François Delatour
François Delatour | |
Fonctions | |
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7e Administrateur de la Sûreté de l'état | |
– (13 ans) |
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Prédécesseur | Adolphe Gautier de Rasse |
Successeur | J.C. De Rode |
Biographie | |
Nom de naissance | François Charles Delatour |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Gand |
Date de décès | (à 56 ans) |
Lieu de décès | Bruxelles |
Nationalité | Belgique |
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François Charles Delatour (souvent orthographié De Latour), né à Gand le et décédé à Bruxelles le , est le septième administrateur de la Sûreté publique belge de 1890 à 1903. Il est également secrétaire général du Ministère de la Justice à partir de 1896.
Enfance et formation
[modifier | modifier le code]François Charles Delatour naît le 28 avril 1846 à Gand. Fils de Léopold Charles Delatour, commerçant originaire de Mons, et de Jeanne Marie Veerdam, originaire de Gand, il est le troisième et plus jeune fils de la famille[1]. Il grandit à Gand et étudie le droit à l'Université de Gand[2]. Il exerce le métier d'avocat avant de déménager à Bruxelles en 1871 avec son frère Benoît[1].
Carrière au sein du Ministère de la Justice
[modifier | modifier le code]En 1875, il est fonctionnaire au sein de l'administration de la Sûreté publique, faisant partie du département ministériel de la Justice[3]. Il obtient régulièrement des promotions jusqu'à sa nomination au poste de directeur général des Prisons et de la Sûreté publique au début de l'année 1890[4]. Avec cette fonction, il cumule celle de secrétaire général du ministère de la Justice à partir de 1895[5]. Il occupe ces deux fonctions jusqu'à son décès en 1903[6].
Au cours de sa carrière, il fréquente des personnalités telles Adolphe Prins et plusieurs ministres de la Justice. Il reçoit également de nombreuses décorations étrangères ainsi que l'Ordre de Léopold[7],[8].
Décorations
[modifier | modifier le code]Liste des décorations reçues par François Delatour[7]:
- Commandeur de l'Ordre de Léopold
- Commandeur de l'Ordre de la Légion d'Honneur
- Commandeur de 1re classe de l'Ordre du Lion de Zähringen
- Commandeur avec plaque de l'Ordre de François-Joseph d'Autriche
- Commandeur de l'Ordre de Sainte-Anne de Russie
- Commandeur de l'Ordre de Saints Maurice et Lazarre
- Commandeur de l'Ordre du Medjidié
- Grand Officier de l'Ordre du Lion et du Soleil de Perse
- Officier de l'Ordre de la Couronne d'Italie
- Officier de l'Ordre d'Orange-Nassau
- Décoré de 3e classe de l'Ordre de la Couronne royale de Prusse
Administrateur de la Sûreté publique
[modifier | modifier le code]En 1889, l'administrateur général de la Sûreté publique Adolphe Gautier de Rasse est révoqué à la suite des remous causés par le procès du Grand Complot[9]. Le ministre de la Justice Jules Le Jeune décide alors de réformer la Sûreté publique. Parmi les mesures prises par le ministre figurent la nomination d'un nouvel administrateur général (sous la dénomination de directeur général) et la redéfinition de ses pouvoirs[10].
François Delatour devient directeur général de la Sûreté publique en 1890[4]. En théorie, ce directeur général ne dispose plus des pouvoirs qu'avait l'administrateur général. Ceux-ci sont exercés par le ministre de la Justice. Cependant, le ministre délègue rapidement ces pouvoirs au directeur général qui, finalement, récupère les prérogatives qui étaient celles de l'administrateur général[11].
Son mandat à la tête de la Sûreté publique est marqué par un contexte social agité par la revendication du suffrage universel, la lutte contre les anarchistes (actifs en France et en Espagne notamment) et un renforcement de l'échange d'informations entre les services de renseignements de plusieurs pays (France, Italie, Russie)[12].
La Sûreté publique, si décriée lors du procès du Grand Complot par les politiciens et la presse, semble avoir retrouvé grâce aux yeux de l'opinion une décennie plus tard. Lorsque François Delatour décède en poste en 1903, son travail à la tête de la Sûreté est apprécié et salué, à la fois par des journalistes (particulièrement dans Le Vingtième Siècle et L'Indépendance belge) et des membres du Ministère de la Justice[13],[2],[14].
Décès
[modifier | modifier le code]François Delatour meurt le 17 avril 1903, à son domicile de Bruxelles. Il est victime d'une crise d'apoplexie[6].
De nombreuses personnalités issues des secteurs politique et juridique assistent à ses funérailles. La majorité travaillant ou ayant travaillé au sein du Ministère de la Justice[15]. Le ministre de la Justice Jules Van den Heuvel et Adolphe Prins prononcent tous deux une partie de son éloge funèbre. Il est inhumé au cimetière de Laeken[16].
Vie privée
[modifier | modifier le code]François Delatour reste célibataire et n'a pas d'enfants. Tout au long de sa vie, il est très proche de son frère Benoît, qui travaille aussi au ministère de la Justice[2].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Cools M., Dassen K., Libert R. et Ponsaers P., La Sûreté. essais sur les 175 ans de la Sûreté de l'Etat, Bruxelles, 2005.
- Keunings L., "Les grandes étapes de l'évolution de la police secrète en Belgique au XIXe siècle", Bulletin du Crédit communal, n°169, 1999, p. 3-30.
- Keunings L., Des polices si tranquilles. Une histoire de l'appareil policier belge au XIXe siècle, Louvain-la-Neuve, 2009.
- Keunings L., Les forces de l'ordre à Bruxelles au XIXe siècle : données biographiques illustrées sur les officiers de la police, de la garde civique et de la gendarmerie (1830-1914), Bruxelles, Archives de la ville de Bruxelles, 2007.
- Van Outrive L., "Les services de renseignement et de sécurité", Courrier hebdomadaire du CRISP, 1999, p. 1-88.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Registres d'état-civil et de la population de la commune de Gand.
- Le Vingtième Siècle, 19 avril 1903.
- Almanach royal officiel publié depuis 1840, année 1876.
- L'Indépendance belge, 30 janvier 1890.
- Het Nieuws van den dag, 24 novembre 1896.
- Le Soir, 19 avril 1903.
- Almanach royal officiel publié depuis 1840, année 1903.
- L'Indépendance belge, 5 janvier 1885.
- Lode Van Outrive, « Les services de renseignement et de sécurité », Courrier hebdomadaire du CRISP, , p. 1-88 (lire en ligne)
- Marc Cools, Koenraad Dassen, Robin Libert et Paul Ponsaers, La Sûreté. Essais sur les 175 ans de la Sûreté de l'Etat, Bruxelles, , 383 p., Xavier Rousseaux et David Somer, Pour une histoire de la Sûreté de l'Etat en Belgique, p. 54
- Luc Keunings, « Les grandes étapes de l'évolution de la police secrète en Belgique au XIXe siècle », Bulletin du Crédit communal, , p. 3-30
- (nl) Marc Cools, Koenraad Dassen, Robin Libert et Paul Ponsaers, La Sûreté. Essais sur les 175 ans de la Sûreté de l'Etat, Bruxelles, , 383 p., Robin Libert, In vogelvlucht. De geschiedenis van 175 jaar Veiligheid van de Staat, p. 31-33
- Le Vingtième Siècle, 18 avril 1903.
- Journal de Bruxelles, 3 mai 1903.
- Journal de Bruxelles, 21 avril 1903.
- Le Vingtième Siècle, 21 avril 1903.