Guerre de Fribourg

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Guerre de Fribourg

Informations générales
Date 1447 - 1448
Belligérants
Berne
Bienne
Drapeau de la Savoie Duché de Savoie
Fribourg
Maison de Habsbourg
Forces en présence
400 cavaliers et 2 500 fantassins (Berne)
1 350 (Savoie)[1]
1 ou 2 capitaines (Habsbourg)

Fribourg contre Berne et le duché de Savoie

La guerre de Fribourg a opposé entre 1447 et 1448 la ville de Fribourg à la maison de Savoie et la ville de Berne. Il s'agit du troisième conflit important entre les deux villes, le premier étant la bataille du Dornbühl en 1298 et le second la guerre de Gümmenen.

Histoire[modifier | modifier le code]

Carte de la Suisse occidentale en 1443.

En 1442, la ville de Fribourg achète à Jean de Thierstein-Pfeffingen les « fiefs Thierstein », qui composeront la majeure partie de ce que l'on appellera par la suite les Anciennes Terres. Jusque là, le territoire de la ville ne s'étendait que sur les environs immédiats[2].

En 1445, Guillaume d'Avenches, de la faction savoyarde de Fribourg, est élu avoyer de la ville. Il est destitué et arrêté un an plus tard, ses liens avec la Savoie étant cités comme un facteur potentiel[2],[3].

Guillaume d'Avenches est libéré sous caution et se réfugie en territoire savoyard. Il est nommé châtelain d'Yverdon par le duc. Son beau-frère Antoine Saliceto, également de la faction savoyarde, s'enfuit à Morat en 1446. Ils mènent des opérations d'escarmouches contre la ville et sa campagne, qui continueront après la paix de Morat signée en 1448 s'agissant de Saliceto[3],[2],[4].

À côté de ces attaques, un autre fait est considéré par certaines sources comme un des facteurs du déclenchement de la guerre : l'annulation par Louise Dives, bourgeoise de Fribourg, de la donation de ses biens à sa mère Margareta von Düdingen, à la suite du mariage de cette dernière avec Rudolf von Ringoltingen, qui est bernois[5].

Le parti autrichien de Fribourg pousse à la guerre contre la Savoie et compte sur l'aide des Habsbourg, suzerains de la ville. Ces derniers n'envoient qu'un ou deux capitaines sans armée[2].

L'armée bernoise est ravitaillée aux frais de la Savoie. Ce ravitaillement et l'alimentation des soldats sont documentés par des sources comptables et ont fait l'objet d'une analyse publiée en 2011[1].

Les Bernois et Savoyards sont vainqueurs.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Fribourg se voit imposer un traité lors de la paix de Morat en 1448. La ville se retrouve dans une très mauvaise situation financière[6].

Fribourg perd sa part du bailliage de Grasbourg (acheté par Berne et Fribourg à la Savoie en 1423) et la seigneurie de Gümmenen à la suite du traité. Elle les récupérera lors du renouvellement de la cambourgeoisie entre Berne et Fribourg en 1454[7],[8].

Les habitants des campagnes se révoltent contre les bourgeois de la ville. Albert VI d'Autriche arrive à Fribourg en 1449. Un avoyer du parti autrichien est nommé. Berne pense pouvoir annexer Fribourg dans un avenir proche. En 1450, le gouvernement pro-Habsbourg est remplacé par un gouvernement pro-savoyard. Des négociations secrètes avec la Savoie sont entamées[2].

En 1452, Fribourg se soumet à la maison de Savoie en remplacement des Habsbourg[2],[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Abbott et Biolzi 2011
  2. a b c d e et f de Castella 1992-1993, p. 106-108
  3. a et b Ernst Tremp (trad. Pierre-G. Martin), « Guillaume d'Avenches » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  4. Philippe Gremaud, « Antoine Saliceto » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  5. Kathrin Utz Tremp (trad. André Naon), « Louise Dive » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  6. a et b « Fribourg (canton) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  7. Anne-Marie Dubler (trad. André Naon), « Schwarzenburg (district) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  8. Anne-Marie Dubler (trad. Laurent Auberson), « Gümmenen » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roberto Biolzi, « La guerre entre la Savoie et Fribourg en 1448. La chronique fribourgeoise de Jean Gruyère et les sources comptables savoyardes : une approche comparatiste », dans Bernard Andenmatten éd., Lieux de mémoire antiques et médiévaux. Texte, image, histoire : la question des sources, Bangkok, BSN Press, , p. 59-75.
  • Jacques Sterchi, « Fribourg était en guerre », La Liberté,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Pierre de Castella, « Le XVe siècle fribourgeois au travers des avoyers Jaquet Lombard, Jean Gambach et Petermann de Faucigny », Annales fribourgeoises, vol. 60,‎ 1992-1993 (lire en ligne, consulté le )
  • (de) Willy Schulze, « Freiburgs Krieg gegen Savoyen 1447-1448 », Freiburger Geschichtsblätter, vol. 79,‎ , p. 7-55
  • (de) Stefan Jäggi, « Eine savoyische Streitschrift gegen Freiburg aus dem Jahr 1448 », Freiburger Geschichtsblätter, vol. 68,‎
  • Fanny Abbott et Roberto Biolzi, « L'approvisionnement alimentaire d'une armée bernoise au XVe siècle : étude d'un compte de la trésorerie générale de Savoie (Morat, janvier 1448) », Revue Historique Vaudoise, vol. 119,‎ (lire en ligne, consulté le )