Gabrielle-Suzanne de Villeneuve

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Gabrielle-Suzanne de Villeneuve
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Gabrielle-Suzanne Barbot de VilleneuveVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Madame D. V., Madame de V***Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Parentèle
Autres informations
Influencée par
Œuvres principales

Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, dite Madame de Villeneuve, née Gabrielle-Suzanne Barbot, dame de Romagné et des Mothais, née le 28 novembre 1685 ou 1695 à Paris[1] et morte le à Paris, est une romancière française, connue surtout pour avoir composé la première version moderne de La Belle et la Bête.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gabrielle-Suzanne est la fille de Jean Barbot, écuyer, seigneur de Romagné et des Mothais, conseiller du Roi au présidial de La Rochelle, et de dame Suzanne Allaire. Ses parents appartiennent à deux familles protestantes de La Rochelle. Sa famille paternelle, dont est issu Amos Barbot de Buzay, a donné plusieurs maire de La Rochelle[2].

Elle épouse en l'église Saint-Barthélemy de La Rochelle le Jean-Baptiste de Gaalon de Barzay, chevalier, seigneur de Villeneuve, lieutenant-colonel d'infanterie. Dès le , Gabrielle-Suzanne Barbot obtient du présidial de La Rochelle la séparation de biens (c'est-à-dire la restitution de sa dot), à cause des pertes faites au jeu par son mari « et son mauvais ménagement. » De leur union naît malgré tout une fille, Marie Louise Suzanne, à La Rochelle le . M. de Villeneuve meurt à Pampelune le .

Devenue veuve à 26 ans, et sans ressources, elle se lance dans la carrière littéraire.

« Ayant fait connoissance avec l'illustre Poëte tragique, M. de Crébillon, qui avait été nommé Censeur d'un de ses Romans, ils convinrent de loger dans la même maison, & de vivre à la même table. Cette liaison a duré jusqu'à la mort de Madame de Villeneuve... »[3]. De fait, elle meurt en 1755 rue des Douze Portes paroisse Saint-Gervais[4], où Crébillon père (1674-1762) s'était installé depuis quelques années et où il mourut[5].

La Belle et la Bête[modifier | modifier le code]

Elle aurait entendu ce conte (dont une version antérieure datait de Straparola) de la bouche d'une femme de chambre alors qu'elle était en voyage pour l'Amérique. Elle le fit paraître en 1740 dans un recueil intitulé La Jeune Américaine et les contes marins, mais il ne connut la célébrité que lorsqu'il fut repris en 1756, sous forme très abrégée, par une autre romancière, Mme de Beaumont, dans son Magasin des enfants. La version de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve a néanmoins été souvent rééditée.

Autres œuvres[modifier | modifier le code]

Son roman le plus apprécié fut La Jardinière de Vincennes, paru en 1753.

Beaucoup de ses ouvrages sont parus de manière anonyme (signée « Mme de V*** »), ce qui rend difficile un certain nombre d'attributions.

  • Le Phoenix conjugal, nouvelle du temps (1734)
  • La Jeune Américaine et les contes marins (1740)
  • Le Beau-frère supposé (1740)
  • Contes de cette année (1744) réédité à titre posthume sous le titre : Contes de Mme de Villeneuve (1765)
  • Les Belles solitaires (1745)
  • La Jardinière de Vincennes (1753)
  • Le Juge prévenu (1754)
  • Anecdotes De La Cour D'Alphonse Onzieme Du Nom, Roi De Castille (1756), en 4 parties. Numérisé.
  • Le Temps et la patience, conte moral (1768, édition posthume)

D'autres romans lui ont parfois été attribués. Elle a publié aussi sous le titre Anecdotes de la cour d'Alphonse onzieme du nom, roi de Castille une version remaniée d'Alphonse roi de Castille, roman de Madeleine de Scudéry, dont les premières versions avaient paru anonymement.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de Charente-Maritime, GG228, registre de la paroisse Saint-Barthélémy de La Rochelle 1706-1707, vue 9/74, 9 février 1706, mariage Jean-Baptiste de Gaalon - Gabrielle Suzanne Barbot « native de la ville de Paris ». Le 23 février 1705, Gabrielle Suzanne Barbot est témoin au mariage d'un de ses parents, Jean-Baptiste Barbot, contrôleur des gabelles à La Rochelle mais également natif de Paris (GG227, vue 1/44, mariage Barbot-Barbot).
  2. Eugène et Émile Haag, La France protestante, 2e éd sous la direction de Henri Bordier, Paris, Librairie Sandoz et Fischbacher, tome 1, 1877, p. 140-141 sur les Allaire («Suzanne, mariée en 1670 à Jean Freyhoff, et en secondes noces à Jean Barbot, sieur de Romagni, conseiller au présidial »), p. 802-807 sur les Barbot. Ouvrage numérisé.
  3. Histoire des Femmes qui se sont rendues célèbres dans la Littérature Françoise, Paris, J. P.Costard, tome 4, 1771, p. 188.
  4. Annonces, affiches et avis divers, 1e janvier 1756, p. 7. Numérisé sur gallica.
  5. Elisa Biancardi (éd.), "Madame de Villeneuve : notice bio-bibliographique", in Madame de Villeneuve, La Jeune Américaine et les contes marins (La Belle et la Bête), Les Belles Solitaires ; Madame Leprince de Beaumont, Magasin des enfants (La Belle et la Bête), Paris, Honoré Champion, , 1630 p., Cette « vieille muse », identifiée par sa fonction de « gouvernante » au milieu des chats du dramaturge, désigne peut-être déjà Mme de Villeneuve, âgée de quarante-huit ans à cette époque. Quand Voltaire reparlera d'elle à propos de l'approbation de son Oreste, et la nommera explicitement dans une lettre du 6 janvier 1750, son évocation du cadre et de la personne seront à peu près les mêmes ; son ton seulement se fera plus acide, à cause sans doute de ses démêlés avec Crébillon père, entre-temps devenu censure de la police [...]. (p. 33)

Voir aussi[modifier | modifier le code]