Georges Tornikès le Jeune

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Georges Tornikès dit « le Jeune » est un ecclésiastique et rhéteur byzantin de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle, métropolite de Patras, mort avant 1217.

Carrière[modifier | modifier le code]

Il était le fils de Démétrios Tornikès (secrétaire du kanikleion en 1186, logothète du drome en 1191, mort âgé [« γέρων », selon l'historien Nicétas Choniatès] en 1201), et donc le neveu de Georges Tornikès « l'Ancien », métropolite d'Éphèse en 1155. Sa mère était la sœur d'Euthyme Malakès, métropolite de Néopatras[1] († peu après 1204). Les familles Tornikès et Malakès étaient toutes deux de Thèbes. Georges avait deux frères : Constantin, l'aîné, qui fut éparque, puis succéda à son père comme logothète du drome en 1201 († 1205[2]), et Euthyme, lui aussi rhéteur.

Georges Tornikès devint maistôr tôn rhêtorôn de l'École patriarcale en 1191 ou début 1192 (probablement juste après la promotion de son père comme logothète du drome). À ce titre il prononça le l'éloge traditionnel[3] du patriarche Georges Xiphilin, au début duquel il signale qu'il exerce cette fonction pour la première fois et s'excuse de sa jeunesse et de son inexpérience. Ensuite nous conservons l'éloge de l'empereur Isaac II prononcé au début de janvier 1193 (un peu avant l'Épiphanie car l'empereur devait partir en campagne), et le second éloge de Georges Xiphilin daté du . Les discours du maistôr tôn rhêtorôn étaient suivis de ceux de ses élèves grammatikoi (Jean Syropoulos et Serge Kolybas en janvier 1193, Jean Phrangopoulos et Manuel Sarantènos en mars). Sinon, nous savons par une note sur un manuscrit qu'il prononça une oraison funèbre du prince Andronic Kontostéphanos (le ou 1198), mais elle est perdue.

Le , Euthyme Tornikès prononça l'éloge de l'empereur à la place de son frère qui venait d'être nommé métropolite de Patras[4]. En 1217, une lettre de Michel Choniatès à Démétrios Tornikès-Comnène (fils de Constantin) déplore la disparition de plusieurs membres de sa famille, et notamment du « métropolite de Paléopatras ».

Édition de textes[modifier | modifier le code]

  • Marina Loukaki (éd.), Discours annuels en l'honneur du patriarche Georges Xiphilin (traduction française de Corinne Jouanno), Monographies 18, Centre d'histoire et civilisation de Byzance, Collège de France-CNRS, 2005.
  • Vasilij Regel, Fontes rerum Byzantinarum, I : Rhetorum sæculi XII orationes politicæ, Saint-Pétersbourg, 1917.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Darrouzès, « Notes sur Euthyme Tornikès, Euthyme Malakès et Georges Tornikès », Revue des études byzantines 23, 1965, p. 148-167.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La ville appelée alors « Néopatras » est l'actuel bourg d'Ypati, près de Lamia, en Phthiotide. L'actuelle ville de Patras était nommée « Paléopatras ».
  2. Passé à contrecœur au service de l'empereur latin Baudouin Ier, Constantin fut capturé avec lui par le tsar des Bulgares Jean Kalojan et exécuté.
  3. Le maistôr tôn rhêtorôn, professeur de rhétorique par excellence, prononçait chaque année l'éloge de l'empereur le jour de l'Épiphanie et celui du patriarche le samedi de Lazare, veille des Rameaux.
  4. À partir de 1202, le nouveau maistôr tôn rhêtorôn est Nicéphore Chrysoberge.