Dyschésie

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La dyschésie est le fait de défécations compliquées chez un patient par la difficulté à évacuer le contenu rectal ; elle est par conséquent également appelée constipation distale ou terminale, ce dernier terme présentant l'inconvénient d'inquiéter davantage les patients[1].

Symptômes[modifier | modifier le code]

La dyschésie est une difficulté à évacuer le contenu rectal dans des conditions simples. Les patients rapportent le plus souvent une difficulté d’évacuation des matières fécales, une exonération longue ou en plusieurs temps, des efforts de poussée prolongés et, parfois, le recours à des manœuvres digitales d’aide à l’évacuation, qui peuvent être endo-anales ou endo-vaginales[1].

Causes[modifier | modifier le code]

Si elle est le plus souvent bénigne, elle peut être organique, digestive, gynécologique ou urologique.

Elle peut être soit « purement » fonctionnelle « à périnée normal » ou en lien avec des troubles anatomiques de la statique pelvienne isolés ou associés entre eux. Les troubles anatomiques de la statique pelvienne les plus fréquemment observés sont le prolapsus rectal interne et la rectocèle (respectivement 30 % et 19 %). Néanmoins, les autres troubles ne sont pas rares : entérocèle (19 %), prolapsus rectal (13 %), périnée descendant (10 %). La dyschésie est associée à des troubles anatomiques jusque dans 80 % des cas[1].

Explorations complémentaires[modifier | modifier le code]

Aucun travail ne démontre avec un niveau de preuve suffisant, l’intérêt de proposer systématiquement un temps de transit des marqueurs radio-opaques, une manométrie anorectale, une étude de l’expulsion d’un ballonnet rectal, une défécographie conventionnelle ou une I.R.M. défécographie à un patient constipé lors de la prise en charge initiale. En cas d’échec du traitement initial, sous réserve d’avoir évalué la compliance des malades à l’égard de cette prise en charge, il y a alors intérêt à pratiquer des examens complémentaires pour préciser le mécanisme physiopathologique de la constipation chez ces malades[2].

Traitement[modifier | modifier le code]

Le traitement est très généralement médical. L’objectif du traitement de la dyschésie est de faciliter l’évacuation des selles et non pas d’accélérer le transit. En théorie, les laxatifs oraux sont surtout destinés aux patients avec un ralentissement du transit colique tandis que les suppositoires et les micro lavements sont surtout utiles en cas de difficultés d’évacuation. Cependant, le niveau de preuve pour utiliser les suppositoires est faible et le niveau de preuve pour utiliser les micro lavements est insuffisant pour pouvoir les recommander, tandis que les laxatifs osmotiques ont un niveau de preuve suffisant pour être proposés chez des patients souffrant de constipation. C’est pourquoi les recommandations et les revues proposent toutes chez les patients souffrant de dyschésie, d’entreprendre un essai thérapeutique associant les règles hygiéno-diététiques et les laxatifs osmotiques[2].

Différents signaux électrophysiologiques ou manométriques peuvent être utilisés pour montrer ou faire entendre aux malades l’activité du sphincter anal externe au cours d’efforts d’expulsion. Après explication des anomalies responsables de la dyschésie que les patients voient sur un écran ou entendent, il leur est demandé d’intervenir pour normaliser le signal visuel ou auditif afin d’améliorer le fonctionnement sphinctérien[2].

Il peut, dans de rares cas, y avoir une nécessité chirurgicale dans certains troubles de la statique pelvienne postérieure ou le lors d'un mégarectum invalidant et résistant au traitement médical[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]