire du sauvetage miraculeux de Domitien au Capitole, durant les affrontements à Rome en décembre 69<ref>{{harvsp|Susplugas|2002|p=155 et suiv.}}</ref>.

Les [[monnaie romaine|monnaies]] émises pour le {{14e|consulat}} de Domitien portent au revers les mentions commémoratives « LVD(i) SAEC(ulares) FECIT » avec des motifs tels que [[cippe|cippes commémoratifs]], héraut annonçant l'ouverture des jeux, jeunes filles portant des palmes, scènes d'offrandes<ref>Monnaies référencées C69 à C83, [[Henry Cohen (numismate)|Henry Cohen]], ''Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain'', Paris, 1892, [http://www.inumis.com/rome/books/cohen/index-fr.html], tome I, {{p.|475-478}}</ref>{{,}}<ref>Sur les différents types de monnaies émises, voir BNCMER (''Bibliothèque Nationale. Catalogue des Monnaies de l’Empire Romain''), volume III, Paris, 1998, pp. 300-303</ref>. Domitien est mis en scène sur les revers, accomplissant le sacrifice ou participant au rite, présidant les cérémonies comme l'avaient fait Auguste et Agrippa<ref>{{harvsp|Susplugas|2002|p=152}}</ref>.
<gallery caption="Monnaies commémoratives de Domitien">
Fichier:DOMITIANUS RIC II 116-120110.jpg|[[Denier (monnaie)|Denier]] célébrant le quatorzième consulat de Domitien et héraut.
Fichier:DOMITIANUS RIC II 596-2430325.jpg|Denier, héraut annonçant les jeux séculaires.
Fichier:Domiziano, emissione dell'81-96 ca. 03.JPG|Domitien reçoit les prémices de la moisson, offerts par le peuple.
Fichier:DOMITIANUS RIC II 623-2330330.jpg|[[As (monnaie)|As]], Domitien verse de l'encens sur un autel, entouré de musiciens.
</gallery>

=== Jeux d'Antonin le Pieux (147) ===
En [[147]] ou [[148]], [[Antonin le Pieux]] fête le {{900e|anniversaire}} de la [[fondation de Rome]]{{sfn|Pavis d'Escurac|1993|p=88}}. Les textes antiques qui nous sont parvenus n'en font pas mention, l'[[Histoire Auguste]] cite seulement des spectacles sans préciser à quelle occasion, avec l'exhibition de nombreux animaux exotiques : éléphants, tigres, rhinocéros, crocodiles, et même cent lions en une fois<ref>[[Histoire Auguste]], ''Vie d'Antonin le Pieux'', X, 9</ref>. Seules ses émissions monétaires commémorent ces jeux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Georges Depeyrot|titre=La monnaie romaine|sous-titre=211 av. J.-C.-476 apr. J.-C|lieu=Paris|éditeur=Ed. Errance|collection=Hespérides|année=2006|pages totales=212|passage=102|isbn=978-2-87772-330-5|oclc=421341233}}</ref>.

=== Jeux de Septime Sévère (204) ===
[[Fichier:Septimius Severus Secular Games-transparent.png|vignette|Denier de Septime Sévère émis en 204. Revers DI PATRII (= à [[Dis Pater]]), Bacchus et Hercule debout.]]

Organisés en [[204]] par [[Septime Sévère]]<ref>[[Hérodien]], ''Histoires'', III, 8</ref>, ils se déroulent {{nobr|220 ans}} après la célébration de l’Âge d’or d’Auguste, selon un délai de deux {{latin|saecula}} de {{nobr|110 ans}} chacun. Le déroulement de ces jeux a été transcrit dans une grande inscription dont les fragments ont été découverts à Rome en 1890 et étudiés par [[Theodor Mommsen]], puis complétés en 1930 par plus d'une centaine de nouveaux fragments, l'ensemble étant publié par [[Pietro Romanelli]]<ref name="r0XN9JR">Inscription {{AE|1932|00070}}</ref>. Le texte est incomplet, mais donne de nombreux détails sur les cérémonies à partir du second jour : il nomme les cent dix [[matrone (Rome antique)|matrone]]s, dont l'impératrice [[Julia Domna]], qui offrent un sacrifice à Junon, puis des [[sellisterne]]s aux autres dieux{{sfn|Šterbenc Erker|2015|p=107}}. Les [[Quindecemviri sacris faciundis|quindecemviri]] sont tirés au sort pour présider les jeux. À partir du 4 juin, trois jours de spectacles sont donnés au [[théâtre de Pompée]], à l'[[odéon de Domitien]] et dans un troisième théâtre provisoire de bois. Suivent des ''[[venatio|venationes]]'' exhibant sept cents animaux exotiques. La troisième nuit, Septime Sévère, le préfet du prétoire et les quindecemvirs descendent du Palatin pour offrir un sacrifice à la [[Terra Mater|Terre mère]] sur un autel en bois, pour le salut du peuple romain. Le troisième jour, après un sacrifice à Apollon et un second à Diane, un chœur de garçons et de fillettes chante le chant séculaire traditionnel, dont le texte est illisible. En cortège, ils montent au [[Temple de Jupiter capitolin]], et répètent leur chant. Les vainqueurs des jeux reçoivent leur prix, tandis que les enfants entonnent une troisième fois le chant séculaire, et les matrones offrent de nouveaux sellisternes. Enfin, des courses de [[bige]]s et de [[quadrige]]s se déroulent au [[Circus Maximus]]<ref>{{harvsp|Cumont|1932|p=120-124}}</ref>.

Septime Sévère ajoute aux dieux honorés selon les rites établis par Auguste deux autres dieux, [[Bacchus]] et [[Hercule]], patrons de sa ville natale [[Leptis Magna]], qu'il fait figurer sur les revers monétaires commémoratifs des jeux<ref>{{Harvsp|Gagé|1934|p=68}}</ref> avec les légendes LVD SAEC FEC ou DI PATRII<ref>[[Henry Cohen (numismate)|Henry Cohen]], ''Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain'', volume IV, {{p.|14-15}}, monnaies C105 à 110 et 112</ref>.

=== Millénaire de Rome (247) ===
Du 21 avril [[247]] au 21 avril [[248]], [[Philippe l'Arabe]] marque d’un an de fêtes grandioses les dixièmes jeux séculaires, c'est-à-dire le millénaire de Rome. Les célébrations dans le [[Circus Maximus]] et au Champ de Mars sont mentionnées par [[Eutrope (historien)|Eutrope]]<ref>Eutrope, ''Abrégé de l'Histoire romaine'', IX, 3.</ref>, [[Aurelius Victor]]<ref name=AVictor/>, le [[Chronographe de 354]]<ref>{{Lien web |langue= la+en|auteur=Anonyme |titre=The Chronography of 354 AD. Part 16: Chronicle of the City of Rome |url= http://www.tertullian.org/fathers/chronography_of_354_16_chronicle_of_the_city_of_rome.htm|date= 2006 |site= tertullian.org|consulté le= |id=Chro354}}.</ref>, la Chronique de [[Jérôme de Stridon]]<ref>{{lien web |langue = en |nom= [[Jérôme de Stridon]] |titre= ''Chronicon'' |site=tertullian.org |url =http://www.tertullian.org/fathers/jerome_chronicle_03_part2.htm |id=Jérôme}}.</ref>. Les frappes monétaires qui accompagnèrent ces jeux ont comme revers les animaux présentés aux jeux : lion, éléphant, cerf, ainsi que la louve et les jumeaux Romulus et Remus.

L'empereur Philippe a émis diverses monnaies commémoratives dont ces [[Antoninien]]s :
<gallery>
Fichier:PhilippeC173 lion.jpg|Revers SAECVLARES AVGG Lion destiné aux jeux - C173.
Fichier:PhilippeC178 R jumeaux.jpg|Revers SAECVLARES AVGG Louve allaitant [[Romulus et Rémus]] - C178.
Fichier:PhilippeC188 antilope.jpg|Revers SAECVLARES AVGG [[Antilope]] destinée aux jeux - C188.
Fichier:Antoninianus Philip - Philip.jpg|Revers SAECVLARES AVGG [[Cippe]] commémorant le {{3e|consulat}} de Philippe - C193.
Fichier:PhilippeC198 temple.jpg|Revers SAECVLVM NOVVM [[Temple de Vénus et de Rome]] - C198.
</gallery>

=== Derniers jeux séculaires ===
* [[304]] et [[314]] : L’historien [[Zosime (historien)|Zosime]] constate qu'aucune festivité séculaire n'est célébrée par [[Dioclétien]] en 304, ni par [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]] en 314, quoique l'intervalle de {{nobr|110 ans}} soit écoulé depuis les jeux de Septime Sévère. Il y voit la cause du déclin de Rome<ref>[[Zosime (historien)|Zosime]], ''Histoire nouvelle'', II, 7 {{en}} [http://www.tertullian.org/fathers/zosimus02_book2.htm lire en ligne], {{fr}} [http://bcs.fltr.ucl.ac.be/ENCYC-1/Zosime.htm lire en ligne T4]</ref>. 
* [[348]], {{1100e|anniversaire}} de Rome. [[Aurelius Victor]], qui vivait à cette époque, déplore l'absence de célébration des cérémonies d'usage, signe de la diminution de l'intérêt porté à la ville de Rome<ref name=AVictor>[[Aurelius Victor]], ''De caesaribus'', 28.</ref>{{,}}{{sfn|Pavis d'Escurac|1993|p=88}}{{,}}<ref group=N>Contradiction avec Zosso-Zingg, qui mentionnent une « célébration avec éclat par l’empereur [[Constant Ier|Constant {{Ier}}]] », mais sans fournir de références {{harvsp|Zosso|Zingg|1995|p=145}}</ref>. <!--Pour la célébration, un nouveau type monétaire est émis, avec un revers annonçant le rétablissement des temps heureux : FEL(IX / ICIUM) TEMP(ORUM) REPARATIO<ref>Claude Brenot, « À propos des monnaies au chrisme de Magnence », ''Publications de l'École française de Rome'', Rome, École Française de Rome, {{numéro|159}}, 1992, {{p.|184}}, [http://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1992_act_159_1_4235]</ref>.-->
* [[404]], 200 ans après ceux de [[Septime Sévère]] : le poète [[Claudien]] qui vit à cette époque évoque pour cette année la célébration des jeux séculaires, que nul n'a vu deux fois<ref>[[Claudien]], ''Les Panégyriques'', VI, vers 388-391 [http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/claudien_panegyricus_06/lecture/9.htm lire en ligne]</ref>. On ignore toutefois s’ils ont été effectivement célébrés, le début de l’année 404 ayant déjà été marqué par le triomphe d’[[Flavius Honorius|Honorius]] et de [[Stilicon]].

== Rituels ==
=== Organisation ===
Le détail des rituels est connu par les comptes rendus des jeux d’Auguste<ref>Inscription {{CIL|06|32323}} = {{AE|2002|192}}</ref> et de ceux de Septime Sévère<ref name="r0XN9JR" />{{,}}{{sfn|Schnegg|Chausson|2018|p=399 et suiv}}, consignés sur des tables de marbre en partie retrouvées à Rome, près de l’église des Tarentins. Les jeux de Domitien n’ont pas laissé de traces épigraphiques connues, mais les revers des monnaies émises à cette occasion illustrent certaines parties du cérémonial. Enfin, le texte de Zosime donne des indications sur les cérémonies nocturnes<ref name=Scheid99>{{harvsp|Scheid|2011|p=99}}</ref>. Tirant argument de la stabilité observée sur trois siècles des rituels des [[frères Arvales]], [[John Scheid]] estime que la description des jeux de Septime Sévère doit être à peu près la même que celle des jeux d’Auguste<ref>{{harvsp|Scheid|2011|p=98-99}}</ref>.

L’organisation des jeux séculaires est confiée à un collège de quinze membres, les {{latin|[[quindecemviri sacris faciundis]]}}, présidé par l’empereur et ses proches : Auguste et [[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]], Septime Sévère et ses fils. Domitien présida probablement seul<ref>{{harvsp|Scheid|2011|p=98}}</ref>. Le Sénat ratifie l’opportunité de célébrer les jeux séculaires, leur date et le budget alloué. La date est ensuite annoncée au peuple de Rome par voix d’affiche et par les crieurs publics. Cent dix [[matrone (Rome antique)|matrones]], choisies parmi les familles nobles de la cité, sont convoquées pour participer aux cérémonies. En préliminaire, les quindecemvirs distribuent aux citoyens des {{latin|purgamenta}}, à savoir des torches, du soufre et du goudron, pour qu’ils effectuent les purifications rituelles. En retour, les citoyens apportent des {{latin|fruges}}, offrandes de blé, d’orge et de fèves, destinées à rémunérer les prêtres qui assisteront les decemviris<ref>{{harvsp|Scheid|2011|p=99 et 308}}</ref>.

{| class="wikitable alternance" align="center"
|-
! align="center" | Date
! align="center" | Moment
! align="center" | Lieu
! align="center" | Divinité
! align="center" | Offrandes<ref name=Scheid99/>
|-
|31 mai à minuit||Nuit||Terentum|| Les trois [[Moires]]|| [[Holocauste (Grèce antique) |Holocauste]] de 9 [[agnelle]]s et de 9 [[chèvre]]s noires
|-
|{{1er}} juin||Jour|| Capitole ||[[Jupiter (mythologie)|Jupiter]]||Sacrifice de deux taureaux
|-
|{{1er}} juin||Nuit|| Terentum ||Les trois [[Ilithyie]]s||27 offrandes non sanglantes : 3 ''liba''<ref group=N>Gâteaux fait de fromage, de farine et d’œuf, selon [[Caton l’Ancien]], ''De agricultura''</ref> (gâteaux), 3 {{latin|popana}} (galettes) et 3 {{latin|phtoes}} (pâtisseries) pour chacune
|-
|2 juin||Jour||Capitole||[[Junon]]||Sacrifice de deux vaches<br>''Supplicatio'' des matrones adressée à Junon
|-
|2 juin||Nuit|| Terentum ||[[Terra Mater]]|| [[Holocauste (Grèce antique) |Holocauste]] d'une truie gravide
|-
|3 juin||Jour||Palatin||Apollon et Diane||Offrandes de ''libum'', ''popana'' et ''phtoes''<br>Chant de l'hymne séculaire par les chœurs d'enfants, 27 garçons et 27 fillettes
|}

Les sacrifices nocturnes et diurnes sont offerts selon le rituel grec achéen ({{latin|Graeco achivo ritu}}), toutefois la seule caractéristique grecque indiquée dans les comptes rendus épigraphiques consiste pour les prêtres à officier tête nue ou couronnée de laurier, à la différence du mode romain {{latin|capite velato}}, dans lequel l’officiant se couvre la tête d’un pan de sa toge<ref>{{harvsp|Scheid|2011|p=100 et 103}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Estienne|2019|p=22}}</ref>. Cette référence grecque a longtemps été interprétée à la suite des travaux de [[Jean Gagé]] comme une influence culturelle des cités grecques. [[John Scheid]] ne l'analyse plus comme une hellénisation des Romains, mais comme une attitude artificielle des autorités romaines, affirmant leur appartenance ancienne à la culture grecque<ref>{{harvsp|Estienne|2019|p=23-24}}</ref>.

=== Rituels nocturnes ===
Les cérémonies nocturnes se déroulent entre minuit et l'aube, en un lieu nommé Terentum (ou Tarentum, par contamination avec le nom de la ville), situé sur le Champ de Mars, à hauteur de l'actuel [[Pont Vittorio Emanuele II]]<ref name=Scheid99/>. Les offrandes, animales et céréales, sont présentées sur trois autels portatifs en bois, car le Terentum était un lieu dédié aux divinités du monde inférieur, Dis Pater et Proserpine, et les divinités destinatrices, Moires, Ilithyies et Terra Mater ne sont donc pas maîtresses de ce sanctuaire. De surcroît, ces offrandes sont entièrement brûlées, sans partage avec les officiants lors d'un banquet rituel, selon l'usage des [[ Holocauste  (Grèce antique) |holocaustes]] destinés aux dieux du monde inférieur. Les sacrifices sont suivis avant l'aube par des jeux scéniques, également sans proximité entre le monde humain et le monde souterrain : les représentations se tiennent sur une scène dépourvue d'hémicycle et de sièges pour l'assistance, et les spectateurs restent debout<ref>{{harvsp |Scheid||2011|p=99-101}}</ref>.

Trois nuits de suite et avant chaque aube et après la tenue des jeux nocturnes, les cent dix matrones offrent au Capitole des [[sellisterne]]s en l'honneur de [[Junon|Junon reine]], qui se prolongent sur la journée. Ces banquets symboliques au cours desquels les statues divines sont sorties des temples et placées devant des tables chargées d'offrandes durent tout le jour<ref name=Scheid108>{{harvsp |Scheid||2011|p=108}}</ref>.

=== Rituels diurnes ===
Les sacrifices diurnes sont en correspondance avec les sacrifices nocturnes, échelonnés sur trois jours, avec des sacrifices similaires, à l’exception des holocaustes. Le sacrifice décrit avec le plus de détails par les comptes rendus épigraphiques est l’offrande de bœufs à Jupiter, qui se déroule selon l’enchaînement suivant<ref>{{harvsp|Scheid||2011|p=102-105}}</ref> :
* immolation de la première victime, qui consiste à projeter sur sa tête une poignée de farine sacrée, la {{latin|molla}}, verser du vin entre ses cornes et passer le couteau sur son échine, de la tête à la queue. Ces gestes consacrent la victime à la divinité
* récitation par les décemvirs de la prière d’immolation, adressée à Jupiter Très bon Très grand pour le salut de la République (c'est-à-dire l'État romain)
* immolation de la seconde victime
* récitation d’une seconde prière d’immolation
* découpe d’un poil sur le front de la victime
* offrande des couronnes portées par les officiants
* récitation de la prière d’offrande de ces couronnes
* purification de l’autel par aspersion (le texte n’indique pas le liquide utilisé)
* purification des assistants
* offrande des viscères des victimes
* récitation de la prière d’offrande

Ces sacrifices sont réalisés dans des autels provisoires en bois, comme les sacrifices nocturnes, pour une raison que les historiens ne comprennent pas, à moins de supposer une répétition erronée dans les comptes rendus<ref>{{harvsp|Scheid||2011|p=103}}</ref>.

Le troisième jour, le groupe des cent dix matrones immole de jeunes truies, peut-être avec l'assistance des [[Vestales]] qui jouent le rôle des prêtres officiels pour diriger le rituel. Elles consomment ensuite les victimes dans un banquet sacrificiel. Enfin, elles dansent et écoutent la récitation du chant séculaire par les chœurs d'enfants<ref>{{harvsp|Scheid||2011|p=108-109}}</ref>.

== Notes ==
{{Références|groupe=N}}

== Références ==
{{Références|taille=36}}

== Bibliographie ==
* {{article |nom1=Brind'Amour | prénom1=Pierre |lien auteur1=Pierre Brind'Amour |titre= L’Origine des Jeux Séculaires | périodique=[[Aufstieg und Niedergang der römischen Welt]] | volume= 2 |éditeur= Walter de Gruyter, |année=1978 |pages= 1334-1417}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean |nom1=Bayet |lien auteur1=Jean Bayet |titre=La religion romaine, histoire politique et psychologique |lieu=Paris |éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]] |année=1999 |année première édition=1956 |pages totales=342 |isbn=2-228-89213-0}}
* Stéphane Benoist, ''Rome, le prince et la cité : pouvoir impérial et cérémonies publiques ({{s-|I}} ACN - début du {{s-|IV}} PCN)'', Paris : Presses universitaires de France, 2005.
* Stéphane Benoist, ''La fête à Rome au premier siècle de l’empire : recherches sur l’univers festif sous les règnes d’Auguste et des Julio-Claudiens'', Bruxelles : Latomus, 1999.
* {{article |nom1=Cumont |prénom1=Franz |lien auteur1=Franz Cumont |titre= Les actes des jeux séculaires de Septime Sévère |périodique= Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres |numéro= 1, {{76e}} année |année= 1932 |pages= 120-124 |url texte=http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1932_num_76_1_76172}}
* {{article |nom1=Estienne | prénom1=Sylvia |lien auteur1=Sylvia Estienne |titre= De la création des ''Ludi Apollinares'' à la célébration sévérienne des ''Ludi saeculares'' : aspects religieux et politiques de la célébration des jeux à Rome | périodique=Pallas | volume= 111 |éditeur=  |année=2019 |pages= 153-170|url texte= http://journals.openedition.org/pallas/18481 | DOI = https://doi.org/10.4000/pallas.18481}}
* {{article |nom1=Freyburger |prénom1=Gérard |titre= Jeux et chronologie à Rome |périodique= Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques |numéro=18 |année= 1993 |pages= 91-101 |url texte=https://www.persee.fr/doc/ktema_0221-5896_1993_num_18_1_2084}}.
* {{Ouvrage |prénom1=Jean |nom1=Gagé |lien auteur1=Jean Gagé |titre=Recherches sur les jeux séculaires |éditeur=[[Les Belles Lettres]] |année=1934 }}
* {{article |nom1=Gagé |prénom1=Jean |lien auteur1=Jean Gagé | titre= Les jeux séculaires de 204 ap. J.-C. et la dynastie des Sévères |périodique= Mélanges d'archéologie et d'histoire |tome= 51 |année= 1934 |pages=33-78
|url texte=http://www.persee.fr/doc/mefr_0223-4874_1934_num_51_1_7244}}.
* {{en}} J. F. Hall, « The Saeculum novum of Augustus and his Etruscan antécédents », ''[[Aufstieg und Niedergang der römischen Welt]]'', II, 16, 3, 1986, {{p.|2564-2589}}
* {{article|nom1=Pavis d'Escurac |prénom1=Henriette |titre= Siècle et Jeux Séculaires |périodique= Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques |numéro=18 |année= 1993 |passage= 79-89 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ktema_0221-5896_1993_num_18_1_2083}}.
* {{article |nom1= Piganiol |prénom1=André |lien auteur1=André Piganiol |titre= Jeux séculaires | périodique=Revue des Études Anciennes |tome= 38 |année= 1936 |numéro=2 |pages= 219-224  |url texte=http://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1936_num_38_2_2886}}.
* {{en}} J. P. Poe, « The secular Games, the Aventine and the pomoerium in the Campus Martius », dans ''Class. Antic.'', 3, 1984, {{p.|57-81}}
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=John | nom1=Scheid | lien auteur1=John Scheid | titre=Quand faire c’est croire | sous-titre=les rites sacrificiels des Romains | lieu=Paris | éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] | année=2011 | année première édition=2005 | pages totales=350 | isbn=978-2-7007-0415-0}}.
* [[John Scheid]], ''Déchiffrer des monnaies. Réflexions sur la représentation figurée des Jeux séculaires, in Images romaines. Actes de la table ronde organisée par l’École normale supérieure (24-26 octobre 1996)''. Paris : Presses de l’École normale supérieure, 1998, {{p.|13-33}}.
* {{article |auteur1=Bärbel Schnegg |auteur2= [[François Chausson]] |titre= Une nouvelle édition du procès-verbal des jeux séculaires de Septime Sévère en 204 |périodique= Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres |numéro=1, 162e année |année= 2018 |passage= 399-435 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2018_num_162_1_96478}}.
* {{article |nom1=Susplugas |prénom1=Marie |titre= Sur la date des Jeux Séculaires de Domitien
|périodique= L'antiquité classique |tome= 71 |année= 2002 |pages= 151-159 |url texte=http://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_2002_num_71_1_2490}}
* {{chapitre |nom1=Šterbenc Erker |prénom1=Darja |titre= Les pratiques religieuses des matrones dans la Rome ancienne : les Jeux séculaires sous Auguste et sous Septime Sévère |titre ouvrage= Religion sous contrôle. Pratiques et expériences religieuses de la marge ? |année=2015 | passage=97-115 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_2016_act_1365_1_3300}}.
* {{Ouvrage |prénom1=François |nom1=Zosso |prénom2=Christian |nom2=Zingg |titre=Les Empereurs romains |sous-titre=27 av. J.-C. - 476 ap. J.-C. |lieu=Paris |éditeur=édition Errance |année=1995 |pages totales=256 |isbn=2-87772-226-0}}
* CIL : ''Inscriptiones Vrbis Romae Latinae, Partis qvartae fascicvlvs posterior, vol. VI, 2. Berolini : G. Reimer, Novi Eboraci : G. de Gruyter'', 1902. Inscription CIL VI 2, 32323 = ILS 5050.

{{Palette|Fêtes religieuses de la Rome antique}}
{{portail|Fêtes et traditions|Rome antique}}

[[Catégorie:Histoire de la Rome antique]]
[[Catégorie:Fête religieuse romaine]]
[[Catégorie:Événement à Rome]]