Jennifer Byrne

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Jennifer Byrne
Biographie
Naissance
Nationalité
Australienne
Formation
Université du Queensland
St Margaret's Anglican Girls' School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Kids Research Institute (d)
Université de Sydney
NSW Health Pathology (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinction
Nature's 10 ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Jennifer Anne Byrne (née en 1966)[1] est professeure d'oncologie moléculaire à l'Université de Sydney, en Australie. Byrne est remarquée non seulement pour ses recherches sur le cancer, mais aussi pour la découverte de la fraude académique et de la science poubelle (junk science) dans la recherche sur le cancer[2].

À la suite de ses enquêtes et de celles d'un de ses collègues, 17 articles sont retirés et d'autres sont signalés[3]. En conséquence, la revue Nature a classé Byrne parmi les « dix personnes qui comptent » en 2017.

Éducation[modifier | modifier le code]

Byrne est diplômée d'un BSc et d'un doctorat (1993) de l'Université du Queensland[4],[1].

Domaine de recherche[modifier | modifier le code]

Byrne consacre sa carrière au cancer chez l'adulte et l'enfant. Elle se spécialise dans les biobanques, la génétique du cancer ainsi que l’intégrité de la recherche[5]. Son doctorat porte sur la cartographie de la perte des loci du chromosome 11p15 dans les tumeurs embryonnaires[6].

Carrière[modifier | modifier le code]

Byrne est ensuite employée par NSW Health Pathology en tant que directeur des biobanques. Elle dirige le programme de biobanque NSW Health, notamment la NSW Health Statewide Biobank (NSWHSB). Elle est aussi professeur d'oncologie moléculaire à la Faculté des sciences médicales de l'Université de Sydney. En outre, Byrne est auparavant directrice-adjointe d'un groupe appelé Kids Cancer Alliance, qui est un centre de recherche sur le cancer pédiatrique au sein de l'Institut du Cancer du NSW[6].

Enquête sur la fraude[modifier | modifier le code]

En lisant des articles de recherche sur le cancer, Byrne remarque des tendances étranges dans les publications sur un gène particulier. Les articles décrivent des expériences « étonnamment similaires » sur un gène associé à la leucémie infantile et au cancer du sein. Elle reconnait ce gène particulier, car elle a auparavant dirigé l'équipe qui a cloné le gène 20 ans plus tôt[7].

Elle réalise que tous les articles, qui provenaient tous de Chine, décrivent la même séquence nucléotidique, mais que certains articles décrivent la séquence nucléotidique de manière erronée. Ces articles décrivent des séquences nucléotidiques erronées dans le contexte d’expériences en laboratoire réalisées avec des lignées de cellules cancéreuses. Ces séquences erronées impliquent soit que les études n’examinent pas ce qu’elles rapportent, soit que les expériences n’ont pas été menées comme elles étaient décrites. La conséquence est que chaque article contient les germes d’une mauvaise recherche, sur laquelle d’autres articles pourraient éventuellement s’appuyer[2].

D'autres preuves de fraude ou de science poubelle (junk science) sont mises en lumière, avec d'autres articles qui utilisent les mêmes séquences à des fins opposées[8]. Grâce à ses investigations et à celles de son collègue Cyril Labbe, 17 articles sont rétractés et environ cinq articles suspects sont repérés[3].

Une collègue décrit l'importance de son travail de dénonciation contre le cancer comme « la découverte de la fraude et de la mauvaise science »[7].

"Les projets comme celui de Jennifer en sont en fait un élément clé. Il y a beaucoup plus de gens qui consultent des articles, il y en a beaucoup plus disponibles en ligne, donc les gens trouvent plus de problèmes." Undark.org a décrit son travail comme un « combat pour une recherche douteuse sur le cancer »[2].

Sélection de publications[modifier | modifier le code]

  • We need to talk about systematic fraud (Il faut parler de la fraude systématique). Nature, 6 février (2019)[9].
  • The LIM domain protein LMO4 interacts with the cofactor CtIP and the tumor suppressor BRCA1 and inhibits BRCA1 activity (2002) Sum, E., Peng, B, Yu, X., Chen, J, Byrne, J. et al. Journal of Biological Chemistry. 277:10 (7849-7856)[10].
  • Over-expression, amplification, and androgen regulation of TPD52 in prostate cancer (2004) Rubin, et al. Cancer research 64 (11), 3814–3822[11].

Prix, distinctions et reconnaissance[modifier | modifier le code]

  • Le journal Nature a classé Byrne parmi les « dix personnes qui comptent » en 2017[7].

Médias[modifier | modifier le code]

  • Le Sydney Morning Herald l'a décrite comme l'une des « personnalités qui ont laissé une marque sur la science »[8].
  • SBS a décrit son travail et les éloges de Nature pour son travail de découverte de la science frauduleuse[12].
  • Nature a décrit Byrne comme une « détective d'erreurs » et une chercheuse dont la mission est d'exposer les défauts, et décrit l'outil qu'elle a construit pour les exposer[13].
  • L'outil utilisé pour détecter les failles dans les études sur le cancer a été décrit par la revue Nature[14].
  • Byrne participe à la direction de la collecte de fonds du Kid's Cancer Project pour des traitements plus efficaces contre le cancer[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « The structure of the human ribonucleoside diphosphate reductase M1 subunit gene, and use of this locus in studies of embryonal tumours / Jennifer Anne Byrne », University of Queensland Library (consulté le )
  2. a b et c (en-US) « Using Software to Fight Cancer Research Fraud », Undark, (consulté le )
  3. a et b (en-US) trevorlstokes, « What turned a cancer researcher into a literature watchdog? », Retraction Watch, (consulté le )
  4. « Professor Jennifer Byrne - St Margaret's », www.stmargarets.qld.edu.au (consulté le )
  5. « Jennifer Anne Byrne - Google Scholar Citations », scholar.google.com.au (consulté le )
  6. a et b Sydney, « Professor Jennifer Byrne - The University of Sydney », sydney.edu.au (consulté le )
  7. a b et c (en-US) « The Cancer Researcher Catching Scientific Fraud at Rapid Speed », www.yahoo.com (consulté le )
  8. a et b (en) Aubusson, « Sydney cancer scientist Jennifer Byrne named as one of 10 people who matter in science by Nature », The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  9. (en) Byrne, « We need to talk about systematic fraud », Nature, vol. 566, no 7742,‎ , p. 9 (PMID 30728525, DOI 10.1038/d41586-019-00439-9, Bibcode 2019Natur.566....9B)
  10. Sum, Peng, Yu et Chen, « The LIM Domain Protein LMO4 Interacts with the Cofactor CtIP and the Tumor Suppressor BRCA1 and Inhibits BRCA1 Activity », Journal of Biological Chemistry, vol. 277, no 10,‎ , p. 7849–7856 (ISSN 0021-9258, PMID 11751867, DOI 10.1074/jbc.m110603200)
  11. (en) Chinnaiyan, Sellers, Collins et Pienta, « Overexpression, Amplification, and Androgen Regulation of TPD52 in Prostate Cancer », Cancer Research, vol. 64, no 11,‎ , p. 3814–3822 (ISSN 0008-5472, PMID 15172988, DOI 10.1158/0008-5472.CAN-03-3881, lire en ligne)
  12. (en) « Aussie geneticist earns top journal praise », SBS News (consulté le )
  13. (en) « Nature's 10 », www.nature.com (consulté le )
  14. (en) Phillips, « Online software spots genetic errors in cancer papers », Nature News, vol. 551, no 7681,‎ -, p. 422–423 (PMID 29168818, DOI 10.1038/nature.2017.23003, Bibcode 2017Natur.551..422P)
  15. « And the winners are… », www.thekidscancerproject.org.au (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]