Discussion:Zostère marine

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Le texte ci-dessous, sans sources, a été transcrit par un contributeur qui ne participe plus depuis 2008. Qqu'un voit d'où ça peut bien sortir ? VonTasha [discuter] 16 août 2009 à 16:18 (CEST)[répondre]

Zostera marina L. (zostère marime) est une phanérogame marine, qui fournit un abri à de nombreuses espèces de jeunes poissons, de coquillages et d’invertébrés (McRoy et Helferrich 1977 in Duarte et Chiscano 1999). Elle sert aussi de zone fourragère pour des espèces signalées menacées ou en voie d’extinction, notamment à un grand nombre d'espèces d'oiseaux. Bien que Zostera Marina L. ne soit pas elle-même menacée ou en voie de disparition, elle est hautement protégée par les agences environnementales du fait de sa valeur d’habitat (convention de Berne par exemple). Elles sert aussi de support à de nombreuses épiphytes.

Du fait d'une grande plasticité morphologique, on distingue deux formes de Zostera marina L., la forme magnozostéride qui est la forme commune et la forme parvozostéride, que les britanniques considèrent comme une espèce à part entière Zostera angustifolia, qui a une morphologie très proche de la phanérogame marine Nanozostera noltii (zostère naine).

Clefs d'identification :

Zostera Marina L. possède un rhizome rampant généralement épais de 2 à 5 mm avec des longueurs internoeuds de 1 à 3 cm, de nombreuses racines et théoriquement une pousse à chaque noeud. Le fourreau est long de 5 à 20 cm. Il est tubulaire, membraneux et il se déchire avec l’âge. Les feuilles, en forme de lames, peuvent atteindre des longueurs supérieures à 3 m et sont larges de 3 à 12 mm. On y distingue 5 à 11 veines longitudinales se joignant en arche au-dessous de l’apex. L’apex de la feuille s’arrondit avec une légère pointe à son extrémité. Les pousses génératives sont supérieures à 4 m de long et possèdent plusieurs ramifications ou l’on dénombre généralement 3 à 4 spathes. On trouve de 6 à 14 fleurs mâles et femelles par spadice. Les graines sont des ellipsoïdes longues de 3 à 4 mm, de couleur marron (clair ou foncé). La surface des graines présente 16 à 20 rides. Les principales clefs d’identification sont les organes reproducteurs, les nervures des feuilles et la forme de l’apex (Shin et Choi 1998). Cependant, la grande plasticité morphologique de ces plantes ne permet pas une identification sûre (notamment pour différencier la Zostera Marina forme parvozostéride de la Nanozostera noltii), seule la présence d’organes reproducteurs nous autorise une authentification certaine. Il est toutefois possible d’envoyer un échantillon à un laboratoire de génétique pour confirmation.

Distribution :

Zostera marina L. s’est adaptée à l’environnement des côtes d’une grande partie de l’hémisphère nord. Cette phanérogame marine est l’espèce dominante dans les zones Nord Pacifique (côtes asiatiques et nord américaines) et Nord Atlantique (côtes nord américaines et européennes ; on la trouve aussi en Mer Méditerranée et en Mer Noire. Elle est par ailleurs la seule espèce de phanérogame marine que l’on a pu identifier au niveau du cercle polaire arctique (Short et Coles (eds) 2001), notamment en Islande (où se situent les herbiers les plus septentrionaux).

Ecologie :

Les conditions écologiques favorables à l’implantation de cette phanérogame marine sont relativement bien connues.

On sait que Zostera marina L. s’installe en position sublittorale et peut se développer dans la ceinture intertidale, généralement dans des baies ou tout au moins dans des sites abrités. La position bathymétrique apparaît comme un facteur important dans la colonisation d’un milieu par Zostera marina L., en effet cette plante est très sensible à la dessiccation et doit avoir un taux d’immersion minimum de 80-90%. Si une trop haute position bathymétrique est une contrainte, une position trop basse peut l’être aussi. En effet, comme toute plante, Zostera marina L. a besoin d’un certain ensoleillement pour réaliser sa photosynthèse et sa croissance (Cabello-Passini, Muñiz-Salazar et Ward 2003, Hauwell, Cebrian et Valiela 2005).


Ainsi des facteurs tels que la clarté de l’eau et les conditions d’ensoleillement vont jouer sur la position bathymétrique. Den Hartog (1970) explique que les limites bathymétriques d’un site à l’autre peuvent grandement varier et ce en lien direct avec l’ensoleillement. La quantité de sédiments en suspension, le type de marées, la houle, le type de substrat interagissent sur la profondeur de l’herbier non pas directement mais parce que de ces conditions dépend en grande partie l’irradiance. De plus, il faut noter que les épiphytes ainsi que l’argile fixée sur la plante par ses organismes réduisent considérablement la photosynthèse (Den Hartog 1970).

Si l’ensoleillement tient une place importante dans le cycle de vie de Zostera marina L., on sait que la température de l’eau est tout aussi importante. Les graines germent à partir de 7.5°C et la reproduction par les rhizomes peut s’effectuer à 6.5°C. La température est un facteur déterminant dans la croissance et dans la survie de la plante. Blois et al. à Roscoff (France) ainsi que Den Hartog aux Pays-Bas ont montré que Zostera marina L était extrêmement sensible au froid et que ses phénophases dépendaient en grande partie des températures dans lesquelles elle évoluait.

De plus, il apparaît que les facteurs autres que l’ensoleillement et la température de l’eau semblent avoir peu d’impact sur le peuplement de Zostera marina L. En effet le type de substrat n’a d’importance que lorsqu’il peut gêner la photosynthèse par sa mise en mouvement. On peut ainsi trouver des herbiers à Zostera marina L. sur des vases molles, sur des sables fermes mais aussi sur des sables très grossiers. Cette grande adaptabilité peut laisser penser que la plante est plus ou moins indépendante à la nature chimique du substrat. Cependant, Den Hartog (1970) note qu’Ostenfeld (1908) et Van Goor (1919) ont montré que les herbiers de Zostera marina L. poussant sur des fonds sableux avaient des feuilles plus étroites que celles sur fonds vaseux. Comme les fonds vaseux se trouvent dans des sites plus protégés que les fonds sableux, Den Hartog (1970) avance le fait que l’on ne peut pas savoir si cette spécificité est liée à la richesse du sédiment ou à une adaptation morphologique de la plante aux conditions hydrodynamiques. De plus, on peut noter que la composition du substrat n’est importante que lors de la colonisation du site par un herbier. En effet, une fois établie la plante favorise la sédimentation des matériaux en suspension ce qui enrichit le substrat d’argile et de matière organique. Cette matière organique est en grande partie produite par l’herbier lui-même. Elle est notamment composée des rhizomes et des fourreaux des feuilles, les feuilles ayant plutôt tendance à flotter et à se déposer plus loin.


Intérêt :

Les herbiers à phanérogames marines présentent toujours un intérêt économique, dans la mesure où ils permettent à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés de se reproduire et de se nourir. D'un point de vue scientifique, Zostera marina L. apparaît comme être un marqueur environnemental idéal pour dresser l'état de santé d'un écosystème marin.

De plus, on peut penser que le changement global va affecter les écosystèmes marins. La montée du niveau global des mers est l’une des conséquences attendues à ce phénomène. L’utilisation des phanérogames marines comme lentille pour l’observation de ce phénomène n’est pas une chose nouvelle, du fait de leur sensibilité aux changements de températures (Short et Hilary 1999). Short et Hilary(1999) notent que le changement global a un impact conséquent sur la répartition des herbiers à Zostera marina L. aussi bien sur le plan global (le changement climatique pourrait avoir une influence sur les limites de répartitions biogéographiques, la température des eaux se réchauffant on peut penser que la limite septentrionale va se déplacer vers le nord) que sur le plan local (certaines études essaient de modéliser ces changements (Simas, Nunes et Ferreira 2001)). Ces dernières montrent que la montée du niveau global des mers pourrait pousser les herbiers à occuper des sites en position bathymétriques plus hautes afin que les plantes puissent réaliser leur photosynthèse.

Short et Hilary(1999) ajoutent que ces changements sont non seulement directement liés aux variations de températures ou à la montée du niveau des mers, mais aussi à la multiplication des événements climatiques de types paroxystiques (notamment les tempêtes très nuisibles aux phanérogames marines), les changements dans les marées et dans les courants conduisant à une redistribution des plantes au niveau local (baies, estuaires…). Ajoutons à cela que la température a pu être un des facteurs facilitant l’épidémie des années 1930 qui a pratiquement conduit à l’extinction de Zostera marina L. (Vergeer, Aarts et de Groot 1995).

Utilisation :

Les feuilles ont aussi été employées comme matériau d'emballage et pour rembourrer matelas et coussins. En Islande, elles ont été massivement utilisées comme isolant lors de la construction de maison.

En Europe, on les récoltait autrefois pour les répandre dans les champs comme engrais. Menaces : Zostera marina L. n'est pas une espèce menacée, elle aurait même tendance à reprendre du terrain suite à sa quasi-disparition dans les années 1930, Cependant, elle est extrêmement vulnérable aux ancres, à certaines méthodes de pêche (pêche de coquillage à pieds avec râteaux par exemple) qui fractionnent l'herbier, le désorganisent etpeuvent entraîner sa disparition. La plante est aussi sensible à toute forme de pollution. Un parasite unicellulaire (Labyrinthula zosterae) peut provoquer un dépérissement de la plante. --Caoimhin 28 mars 2007 à 14:51 (CEST)[répondre]