Forêts sacrées du Grassfield (Bamiléké)

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Les forêts sacrées ou forêts royales ou bois sacrés[1] sont des forêts jouxtant plusieurs dizaines de chefferies, situées dans leur grande majorité sur les terres du pays Bamiléké à l'Ouest Cameroun.

Histoire[modifier | modifier le code]

L’histoire des Bamiléké et les grands événements expliquent les dynamiques de mise en place des sanctuaires boisés. Les palais royaux des Grassfields sont toujours associés à un ou plusieurs espaces boisés plus ou moins grands[2].

Cet espace abrite les institutions indispensables au fonctionnement du royaume[1].

  • les cases de réunion des conseils et sociétés secrètes gouvernant le royaume
  • le cimetière royal
  • parfois le siège du tribunal royal
  • divers autels dédiés aux divinités tutélaires du territoire ou aux ancêtres royaux

Description[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'espaces boisés, accueillant également des sépultures, des lieux rituels, des lieux d'initiation[3] et de culte traditionnels.

Elles juxtaposent des fois des plus grandes forêts, souvent le long des cours d'eau et dans les vallées[4].

Représentant une grande partie des forêts subsistantes dans cette région du fait d'une rapide déforestation causée principalement par l'expansion des cultures agricoles au XIXe et XXe siècle. Elles ont fait l'objet d'études de quelques instituts et de scientifiques. Peu de médias s'y intéressent.

Elle est aussi utilisée comme point d'eau.

Leur taille est très variable; allant de quelques arbres à ces centaines d'hectares[5].

Ils sont les reliques d'un couvert végétal plus important dans le passé[1].

Conservation[modifier | modifier le code]

Du fait de l'interdiction d'en couper les arbres et de l'abri naturel offert pour les pratiques qui s'y déroulent, il s'agit d'un modèle socio-culturel ancien de conservation de la nature.

Ces forêts sont en partie menacées par l'extension des surfaces agricoles, l'utilisation du bois de chauffage et l'expansion d'espèces invasives comme l'eucalyptus. Aucune initiative institutionnelle n'est prise pour leur conservation.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Matthieu Salpeteur, « Penser l’histoire des paysages avec les sanctuaires boisés. L’exemple de la région des Grassfields (Cameroun) », Les nouvelles de l'archéologie, no 152,‎ , p. 35–40 (ISSN 0242-7702, DOI 10.4000/nda.4215, lire en ligne, consulté le )
  2. https://www.cairn.info/revue-autrepart-2010-3-page-19.htm
  3. Ministère des Forêts et de la Faune « Inventaire, cartographie et étude diagnostic des forêts sacrées du Cameroun : contribution à l’élaboration d’une stratégie nationale de gestion durable », juin 2010, p. 62
  4. (en) « Les Bamilekes », sur NOFI, (consulté le )
  5. https://chm.cbd.int/api/v2013/documents/9AC174A3-DA9D-FD8C-764C-E2691FA90EE8/attachments/Forets%20sacres%20au%20Cameroun.pdf

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Matthieu Salpeteur, Penser l’histoire des paysages avec les sanctuaires boisés », Les nouvelles de l'archéologie, , 152 p. (lire en ligne)
  • Matthieu Salpeteur, Espaces politiques, espaces rituels : les bois sacrés de l’Ouest-Cameroun, , 21 p. (ISBN 9782724631746, ISSN 1278-3986, lire en ligne)
  • Fomin Esd Senior Lecturer, Department of History, University of Yaounde 1,, Royal Residences and Sacred Forests in Western Cameroon: The Intersection of Secular and Spiritual Authority, 18 p. (lire en ligne)