Edward Loure

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Edward Loure
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Edward Loure est un leader tanzanien du peuple maasaï et un militant des droits humains.

Biographie[modifier | modifier le code]

Edward Loure est né dans une tribu du peuple maasaï, dans les plaines Simanjiro. Sa famille menait une vie semi-nomade, avec un élevage de bétail. En 1970, sa famille et bien d'autres habitants de cette région furent expulsés violemment par le gouvernement tanzanien[1],[2]. Celui-ci a clôturé une partie des terres des villages maasaï afin de créer le Parc national de Tarangire. Edward Loure s'engagera au sein de l' une des premières ONG tribales de Tanzanie, l’Ujamaa Community Resource Team (UCRT), dont il deviendra le dirigeant. L'un des principaux objectifs de cette ONG est de défendre les droits fonciers des éleveurs maasaï du pays.

Engagement social et écologiste et reconnaissance[modifier | modifier le code]

Edward Loure a reçu le 18 avril 2016 à San Francisco le prix Goldman pour l'environnement[3], décerné à des personnalités, militants, activistes, intellectuels engagés dans les luttes écologistes, notamment dans les pays du Sud. Ce prix a été remis en raison de l’action de Edward Loure pour mettre en place une procédure juridique afin de préserver la terre ancestrale des Maasaï, dans la vallée du Rift[4]. Ce mécanisme permet aux communautés autochtones - et non aux individus – d’acquérir des titres de propriété. Il s’agit des Certificats d’occupation coutumière (Certificates of customary right of occupancy (CCROs)[5]. 200 000 acres de terres sont ainsi passés dans la gestion environnementaliste des populations autochtones[6]. Les Maasaï, qui sont des semi-nomades, seraient près de 400 000 et vivraient actuellement dans le nord de la Tanzanie[7].

La dépossession des peuples autochtones[modifier | modifier le code]

Edward Loure ne mène pas son combat uniquement pour sa communauté maasaï, mais pour l'ensemble des populations indigènes de Tanzanie (par exemple les chasseurs cueilleurs hadzabe). Car, elles sont toutes affectées par la politique gouvernementale qui, depuis les années 1950, expulse ces populations de leurs territoires ancestraux. La raison en est que les autorités misent sur la création de "parcs nationaux" qui deviennent des terrains pour la chasse sportive et le safari[8]. Les populations ne reçoivent aucune compensation pour ces déplacements[9]. On notera que la politique d'expulsion est justifiée par la volonté de protéger l'environnement[10], argument dénoncé par les défenseurs des droits humains.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Peuples autochtones - Droit International », sur droitinternational.ek.la (consulté le ).
  2. Thomson Reuters Foundation, « FEATURE - Maasai winner of environment prize protects land from 'grabbers' », sur news.trust.org (consulté le ).
  3. (en-US) « Edward Loure », sur Goldman Environmental Foundation (consulté le ).
  4. « Edward Loure, le masaï qui défend par la loi ses terres ancestrales de Tanzanie », sur lemonde.fr, Quotidien, (consulté le ).
  5. « Page 1 L’obtention des droits fonciers tanzaniens permet à un chef maasaï de remporter le prix Goldman », sur gipta.org, (consulté le ).
  6. (en-GB) John Vidal, « Tanzanian land rights victory earns Masaai leader Goldman prize », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  7. La Libre.be, « Edward Loure, le Massaï qui sait comment sauver les siens », sur lalibre.be (consulté le ).
  8. « Le lauréat tanzanien du prix Goldman de passage en Belgique pour défendre les droits fonciers des Masaï », sur Vétérinaires Sans Frontières, (consulté le ).
  9. GoodPlanet, « Le Prix Goldman 2016 récompense 6 nouveaux héros de l’écologie », sur Magazine GoodPlanet Info, (consulté le ).
  10. « En Tanzanie, les Masai sont rejetés hors de leurs terres au nom de la protection de la nature », sur lemonde.fr, Quotidien, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Xavier Péron, L'Occidentalisation des Maasaï du Kenya : privatisation foncière et destruction sociale chez les Maasaï du Kenya, L'Harmattan, Paris, 1995, 2 vol. 335 + 312 p.  (thèse publiée, Paris I, 1993)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]